En quittant le restaurant, Irina aurait put décider de rentrer chez elle et de laisser Anthony un peu. Oui, elle aurait pu. Mais en fait, pour être tout à fait honnête, cette idée ne lui avait même pas traverser l'esprit. C'est pourquoi elle se trouvait maintenant dans un bar avec le jamaïcain qui avait l'air toujours aussi pu content son sort. Il était difficile vraiment parce qu'elle aurait pu être tellement plus pénible. Là, elle avait été un ange franchement. D'abord, elle ne lui avait fait aucun mal, ce qui était déjà suffisamment important pur être préciser. En plus, elle lui avait prêter l'argent nécessaire à ce qu'il soit un peu plus présentable. Grâce à elle, il avait eu un peu moins l'air d'un paysan ce soir. Bien sûr, elle comptait bien à ce qu'il la rembourse un jour mais il ne fallait pas rêver, elle ne faisait pas la charité non plus. Et même maintenant, elle venait de lui payer un verre (et pour ça au moins, elle ne demanderait pas de remboursement). En même temps, il avait bien besoin de ce verre, il fallait qu'il se détende un peu. C'est ce qu'elle allait lui dire en revenant vers lui avec son verre à la main. « Tiens prends ça. T'en as bien besoin. » fit-elle en lui adressant un sourire moqueur. « Et c'est cadeau. » précisa-t-elle. Parce qu'elle était vraiment merveilleuse en fait. En fait, la seule chose qu'il pouvait lui reprocher pour ce soir, c'était de lui avoir fait payer le resto mais franchement, ce n'était pas grand-chose. « Alors, avoue que tu passes une très bonne soirée hein. » Elle en tout cas, ça allait. Elle avait déjà vu mieux mais elle s'amusait quand même un peu. Embêter Anthony lui faisait passer le temps, c'était cool. Elle but plusieurs gorgées de son verre et laissa son regard aller autour d'elle, observant les gens qui se trouvaient par ici. « Tu vois. Grâce à moi. Tu es une des personnes les plus présentables ici. » Après elle bien sûr, il passerait toujours après elle. Sauf au niveau de la stupidité où il la battait sans problèmes. « Ne me remercies pas pour ça surtout. » Il le devait bien sûr. Mais il devait être tellement persuadée d'être une pauvre victime. Elle remarqua alors qu'il n'avait toujours pas touché à son verre. « Tu sais, tu peux boire ça sans risque hein. » se crut-elle alors obligé de préciser.

Anthony ne savait toujours pas comment il avait fait pour survivre à cette journée. Il avait tenu tête à Irina plus d’une fois, il avait bien failli se retrouver avec son deuxième poignet de fracturé mais finalement il pouvait dire qu’il ne s’en sortait pas trop mal. Le seul qui pouvait se plaindre était son porte-monnaie/le compte en banque des Seaga qui avait vraiment, il fallait le dire, morflé. La jeune femme n’avait pas choisi le restaurant le moins cher de New York, heureusement qu’elle lui avait payé ses nouveaux vêtements – elle n’avait pas eu le choix en fait. Il allait devoir trouver une bonne excuse pour expliquer ça à Shanice d’ailleurs… Si elle apprenait qu’il avait revu la personne qui lui avait causé tant d’ennuis la dernière fois, sa sœur allait se mettre en colère parce qu’il lui avait promis qu’il se tiendrait loin des ennuis… Le pire était qu’il n’avait même pas été si prudent que ça avec la russe aujourd’hui. Il n’y avait aucune raison pour que sa sœur l’apprenne de toute façon. Irina et Anthony se trouvaient, suite logique des évènements, dans un club. Il était visiblement assez digne d’intérêt pour elle pour qu’elle lui accorde une soirée entière et un partie de la nuit vu comme c’était parti. La jamaïcain commençait quand même à se faire un peu de souci parce qu’il était tard et qu’il ne saurait pas trouver de bonne explication pour ça non plus. « Tiens prends ça. T'en as bien besoin. » Le jeune homme leva le regard sur le verre que lui tendait Irina. Il était un peu sceptique, encore un truc qu’elle allait lui faire payer ? « Et c'est cadeau. » Il arqua un sourcil, avançant prudemment sa main pour s’emparer du verre. « Tu es tellement généreuse, ça ne te coute pas trop ? » Parce qu’autant qu’il en savait, il allait devoir lui rembourser les vêtements alors… « Alors, avoue que tu passes une très bonne soirée hein. » Anthony afficha un sourire forcé et fixa la jeune femme. Il porta ensuite son verre à sa bouche et en but une longue gorgée, lentement. « La meilleure de ma vie. » Il était tellement crédible vraiment, il ne voulait être ailleurs pour rien au monde. « Je suis… comblé. Vraiment. » Ok, il devrait peut-être faire attention à ne pas trop en faire non plus. « Tu vois. Grâce à moi. Tu es une des personnes les plus présentables ici. » Il jeta un coup d’œil circulaire dans la pièce. « Ce n’est pas tellement difficile… » commença-t-il, moqueur. « Ne me remercies pas pour ça surtout. » « Mais merci, j’imagine. » Ils l’avaient dit presque en même temps. « Tsss. » fit-il en secouant la tête. « Tu n’as pas confiance en mes bonnes manières ? » Quand même, elle ne devait pas le sous-estimer, il n’appréciait pas ça. « Tu sais, tu peux boire ça sans risque hein. » fit Irina alors qu’il s’apprêtait à porter son verre à sa bouche à nouveau. « Oh… » Il resta interdit quelques secondes. « Je n’avais pas du tout pensé à ça. » Il haussa les épaules. « Je serais plus prudent la prochaine fois. Mais je sais que maintenant tu ne peux plus te passer de moi alors tu n’aurais pas fait ça. » Il afficha un sourire arrogant.

Irina ne pensait pas avoir déjà eut l'occasion d'être aussi généreuse que ce soir. Franchement, Anthony pouvait se compter chanceux. Elle lui offrait même un verre ! Verre qu'il fixa méfiant jusqu'à ce que la russe lui précise que c'était un cadeau. Franchement, c'était affligeant de voir qu'il croyait aussi peu en elle comme ça. « Tu es tellement généreuse, ça ne te coute pas trop ? »  La russe hocha vaguement la tête. « Si beaucoup. C'est sûrement pour ça que ça m'arrive qu'une fois tous les vingt-et-un ans. » Autant dire que la prochaine fois arriverait dans longtemps. En même temps, il lui fallait bien pour se remettre. Elle voulut ensuite faire avouer au bébé boudeur qu'il était qu'il passait une bonne soirée mais ne tarda pas à voir qu'elle serait encore une fois déçue. Il suffisait de regarder le sourire forcé qu'il arborait maintenant pour le deviner. « La meilleure de ma vie. »  C'est qu'elle aurait presque pu le croire. Mais ça aurait vraiment put être la meilleure de sa vie s'il n'avait pas été aussi pénible que ça à ne pas vouloir le voir.  « Je suis… comblé. Vraiment. »  « Tu as l'air effectivement. » fit-elle en soupirant. « Qu'est-ce que ça doit être quand tu ne l'es pas alors hein. » Ca devait être terrible. Vraiment. Elle ne pensait pas que ce soit vraiment possible qu'il fasse encore plus la gueule que ça. Après avoir rapidement observé les gens qui se trouvaient autour d'eux, Irina en conclut qu'Anthony était une des personnes les plus présentables. Et ça, il ne le devait qu'à elle. Il lança à son tour à coup d'oeil à la pièce avant de lui répondre. « Ce n’est pas tellement difficile… »  La brune lui lança un regard méprisant. « Si ça l'était avant que je ne passe par là. » l'informa-t-elle alors. Elle montra u pauvre type un peu plus loin qui avait visiblement un peu abusé de la bouteille et ressemblait à une loque. « T'étais au même niveau que lui je dirais. » Mais fort heureusement, elle faisait des miracles. Elle était certaine qu'il n'allait même pas la remercier pour ça en plus donc elle décida de l'y pousser un peu.  « Mais merci, j’imagine. Tsss. Tu n’as pas confiance en mes bonnes manières ? » Assurément que non. « Yep, non. Ce n'est pas parce que tu es bien habillé que tu n'es plus un rustre pour autant. » Bon elle y allait peut-être un peu fort en employant le terme de rustre mais il pouvait comprendre l'idée au moins là. Elle lui précisa ensuite qu'il pouvait boire sans trop s'inquiéter parce que ça avait l'air d'être utile qu'elle lui fasse savoir ça. « Oh… Je n’avais pas du tout pensé à ça. » « Normal, tu ne penses pas. » Il aurait été vraiment mieux avec la faculté de réfléchir en fait. Dommage que rien ne pouvait être fait pour arranger ça. « Je serais plus prudent la prochaine fois. Mais je sais que maintenant tu ne peux plus te passer de moi alors tu n’aurais pas fait ça. » La brune plissa les yeux. « Je ne sais pas ce qui te fait croire ça mais c'est entièrement faux sache-le. »

Anthony était surpris d’être toujours en compagnie d’Irina, après autant d’heures passées ensemble. Elle semblait plutôt bien le supporter d’ailleurs, il était toujours en vie, étonnamment, et le repas au restaurant n’avait pas été aussi détestable que ça. Et là, voilà qu’elle lui payait un verre. Elle était devenue généreuse d’un seul coup ou elle avait pris soin de le lui cacher jusqu’ici ? « Si beaucoup. C'est sûrement pour ça que ça m'arrive qu'une fois tous les vingt-et-un ans. » Anthony afficha un sourire amusé. « Et tu as quel âge en fait ? » se risqua-t-il à demander sachant très bien que c’était une question à laquelle les femmes n’aimaient pas répondre. Mais vu qu’elle avait précisé vingt-et-un ans, il y avait de fortes chances pour que ce soit son âge vu qu’en plus elle ne semblait pas en avoir quarante-deux. Ou alors elle était très douée. Elle lui demanda en suite s’il passait une bonne soirée. Ce n’était pas comme ça qu’il l’aurait qualifiée… Il en passerait une meilleure s’il n’était pas en présence d’une psychopathe quoi. Mais pour ne pas trop la blesser, ou l’énerver plutôt, il affirma en exagérant peut-être un peu trop que c’était la meilleure de sa vie et qu’il était comblé. « Tu as l'air effectivement. » Au moins elle n’avait pas l’air trop énervée. « Qu'est-ce que ça doit être quand tu ne l'es pas alors hein. » Le jamaïcain haussa les épaules. « Je n’ai jamais été très expressif. » C’était vrai en plus, même s’il était vraiment en train de passer une excellente soirée, il ne serait pas là à s’enthousiasmer pour autant. En tout cas si la jeune femme n’était pas généreuse, elle aimait se vanter de ses exploits. Elle n’arrêtait pas de répéter depuis le début de l’après-midi qu’elle n’avait fait que des miracles avec lui, il trouvait qu’elle s’emportait un peu trop. Du coup il décida de la faire redescendre sur terre en lui faisant remarquer qu’elle n’avait pas eu tant de difficulté que ça. « Si ça l'était avant que je ne passe par là. » Il leva les yeux au ciel, elle était tellement têtue. « T'étais au même niveau que lui je dirais. » ajouta-t-elle en lui montrant un déchet vivant. Le jeune homme fit une moue de dégout et secoua vivement la tête. « Ca va pas ! Je suis tellement mieux que ça ! » Irina avait tout faux et elle semblait s’amuser à l’insulter comme ça. Si elle continuait elle allait vraiment lui donner raison quand il disait que c’était la pire soirée de sa vie. Il la remercia quand même pour lui avoir changé la vie juste quand elle lui demanda quand il comptait le faire. Il n’était pas mal élevé quand même ! Il avait même eu la meilleure éducation possible compte tenu des circonstances. « Yep, non. Ce n'est pas parce que tu es bien habillé que tu n'es plus un rustre pour autant. » Il fronça les sourcils, secouant une nouvelle fois la tête. « Je ne suis pas un rustre, on m’a parfaitement élevé et si tu m’avais laissé une chance de te le prouver, tu l’aurais constaté. » Il but une gorgée de sa boisson, un peu énervé qu’on remette ce qu’avaient fait Malyck et Shanice en cause, et se remit à la fixer d’un air boudeur. « C’est vraiment la pire soirée de ma vie en fait. » Parce qu’il était sur qu’il passerait la meilleure soirée de sa vie avec une femme qui reconnaitrait ses qualités et le complimenterait. Ou au moins pas avec une femme comme Irina. La jeune femme lui dit ensuite qu’il pouvait boire sans crainte. Sauf que c’était trop tard parce qu’il avait déjà bu en fait, il était trop naif, il n’avait pas pensé à ça. Il s’était aussi autorisé à ne plus penser au fait que la jeune femme était dangereuse, histoire de passer une meilleure soirée et d’être un peu plus détendu. Sauf que cela ne fonctionnait pas comme il le souhaitait. « Normal, tu ne penses pas. » « Tu n’es pas avare en compliments dis-moi. » répliqua-t-il d’un ton moqueur. « C’est ma plus grand qualité. » ajouta-t-il en se moquant d’elle avec un grand sourire. C’était mieux de faire comme s’il n’en avait rien à faire justement. Même si son égo était pas mal piqué vu qu’il estimait avoir de nombreuses qualités. Plus qu’elle en tout cas. Enfin, il pouvait au moins reconnaitre qu’elle était patiente avec lui vu qu’elle n’avait rien tenté pour le blesser encore. On aurait pu croire qu’elle appréciait vraiment sa compagnie au point qu’elle ne pourrait bientôt plus se passer de lui. « Je ne sais pas ce qui te fait croire ça mais c'est entièrement faux sache-le. » Anthony se mit à rire doucement. « Une intuition. » répondit-il d’un air amusé. « Je ne suis pas de si mauvaise compagnie que ça finalement, tu es toujours là. »

N'empêche, être presque gentille demandait beaucoup d'efforts. Irina comprenait mieux maintenant pourquoi elle ne l'était jamais et pourquoi ça lui arrivait seulement une fois tous les vint-et-un ans. C'était fatigant. Et ca lui coûtait beaucoup aussi. « Et tu as quel âge en fait ? »  Même lui aurait dut être capable de trouver ça tout seul. Ca paraissait plutôt évident comme réponde. « Euh, vingt-et-un ans. » fit-elle en haussant les épaules. « Mais on t'a déjà dis que ça ne se faisait pas de demander son âge à une femme comme ça ? » Certaines étaient extrêmement susceptible et prenait extrêmement mal ce genre de question. Fort heureusement pour Anthony, ce n'était pas le cas d'Irina. Il arrivait déjà à la fâcher pour tout et n'importe quoi, ça aurait été dommage d'ajouter ça en plus. La jeune femme continua à s’auto-congratuler par la suite. Elle aimait bien faire ça. Il fallait bien qu'elle le fasse en plus parce que ce n'était pas Anthony qui allait le faire. Il n'avait pas l'air de vouloir le bien qu'elle avait fait en lui venait en aide. C'est pour ça que pour marquer le coup, elle le compara à une loque vivante un peu plus loin. « Ca va pas ! Je suis tellement mieux que ça ! » Irina se mit à rire en l'entendant dire ça. « Non pas tellement. Tu es beaucoup trop sûr de toi. » Elle était très bien placée pour juger de ça. D'ailleurs, pour enfoncer un peu plus le clou, elle le traita par la suite de rustre. Il eut l'air plutôt vexé par ça. « Je ne suis pas un rustre, on m’a parfaitement élevé et si tu m’avais laissé une chance de te le prouver, tu l’aurais constaté. »  Hmm. La russe lui lança un regard dubitatif. Elle était très loin d'être convaincue par ça. « C’est vraiment la pire soirée de ma vie en fait. »  « Ne dis pas ça. » lâcha-t-elle d'un ton glacial. « Parce que tu pourrais le regretter. Je peux faire en sorte que ce soit vraiment* la pire soirée de ta vie. » Elle savait très bien faire ça. Et Anthony pouvait se plaindre autant qu'il le voulait, elle disait vrai quand elle déclaré qu'il pouvait plutôt se compter chanceux ce soir. Elle poussa alors un soupir las. « Mais vas-y, je t'en prie, prouve moi que tu n'es pas un rustre. » Elle voulait bien voir ce que ça donnerait. Elle était vraiment extrêmement patiente ce soir. Elle but ensuite son verre et pour qu'il en fasse autant le rassura à ce propos. Ce fut une nouvelle occasion pour elle de critiquer le jeune homme et lui dire qu'il ne pensait pas. « Tu n’es pas avare en compliments dis-moi. » « Tu n'as clairement pas besoin qu'on te fasse des compliments en même temps. » Il s'en faisait bien assez tout seul.  « C’est ma plus grand qualité. »  Bah oui, bien sûr. « C'est assez dramatique si c'est ça ta plus grande qualité. » Ca voulait dire qu'il n'en avait aucune. Ce n'était pas si étonnant que ça en fait au final. Mais avec tout ça, Irina se demandait vraiment comment il pouvait croire qu'elle l'aimait bien. Il n'avait rien pour lui ce pauvre garçon après tout. « Une intuition. » C'était une mauvaise intuition. « Je ne suis pas de si mauvaise compagnie que ça finalement, tu es toujours là. » Ouais, Irina pensait pourtant avoir déjà établi que ça ne justifiait rien du tout. « Parce que je n'ai rien de mieux à faire pour le moment. » fit-elle en fronçant les sourcils. Elle aurait très bien pu rentrer chez elle aussi mais elle se serait ennuyé et ça aurait été dommage.

« Euh, vingt-et-un ans. » La réponse était plutôt évidente en fait. Mais bon tant pis, elle le trouvait déjà stupide alors un peu plus ou un peu moins… « Mais on t'a déjà dit que ça ne se faisait pas de demander son âge à une femme comme ça ? » Anthony haussa les épaules et la regarda d’un air qui montrait qu’il ne pouvait pas plus s’en foutre. « Peut-être bien. » Elle le trouvait rustre et mal élevé aussi, avec ça elle aurait vraiment une raison pour le penser, c’était un peu plus justifié et il le reconnaitrait volontiers pour le coup. Continuant sur cette voie, le jeune homme allait même jusqu’à plus ou moins nier qu’elle l’avait beaucoup aidé en lui achetant tous ces vêtements. A l’entendre parler, elle avait fait le miracle du siècle, comme si elle était sa marraine la fée et lui Cendrillon. Mais il était déjà Cendrillon avant, enfin une version masculine et beaucoup moins niaise. « Non pas tellement. Tu es beaucoup trop sûr de toi. » « Pas du tout. » répliqua-t-il en fronça les sourcils. « Tu dis juste ça pour me contrarier mais je sais ce qui est vrai ou non. » Contrariante était un bon qualificatif pour la jeune homme, elle contredisait tout ce qu’il disait et ne lui laissait pas un seul instant de répit. Si bien qu’il affirma passer la pire soirée de sa vie. « Ne dis pas ça. » Son ton censé lui faire peur ne lui fit absolument rien. Comme si elle allait tenter quoi que ce soit devant tout le monde. « Parce que tu pourrais le regretter. Je peux faire en sorte que ce soit vraiment* la pire soirée de ta vie. » Il secoua la tête et regarda dans une toute autre direction. « Pourquoi est-ce que tu enlèves tout le fun ? On était bien là, c’est toi qui gâche tout. » Elle allait ENCORE s’énerver et voilà, ce serait de sa faute à lui. Tant pis hein, « Mais vas-y, je t'en prie, prouve moi que tu n'es pas un rustre. » Il soupira et continua de secouer la tête. « Ça demande trop d’effort et j’ai eu une longue journée. » Elle ne lui vraiment laissé aucun répit et l’avait fait courir partout, c’était de sa faute à elle. « Puis peu importe ce que je ferais tu ne seras jamais satisfaite. » Parce qu’elle était sacrément difficile et elle ne pouvait pas le nier. Elle ne cessait de le rabaisser depuis tout à l’heure et il ne se plaignait même pas, c’était à elle de faire des efforts en fait. « Tu n'as clairement pas besoin qu'on te fasse des compliments en même temps. » « Oui parce que je préfère n’avait à compter sur personne. On est toujours déçus et tu me le prouves assez bien. » Il affirma ensuite que le fait de ne pas penser était sa plus grande qualité. « C'est assez dramatique si c'est ça ta plus grande qualité. » La jeune femme n’avait pas l’air de connaitre la signification du mot sarcasme et c’était désespérant. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres tandis que le jamaïcain tournait de nouveau la tête vers Irina. « J’ai tout un tas de qualités en vrai. Mais je préfère en faire profiter seulement ceux qui le méritent. » Ce qui n’était pas le cas de la jeune femme vu que quoiqu’il fasse il ne reconnaitrait jamais sa perfection. Anthony voulait cependant croire qu’elle l’aimait bien au fond. Qui aime bien châtie bien et puis elle était toujours avec lui alors qu’ils avaient déjà passé plusieurs heures ensemble. « Parce que je n'ai rien de mieux à faire pour le moment. » Le jeune homme se mit à rire. « Rien de mieux, justement. Je suis ce qu’il y a de mieux pour toi en ce moment. » Elle se contredisait toute seule.

Anthony était vraiment une pauvre petite victime. C'est en tout cas ce qu'il ressortait de chacun de ses mots. Irina avait bien tenté de lui montré qu'il était au moins un peu chanceux mais il ne semblait pas vouloir l'écouter et restait fixé sur son idée qu'il passait là la pire soirée de sa vie. A ce moment-là, la russe perdit un peu patience et fit ce qu'elle savait faire de mieux. A savoir, le menacer. Mais il devait y avoir quelque chose qui clochait chez le jamaïcain puisqu'il n'avait vraiment pas l'air de la prendre au sérieux. « Pourquoi est-ce que tu enlèves tout le fun ? On était bien là, c’est toi qui gâche tout. » La jeune femme pinça les lèvres et lui lança un regard glacial. Elle ne pouvait rien faire de plus là, ils étaient un peu dans un endroit bondé mais l'idée de lui faire du mal jusqu'à ce qu'il la supplie d'arrêter et de faire preuve de bienveillance envers lui la titillait vraiment. Elle but une nouvelle gorgée de son verre et s'approcha près de lui. Très près en fait. Son visage touchait presque celui du jeune homme quand elle s'arrête. Elle voulait qu'il entende bien tout ce qu'elle allait lui dire. « N'abuse pas Anthony. Parce que s'il faut vraiment que je m'en prenne à toi en tuant une de tes sœurs ou un de tes frères pour que tu me prennes au sérieux, ce n'est pas un problème. Je le ferais avec joie. » fit-elle alors. Elle marqua une courte pause. « Enfin d'abord, je les torturais devant toi jusqu'à ce qu'ils souhaitent mourir pour que tout ça s'arrête. » Elle s'éloigna un peu et lui lança un regard dégoûté. « J'ai déjà fais ça. Je peux le refaire. » Elle secoua ensuite la tête et termina son verre. Elle ne plaisantait pas mais elle n'avait pas envie de se mettre dans une sale humeur maintenant tant qu'elle n'aurait pas de vraie raison. Elle passait une tellement bonne soirée. Elle se concentra donc sur ce qu'Anthony avait dit à propos du fait qu'il n'était pas un rustre. Elle voulait bien lui laisser une chance de lui prouver qu'elle avait tort (même si elle n'avait jamais tort). « Ça demande trop d’effort et j’ai eu une longue journée. Puis peu importe ce que je ferais tu ne seras jamais satisfaite. » C'était vraiment un petit joueur en fait. Il parlait beaucoup pour ne rien dire, pour faire son dur mais quand elle attendait de lui qu'il lui prouve quelque chose, il n'y avait plus personne. Ca avait été pareil au magasin tout à l'heure. « J'aurais peut-être put faire un effort pour une fois. » Enfin peut-être, ça lui arrivait une fois de temps en temps. Par contre, si elle voulait bien faire un effort pour ça (et encore), elle refusait d'aller lui faire des compliments, il n'en avait clairement pas besoin. « Oui parce que je préfère n’avait à compter sur personne. On est toujours déçus et tu me le prouves assez bien. » Irina éclata de rire en l'entendant dire ça. « Oh Anthony. Tu n'as tellement aucune idée de ce que tu dis. Tu es un gamin. Tu comptes sur des gens et tu as besoin d'eux pour te prendre en charge. Je le sais. » Elle s'était plutôt bien renseigné à vrai dire. « Tu ne survivrais pas trente secondes si tu ne pouvais compter sur personne. » Parce qu'il ne serait pas doué pour ça. Ils se lancèrent ensuite dans une passionnante discussion (ou non) sur les qualités d'Anthony. Enfin c'est lui qui avait lancé le sujet en fait quand elle avait déclaré qu'il ne pensait pas (ce qui avait d'ailleurs été prouvé à maintes reprises rien que ce soir). « J’ai tout un tas de qualités en vrai. Mais je préfère en faire profiter seulement ceux qui le méritent. » La brune porta une main à son cœur dans un geste très dramatique. « Outch, je suis vraiment blessée là. » Elle ne savait pas si elle pourrait s'en remettre un jour. Il fallait qu'elle y réfléchisse.... en fait c'était bon, elle était déjà remise. Ca voulait bien dire le peu d'importance qu'elle lui accordait au final. Le jeune homme ne semblait pourtant pas entendre les choses de cette oreille. « Rien de mieux, justement. Je suis ce qu’il y a de mieux pour toi en ce moment. » La jeune femme laissa échapper un soupir agacé. Elle avait juste envie de lui dire qu'elle se languissait du moment où elle serait débarrassée de lui. Mais elle ne le fit pas. « Ok. Si tu l'entends comme ça alors. Tu es ce qu'il y a de mieux pour moi en ce moment. » Elle roula des yeux. Puis parce qu'elle ne pouvait juste pas lui dire ça comme ça, elle se reprit bientôt. « Mais tu n'as aucune fierté à retirer de ça. Je ne te vois même pas comme une personne. Juste comme... une chose. »

« N'abuse pas Anthony. Parce que s'il faut vraiment que je m'en prenne à toi en tuant une de tes sœurs ou un de tes frères pour que tu me prennes au sérieux, ce n'est pas un problème. Je le ferais avec joie. » Anthony déglutit. Il jurait être devenu blanc aussi. Il savait qu’Irina ne plaisantait pas et il regretta aussitôt de l’avoir pris à la légère sous prétexte qu’ils n’étaient pas seuls. « Enfin d'abord, je les torturais devant toi jusqu'à ce qu'ils souhaitent mourir pour que tout ça s'arrête. » Le jeune homme sera les dents et tous ses muscles se durcirent à cette idée. Toucher à sa famille était la pire chose qu’on puisse lui faire, sa plus grande force mais également sa plus grande faiblesse. « J'ai déjà fais ça. Je peux le refaire. » Oh ça, il n’en doutait pas du tout. N’empêche que maintenant, il n’avait plus du tout envie de plaisanter et de profiter de la soirée qui n’était pas si horrible que ça en fin de compte. Il préférait nettement quand ils s’envoyaient des piques, ça au moins c’était divertissant. Là, il n’y avait qu’elle qui y prenait du plaisir. Le jeune homme ne voyait pas bien ce qu’il allait pouvoir répondre à ça. Il ne voulait pas s’excuser piteusement mais il ne pouvait pas non plus la menacer. Il devait vraiment de faire le coq. Il se concentra donc sur sa boisson et en but l’intégralité du contenu en une descente, attendant qu’Irina prenne à nouveau la parole ce qui n’allait pas parler vu à quel point elle semblait aimer s’écouter. Puis il n’avait pas envie de faire d’efforts pour elle, encore moins maintenant qu’elle l’avait menacé. Surtout que peu importe tous les efforts qu’il ferait il était certain qu’elle ne le remarquerait même pas. « J'aurais peut-être put faire un effort pour une fois. » Anthony secoua la tête tout en levant les yeux au ciel. « Peut-être, ouais. Tant pis pour moi. » Il pouvait toujours rêver plutôt, il n’était pas stupide à attendre désespérément des choses impossibles. Il s’en fichait totalement du coup qu’elle ne veuille pas reconnaitre ses qualités. Il préférait compter sur lui-même pour savoir ce qu’il valait. « Oh Anthony. Tu n'as tellement aucune idée de ce que tu dis. Tu es un gamin. Tu comptes sur des gens et tu as besoin d'eux pour te prendre en charge. Je le sais. » Il secoua de nouveau la tête, essayant de ne pas laisser tout ce qu’elle disait lui monter à la tête. « Tu ne survivrais pas trente secondes si tu ne pouvais compter sur personne. » Bien sûr, si ça lui faisait plaisir de croire ça. « C’est toi qui n’a absolument aucune idée de ce que tu dis, là. » Il n’était même pas blessé parce qu’il savait que ce qu’elle disait était faux. « Tu devrais apprendre à mieux observer. » Il ne doutait pas une seule seconde qu’elle ait fait son enquête sur son entourage. Elle n’aurait aucun moyen de pression sur lui autrement. Mais elle avait mal fait son travail sinon elle aurait su que c’était eux qui comptaient sur lui maintenant que Kovu était hors-jeu. Pour le coup, il n’avait plus envie de faire d’effort pour lui montrer ses qualités. Elle ne le méritait pas. « Outch, je suis vraiment blessée là. » Il émit un rire mauvais. « Je n’en doute pas une seule seconde. » Cela semblait tellement sincère et poignant… Ah, ah. Même si ça l’avait été il n’aurait pas été désolé pour elle. Enfin il était peut-être disposé à faire des efforts en fin de compte si elle voulait bien reconnaitre qu’elle l’aimait bien. Elle était tout le temps sur son dos, c’était qu’elle devait apprécier un minimum sa compagnie. L’excuse qu’elle n’avait rien trouvé de mieux ne marchait pas, il était quand même ce qu’elle avait de mieux pour le moment. « Ok. Si tu l'entends comme ça alors. Tu es ce qu'il y a de mieux pour moi en ce moment. » Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres. « Voilà, ce n’était pas aussi difficile. » Il aurait pu lui flatter la tête pour la peine mais il avait bien trop peur de ce qui pourrait arriver à sa main s’il faisait ça. « Mais tu n'as aucune fierté à retirer de ça. Je ne te vois même pas comme une personne. Juste comme... une chose. » Une chose. C’était tellement gentil ça. Anthony se mit à rire une nouvelle fois. « On peut aussi apprécier une chose hein. Donc oui, je vais quand même en retirer une fierté. »

Irina avait dut menacer Anthony. Elle était désolée d'avoir du en arriver à cette extrémité mais elle voyait bien qu'il ne la prenait plus au sérieux. C'était un tort de sa part parce que s'il se croyait intouchable parce qu'ils avaient dînés ensemble un soir, elles allaient se faire un plaisir de le faire redescendre sur terre. Même si pour cela, elle devait menacé sa famille. Ca sembla efficace en tout cas parce qu'elle vit le jamaïcain pâlir aussitôt et il n'ouvrit plus la bouche jusqu'à ce qu'elle dise qu'elle aurait peut-être pu faire un effort pour le croire s'il avait vraiment voulu essayer de lui prouver qu'il n'était pas un rustre. « Peut-être, ouais. Tant pis pour moi. » Mah, il ne savait pas ce qu'il ratait. Le jeune homme évoqua finalement le fait qu'il ne comptait sur personne et cela fit bien rire Irina. Comme s'il en savait quelque chose de tout ça. Elle était certaine que tout seul, il ne survivrait pas trente secondes. « C’est toi qui n’a absolument aucune idée de ce que tu dis, là. Tu devrais apprendre à mieux observer. » Irina lui lança un regard blasé. « J'observe très bien ne t'inquiètes pas pour ça. » l'informa-t-elle alors. « C'est bien pour ça que je pense que tu n'es pas capable de prendre en charge quoique ce soit et surtout pas ta famille. » C'était un bébé qui ne savait que geindre et qui n'était même pas capable de gérer les choses quand il le fallait. Il n'irait vraiment pas loin dans la vie. Même si, d'après lui, il avait plein de qualité. Malheureusement, Irina n'était pas digne de les voir selon lui. Ce qui était très blessant en fait. Ou pas. « Je n’en doute pas une seule seconde. » Il reprenait ses aises trop vite en tout cas, c'est ce qu'elle remarqua à ce moment-là. Finalement, Irina finit par admettre qu'il était ce qu'il y avait de mieux pour elle à ce moment précis. Parce que pour une raison qui lui échappait, Anthony semblait vraiment vouloir qu'elle reconnaisse ça. En tout cas, elle le regretta bien vite parce qu'il avait l'air un peu trop satisfait. « Voilà, ce n’était pas aussi difficile. » « Si ça l'était. Et je t'assure que si ce sourire ne quitte pas rapidement ton visage je me chargerais moi-même de le faire disparaître. » Après, il n'aimerait peut-être pas trop ces méthodes. Elle ajouta également qu'elle le voyait plus comme une chose qu'une personne et qu'il ne devrait donc pas vraiment retirer de fierté de ça par conséquent. Ca le fit rire, étrangement, il devait lui manquer une case. « On peut aussi apprécier une chose hein. Donc oui, je vais quand même en retirer une fierté. » « Why ? » demanda-t-elle alors. « Tu es vraiment quelqu'un de bizarre. Je commence à penser qu'il te manque réellement des neurones dans la tête. »

Irina se mentionna sa famille et il n’en fallut pas plus à Anthony pour ne plus du tout apprécier la soirée – encore moins quoi, il n’aurait pas cru ça possible pourtant – et avoir envie de déguerpir au plus vite. La jeune femme n’avait pas le droit de parler de ses frères et sœurs, ils n’avaient rien à voir là-dedans c’était son problème à lui, il ne voulait pas qu’ils payent pour ses bêtises. Surtout qu’Irina racontait vraiment n’importe quoi mais ça n’aurait pas dû l’étonner vu que tout le monde le traitait de bébé une de plus ou une de moins… « J'observe très bien ne t'inquiètes pas pour ça. » Non, il n’était pas d’accord, elle aurait vu qu’elle était dans le faux si c’était vraiment le cas. « C'est bien pour ça que je pense que tu n'es pas capable de prendre en charge quoique ce soit et surtout pas ta famille. » Anthony soupira, un sourire sans joie se dessina sur ses lèvres et il se recula dans son siège. Il rendait les armes, il était vraiment lassé de se battre avec elle en fait. « Très bien, d’accord, tu as raison. » Il en avait vraiment marre. Quoi qu’il fasse ou quoi qu’il dise elle trouvait toujours une manière de l’enfoncer plus. Et comme elle venait de mentionner sa famille cela ne servait à rien d’aggraver leur cas en jouant au petit malin. Tant pis pour sa volonté de ne pas dire amen à tout ce qu’elle voulait. Il se permit de le faire un tout petit peu lorsqu’elle admit qu’il était la meilleure chose pour elle en ce moment. Ça ne le réjouissait pas tant que ça finalement même s’il n’avait pas mis bien longtemps à le lui faire admettre, il n’arrivait pas à trop se réjouir. « Si ça l'était. Et je t'assure que si ce sourire ne quitte pas rapidement ton visage je me chargerais moi-même de le faire disparaître. » Voilà, elle recommençait. Il la détestait au plus haut point, elle gâchait vraiment tout. Du coup, Anthony s’exécuta et se mit à tirer une gueule de deux kilomètres de long. Pour elle qui voulait qu’il montre qu’il passait une bonne soirée, elle se contredisait pas mal…« Tu préfères ça ? Mais du coup personne ne va voir que je passe la meilleure soirée de ma vie, là. » répliqua-t-il avant d’hausser les épaules. Ce n’était pas son problème après tout, il faisait ce qu’elle lui demandait pour une fois. La jeune femme le traita ensuite de chose et il ne pouvait pas plus s’en foutre. Il trouva même un moyen de tourner ça à son « avantage ». « Why ? » Il continua de rire. « Tu es vraiment quelqu'un de bizarre. Je commence à penser qu'il te manque réellement des neurones dans la tête. » Et là, il haussa les épaules à nouveau. « Sans doute, oui. Tu avais peut-être raison dès le départ en fait. » Il n’allait pas lui donner de médaille par contre.