Les agressions, les meurtres, les viols. Il ne fallait pas se voiler la face, New-York était de ces villes sombres et violentes, à l'instar de Chicago, Miami ou toutes autres citées dominées par les malfrats, les gangs et les voleurs. Le taux de criminalité était élevé, d'autant que chacun pouvait se munir d'une arme, dans ce pays de liberté. Mais, jamais, au grand jamais, elle n'aurait pensée être la victime d'une telle affaire.
Oh !, son enfance avait été rythmée par les coups et les bousculades. Être une fille et être pauvre n'aidait en rien quand on vivait dans un quartier défavorisé, il fut encore quelques années de cela. Depuis, Harlem avait connu des plans de resctructuration et de réaménagement. Pour " redonner un beau blason à ce quartier souvent mal jugé ". Pour essayer de bouffer la racaille, oui. Mais, ce n'était pas avec des immeubles et de beaux trottoirs qu'on parvenait à rendre une vie moins difficile, comme semblait le penser le maire et ses associés.

Un simple adolescent, un couteau, une ruelle d'Harlem. Pour cent malheureux dollars. Elle n'avait pas fait la fine bouche et les lui avait donnés. Il avait dû paniquer, peut-être à cause des mots agressifs qu'elle n'avait pu empêcher de laisser sortir, car il avait alors essayé de la blesser, ou, tout du moins de lui faire peur. Avec pour résultat de lui couper assez profondément l'avant-bras gauche, alors que dans un geste défensif, elle avait tentée de repousser l'assaillant. Il s'était enfuit, l'argent en poche.
Valony n'avait jamais voulue portée plainte. Elle connaissait ce que c'était, le manque d'argent. Voler. C'était les seuls mots qui comblaient son casier judiciaire, ouvert vers ses quinze ans. Vole à l'étalage. Ce n'est pas comme si ses parents avaient eut la chance de lui payer ce jean de marque qui avait fait fureur, un temps, auprès des jeunes. Ne pas l'avoir aurait été une condamnation sociale. Et, elle n'avait été qu'une adolescente comme les autres, après tout. C'est en arrivant chez son patron, Christopher, qui l'avait invitée pour prendre un verre et parler du commerce, que le drame se transforma en vendetta. Chris' s'emportait un peu trop vite, parfois.

Elle s'était donc retrouvée dans ce commissariat de quartier, l'avant-bras bandé et l'air passablement agacé, un Christopher choqué et d'humeur massacrante à ses côtés. Il porta plainte à sa place, alors qu'elle donnait avec peu de conviction un vague portrait-robot de l'agresseur, assez réticente à l'idée de voir ce pauvre gamin derrière les barreaux par sa faute. Deux heures plus tard, ils faisaient enfin demi-tour, lorsque ses yeux accrochèrent une silhouette qui lui était familiére.

Elle n'avait pas vue Dominic depuis un bon moment. Depuis la fin du lycée, en fait. Il côtoyait Stephen, l'un de ses frères. Le côtoyait toujours, à ce qu'elle savait. Mais, il avait changé. Horriblement changé. Avait jeté deux de ses amis aux flics et s'était dirigé vers une carrière dans le FBI, abandonnant tout ce à quoi ils croyaient tous, que se soit elle ou le groupe d'amis que formaient ses frères et leurs proches. Oh !, elle n'avait rien contre la police et le FBI, mais le souvenir des menottes passées sur ses poignets, même avec le temps, était encore cuisant.
Dominic n'avait pas seulement changé. Il avait trahi. Et, pour elle, même si cela paraissait exagéré, c'était inadmissible.