Depuis leurs « fiançailles », Dillon avait été relativement accaparé par son boulot et c’était presque à croire qu’il ne voulait plus penser qu’à cela. L’espace de quelques minutes, Morgana s’était demandé s’il ne regrettait pas d’avoir fait ce bond considérable en avait, à vrai dire. Il l’empêchait ainsi de partir c’est vrai mais il disait adieu à sa vie d’éternel célibataire et la jolie monégasque ne pouvait pas s’empêcher de se demander si cela ne lui ferait pas éprouver d’intenses regrets. Elle se décida à ne surtout pas se torturer avant d’en savoir plus, mais cela ne l’empêcha pas d’éprouver une magnifique contre-attaque : vêtue d’un magnifique manteau fin noir, chaussée de hauts talons de la même couleur, Morgana s’était rendue au siège de l’empire Wolf où Dillon finissait une réunion capitale manifestement. Plusieurs personnes sortirent de son bureau mais il ne fallut pas plus de quelques secondes à la brunette pour pénétrer à l’intérieur dudit bureau pour en fermer la porte à clef. « Je sais, tu es un homme très occupé et blablabla… je connais ton emploi du temps par cœur ne l’oublie pas et je sais que tu as cinq minutes à m’accorder. Cinq minutes pour que je te rende véreux avec un brio qui me caractérise… » Un sourire carnassier étira subitement ses lèvres alors qu’elle ôta la ceinture de son beau manteau pour dévoiler un ensemble en chocolat recouvrant son corps entièrement nu. Du grand art qui avait l’air diablement appétissant, sans compter qu’à moins qu’il n’ait été voir ailleurs, Dillon faisait toujours ceinture puisqu’ils n’avaient rien fait depuis ce fameux jour dans son bureau. Jour qui avait tout scellé. « C’est dommage, ce soir ce ne sera plus bon… je vais devoir me goûter moi-même puis passer sous une longue, longue douche. » Un mot : bitch. Mais peut-être qu’elle n’avait pas envie qu’ils soient fiancés juste de loin ?

Garce ? Oh oui, il s’agissait même du deuxième prénom de Morgana. Elle n’avait pas son pareil pour attirer l’attention sur elle mais d’un autre côté, comment était-elle censée faire sans cet extraordinaire talent ? Dillon la délaissait pour ses affaires après tout ! Le seul moyen que d’attirer son attention était en la piquant au vif de la façon la plus vile… et la plus délicieuse qui soit, puisqu’il n’allait pas refuser une telle proposition, n’est-ce pas ? « En même temps je suis censée être la future femme du tristement célèbre Dillon Wolf et comment dire… ça fait trois bonnes semaines qu’on fait ceinture, non ? Alors je mets mon talent à profit. Tu voulais bien que mon cul soit fidèle non ? N’empêche, je m’auto donne faim, j’suis trop balèze ! » Morgana haussa les épaules avant de ne venir s’asseoir sur le bureau, mettant aussitôt une tape sur le dos de la main de Dillon pour mieux froncer les sourcils. « Je devrais te soumettre à encore trois semaines d’abstinence et m’acheter toute une batterie de sextoys » reprit-elle, manifestement vexée. Après tout, il récoltait toujours les lauriers, pas vrai ? « Donne-moi une bonne raison de ne pas me déguster moi-même ? Et ne va pas me sortir l’argument qui consiste à dire que tu me fais prendre mon pied comme personne… on ne l’a fait qu’une fois ! » Morgana ne restait qu’à quelques millimètres de l’américain mais ne le touchait pas, ne tentait même pas d’approche. Elle se contentait de le regarder d’un air défiant… tout en sachant qu’il avait une réunion en devenir, bien sûr !

« Si tu essayes de me violer, j’te refais le dentier, vu ? » Morgana ou la délicatesse incarnée, mais quelque part, elle souhaitait lui faire comprendre qu’il n’était pas le seul à pouvoir décider de quand, comment ou pourquoi. Jusqu’ici, elle lui avait plus ou moins laissé les rennes, muselant avec brio son impatience pourtant légendaire tandis qu’elle voyait son emploi du temps devenir de plus en plus chargé… mais à un moment donné, quoi qu’elle en dise, au-delà même d’une partie de jambe en l’air d’anthologie, la demoiselle avait peut-être besoin d’un poil d’importance et d’affection. Elle refusait de finir statufiée alors qu’elle n’avait pas trente ans ! « J’marmonne pas t’invente espèce de faux jetons ! Mais forcément, de nous deux, je serais toujours la plus impliquée et ça, tu le sais très bien ! » Elle n’entendait pas par là qu’il n’avait pas de cœur – sans quoi il n’aurait pas accepté de la demander en mariage – mais il n’était pas expansif. C’est tout ce qu’elle entendait par là. « Puis j’ai même pas de bague qui prouve le bidule en prime… » Morgana haussa les épaules, juste pour l’emmerder, car elle n’était pas femme à s’attacher à des objets. Mais quand même… « Possible que j’ai fais preuve de tellement d’imagination que j’me suis fait poser direct sur ma peau des sous vêtements en chocolat… avoue que j’suis bonne ! Mais t’adore parce que tu as sûrement déjà pensé à tout ce que ta langue pourrait me faire. T’as rien d’autre à faire qu’à me bouffer… » Sauf que tandis qu’il lui ôtait son imper, Morgana ne manqua pas de lui ravir ses lèvres avec fièvre : trois semaines… c’était bien trop pour deux fous comme eux.

« Parce que toi tu blagues sur le fait de me violer et c’est normal ! » grogna Morgana car elle s’estimait définitivement dans son bon droit quoi qu’il en soit, et puis… si elle avait réellement voulu le cogner comme lorsqu’il lui avait menti devant Wolf père, elle l’aurait déjà fait n’est-ce pas ? La jolie monégasque ne menaçait pas qu’elle allait frapper lorsque c’était réellement sérieux, elle le faisait et next dossier. « Tu peux toujours essayer de m’enregistrer à tout le moins j’entendrai une respiration forte et puis c’est tout ! Tu sais que t’es un sacré baratineur, Wolf ? Politicien va ! » Sauf que voilà, une fois qu’il eut prononcé l’argument qui la poussa à cesser de se battre, Morgana se contenta de caler son dos contre la table de réunion, se concentrant sur ses sensations et autres frissonnements qui la prenaient sournoisement, sans crier gare. Diable que c’était bon… il n’y avait pas à dire, Dillon savait s’y prendre pour la faire vibrer, bien qu’elle grogne histoire de dire, juste pour lui faire comprendre qu’il n’était pas le seul à pouvoir avoir le pouvoir… ils l’avaient tous les deux car ça s’appelait l’égalité dans un couple. Même si elle doutait qu’il connaisse réellement cette notion, au bout du compte. « Jeu, set et match ! T’es bon pour te racheter un téléphone mon ange… aaah c’est pas juste t’es trop doué avec ta langue ! J’suis trop un génie… » Il n’empêche que Morgana était ni plus ni moins en train de se faire dévorer et ça n’en n’était que plus délectable de se le répéter. « T’arrête pas… » le supplia-t-elle presque. Presque.

« Mouais… des fois quand tu m’emmerdes pas c’est bien aussi ! Mais faudrait aussi que j’arrête d’être une chieuse finie et là c’est toi qui t’emmerderait ! » Plus les minutes passaient, et moins Morgana se trouvait en mesure de rétorquer quoi que ce soit au discours de Dillon tant elle n’était pas insensible à ses arguments et encore moins au fait qu’il ne soit en train de la dévorer littéralement du bout de sa langue. Qu’importe la suite tant qu’il prenait son pied rien qu’à profiter de ce cadeau d’anthologie qu’elle lui offrait à juste titre… c’était bien la preuve qu’elle voulait non seulement passer du temps avec lui mais qu’elle avait à cœur à ce qu’ils ne fassent plus ceinture, n’est-ce pas ? « Ouais bah si tu veux que je continue à le penser, la ferme et déguste !! » L’héritier venait de s’arrêter longuement sur l’intérieur de sa cuisse puis sur sa féminité que Morgana poussa un imposant cri de jouissance, le sentant savourer avec lenteur et délectation alors qu’elle se tanguait littéralement sous ses coups de langue. A un moment donné, ce fut d’ailleurs insupportable et elle se moqua bien du fait qu’il soit en costume hors de prix, elle chopa les deux pans de sa veste pour l’en débarrasser avant de ne l’allonger à son tour sur la table de la salle de réunion qu’il ne verrait sûrement plus jamais de la même façon, c’était une certitude. « Je te veux, Wolf… maintenant » ajouta-t-elle tandis que cette fois, elle lui ôta les boutons de sa chemise plutôt que de lui arracher les deux pans pour l’ouvrir… et autant dire qu’en un temps record, il se retrouva en caleçon sous ses mains, alors qu’elle était à moitié dévorée du chocolat qui recouvrait ses trésors de féminités. Mais rien ne l’empêcha de jouer avec ses nerfs tandis qu’elle lui ôtait son dernier vêtement avec à son tour une lenteur inouïe…

« Mais je n’attends rien » furent les dernières paroles de Morgana alors qu’elle s’unissait à Dillon, poussée par ce dernier alors qu’elle était encore couverte de chocolat et encore délicieuse à dévorer. Cet empressement qui semblait être le leur alors qu’ils ne s’étaient pas offert l’un à l’autre pendant trois semaines fut plus fort que tout le reste, incitant la monégasque à faire fi de son si simple appareil, ainsi que du lieu dans lequel ils se trouvaient pour mieux se concentrer sur leur plaisir commun et indescriptible. Le temps semblait suspendu alors que la salle de réunion était le témoin de leurs ébats les plus sulfureux, les plus passionnés et les plus bruyants. Morgana dû s’emparer des lèvres de Dillon alors qu’ils attendaient tous deux le paroxysme tant recherché, retombant dès lors contre la table de réunion afin de reprendre leur souffle, y restant un bon moment sans même chercher à savoir si quelqu’un les avait entendus. Ils s’en moquaient bien, à vrai dire… pourquoi cela serait-il important ? Ils venaient de s’unir le plus égoïstement du monde, comme s’ils étaient seuls et que nul autre ne comptait. Morgana se surprit à aimer cet état de fait… surtout en sachant à quel point Dillon était un homme pris et ne lui appartenant que rarement plus de cinq minutes d’à filée.