« Miss Potter je vous répète que je vais bien et qu’il n’est pas question que j’aille à l’hôpital ! Décommandez simplement mon client de quinze heures, voulez-vous ! » Maggie se massait ses douloureuses tempes, avachie contre son immense fauteuil ultra confortable alors qu’elle venait de vivre… la honte de sa vie. Son plaidoyer était pourtant parfait, ses arguments implacables, et pourtant elle s’était tout de même évanouie en pleine assemblée, avant qu’une nuée d’intéressés de ne lui rue dessus pour la relever après réanimation. Diable, tous étaient marqués par l’inquiétude et pourtant, Maggie savait pertinemment pourquoi. Tout remontait au matin même, après ce test de grossesse, pour lequel elle avait bien manqué de se faire pincer… l’américaine avait entendu les pas de Daryl dans le couloir et avait placé sans s’en rendre compte le bâtonnet blanc dans le verre à brosse à dents avant de ne se remettre dans le lit. Ce n’était que bien plus tard qu’elle était partie au palais de justice, à peine un café dans le ventre. « Miss Potter je vous ai dit que tout allait bien, je ne veux voir personne ! » Le problème, c’est que Daryl était arrivé pile poil au moment où le résultat apparaissait et qu’elle n’avait pas pu donc le voir. La question restait donc entière et elle se torturait les méninges pour savoir quoi faire : l’appeler ? Attendre sagement ce soir ? « Nom d’un chien j’ai la tête qui tourne… »

Maggie continuait de se masser douloureusement ses tempes en tentant de se terrer dans le noir complet pour éviter que sa tête ne continue à tourner mais c’était avant de n’entendre littéralement gronder à la porte de son bureau, au point qu’elle n’ait sursauté face au bruit soudain. Le discours de Daryl la figea littéralement sur place alors qu’elle se souvenait avoir paniqué au point de laisser son foutu test dans le verre à dent dans la précipitation. « Et merde !! » Quelque chose lui disait qu’il valait mieux se confronter à lui immédiatement plutôt que de remettre ladite discussion à plus tard. Elle rouvrit donc sa fenêtre pour laisser rentrer la lumière et finit par prendre le procureur par le bras afin de le laisser rentrer. « Miss Potter vous savez à quel point je n’aime pas me répéter alors décommandez mes rendez-vous de l’après-midi et pas de discussion ! » Maggie referma aussitôt la porte avant de ne s’asseoir sur le canapé présent à proximité : elle n’était pas capable de marcher longtemps et pour cause, sa tête tournait toujours comme une toupie infernale. « Le test était refermé il n’y a eu aucun contact entre mon urine et le verre à dent mais s’il n’y a que ça pour te faire plaisir je t’en rachèterais hein ! » maugréa-t-elle, au bord du malaise mais surtout… déboussolée. Sauf que cette fois, plutôt que par le passé, il l’avait appris rapidement et elle n’avait plus qu’à craindre sa réaction dans le fond. Pas le fait qu’il ne soit pas au courant. « A vrai dire… je ne connais pas le résultat même si je m’en doute, tu as débarqué et j’ai paniqué alors… je n’ai pas eu le temps de regarder s’il y avait deux barres roses » avoua-t-elle, penaude, tout en lui envoyant de faibles œillades sans rompre totalement le contact visuel. « Dis quelque chose, pitié… »

« On ? » demanda subitement Maggie, particulièrement incrédule. Diable, il s’associait à la chose et au lieu de la choquer, cela la fit éclater de rire. Il était parvenu à l’extraordinaire miracle de balayer ferme toute la pression incroyable qu’elle s’était mise sur les épaules et qui avait tellement fait emballer son cœur qu’elle s’en était évanouie. Ils allaient avoir un bébé… ce n’était pas faute d’avoir déjà amené deux filles à Daryl sans forcément qu’il ne l’ait prémédité au départ, et pourtant il ne se plaignait pas de la chose, il acceptait l’avocate avec ses pièces détachées, ses casseroles et ses deux adorables filles… même si apparemment la salle de bain risquait d’être un épineux problème à part entière. « On va avoir un bébé… » répéta-t-elle avant de ne lui sauter littéralement au cou, à la limite entre la joie fulgurante, la panique et les larmes mais de joie cette fois. Il n’empêche qu’elle avait toujours la tête qui tournait et qu’elle était aussi pâle qu’un linge mais… c’était la meilleure nouvelle qu’elle ait entendue depuis des lustres, à n’en point douter. « Je vais faire mon possible pour que tu aies un p’tit mec à qui tu apprendras les valeurs fondamentales de la vie… mais Daryl si tu savais comme je suis soulagée que ça ne fasse pas comme la dernière fois et que tu sois au courant… je suis sûre que l’on va pouvoir se débrouiller pour trouver de la place pour tout le monde et puis je crois que les filles risquent d’être plus choquées que toi ! Mis à part le fait que « l’on » est enceint… je veux savoir ce que tu en penses, sincèrement. » Maggie s’écarta subitement de Daryl, le regardant droit dans les yeux avec un sérieux ne pouvant être questionné. C’était souvent et tellement logique… « On ne peut pas dire qu’il n’est pas le fruit d’un amour démesuré… »

« De l’eau froide ? Si ce n’est que ça je pense qu’un pacte pourra être fait » murmura Maggie sans pour autant que son sourire éclatant de la quitte d’une semelle. Il faut dire qu’elle n’avait jamais été aussi heureuse de sa vie… ils étaient désormais marqué tous deux par une certaine maturité et n’avaient donc rien à craindre vis-à-vis du futur, et surtout pas maintenant qu’ils avaient un bébé en route. Mais la question pragmatique de Daryl ne manqua pas de la faire revenir brusquement sur terre, alors que sa problématique de santé revenait considérablement sur le devant de la scène. Ah. Le malaise. Pendant un instant, la pétillante avocate en avait presque oublié son sentiment de tête qui tourne ainsi que son malaise, mais il aurait été stupide de penser ne serait-ce qu’un instant que Daryl ne s’en souviendrait pas… c’était même ce qui l’avait fait se déplacer, n’est-ce pas ? « Je pense qu’une visite chez le médecin ne sera sûrement pas une mauvaise idée car de toute évidence, je paye mes longues semaines de surmenage… le dernier dossier que j’ai traité a été rude et je crois que l’on va me dessaisir de l’affaire à force ! Les battements de mon cœur ont été bien trop irréguliers pendant trop longtemps depuis mon réveil et donc le test de grossesse et je pense que c’est ça qui est à l’origine de mon malaise. » Maggie avait arboré un air sérieux certes, mais il n’empêche qu’elle reprit très rapidement son sourire éclatant et heureux… « Mais je vais bien Daryl. Nous allons bien, j’en suis persuadée. C’est juste un peu trop de fatigue et d’émotion d’un coup… mais si tu veux être rassuré et si tu n’as pas un agenda trop chargé on peut se rendre au médecin demain. » Demain ? Ce serait sûrement trop loin…

« Mais c’est qu’il mordrait ! » s’exclama Maggie en tentant d’en rire tandis qu’elle était intimement persuadée que Daryl ne plaisantait pas : si elle ne se ménageait pas à partir de tout de suite maintenant, il allait se faire un plaisir presque malsain de l’attacher au lit, nul ne le savait mieux qu’elle à vrai dire. Elle lui lança un nouveau petit sourire comme pour atténuer le fait qu’elle ait proposé de n’aller au médecin que demain, mais à sa décharge, elle les avait en horreur et même si le gynécologue n’avait rien à voir avec un cardiologue et que les examens n’étaient pas du tout les mêmes, le fait même d’aller dans un hôpital lui donnait des frissons de dégoût. Elle abdiqua cependant en l’accompagnant jusqu’à sa voiture, ne se sentant pas du tout en état de conduire ou même d’avoir des pensées réellement cohérentes. « Tu ne me lâches pas sur ce coup là, hein ? Dis-moi que tu n’as pas de rendez-vous et que tu vas rester tout du long car s’il n’y a une mauvaise nouvelle je ne pourrais pas l’encaisser toute seule ! » Peut-être était-elle en train de dramatiser considérablement mais Maggie ne pouvait décemment pas s’en empêcher à vrai dire. « Tu imagines s’il y a un souci ? » D’accord, là elle était carrément en train de se monter le bourrichon et il n’en faudrait pas beaucoup plus pour qu’elle pète littéralement un câble. « Mais je vais faire comment pour ralentir le rythme ? Ce sont les vacances et il y a beaucoup d’absents… je ne suis pas en train de me trouver des excuses, je t’assure. Mais tu l’as vu toi-même, tu as été obligé d’être utilisé comme médiateur il n’y a pas si longtemps ! »

« Je n’arrive pas à me calmer » avoua Maggie d’une voix étranglée tandis que ses mains tremblaient sous le coup du stress. Il fallait que cela fonctionne et qu’il n’y ait aucune mauvaise nouvelle car effectivement, la piquante avocate ne supporterait pas de nouveau drame. Elle en avait déjà sucré suffisamment comme cela, Daryl aussi, ils avaient donc droit à un peu de bonheur à leur tour, n’est-ce pas ? Ceci étant l’américaine nageait dans le bonheur mais elle avait une carrière extrêmement prenante et ce n’était guère le meilleur moment pour tomber enceinte et donc s’ajouter du stress supplémentaire. Maggie allait devoir composer, sans compter que son procureur préféré n’allait pas la lâcher d’une semelle… et qu’il avait raison. « Tu as raison. Sera est très mature pour son âge je suis sûre qu’elle fera des merveilles, et puis mon assistante l’aidera volontiers… il faut juste que je me détende et que j’arrête de penser au pire mais c’est plus fort que moi Daryl, je n’arrive pas à me dire que ça y est, on va enfin avoir le bonheur auquel on a droit. » Même si elle se lança dans un long exercice de relaxation ainsi que de respiration qui lui fit un bien fou et empêcha ses mains de continuer à se contracter l’une contre l’autre. « Il y a cependant une chose avec laquelle je vais avoir du mal à composer… ton frère est venu au cabinet tôt ce matin, et je n’entends pas par là Caleb mais bien Aaron. Il veut que je sois son avocate… »

« Je me souviens très bien de cette crique… je me souviens aussi que pour réussir à y aller avec toi, j’avais dû faire des pieds et des mains pour atteindre ta chambre d’étudiant au beau milieu de la nuit ! » Ce souvenir parvint à la calmer petit à petit, du moins jusqu’à ce que la colère de Daryl me fasse à nouveau grimper son niveau de stress en flèche. Maggie savait que les frères Grant ne s’aimaient guère mais elle n’avait pas réalisé à quel point Daryl détestait Aaron. Son cadet n’avait jamais été désagréable envers l’avocate, bien au contraire, aussi ne pouvait-elle guère comprendre la raison d’une telle animosité, alors qu’elle essayait ô combien d’y parvenir. « Daryl calme toi et arrête de hurler !! » grogna-t-elle tout en continuant de se triturer les mains l’une avec l’autre, la colère de son compagnon n’ayant guère un excellent effet sur elle. Sans doute fut-ce pour cela qu’elle finit par placer l’une de ses mains contre sa cuisse, alors qu’ils étaient à un feu rouge et qu’elle pouvait donc le forcer à la regarder sans craindre un accident de voiture en le perturbant. « Mon ange ton frère n’est pas mauvais et c’est un lien purement professionnel que l’on aurait… en quoi est-ce si choquant qu’il vienne me demander mon aide ? Il est certain de ne pas finir en taule avec moi. Ce que je vois, c’est que je peux éviter que ta carrière ne soit ternie par la même occasion. Laisse-moi l’aider et t’aider en même temps, calme ta colère s’il te plaît… je t’avais promis que je te parlerais avec franchise, je crois, c’est chose faite ! Mais on va bientôt voir notre bébé, c’est le principal, non ? »

« Tu adorais que je te cours après, avoue ! Dieu sait que tu m’as pourtant repoussée mais je n’ai jamais lâché prise… » reprit-elle avec malice alors qu’elle se souvenait avec quelle insistance elle lui avait courut après, tout en le sachant majeur, déjà à l’université et ayant des préoccupations bien autres que celle d’une lycéenne. Mais Maggie le voulait lui, il n’existait aucun doute dans son esprit, et cette volonté ne l’avait pas quittée. Même encore aujourd’hui, elle en faisait preuve alors que Daryl se fermait comme une huître à la simple évocation du prénom de son frère. Qu’avait-il fait au juste pour être détesté à ce point ? Aaron ne lui avait jamais parut mauvais, et pourtant dieu sait à quel point elle côtoyait des personnes peu recommandables en tant qu’avocate au pénal… « Tu peux me dire ce qu’il t’a fait pour que tu ne veuilles plus du tout entendre parler de lui ? C’est tout de même ton frère, vous partagez le même sang ! Il ne peut pas être le diable, tout de même… crois-moi Daryl, j’ai vu plus de malfrats, de mafieux, de voleurs et de proxénètes pour savoir que ton frère est un ange par rapport à certains de mes clients… ce sera une affaire rapide, je ne serai même pas son avocate longtemps ! Qu’est-ce qu’il a fait pour te mettre dans un tel état, je veux savoir ! » Daryl n’avait pas le droit de lui cacher une information aussi importante, pas alors qu’elle était stressée comme rarement elle l’avait été et qu’ils se rendaient chez le gynécologue pour voir une première fois leur enfant à naître sur le moniteur. « Je n’aime pas quand tu es en colère… ça te fait du mal et ça m’en fait à moi aussi ! »

Si sa remarque sur leur passé et le fait que Daryl ait fini par fondre tel un caramel sucré au soleil face à son obstination avait fait sourire Maggie, la suite ne fit que la faire se renfrogner de seconde en seconde. Elle n’osa plus laisser échapper la moindre parole et, dès lors qu’ils furent devant l’hôpital et que Daryl fut garé, elle sortit de la voiture en claquant légèrement la portière de celle-ci. La colère et le stress irradiaient désormais tout son corps et sans doute valait-il mieux qu’elle ne donne pas le fond de sa pensée sur le mutisme dont il faisait preuve à propos de son frère sans quoi ils allaient s’engueuler et elle n’avait aucunement besoin d’une telle chose actuellement, bien au contraire. Sauf qu’au lieu de changer de sujet, elle attendit dans le plus grand silence dans cette salle d’attente à triturer ses mains alors qu’elle redoutait le moment où son gynécologue allait les appeler pour qu’ils ne viennent procéder à l’examen et autant dire que lorsqu’elle le vit apparaître, son stress ne fit que prendre une envolée supplémentaire. « C’est parti… » murmura-t-elle pour se donner du courage avant de ne s’allonger docilement sur la table d’auscultation sous les instructions du médecin qui relevait légèrement sa chemise pour y placer un gel froid afin de faire contact avec l’échographe. Au départ, Maggie était aussi tendue que la corde d’un arc mais un seul œil au moniteur balaya l’intégralité de son stress. Elle prit dès lors conscience que rien ne serait pareil à l’expérience si malheureuse qu’elle avait vécue et dès lors, un sourire éclatant et ému s’empara de ses traits, à des lieues de la colère qu’elle avait ressentie quelques minutes plus tôt. « Excellente évolution pour un fœtus de trois semaines, Mademoiselle Bennett ! Il va en revanche falloir lever le pied, car si votre bébé est en pleine santé, vous, ce n’est pas franchement le cas quand je vois la tension que vous avez… je vais déjà vous prescrire trois semaines de repos total puis vous reviendrez me voir au terme de celles-ci. Et ce n’est pas une question, c’est une affirmation. »

La colère précédemment ressentie par Maggie eut tôt fait de fondre comme neige au soleil alors que le gynécologue la rassurait sur le fait que le bébé était en pleine santé. Ce n’était pas faute d’avoir fait de la merde avec son corps dernièrement, surtout qu’elle avait oublié de renouveler son ordonnance pour ses bêtabloquants mais elle n’en fit pas état devant le médecin, qui les avaient laissés seuls quelques instants afin qu’ils ne se remettent de leurs émotions. « Il aura un peu de toi quand même, non ? Je croyais que tu voulais un garçon… » ironisa Maggie, tentant de passer outre la rage de Daryl qui lui avait pourtant littéralement foutu les jetons il n’y avait pas une demi heure. « Je sais que tu vas me forcer. Mais c’est mieux parce que je suis étourdie et que je n’ai pas toujours conscience de ce qui est bon pour moi alors si tu m’aides à y veiller… je peux être sûre de mettre cet enfant au monde dans de bonnes conditions. » Tout en s’asseyant sur la table d’auscultation, elle lia leurs mains contre son ventre encore plat tout en poussant un long soupir. « Je vais faire attention au bébé et à moi mais tu vas me promettre une chose en retour… à un moment donné, quand tu seras prêt, tu me parleras de cette histoire qui tourne autour d’Aaron. Je ne dis pas ça pour t’emmerder je veux juste savoir de quoi il retourne, tu n’es même pas obligé de t’étendre. J’estime que ça me concerne parce qu’un jour j’espère bien m’appeler Grant moi aussi. »

« Mais ça va aller Daryl, tu n’as pas à t’inquiéter ! » Pour l’heure, les deux étaient en bonne santé, et Maggie allait faire le forcing pour lever le pied autant que possible. Seraphina serait certainement la première ravie à recevoir davantage de responsabilités et Daryl s’en trouverait de fait tranquillisé… surtout si l’américaine accédait aux dires du médecin et se reposait effectivement durant ces trois semaines. « Je l’ai toujours voulu, mon ange… tu me regardais à peine que je m’imaginais déjà dans une grande robe blanche, toi m’attendant au loin sur la nef, heureux comme je ne t’avais déjà vu. Tu m’attendais, moi. Bon je me suis peut être un brin avancée mais c’est ce que je veux depuis toujours et je n’attendais qu’un signe de ta part pour dire oui. » C’était d’autant plus logique maintenant que Maggie était enceinte et qu’ils allaient fonder une vraie famille ensemble. Bien sûr, le procureur avait immédiatement accepté Seraphina et Willow dans sa vie, mais elles n’étaient pas ses filles pour autant… la pétillante avocate était donc d’autant plus ravie de savoir qu’en plus de sa magnifique famille qu’elle possédait déjà, elle allait pouvoir donner naissance à un enfant de l’homme qu’elle aimait depuis toujours. « Il y a treize ans je ne savais pas que tu prévoyais de m’épouser et je sais que c’est un peu brusque sûrement d’en reparler déjà mais… on se connait depuis tellement longtemps que c’est une évidence. Et puis j’ai envie que notre bébé naisse Grant. Je ne vois pas la chose autrement. »

« Je tiens trop à ton petit cœur pour te laisser faire une crise cardiaque voyons ! » s’exclama Maggie, émue au-delà des mots par la demande en mariage que venait tout juste de lui faire Daryl. Certes, ils en avaient parlé juste avant et elle n’était donc pas réellement surprise, mais cela ne l’empêchait pas d’être touchée comme jamais pour autant. « Bien sûr que oui… c’est évident que je veux t’épouser et passer le restant de mes jours à tes côtés Daryl Grant ! » La pétillante avocate eut tôt fait de s’emparer de ses lèvres tandis qu’elle entourait son cou de ses bras, le gardant longuement à son contact tandis qu’elle lui offrait un baiser à en avoir le souffle coupé. Leur premier baiser en tant que futurs mari et femme. Cette simple idée faisait frissonner Maggie de plaisir car à cet instant précis, elle avait tout ce que son cœur avait pu espérer dans son existence toute entière… une famille – y compris un bébé en route –, un mariage en prévision et la présence assurée de l’homme qui n’avait eu de cesse de hanter ses jours comme ses nuits pendant treize ans. Maggie se promit de ne plus jamais lui tourner le dos et il pouvait être assuré qu’elle serait tout autant que lui un soutien des plus présents dans son existence. « Je t’aime… »