« Ne vous inquiétez pas, la faille du dossier est la plainte qu’ils ont déposée contre vous puis retirée ensuite, Aaron » énonça Maggie alors que le frère de Daryl l’avait raccompagnée jusqu’à la maison de son frère. Ils discutaient depuis un bon moment déjà au bout de l’allée en pierres sur le suivi du dossier que l’avocate avait tout de même pris en charge car elle n’avait pas pu refuser. Oh Aaron n’avait pas nécessairement insisté mais puisqu’elle allait prochainement se marier avec Daryl, elle trouvait illogique de ne pas aider quelqu’un qui allait faire partie de sa famille. Maggie savait d’ors et déjà que son fiancé désapprouverait sa décision mais il se devait de lui faire confiance… elle était la meilleure dans son domaine, après tout, n’est-ce pas ? « Je ne suis pas inquiète le moins du monde et vous devriez vous relaxer pour l’audience de mardi prochain. Tout se passera comme prévu et vous sortirez de là en homme libre, faites-moi confiance. » Maggie lui tendit la main afin qu’il ne la serre mais au lieu de cela, Aaron eut tôt fait de lui faire un baisemain pour la remercier de tout le travail qu’elle avait abattu afin de le sortir de la merde. « Je vous remercie Miss Bennett, vous êtes à la fois un requin et un dauphin et je dois dire que c’est déroutant. Mais je n’aimerais pas être dans le clan adverse, vous seriez capable de me mettre une fessée ! »

C’est un peu interdite que Maggie reçut les fleurs de la part de Daryl ainsi que son baiser avant de ne le voir s’engouffrer dans leur maison. Aussitôt, l’avocate pris poliment congé de son client, n’étant autre que le frère cadet du procureur, avant de lui emboiter le pas et de le regarder en haussant un sourcil. « Pour un peu, je serais presque tentée que tu agis comme un gamin mais je vais m’abstenir parce que tu as l’air très en colère. Je fais mon travail je te rappelle ! C’est drôle, le fait que je côtoie proxénète et autres trafiquants de drogue ne te gêne pas en soi mais que le fait que je côtoie ton frère te mette dans une telle rage. » La pétillante américaine haussa les épaules avant de ne mettre aussitôt les fleurs dans un vase non sans humer leur parfum agréable à plusieurs reprises. « Tu ne vas pas dégoiser un mot de toute la soirée, Daryl ? » se risqua-t-elle d’une voix plus douce, consciente que si elle ne faisait pas le premier pas, il risquait d’aller s’enfermer dans son bureau et qu’elle ne le reverrait pas avant le lendemain, pour sûr. Maggie le savait suffisamment têtu pour dormir sur le canapé… « Alors quoi, tu m’offres des fleurs, c’est à peine si tu m’embrasses et tu te transformes en statue vivante ? Très agréable pour moi… » Maggie déposa le vase sur la petite table basse du salon avant de ne soupirer à nouveau. « Merde Daryl Grant dis quelque chose ! »

« Rhaaa mais je ne l’ai pas invité à l’intérieur, d’où tu vois qu’il a pénétré la maison ?! On m’a crevé mes pneus et il m’a ramenée, point final, arrête donc de voir le mal partout ! » hurla Maggie, définitivement mise en colère car elle avait l’impression d’être conduite au pilori alors qu’Aaron n’avait fait que la raccompagner. Puisque Daryl refusait de lui dire pourquoi il possédait une telle rancœur envers son frère, elle ne voyait pas en quel honneur elle aurait à s’excuser d’un comportement de sa part, n’ayant rien de choquant du reste, et surtout alors que le deuxième frère Grant ne lui avait jamais rien fait de répréhensible. « Arrête. Tu es en train de te faire du mal tout seul et de rajouter de l’huile sur le feu ! Où tu as vu que je ne respectais pas tes sentiments, Daryl ?! Je ne sais pas ce qui vous oppose Aaron et toi mais puisque tu m’exclues soigneusement du problème, ne vient pas me reprocher après d’essayer d’agir normalement et intelligemment. Choses dont apparemment tu es incapable. Et je ne vois pas en quoi le fait qu’il m’ait évité de poireauter quinze ans pour un taxi en restant par la même debout en talons en pleine rue est répréhensible et nous empêche de passer la soirée romantique que tu avais prévue. Là, je te signale que ce n’est pas ton frère que tu punies, c’est toi en premier et juste après, c’est moi ! Excuse-moi de ne pas applaudir ce jeu débile de celui qui fera pipi le plus loin ! » Maggie balança son sac à main sur le canapé et monta à l’étage, fermant furieusement la porte de la salle de bain. Comme si elle avait besoin de ça, tiens ! Remarque, le fait de s’amuser à faire une douche froide toute habillée lui fit un bien fou pour calmer ses nerfs à vif… de toute façon, inutile de chercher à parler à Daryl, il en était incapable et avec ses hormones, elle ne l’était pas davantage.

Bien qu’elle y passa un temps considérable, la douche froide que prit Maggie fit un bien fou à ses nerfs tendus telle la corde d’un arc. Certes, elle l’avait prise toute habillée et dégoulinait désormais joyeusement mais cela ne l’empêcha pas de s’armer de trois longues serviettes pour mieux sortir de la salle de bain, alors que Daryl l’appelait, en tenue de jogging sans doute pour aller courir. Ne pas s’énerver, ne pas s’énerver. La pétillante américaine le regarda un long moment avant de pousser un soupir. « Sincèrement, je ne sais pas ce que je suis supposée dire ou faire et je suis fatiguée. Fatiguée que tu te fermes à moi pour des broutilles et que j’ai l’impression d’être le diable en personne alors que je n’ai rien fait de répréhensible. Tu es un grand garçon Daryl, si tu veux te braquer, faire en sorte que l’on passe une mauvaise soirée et aller calmer tes nerfs pendant un jogging qui va durer des plombes… fais-le ! Je ne te retiendrai pas parce que je n’estime pas être en faute. Je suis bourrée de défauts, j’ai souvent merdé dans notre histoire mais là, exceptionnellement, je mets mon droit de véto sur la culpabilité. Je te remercie pour les fleurs, elles sont magnifiques Daryl. » Maggie le devança après s’être exprimée sans violence aucune, juste pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas le monopole de la rage quand il s’y mettait. Elle se dirigea dans leur chambre pour se déshabiller en se séchant, non sans mal, ses vêtements lui collant affreusement à la peau suite à ses conneries… « Quelle idée de prendre une douche froide toute habillée, je suis gelée ! »

« Au moins cela calme rapidement mes nerfs » se défendit Maggie sans même mettre de violence dans ses propos. Elle n’en n’avait tout bêtement pas envie, pensant qu’ils s’étaient suffisamment gâché l’existence pour au moins une semaine, et bien trop ravie de voir que Daryl n’avait pas eu le réflexe de s’enfermer définitivement dans son bureau pour risquer un nouveau chapitre à leur dispute. Elle se laissa donc docilement déshabiller et enrouler à l’intérieur d’une serviette, la pétillante avocate grelotant littéralement de froid car au lieu de ne mettre l’eau sur tiède, elle l’avait évidemment placée sur « glacé ». Autant dire qu’elle ne manqua pas de le stopper dans la friction de ses cheveux tandis qu’il s’excusait, refusant de le lâcher du regard tant elle savait par avance que ce qu’il allait dire était important. « Je suis désolée aussi Daryl mais je n’aime pas quand on se dispute alors qu’il n’y a absolument aucune raison… je comprends mieux ta frustration et d’après ce que j’ai vu du personnage de ton frère, il n’a pas l’air d’être du genre à se remettre en question mais ça n’a rien à voir avec nous ! Si tu ne veux pas te confier à moi là-dessus alors très bien mais ne me reproche plus d’essayer d’avoir un simple rapport cordial avec un client. Ce n’est pas ton frère dans le cas précis, c’est un client. On m’a crevé les pneus, je voulais rentrer vite, j’ai accepté son coup de main, point barre. Si tu t’énerves à ce point, c’est que tu n’as pas confiance en moi et là c’est un autre débat Daryl. Tu avais prévu autre chose à part les fleurs ? »

« N’en parlons plus Daryl, d’ailleurs il n’est plus là, il n’y a que toi et moi ! » l’informa Maggie avec un petit sourire encourageant tandis qu’elle avait bien saisit que de tous les sujets tabous de l’univers, celui portant le nom d’Aaron Grant resterait à jamais le pire. La pétillante avocate ne voulait plus se disputer avec son fiancé, elle voulait profiter de cette soirée et apaiser le feu des paroles qu’ils n’avaient pas manqué de s’envoyer en pleine figure, tous fidèles qu’ils étaient à leurs deux tempéraments puissants et parfois incontrôlables. Même lorsque Maggie n’était encore qu’une adolescente mineure et lui un brillant étudiant en droit, elle n’hésitait pas une seconde à lui rentrer dans le lard quand elle estimait qu’il déconnait à plein tube, ou même ne serait-ce que pour le remettre dans le droit chemin. Sans doute était-ce cette force de caractère qui avait fini par mettre à mal toutes ses réticences à laisser parler ses sentiments pour elle… « Oh non on ne remet pas ! Demain j’ai pris ma journée exprès pour me détendre et faire des achats pour le bébé, alors ne t’inquiètes pas de ma fatigue. Mais il va falloir que tu m’éclaires sur une petite chose, Daryl Grant : ton dessert préféré, c’est bien la tarte citron meringuée ? » Oh Maggie avait très bien compris où il voulait en venir, mais tandis qu’elle bloquait ses mains qui lui séchait toujours les cheveux pour mieux embrasser délicatement ses lèvres, elle aimait le fait de le défier sur ce terrain glissant… il réagissait toujours tellement au quart de tour ! « J’ai hâte que tu nous entraînes à notre future première danse en tant que mari et femme ! »

Maggie n’avait pas eu le temps d’en placer une qu’elle se vit demander un habillage particulier. « Ma robe rouge, hein ? » s’amusa-t-elle avant de ne déposer un baiser aussi frêle qu’une brise contre les lèvres de Daryl avant de s’éloigner pour enfiler la fameuse robe rouge qui semblait tant lui plaire. La seule fois où elle l’avait portée devant lui, pourtant, la soirée ne s’était pas terminée comme prévu et ils n’avaient pas manqué de ne pas se reparler jusqu’au lendemain. Depuis, elle ne l’avait plus remise, de peur qu’elle ne soit un de ces fameux vêtements porte poisse qu’il est impossible de mettre sans qu’une catastrophe n’arrive. Mais elle n’allait pas tomber dans ce genre de superstition débile, n’est-ce pas ? Docilement, elle se montra aux yeux de son futur mari en tournant dans sa magnifique robe, lui faisant effectivement des courbes divines avant de ne s’approcher sans pour autant toucher Daryl. « Comment suis-je ? » demanda-t-elle avec malice non sans poursuivre d’une voix un poil plus sérieuse : « avec tout ça, tu ne m’as même pas laissé l’opportunité de te dire le plus important… je suis allée chez le gynécologue cette après-midi, non pas parce qu’il y avait un problème je te rassure tout de suite mais parce que je me suis rendue compte que la semaine dernière, j’avais entamé mon troisième mois. Tu n’es pas assis mais ce n’est pas grave : tes vœux ont été exaucés mon chéri… tu vas pouvoir faire de notre fils un grand futur procureur comme son papa. »

L’étonnement n’eut de cesse de grandir alors que Daryl revenait avec un écrin en main, la rendant subitement muette tant elle ne s’attendait pas à être gâtée de cette manière. Les fleurs et une soirée romantique étaient déjà le summum du summum pour elle, surtout qu’ils avaient une nouvelle de taille à célébrer, mais lorsqu’il dévoila le magnifique bijou tout en lui mettant au cou, le cœur de Maggie eut un raté dans ses battements. Il était tellement magnifique qu’elle en était émue, au moins autant que pendant le discours qui suivit. Treize ans que l’on attend mutuellement de s’épouser l’un l’autre alors je crois que si ça ne tenait qu’à moi, ce serait déjà fait… mais tu m’as sauvé de toutes les manières, mon amour. Pas seulement parce que tu me rends mes sentiments et que tu prends soin de moi au jour le jour mais parce que tu illumines mon existence et que pour la première fois de ma vie, je ne crains pas du tout le futur. Je sais qu’il ne peut qu’être merveilleux à tes côtés et il me tarde de parcourir chaque étape de notre vie à tes côtés. Tu es mon miracle, Daryl… je ne pensais plus pouvoir ressentir cette plénitude, cette sensation d’être réellement entière. Mais tu m’offres plus encore, comme si ce n’était pas tellement, déjà… tu m’offres un magnifique petit garçon à venir, et rien que pour cela, tu es mon héros. » Sur ses mots, Maggie se tourna pour embrasser tendrement son fiancé, dotée d’une douceur nouvelle comme s’il avait encore illuminé son existence avec sa bonté et son amour. « C’est magnifique, tu es fou tu n’aurais jamais dû. Je le porterai aussi pour notre mariage, alors j’espère que tu es prêt à épouser une future baleine. »

L’émotion se lut aussitôt sur le visage de Maggie alors qu’elle découvrait l’ambiance ultra romantique que Daryl avait crée dans leur salon mais aussi à l’entente de cette musique qu’elle avait toujours sur son téléphone portable tant celle-ci lui évoquait de très nombreux souvenirs. Cela lui évoquait notamment ses premiers émois amoureux, son premier stress véritable, mais aussi la fois où elle était réellement devenue une femme… Maggie avait même économisé des mois d’à filée pour se faire faire une robe sur mesure afin d’être absolument parfaite. Autant dire que l’entendre l’inviter à danser dans un français à l’accent si attirant la fit littéralement fondre tel un caramel sucré au soleil. « Je ne puis rien vous refuser » lui répondit-elle dans la langue de Molière, affublée du même accent, se laissant guider jusqu’à ses bras tout en frissonnant largement. « Tu sais que je faisais un gigantesque complexe d’infériorité à l’époque ? Tu étais en cours avec de telles femmes fatales que je me trouvais fade, mais fade ! C’était ridicule. J’avais économisé énormément pour me faire faire une robe sur mesure avant même que de savoir si tu accepterais de m’accompagner ou pas, et au début, tu m’as fait la peur de ma vie car tu m’as fait craindre ton refus ! J’étais la petite jeune première et toi l’étudiant sûr de lui, expérimenté, adulé de toutes les filles… » Maggie avait conscience de la chance qu’elle avait eue d’accrocher son regard. Mais elle en avait mis de la volonté et du cœur à l’ouvrage. Elle le voulait, lui… sans même le connaître, elle savait que ses sentiments ne pouvaient être plus évidents. « Tu étais la seule chose que je voulais et quand tu as dit oui, tu as enlevé un tel poids de mes épaules que j’osais à peine y croire. Pourtant notre première était comme une évidence. Nous avons dansé un autre type de danse de façon aussi… naturelle que la première. Je voulais que tu fasses de moi une femme et après, je voulais être ta femme tout court. Pourtant je n’avais que dix-sept ans et aucun plomb dans la tête ! »

Ils continuaient à danser de concert pour le plus grand plaisir de Maggie alors que Daryl s’ouvrait d’une manière si émouvante qu’elle refusait presque de respirer par peur de ne manquer la moindre parole. Le procureur ne se laissait quasiment jamais aller à ce point là, aussi la pétillante avocate ne put s’empêcher de laisser un tendre sourire peupler ses lèvres tout son discours durant. Cela prouvait à quel point chacun de ses mots la faisait fondre d’amour plus puissamment encore que les secondes précédentes. « Tu n’as pas dormi la nuit précédant le bal ? Oh mais Daryl c’est idiot ! Tu aurais été parfait à mes yeux dans tous les cas… bien sûr à cette époque je voulais mon grand bal de princesse parce que j’étais une éternelle romantique et que tu étais mon prince charmant, mais j’aurais tout accepté, même de ne pas danser une seconde tu sais. » Maggie s’empara délicatement de ses lèvres pour marquer une pause mais elle comptait bien revenir à la charge pas plus tard que deux minutes plus tard, soit le temps nécessaire pour profiter un brin de la musique et d’un silence confortable qui les entourait dès lors. « J’étais peut-être mature et j’ai peut-être fais d’autres expériences mais je ne considère pas tout ça comme une bonne chose… tu sais, chaque fois que j’ai eu un manque d’affection tellement grand que je me suis perdue dans d’autres bras, j’ai eu l’impression de te trahir. J’en suis même venue à appeler un amant par ton prénom tant je te voulais toi ! Mais lorsque nous nous sommes retrouvés, tu étais si distant avec moi que j’ai cru mourir un peu plus chaque seconde. Je voulais courir dans tes bras et je l’aurais fait si je n’avais pas cru que tu me repousserais violemment. »

« Tu voulais m’étrangler ? » se figea aussitôt Maggie même si elle savait qu’il s’agissait d’un moment révolu et que désormais, Daryl n’était plus mu par ce sentiment à son égard. La pétillante avocate ne lui en avait jamais voulu et n’avait pas plus éprouvé de rancune envers lui… elle s’en voulait plutôt à elle de ne pas lui avoir avoué toute la vérité en temps et en heure car les choses auraient été bien différentes. Mais d’un autre côté, Maggie n’aurait certainement pas adopté Willow ni Seraphina et donc sauvé deux innocentes jeunes filles goûtant peu à peu à cette vision de l’esprit si volubile que l’on appelle bonheur… « Tu ne me perdras pas, Daryl ! N’aie donc pas ce genre de pensée ! Regarde : je porte actuellement notre fils, qui grandit peu à peu en moi et si tu as bien remarqué je peine déjà à rentrer dans mes tailleurs… il n’y a que mon habit d’avocat qui n’a besoin d’aucune retouche ! Touche ! » Certes, Maggie venait subitement de stopper la danse mais c’était pour la bonne cause, puisqu’elle plaça doucement les mains du procureur contre son ventre s’étant considérablement arrondi en un laps de temps si court qu’elle s’en était à peine aperçue. « Sans compter ma poitrine qui a pris au moins deux volumes ! Te porter en moi et la plus belle chose que j’ai jamais vécue de ma vie… et d’ailleurs je voudrais que le weekend prochain, si tu es d’accord, on aille annoncer la chose à mes parents, ainsi que notre mariage. Je sais qu’ils seront ravis de savoir qu’ils vont être grands-parents ! Surtout maintenant que l’on sait que c’est un petit Daryl junior… et puis j’ai envie que l’on réfléchisse à notre mariage et à notre nuit de noces. J’ai envie… de penser au futur à tes côtés mon amour. »

Maggie esquissa un grand sourire tendre tout en se faisant installer à table, particulièrement conquise car même s’il avait commandé chez un traiteur, elle était sûre qu’il l’avait fait avec goût et qu’elle n’avait plus qu’à se régaler. « Je suis sûre que mon père va passer outre ses éventuelles réticences. Quand bien même il en aurait, compte sur moi pour te défendre mon ange. Tu ne seras pas tout seul lors de ton jugement dernier » plaisanta volontiers la pétillante avocate avant de ne prendre sa main pour lui assurer que tout irait bien. Elle ne comptait pas le lâcher en cours de route et puis… tant que son père la voyait heureuse, il n’aurait aucune raison d’être désagréable en théorie. « Australie ou Nouvelle-Zélande ? Oh tu sais je n’y suis jamais allée alors je ne peux qu’être comblée ! Les destinations bling-bling m’ennuient par avance et par principe, alors je préfère les contrées sauvages. Quant au mariage, si je dis demain, c’est trop rapide n’est-ce pas ? » L’américaine ne pouvait pas s’empêcher d’être diablement pressée de devenir Madame Grant, et leur précédente dispute n’avait fait qu’augmenter son désir ainsi que son empressement. Elle ne voulait pas mettre Daryl dans l’embarras, bien au contraire, mais ils attendaient depuis si longtemps… elle ne voulait plus attendre une telle éternité. « Plus prudent, en effet. Grant junior risquerait de m’empêcher de prendre l’avion surtout que ma tension a tendance à être extrêmement basse ces derniers temps. Mais au fait… toi qui voulais un petit mec, tu as des idées de prénom Monsieur le procureur ? »

« On sent l’homme de loi qui parle » lança Maggie avec amusement et fierté car oui, elle aimait l’engouement de Daryl pour la loi et ses nombreux articles particulièrement poussiéreux parfois. « Bien sûr que si je veux une robe blanche et une grande fête où nous ouvrirons la danse sur ce même morceau que tu as mis tout à l’heure en revanche j’ose espérer que tu ne veux pas te marier à l’église… mon père n’est pas fanatique et moi non plus. En revanche je veux qu’il me conduise tout de même à la mairie. » L’empressement de la pétillante avocate n’empêchait pas ses rêves, mais elle se retrouvait le derrière entre deux chaises, comme d’habitude. Daryl la connaissant mieux que personne, ça ne devrait pas l’étonner une seconde ! « Je suis pressée de t’épouser, c’est tout… sans doute un peu trop. Mais pour en revenir à notre voyage de noces, j’opte également pour la Nouvelle-Zélande ! » s’exclama-t-elle avec enthousiasme tandis que la conversation déviait sur les prénoms potentiels qu’ils pourraient donner à leur fils. « Adam c’est très joli… il y a Dean aussi que j’adore et pourquoi pas Hugo ? » Maggie avait toujours adoré la France, d’où le dernier prénom, et son dernier passage en Bretagne avec Lizzie où elle avait fait le meilleur spa de toute son existence la poussait à une imagination débordante du côté des prénoms français. Mais autant en choisir juste quelques uns sans quoi… la décision risquait d’être hardue.