Joaquin passait une fois de plus son samedi soir seul chez lui. Ça aurait pu sembler pathétique pour certaines personnes mais ça lui allait très bien à lui. Il n’était pas tellement sociable et préférait nettement être seul chez lui plutôt que de sortir et de parler à des inconnus. C’était beaucoup plus confortable et cela demandait bien moins d’efforts. Puis comme ça il ne risquait pas d’être déçu. Il zappa machinalement sur toutes les chaines que lui offrait son abonnement. Il était devenu très fort à ça et il trouvait rarement quoi regarder donc en général il finissait très vite par éteindre la télé. C’était très pathétique en fait mais bon cette simple constatation ne lui donnait pas envie de faire plus d’efforts. Il se portait très bien comme ça. Alors qu’il allait descendre pour se louer un film, il reçut un appel de Sweva. Il s’arrêta donc immédiatement pour lui répondre. La jeune femme ne se sentait apparemment pas très bien – enfin ça elle n’avait pas eu besoin de lui dire pour qu’il le comprenne – et il décida donc d’aller la voir, ce à quoi elle ne s’opposa pas. Après avoir raccroché, il descendit rapidement et passa au vidéoclub en bas de chez lui ainsi qu’à l’épicerie pour prendre de quoi à manger et fila directement chez son amie.

Il n’eut pas à attendre bien longtemps avant que Sweva ne vienne lui ouvrir. Comme si elle avait campé devant la porte en sachant qu’il viendrait tellement elle était impatiente de le voir et tellement il illuminerait sa journée. Le jeune homme décida en tout cas de prendre cette hypothèse pour un fait, c’était assez bon pour son égo. Un large sourire apparut sur son visage lorsque Joaquin vit la jeune femme apparaitre dans son champ de vision. Elle était bien une des seules personnes pour qui il avait envie de faire des efforts comme ça. « Joaquin Velazquez pour vous servir. » annonça-t-il avant de faire une reverence. Il se releva l’air rieur et lui mit deux sacs sous le nez : « J’ai longuement hésité entre des ailes de poulet, de la pizza et du popcorn alors j’ai pris les trois. » C’était plus simple que de faire un choix en tout cas. « J’ai aussi pris quelques films. Un peu au hasard alors je ne te garantis pas qu’ils seront passionants mais… voilà. » ajouta-t-il toujours en souriant avant d’hausser les épaules.

Sweva avait encore du mal à supporter l'absence de sa fille quand elle allait chez Jaime. Elle finirait bien par s'y habituer un jour mais pour le moment c'était bien trop tôt. Elle tenta d'abord de se distraire en regardant la télévision mais elle n'arrivait pas à rester en place et elle devait se retenir d'envoyer un sms à Jaime pour demander si tout allait bien. Elle fut tentée un instant d'embêter sa Bobo qui l'avait lâchement abandonné puis finalement c'est sur le prénom de quelqu'un d'autre qu'elle s'arrêta dans son répertoire. Elle n'hésita pas une demie-seconde puis appuya sur la touche appeler. Joaquin lui répondit rapidement et la jeune femme se sentit aussitôt un peu plus apaisé en entendant la voix du jeune homme. Quand il proposa de passer, la péruvienne ne cacha pas son enthousiasme à cette idée. Dès qu'elle raccrocha, elle attendait déjà le jeune homme avec impatience. Elle rangea un peu l'appartement, faisant les mille pas dans le salon en entendant qu'il arrive. Dès qu'il frappa, elle était devant la porte, prête à ouvrir, un sourire déjà sur le visage. « Joaquin Velazquez pour vous servir. » Elle se mit à rire avant de répondre d'un air malicieux : « Fais attention à ce que tu dis, je pourrais te prendre au mot. » Un petit esclave ce serait pas mal. Mais elle n'oserait jamais abuser de la gentillesse de Joaquin. Ou alors juste un petit peu. Elle savait que le jeune homme l'aiderait toujours et peut-être qu'en l'appelant tout à l'heure elle se douterait qu'il viendrait la voir... Mais il n'y avait que de bonnes intentions derrière tout ça. Rien que la présence du jeune homme suffisait à améliorer l'humeur de la péruvienne. « J’ai longuement hésité entre des ailes de poulet, de la pizza et du popcorn alors j’ai pris les trois. » Elle regarda les sacs avant de secouer la tête et regarder le jeune homme. « Il ne fallait pas, c'est gentil... Enfin tu as bien fait. Dit-elle en agrandissant ses yeux de gourmandise. » Manger aidait toujours les gens à aller mieux, c'était connu. « J’ai aussi pris quelques films. Un peu au hasard alors je ne te garantis pas qu’ils seront passionants mais… voilà. » Elle sourit avec affection au jeune homme avant de pousser un petit soupir. « Tu es vraiment mon héros tu sais ça ? » Elle se poussa pour le laisser entrer et fermer la porte derrière lui. « A force, je vais finir par m'y habituer, et à chaque fois que j'aurais besoin de toi je vais venir t'embêter. Dit-elle en lâchant un petit rire. » Elle alla dans le salon avant de se tourner vers le jeune homme et de lever des yeux plein d'innocence vers lui : « Tu as encore le temps de démissionner sache-le. » Même si ça ne lui plairait pas du tout.

Joaquin n’avait pas hésité une seule seconde à venir à la rescousse de Sweva. Il était incapable de lui dire non et surtout, il refusait qu’elle soit malheureuse. Du coup il faisait toujours tout pour essayer de lui redonner le sourire et l’aider à se sentir mieux. Son bien être lui importait encore plus que celui des autres, il tenait à elle à ce point-là. « Fais attention à ce que tu dis, je pourrais te prendre au mot. » Joaquin se mit à rire à son tour. Cela dit, il en vint rapidement à faire la moue en réalisant ce que cela impliquerait, parce que si voir la jeune femme encore plus souvent ne le dérangeait pas le moins du monde, il y avait autre chose qui l’embêtait légèrement plus : « Oh, je ne serais pas un très bon esclave tu sais. Je ne suis pas si docile qu’il n’y parait. » En fait il l’était sans doute, surtout qu’encore une fois il ne savait pas lui dire non, mais il devait bien essayer de la convaincre qu’elle ne ferait pas une bonne affaire en le choisissant comme esclave. « Mais si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, je serais ravi de te rendre ce service, en tant qu’ami. » Il appuya bien sur le mot ami, c’était surtout le statut d’esclave qui le “dérangeait”. Le péruvien lui présenta ensuite ses sachets de nourriture. Il avait un peu pensé à tout et pas juste pour elle étant donné qu’il n’avait pas encore mangé. « Il ne fallait pas, c'est gentil... Enfin tu as bien fait. » « Disons que mon estomac y tenait vraiment… » Apparement Sweva aussi donc tout le monde était gagnant. Il lui montra enfin les films qu’il avait apporté – il n’avait pas trop su ce qu’elle aurait voulu qu’ils fassent, c’était juste au cas où – et elle s’écarta pour le laisser entrer. « Tu es vraiment mon héros tu sais ça ? » Un sourire fier se dessina sur ses lèvres et il releva légèrement le menton. « Et je suis très honoré de l’être. » Il n’était pas certain d’avoir fait grand-chose pour ça mais il n’allait pas cracher dessus. Il aimait bien le fait qu’elle sache qu’elle pouvait compter sur lui en toutes circonstances. « A force, je vais finir par m'y habituer, et à chaque fois que j'aurais besoin de toi je vais venir t'embêter. » Le jeune homme fit mine de réfléchir à la question pendant un instant alors que la réponse était déjà toute trouvée : « Ne dis pas de bêtises, tu ne m’embêtes jamais. En fait tu m’as un peu sauvé aussi ce soir. J’étais au bord de l’ennui. » Il la suivit ensuite jusqu’au salon. « Tu as encore le temps de démissionner sache-le. » Son regard innocent le fit sourire et il secoua la tête. « Je n’en ai pas vraiment envie. Je suis même convaincu que tu en auras marre de moi avant que j’en aie marre de toi. »

Il n'avait pas fallu longtemps pour que la présence du jeune homme égaye l'humeur de la péruvienne. Elle blâmait encore les hormones pour ses changements d'humeur rapide. Ou peut-être qu'elle avait toujours été comme ça. Mais ça ne pouvait jamais être sa faute, alors il fallait bien accuser quelqu'un. Joaquin se présentait en plus pour la servir, alors elle devait profiter de la situation. « Oh, je ne serais pas un très bon esclave tu sais. Je ne suis pas si docile qu’il n’y parait. » Elle pencha la tête sur le côté d'un air songeur, comme si elle l'examinait. « Oh avec un peu de dressage, je suis sûre que j'y arriverais, conclut-elle finalement avec un petit hochement de tête convaincu. » Elle n'avait jamais rien dressé et comme elle avait une fille maintenant, elle devait commencer à s'entraîner. Elle imaginait bien Selina lui amener le café le matin une fois qu'elle saurait marcher. Mais Sweva se rappela comme elle était elle-même quand elle était enfant et si la petite avait la moitié de ses gènes il était clair que toutes ses merveilleuses idées n'étaient que des rêves. « Mais si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, je serais ravi de te rendre ce service, en tant qu’ami. » Elle sourit avant de répondre : « Tu es là ce soir, donc tu me rends déjà service mon ami. » Elle fit un petit clin d'oeil en rigolant avant de voir ce qu'avait apporté le jeune homme. Un peu de ravitaillement ne ferait de mal à personne. « Disons que mon estomac y tenait vraiment… » Au sien aussi, c'est pourquoi elle murmura avec malice : « Le mien aussi. » Elle essayait encore de faire attention, n'ayant pas retrouver toute sa ligne mais des petits plaisirs de temps en temps ça ne faisait de mal à personne. La jeune femme confia ensuite au jeune homme qu'il était vraiment son héros pour le coup. « Et je suis très honoré de l’être. » Qui ne le serait pas ? Sweva ne donnait pas ce titre à n'importe qui. Elle risquait surtout de s'habituer à ce que Joaquin vienne à la rescousse à chaque fois. « Ne dis pas de bêtises, tu ne m’embêtes jamais. En fait tu m’as un peu sauvé aussi ce soir. J’étais au bord de l’ennui. » « Ça veut dire que je peux être un héros moi aussi ? » Elle aimerait bien pouvoir dire ça elle aussi. Être parfaite ça ne suffisait pas. En se rendant dans le salon, elle lui dit qu'il pouvait encore se rétracter s'il le voulait. Elle n'était pas cruelle au point de l'empêcher de faire son choix. « Je n’en ai pas vraiment envie. Je suis même convaincu que tu en auras marre de moi avant que j’en aie marre de toi. » Elle échappa un petit rire avant de demander d'un air malicieux : « Tu veux parier ? » Parce qu'elle était à peu près sûre de gagner. Elle s'assit sur le canapé, déjà prête pour leur petite soirée.

Joaquin était content de pouvoir aider Sweva en lui tenant compagnie. Ce n’était jamais une corvée pour lui d’être avec elle et il n’aimait pas la savoir triste alors c’était juste normal qu’il fasse tout pour qu’il se sente mieux. Et elle pouvait y prendre gout, il ne changerait jamais d’avis sur la question. En revanche, il ne fallait pas qu’elle le considère comme un esclave parce que ça allait commencer à coincer. Surtout qu’il n’était pas sûr d’être très docile si elle lui demandait un peu trop n’importe quoi. « Oh avec un peu de dressage, je suis sûre que j'y arriverais. » Le jeune homme aimait croire que si on croyait suffisamment en quelque chose, cela finissait par arriver même si parfois cela ne suffisait pas. Il eut alors un sourire moqueur. « Et tu as beaucoup d’expérience dans le domaine ? Parce que ce n’est pas si facile qu’on le croit. » Loin de lui l’envie de la décourager mais… En fait, si, il voulait la décourager parce qu’il ne savait pas s’il réussirait à lui dire non bien longtemps. Après, encore une fois, en tant qu’ami il était prêt à lui rendre n’importe quel service. « Tu es là ce soir, donc tu me rends déjà service mon ami. » « Sauf que ça ne me coute pas tellement là, je ne considère pas ça comme un service. » Il l’avait déjà dit, ça ne le dérangeait pas, ça lui rendait même “service” à lui aussi. Par exemple, s’il avait apporté autant à manger ce n’était pas spécialement pour elle mais pour lui. Il n’avait pas eu le temps de manger du coup alors il s’était dit que Sweva le laisserait manger chez elle sans problème. « Le mien aussi. » « Ca tombe bien alors ! » répondit-il avec un sourire. Sinon, il aurait mangé tout seul devant elle, ça ne l’aurait pas dérangé. Mais vraiment, il n’était pas le seul à sauver la vie à l’autre, là. En l’appelant elle l’avait sauvé d’un ennui profond. « Ça veut dire que je peux être un héros moi aussi ? » Joaquin réfléchit à la question pendant un instant… Il hésitait un peu parce qu’apparemment lui aussi était un héros pour elle et il ne voulait pas qu’elle lui vole la vedette, il aimait bien être un super héros. « Du moment que tu ne me fais pas trop d’ombre, j’imagine que je peux t’accorder ça… » Il était décidément très généreux. Il suivit ensuite son amie au selon tandis qu’elle lui laissait encore le choix de partir. Comme s’il pouvait en avoir envie, c’était une idée stupide. C’était elle qui en aurait marre de lui en premier et non l’inverse. « Tu veux parier ? » Sweva prit place sur le canapé et il vint s’asseoir à côté d’elle en souriant d’un air malin. « Oui parce que je sais que je vais gagner. » Il en était certain et il était désolé pour elle du coup parce qu’il ne comptait pas la laisser gagner. Il s’approcha ensuite de la table où il avait posé ses sacs de nourriture. « Que prendra madame pour commencer ? »