Fallait être honnête, Gaya s’emmerdait royalement depuis plusieurs semaines. Tellement qu’elle était actuellement avachie sur son bureau à jouer à Candy Crush. Vous savez, cette merde addictive que l’on trouve sur l’un des célèbres réseaux sociaux. Enfin, ça restait limité… Puisque son nombre de vie dans ce jeu l’était tout autant. Elle sursauta cependant lorsqu’une légère alerte se manifesta sur son écran. Rien à voir avec ces bonbons explosifs, il s’agissait d’un dispositif qu’elle avait programmé. Le système devait se manifester si des mots, ou des groupes de mots étaient recherchés plus d’un certain nombre de fois, dans un intervalle de temps restreint. C’était plus ou moins le même genre de fonctionnement que celui utilisé par le FBI ou la CIA pour traquer d’éventuels terroristes. Seulement là, il ne s’agissait de rien de tout ça. Gaya cherchait seulement à garder un œil sur les affaires de Bran, l’un de ses grands frères. Elle n’aimait pas ça du tout. D’abord cet article qui était paru dans le Times, où les questions commençaient à se poser sur la hiérarchie des mafias italiennes. Comment ils s’organisaient, qui était out, qui était à la tête, était-il à l’origine du dernier meurtre d’un sénateur véreux américain ? Trop de questions qui se rapprochaient beaucoup trop de son frère. Et voilà que ses angoisses étaient fondées. Quelqu’un cherchait bel et bien à connaitre le dessous des activités de Dionis Bran DeMarco. Il n’en fallu pas plus à Gaya pour qu’elle décroche son téléphone. « Salut, c’est DeMarco. […] Tu te souviens du service que tu devais me rendre ? Tu vas pouvoir t’en débarrasser. J’ai besoin que tu me trouves localises une IP. Et le bureau ne doit pas être au courant. […] Je t’envoie ça tout de suite. Merci. » Elle raccrocha avant de pianoter sur son ordinateur, pour envoyer toutes les infos que son programme venait de récupérer pour l’envoyer à Franck.

La jeune italienne reçut un appel de son collègue trente minutes après, et elle ne put s’empêcher de soupirer bruyamment en entendant le nom de la personne qui avait effectué cette recherche. Ou du moins, celui qui vivait dans l’appartement où la recherche avait été effectuée. « Joaquin Velazquez, t’es sûr de toi ? » « Certain ! Tu comptes me poser la question combien de fois ? Tu le connais ? » « Laisse tomber. Merci encore. » Elle raccrocha et se laissa retomber dans sa chaise.
Elle n’y resta cependant pas bien longtemps… Elle était trop décidée à avoir une autre conversation avec le journaliste, pour rester ici à s’emmerder royalement. L’italienne avait dévalé les escaliers pour se rendre jusqu’au parking… Et en voiture direction Chelsea ! Il ne lui fallut pas longtemps pour atteindre le quartier, et le domicile du journaliste. Heureusement pour elle, le trafic à cette heure de la journée était relativement faible. Relativement oui, parce qu’ils étaient toujours à New York et que les miracles n’existaient pas. Une fois devant sa porte d’entrée, Gaya frappa plusieurs à la porte, non sans impatience. « Velazquez ! Ouvrez ! » Commença elle était flippante ? Pas le moins du monde ! « C’est Gaya DeMarco… » finit-elle par dire, pensant surement que ça serait nettement moins flippant. Il n’allait quand même pas l’obliger à enfoncer sa porte ? Même si... Légalement, c’était interdit. Elle n’avait aucun mandat, et surtout le bureau n’avait aucune idée de sa présence ici.