J’avais eu besoin de prendre l’air et pour prendre l’air, je prenais l’air. En haut de l’Epire State Building, le vent me soufflait au visage, je frissonnais en m’enfouissant encore plus dans mon écharpe et mon manteau. Je regrettais à présent le bureau chaud d’Ethan et son confort. Les bras d’Ethan aussi me manquais. Je donnerais tout pour qu’il m’offre un câlin afin de me sentir mieux, mais il travaillait et pour une fois, moi pas. Je profitais alors pleinement de mon jour de repos en jouant le parfait touriste, mais alors que le jour c’était couché, je regardais autour de moi n’ayant pas vu le temps passé, remarquant que nous n’étions plus que trois en haut du bâtiment. C’était rassurant, car je n’étais pas seul, mais le fait d’être très peu ne l’était pas plus que cela. Je frissonnais en décidant de partir d’ici. Il était plus que l’heure et qu’Ethan risquait de s’inquiéter à force. Malheureusement, en voulant pousser la porte, je m’apercevais qu’elle était fermée. « Et merde.. » Je tentais une énième fois, en vint. « Je crois que la porte est fermée.. » déclarais-je aux personnes que je ne connaissais même pas.

Ok, nous étions enfermés en haut d’un grand building et ce n’était pas tant la hauteur qui me dérangeait, car je n’avais jamais réellement eu le vertige, mais c’était plutôt le froid et le vent qui ne cessait pas, qui me dérangeait le plus. Je donnerais tout pour rejoindre mon lit et mes couettes bien chaudes et non penser que peut-être j’allais finir la nuit ici jusqu’à ce que quelqu’un daigne nous ouvrir –donc demain matin- et attraper un vilain rhum qui me clouerait au lit pendant minimum une semaine. Franchement, je n’avais pas besoin de cela. Entre mes études et mon stage, je ne pouvais pas me permettre de m’absenter aussi longtemps pour un petit rhum et un égard de ma part pour ne pas avoir regardé l’heure.

Aux dires d’une des jeunes demoiselles, je sortais mon Samsung de ma poche. « Si j’avais du réseau.. » Oui, si seulement, mais que dal, je n’avais aucune barre de réseau pour ma part. Pourtant, si cela avait été le cas j’aurais probablement appelé Ethan pour qu’il fasse tout son possible pour venir me chercher. C’était un homme charismatique avec beaucoup de contacts autour de lui, je n’aurais sans doute pas attendu là-haut bien longtemps et aurais juste eu le droit à quelques remontrances venant de sa part. Si seulement je pouvais au moins le prévenir, car s’il venait à me joindre plusieurs fois sans réussir à obtenir une seule réponse de ma part, je n’osais même pas imaginer son état. Il risquait d’être en colère, de se faire des films et peut-être même s’inquiéter et je ne voulais pas du tout que tout cela arrive. C’est la raison pour laquelle j’essayais tout de même de composer un numéro d’aide pour nous sortir de là.

Sans réseau, nous n’étions vraiment pas sortis et en plus de cela, si on parvenait à sortir d’ici avant le lever du jour, nous aurions probablement une pneumonie ou un truc de ce genre. Franchement, je ne savais pas où le gardien avait eu son diplôme, mais il n’excellait vraiment pas dans sa fonction. Suivant la demoiselle, j’avais espoir qu’effectivement il y ait moins de vent de l’autre côté, mais autant dire que j’étais tellement frigorifié que je ne voyais pas grande différence. J’essayais de me réchauffer en sautillant sur place, en frottant mes mains les unes contre les autres, mais ça ne faisait pas grand-chose, j’étais juste congelé. « En fait, moi c’est Nathanaël » Disais-je entre deux claquements de de dents. Si nous venions à rester coincés ici durant plusieurs heures autant apprendre à faire connaissance. Du moins, au moins les banalités. « Si tu ne bouges pas tu vas mourir d’hypothermie »} J’avais peut-être des bases en secourisme, mais je n’étais pas sûr de pouvoir la maintenir en vie perché en haut d’un building à moitié gelé.

Bon, apparemment elle ne supportait pas que je lui fasse une quelconque remarque alors que je ne cherchais qu’à l’aider. Je la laissais dire avant de me retourner vers un jeune homme qui aimait pouvoir ramener ses connaissances. Ils avaient l’air de se connaître. Sarah et Jayden et puis il y avait moi, Nathanaël qui ne connaissait ni l’un ni l’autre, mais qui était quand même d’accord pour faire le tour de l’immeuble à la recherche d’un kit de secours en cas de malaise ou d’hypothermie. Les mains dans les poches afin de réchauffer mes mimines, je les suivais tous les deux en silence, perdu dans mes pensées. Quelle idée j’avais eu aussi de vouloir prendre l’air pour me vider l’esprit, en haut d’un aussi grand building ? La prochaine fois, je resterais chez moi au chaud. Au moins c’était beaucoup plus sûr.

Nous avions fini par se mettre à tous les trois à la recherche de cette fameuse trousse ; l’union fait la force dit-on. C’est donc au bout d’une dizaine de minutes à grelotter dans le froid en faisant tout le tour du grand building que Jayden mis enfin la main dessus. Il y avait de quoi survivre avec ça, mais j’espérais tout comme la demoiselle n’avoir besoin que des couvertures de survie. Je souriais lorsqu’elle m’en tendit une avant de me la mettre sur les épaules. « Merci, mais toi tu n’en prends pas ? » J’étais prêt à lui faire don de ma couverture juste pour ne pas qu’elle meurt de froid. J’étais certes le plus jeune des trois, mais j’avais des valeurs, j’étais un homme et je n’allais pas regarder une femme se les geler tandis que moi je me réchaufferais tranquillement. « Tu devrais la garder pour toi, je n’ai pas si froid ça » Disais-je en souriant avant de la lui tendre. J’avais connu certes des pays plus chaud, mais aussi des pays plus froid, alors ça n’allait pas être quelques heures dans le froid qui allait me tuer. AU pire quoi ? J’allais attraper une pneumonie, me faire tuer par Ethan et puis guérir et tout ça ne sera qu’un mauvais souvenir auquel je retiendrais une bonne leçon. Toujours surveiller l’heure quand on monte en haut d’un aussi haut building.

Je ne connaissais pas l'étendue réelles de leur relation, mais il ne fallait pas être Enstein pour deviner qu'elle était loin d'être au beau fixe. Refusant par ailleurs de se coller à lui pour mieux se réchauffer, je la regardais s'asseoir contre le mur tandis que je me ramenais avec la couverture pour le rejoindre et la mettre sur nous. Je ne pouvais de sourire à la remarque de la demoiselle. Si beaucoup de garçons auraient énormément donner pour être à ma place, j'étais loin de trouver cette situation ambiguë. Personnellement je ne faisais que penser à Ethan qui me manquait horriblement et qui devait s'inquiéter de mon absence de réponse. Chose toute a fait normale en y repensant.