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meet mr nobody

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MessageSujet: meet mr nobody meet mr nobody EmptySam 30 Oct - 11:09

Erin avait passé une journée entière chez elle, la première depuis bien longtemps. Les semaines passées, elle avait du enchaîner séances de dédicaces, de lecture, des émissions de télévision matinales, ou ayant lieu plus tard dans la journée et des soirées de gala, tout ça rien que pour promouvoir son livre et évoquer la sortie imminente du deuxième tome. Et elle n'en pouvait plus, elle n'avait plus qu'une envie, rester chez elle, enfermée à double tour, le téléphone éteint, à ne rien faire. Et ce qu'elle avait fait aujourd'hui.

Épuisée de s'être couchée à trois heures du matin, elle avait dormit pratiquement jusqu'à midi. Des coups de marteaux provenant de l'appartement voisin l'avaient réveillée en sursaut. Elle savait que râler avec le propriétaire ne servirait à rien, il recommencerait de plus belle pour l'embêter encore plus. Elle avait vite appris à lui laisser passer ses lubies de bricolage. Premier avantage d'être célibataire : se lever quand bon lui semblait, et dormir avec des chaussettes lors des nuits les plus fraiches. Erin avait dérogé à sa règle de ne prendre un bain qu'une fois par semaine, et avait rempli sa baignoire d'eau et de bulles transparentes. Elle y resta une demi-heure dont en fredonnant les musiques qui passaient à la radio. Elle chantait faux le plus souvent, mais ça lui était bien égal. Elle ne le faisait que quand elle était seule pour n'agresser aucune autre oreille. Elle se sécha, s'habilla d'un vieux tee-shirt publicitaire et d'un pantalon large, sa tenue de prédilection pour traîner chez elle, et se prépara un grand petit déjeuner à l'anglaise comme repas de midi, œufs au plat, tranches de bacon grillées, saucisses, une verre de jus de fruits, tartines de confiture et tisane fraise/framboise. Deuxième avantage d'être célibataire : pouvoir manger tout ce qu'elle voulait, autant qu'elle le voulait (ou pouvait). Elle grignota le tout devant sa télévision en ayant pris le soin de se charger une bonne comédie, The Ugly Truth. Deux heures plus tard, après avoir bien rit, elle rangea son plateau repas, et se dit qu'ajouter quelques pages à son prochain livre ne lui ferait pas de mal. Elle s'installa devant son ordinateur, un Apple d'à peine deux semaines, offert par son éditrice qui lui avait assuré qu'on travaillait bien mieux sur ce type d'ordinateur. Elle n'en était pas vraiment convaincue, mais elle avait tellement besoin de remplacer son dinosaure d'au moins cinq ans qu'elle accepta sans rechigner. Elle travailla pendant trois heures sans s'arrêter, l'inspiration venait toute seule. Troisième avantage d'être célibataire : pouvoir faire ce qu'elle voulait, quand elle le voulait, sans être dérangée.

Elle fut stoppée dans son élan par la sonnette de sa porte d'entrée. Elle n'attendait pas de visites et se demandait bien qui pouvait sonner si tard sans prévenir. Elle retira ses lunettes, et quitta son bureau pour se diriger vers sa porte d'entrée. Elle déverrouilla le cadenas et entrouvrit la porte. La lumière principale du couloir était cassée depuis la veille et elle ne distingua qu'une grande homme, d'allure masculine. Elle n'osa pas ouvrir plus sa porte et se contenta de demander d'une voix peu rassurée : 


ERIN - Qui êtes vous ? 
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MessageSujet: Re: meet mr nobody meet mr nobody EmptyLun 8 Nov - 18:08

La fin de l'année approchait, les jours se faisaient de plus en plus courts, et le froid commençait à se faire sentir. Les vitrines des magasins s'emplissaient de décorations, de jouets et autres tenues de soirée... Même si le mois de novembre débutait à peine, les fêtes de fins d'année n'étaient pas loin. L'ambiance dans les rues de New-York changeait peu à peu, les gens portaient de longs manteau, de gros bonnets et des écharpes bariolées... Mais tout ça, Teddy n'avait pas vraiment le temps de le voir. En effet, cette fin d'année marquait aussi pour tous les pompiers la période de distribution de leurs fameux calendriers. Ils devaient eux aussi braver le froid pour aller de porte en porte, en espérant récolter un peu de monnaie. Il avait parfois l'impression assez désagréable de se retrouver à l'époque où il trainait sous les ponts de la ville, et qu'il faisait la manche pour pouvoir manger. Mais fort heureusement pour lui, cette époque était bel et bien révolue, et il vivait aujourd'hui une vie nouvelle, tout en gardant secret son passé pour le moins... dégradant.

Évidemment, Ted était plutôt beau garçon, et il n'était pas rare qu'en tombant chez une jeune fille seule, il se fasse passablement draguer. Ce genre d'approche le désespérait, et dans ces cas-là, il s'empressait de vendre son calendrier avant de repartir aussi vite qu'il était venu. La nuit était tombée sur NYC depuis quelques heures déjà, et Teddy continuait sa tournée. Il commençait à être frigorifié, et décida d'entrer dans un immeuble qui se trouvait en face de lui. Les couloirs seraient chauffés eux au moins ! Il composa un numéro au hasard sur l'interphone près de la porte d'entrée, se présenta, et attendit quelques secondes avant que la porte ne se déverrouille devant lui. Il se frotta les mains en pénétrant dans le bâtiment, et chercha l'interrupteur qui gouvernait la lumière du couloir. Ted avait beau appuyer dans tous les sens, rien ne se passait. Il soupira, sortit son téléphone portable qu'il ouvrit pour se faire un peu de lumière, et commença sa tournée.

Il rencontra ainsi quelques vieilles dames, un gars plutôt coincé qui portait d'épaisses lunettes, et deux ou trois jeunes filles qui tentèrent en vain de le faire entrer chez elle. Le fait de vendre des calendriers dans le noir complet était un peu particulier, mais Ted continuait car il avait hâte de rentrer se mettre au chaud chez lui. Les affaires avaient été plus ou moins bonnes aujourd'hui, mais la journée avait été longue. Il approchait des derniers appartements qu'il n'avait pas encore visité, et sortit une nouvelle pile de calendriers de son sac en bandoulière. Puis il récupéra son téléphone afin d'éclairer la porte, et de trouver la sonnette.

Il entendit du bruit dans l'appartement, quelqu'un s'approchait, puis la porte s'entrouvrit à peine. Il voyait de la lumière à l'intérieur, et pouvait voir une jeune fille en face de lui. Génial... encore une qui allait essayer de le « séduire » sous prétexte qu'il était pompier, et que les pompiers dans les films sont presque toujours sexy.

« Qui êtes-vous ? »


Teddy sortit bien vite de ses pensées, se racla la gorge et reprit une fois de plus son discours habituel:


- Bonsoir ! Je suis là pour le calendrier... Celui des pompiers de New-York !


En temps normal il accompagnait cette phrase d'un large sourire, mais cet immeuble et sa lumière cassée Ne n'y prêtait vraiment pas. Ted se contenta donc de pencher la tête pour inciter la jeune fille à ouvrir un peu plus la porte. Il n'aurait plus qu'à lui vendre son calendrier, rendre visite à deux ou trois de ses voisins, et il pourrait enfin aller retrouver son appartement douillet...



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