→ Lloyd W. D-Hamilton & Apollinaria Alekseïevena-De Nassau« Un mariage comme un autre... » Skinny.lOve

Apollinaria sourit une fois de plus quand on lui serra la main et lui présenta les hommages qui étaient dus à sa condition de princesse. Elle était invitée au mariage d'un duc d’Écosse et de la comtesse d'une contrée allemande quelconque. Elle n'avait pas vraiment cherché à comprendre mais elle avait été invitée alors elle y avait été. Ses beaux-parents lui avaient intimé, tacitement, de faire bonne figure et de représenter comme il le fallait le Luxembourg bien qu'elle ne soit pas officiellement encore dans cette famille. Depuis le décès de son mari, sa popularité déjà très forte n'avait fait qu'augmenter au Luxembourg et dans les familles princières en général. Elle était admirée par sa diplomatie, sa beauté, son courage et son nom. Car Apo n'était pas n'importe qui. Princesse de Russie, Grande-duchesse de Luxembourg, comtesse et duchesse de plusieurs endroits du monde où elle n'avait même pas mis les pieds, Apollinaria savait que sa présence serait appréciée dans cette réception qui était d'un bon goût. Les mariés allaient plutôt bien ensemble et, pour l'instant, aucune larme n'avait été versée et aucune altercation n'avait été à signaler. Apo allait dormir dans le château ce soir avant de rentrer dès le lendemain à New-York où elle allait reprendre ses études comme toute jeune femme de son âge à Columbia. Mais pour l'instant, elle était la princesse et elle devait tenir son rang.

La réception d'après mariage se déroulait comme une garden party, dans l'immense jardin du château. L'herbe était un peu mouillée, signe que l'on était bien en Ecosse, endroit préféré des conditions climatiques les plus extrêmes... Apollinaria se rendit vers le buffet où elle demanda un verre de champagne, condition sine qua non pour passer une bonne après-midi. Alors qu'elle se retournait, elle vit Nathan, son ex-beau-frère en train de parler avec une jeune femme de près, très près. Apo soupira et se détourna violemment, énervée par cette vue. Elle se dirigea de nouveau vers le buffet, essayant de se trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Elle y trouva un jeune homme qui cherchait lui aussi son bonheur devant le nombre incalculable de victuailles. Dilemme. Sans se retourner vers lui, elle se permit de le conseiller tout en montrant un plat : « Ne prenez pas cette tarte-là, elle me semble une spécialité écossaise et je ne tenterai pas sauf si vous aimez les risques... » Elle prit finalement une petite partie de crumble, valeur sûre.

Lloyd poussa un énième soupire et il sentit la main de sa soeur glisser sans sa main, comme pour le soutenir, comme pour lui rappeler qu'il n'était pas seul, il lui lança un regard sympathique avant d'entrelacer leur doigt, sa sœur lui avait manqué, plus que tout, un petit retour dans son Écosse natale ne lui faisait pas de mal, il adorait son pays, la chasse, la pluie, les lands, sa maison, son domaine de chasse, ça avait quelque chose d'assez appelant chez lui. Sauf que revenir juste pour participer à une cérémonie pompeuse. Il grogna et le regard sévère de son frère aîné un peu plus loin l'empêcha de se plaindre plus. Obéissance et Respect devant la patriarche de Douglas-Hamilton. Il se redressa complètement et afficha un visage imperturbable lors de l'échange des voeux, son frère Archibald avait un sourire en coin et lançait des œillades régulières à une demoiselle d'honneur qui rougissait devant l'attention, il roula des yeux en le constatant, Sybill avait les yeux brillant, quelque part, elle devait s'imaginer un aussi beau mariage un jour pour elle-même. Alexander était égal à lui-même, droit, parfait et tenant le bras de sa tout aussi parfaite femme. John lui semblait triste, voir mélancolique et il ne porta à aucun moment son regard sur la cérémonie. Jamais proche du second Douglas-Hamilton, il ne posa pas de questions, pas assez intime pour en venir aux confessions.

Une fois le tout terminé et la réception lancée, il soupira en regardant sa montre, il mourrait d'envie de rentrer à New York pour conduire son ambulance, se sentir normale de nouveau et pas... il regarda autour de lui, les décorations, les servants, les gens qui lui souriaient de façon trop forcé... bref, il ne voulait plus être Monsieur Douglas-Hamilton troisième fils et second héritier du domaine des Hamilton, juste être Lloyd Hamilton, petit pompier de New York sans histoire, sans faux semblant, être vrai. Il se sentait plus à l'aise de son uniforme d'ambulancier que dans ce costume fait sur mesure par un couturier de renom. Au moins, contrairement à ses frères, il avait pu éviter le kilt protocolaire durant ce genre de cérémonie. Il ne se sentait pas ridicule dedans, il adorait cela, mais en hiver... il avait autre chose à faire que se cailler les burnes pour dire ça relativement poliment.

Devant le buffet, il ne savait pas réellement quoi prendre, perdu dans ses pensées, il entendit alors qu'on le conseillait, il se tourna de moitié pour apercevoir son interlocutrice. « Ne prenez pas cette tarte-là, elle me semble une spécialité écossaise et je ne tenterai pas sauf si vous aimez les risques... » il eut un petit sourire en coin. « Ou si je suis moi-même écossais... » répondit-il aussi tôt avec une lueur amusée dans le regard. A peine se phrase terminée, il prit justement cette tarte à l'allure peut ragoûtante mais au goût tout de même divin. Il l'observa tout en réfléchissant, le nom et le prénom lui revinrent aussi tôt en mémoire. La princesse du Luxembourg avait été conviée à la réception. Apparemment, Lord Ronald Graham s'était assuré la présence de quelques célébrités d'un peu partout en Europe. « Enchanté Princesse du Luxembourg, je ne m'attendais pas à de tel sommité pour ce mariage » avoua-t-il en regardant d'un air ennuyé le reste de la réception. Il savait qu'en la présence des convives, il devait être courtois et faire preuve de politesse, cela ne voulait pas pour autant dire qu'il prenait plaisir à être ici pour agir comme tous les autres de son monde. « Monsieur Douglas-Hamilton, frère du Duke of Hamilton... » se présenta-t-il avec une grimace sur le visage. C'était si pompeux que ça en était désagréable même pour lui. Dire qu'à New York, il lui suffisait juste de dire qu'il était Lloyd... il se rappela alors qu'il avait lu un article comme quoi elle faisait ses études à New York, quelque part, il était certain que sur le terrain de la Grosse Pomme, il n'avait aucune chance de la revoir. « C'est la première fois que vous assistez à un mariage en Écosse ? » demanda-t-il poliment afin de faire la conversation tout en jetant un regard à sa petite sœur qui le regardait bizarrement, comme si elle doutait que son comportement soit approprié, il fit un clin d’œil à travers la foule et la jeune adolescente roula des yeux avant de retourner à ses occupations.

« Ou si je suis moi-même écossais... » Apo eut un sourire avant de hocher de la tête en signe d'acquiescement. En effet, s'il était écossais, il devait avoir l'habitude de ce genre de tarte aux goûts douteux et aux multiples surprises... « Si vous avez de l'expérience dans ce domaine alors... A vos risques et périls ! » dit-elle tout en mordant dans son crumble avant un grognement satisfait. Ce crumble était particulièrement bon, à croire qu'il n'y avait que sur ce petit bout de terre que les boulangers savaient les faire correctement. Les poires qui le constituaient fondaient dans la bouche et faisait un bien fou après cette cérémonie un peu endormante où Apollinaria ne connaissait ni le marié ni sa désormais femme. Finalement, ce fameux écossais lui souhaita la bienvenue : « Enchanté Princesse du Luxembourg, je ne m'attendais pas à de tel sommité pour ce mariage » Un petit peu surprise qu'il sache qui elle était, Apo esquissa un sourire tout en acquiesçant intérieurement. Elle non plus ne s'attendait pas à un tel gotha pour un simple mariage écossais. Certes, il n'était pas l'ordre de son propre mariage, gigantesque et rassemblant toute la crème de la crème internationale, mais elle, était là tout de même. Le duché du Luxembourg n'était pas invité à n'importe lequel mariage. De plus, le grand-duc avait emmené deux de ses figures de proue : un de leur fils et la femme de leur fils aîné décédé. Il devait vraiment bien aimer le ou la marié(e)... Apo ne fit cependant rien transparaître, elle avait été élevée dans les règles de l'art et était entièrement polie. Même si elle était d'accord avec ce jeune homme, elle ne le dirait pas.

« Monsieur Douglas-Hamilton, frère du Duke of Hamilton... » consent-il enfin à se présenter à son tour. Apo tendit sa main pour la lui serrer tout en souriant. Toutefois, ce Douglas-Hamilton semblait faire la grimace et ne pas supporter son nom. Etrange pour un homme de son envergure. On est fier d'être duc comme on est fier d'être princesse, n'est-ce pas ? « Enchantée. Pourquoi cette grimace ? Vous commencez enfin à regretter d'avoir pris cette fameuse tarte ? » répondit-elle, malicieuse. Du coin de l'oeil, elle remarqua son beau-frère qui les regardait discuter et priait intérieurement pour qu'il ne vienne pas. Pour une fois qu'elle parlait sans penser à lui dans cette foutue journée, il n'allait pas tout faire foirer alors que rien que sa présence l'insupportait. « C'est la première fois que vous assistez à un mariage en Écosse ? » Apollinaria reporta son attention sur son interlocuteur avant de hocher de la tête. « En effet, ça se donc tant que ça que je ne suis pas habituée à ce genre de mets et de... coutumes ? » demanda-t-elle en glissant du coin de l'oeil, un regard vers les kilts que portaient certains hommes de cette réception. « Vous avez réussi à ne pas vous soumettre à ce que je pensais une obligation ? » ajouta-elle.

Nathan avait sans doute décidé que tout cela avait trop duré et il s'approcha d'eux. Il fit tout d'abord semblant de s'intéresser aux plats. Apollinaria leva les yeux au ciel devant cette comédie. Elle fit ensuite un petit sourire vers le Douglas-Hamilton pour s'excuser avant de se diriger vers son ex beau frère et de lui glisser à l'oreille d'un ton quelque peu agressif. « Tu me lâches pendant cette journée ou je fais de ta vie un enfer. » Celui-ci sourit alors, comme si c'était après tout ce qu'il avait cherché. Il choisit donc avec lenteur une part d'un autre gâteau non identifié avant de se retourner vers elle et de lui susurrer à l'oreille : « Tu en fais déjà un enfer, chérie. ». Apollinaria détourna alors les talons pour se replacer près de son premier interlocuteur, le seul qui lui semblait abordable, ou tout du moins, qui ne portait pas de kilt et ne s'appelait pas Nathan. Et s'il s'appelait Nathan ? Elle sourit une fois de plus tout en demandant : « Vous ne vous appelez pas Nathan, n'est-ce pas ? »

Lloyd avait toujours trouvé que les personnes provenant de son monde étaient fausses, il ne se jugeait pas mieux que ces autres personnes, en présence de ces gens, de ce monde qui était le sien, il se transformait également pour devenir un être prétentieux, et souvent, il assumait que tous les autres faisaient comme lui : ils... appuyaient encore plus leur manière snob. Mais étrangement, il trouvait la princesse du Luxembourg... abordable, pas de là à dire qu'elle serait son amie, mais elle n'était pas arrogante avec lui, elle n'avait pas roulé des yeux en sa présence et avait une conversation banale avec lui, définitivement, cette femme était surprenante, il comprenait dès lors l'intérêt des journaux pour elle si elle était aussi ouverte avec tous. « Si vous avez de l'expérience dans ce domaine alors... A vos risques et périls ! » il ne put s'empêcher d'avoir un sourire sincère, il n'y avait rien dans son comportement de forcé pour une fois, et ça lui faisait du bien d'être un peu "lui" , dans une fête où il fallait à tout prix gommer ce qui rendait chacun détaché du commun des mortels.

Une fois les présentations faites en bonne et due forme, il grimaça « Enchantée. Pourquoi cette grimace ? Vous commencez enfin à regretter d'avoir pris cette fameuse tarte ? » il se fustigea mentalement en constatant qu'elle avait vu sa grimace, d'habitude il faisait pourtant preuve de plus de subtilité, il se sentait un peu reprochable pour la peine, lui qui tentait pourtant d'avoir à chaque fois un comportement irréprochable... si Sybill l'apprenait elle lui ferait la morale. Se redressant de toute sa hauteur il tenta de reprendre contenance. « Pas vraiment non... comment dire cela, je ne vis plus en Écosse pour le moment, et ça me fait un peu bizarre de revenir ce que j'étais avant de partir... » juste un titre en somme, même pas une personne à part entière. Il poussa un soupir avant qu'un sourire contrit ne naisse sur ses lèvres et qu'il se passa la main dans la nuque qu'il avait endolori depuis son voyage dans l'avion.

Il continua de l'interroger poliment sur son voyage en Écosse, afin de savoir si c'était son premier. « En effet, ça se donc tant que ça que je ne suis pas habituée à ce genre de mets et de... coutumes ? » « Un peu » avoua-t-il simplement, elle glissa son regard vers les kilts et il eut un sourire en coin « Vous avez réussi à ne pas vous soumettre à ce que je pensais une obligation ? » les yeux de Lloyd pétillaient, il savait que beaucoup de gens avaient du mal avec cette coutume, lui ça le faisait particulièrement rire, quand ils étaient parfois invité à l'étranger, chez des cousins éloignés dans une cérémonie officielle, ils étaient tous obligé de porter le kilt, ce qui faisait glousser pas mal de filles qui ne pouvaient empêcher leur regard de glisser vers le dessous, tout le monde savait qu'en dessous d'un kilt, on ne pouvait rien porter... et c'était surtout les femmes qui étaient curieuse par rapport à cela. « Et bien, cela ne m'aurait pas dérangé, mais comment dire, je suis arrivé ce matin, du coup, le tailleur n'a pas su venir au domaine afin de prendre mes mesures et faire mon kilt, dans ma famille, on ne reporte jamais deux fois le même. » avoua-t-il avec son éternel sourire en coin.

Puis il vit le regard de la brune complètement changer, son regard se fixa sur une silhouette et par pur curiosité, il se tourna à son tour pour voir un jeune homme, il l'avait déjà vu, il était également du Luxembourg mais il ne savait plus exactement le prénom, quoiqu'il en soit, la jeune princesse alla à son encontre et au vu de son visage tiré, cela ne devait pas être des paroles aimables, Lloyd compatit pour le jeune homme avant de détourner le regard, cela ne le regardait pas après tout et ça ne l'intéressait pas outre mesure les déchirures, tribulations, et disputes d'une famille qu'il ne connaissait que de nom.

Une homme passa avec du champagne, il en profita pour en piquer deux coupes, il en but une à petite gorgée et il appréciait immédiatement la boisson, à New York, il buvait rarement des choses aussi bonnes, les gens se contentait souvent de bières ou de vins bon marché que Lloyd n'arrivait pas à boire, trop habitué à la qualité d'un bon vin, la bière par contre ça passait encore assez bien. Finalement, le jeune brune revint vers lui avec un sourire quelque peu forcé, elle semblait un peu moins contente depuis sa discussion avec son "ami" ou "parent", il ne savait pas vraiment dire. « Vous ne vous appelez pas Nathan, n'est-ce pas ? » il tendit l'autre coupe de champagne à la Princesse avant de secouer négativement la tête. « Je m'appelle Lloyd. Et vous c'est ? » demanda-t-il simplement sur le ton de l'indifférence la première partie et la seconde la politesse, il la connaissait par son titre, mais son prénom, il l'avait vu mais était incapable de le redire, ce n'était pas facile à écrire, du moins, il se rappelait l'avoir pensé. Il compatit pour elle, de son côté il était rare qu'on retienne son prénom, on lui demandait par politesse mais il redevenait ensuite Monsieur Douglas-Hamilton, frère du Duke of Hamilton, pour elle quelque part, ça devait être semblable, elle était la Princesse du Luxembourg. Mais tout ça c'était des détails avec lesquels il avait appris à vivre et à s'accommoder.

« Pas vraiment non... comment dire cela, je ne vis plus en Écosse pour le moment, et ça me fait un peu bizarre de revenir ce que j'étais avant de partir... » Apollinaria hocha de la tête. D'un côté elle comprenait et de l'autre... Elle était relativement la même à New-York et au Luxembourg après tout. Elle se forçait dans les deux mondes à paraître parfaite et comme il le fallait. Elle tenait ses engagements de princesse dans la grosse pomme comme dans le château de Berg. Quand elle pensait que certaines personnes de familles royales se permettaient de faire les unes des journaux avec leurs frasques, de déshonorer leur famille avec des enfants illégitimes ou avec des relations extra-conjugales... Tout cela lui paraissait tellement impossible pour elle ! Cependant, elle comprenait ce que voulait dire son interlocuteur. L'endroit où l'on est nous rapporte toujours des souvenirs dont on se passerait bien... « Ah, là où on a grandit nous apporte toujours certains souvenirs n'est-ce pas ? Qu'ils soient bons ou mauvais... Où habitez-vous maintenant ? Vous avez fui la pluie pour trouver un endroit plus ensoleillé ? » demanda-t-elle avec un sourire qui se détendait de plus en plus et qui devenait un peu plus sincère, ce qui était assez rare pour être soulignée.

Quand elle lui avoua qu'elle était plutôt novice dans ce genre de mariages écossais traditionnels et qu'elle lui demanda si ça se voyait, il répondit : « Un peu ». Apo fit alors la moue. « Vous n'êtes pas très diplomate vous alors... » Elle aurait pu être vexée mais elle le prit finalement du bon côté puisqu'elle rajouta un léger sourire quelques instants plus tard pour signifier qu'elle ne s'attendait pas à un compliment sur sa façon d'être. Bien sûr, elle avait eut des cours pour bien se comporter dans ce genre de situation et elle avait connu assez de mariages pour se rassurer sur ce point-là. Elle était tout le temps parfaite et elle le savait. Elle détestait la vantardise, alors elle n'aurait jamais répondu sur un ton désagréable que, même si elle n'avait jamais assisté en Ecosse, elle se débrouillait très bien toute seule... « Et bien, cela ne m'aurait pas dérangé, mais comment dire, je suis arrivé ce matin, du coup, le tailleur n'a pas su venir au domaine afin de prendre mes mesures et faire mon kilt, dans ma famille, on ne reporte jamais deux fois le même. » Cette fois-ci, Apo eut un sourire compatissant, montrant qu'elle comprenait parfaitement la situation dans laquelle il était. « Ah, la famille ! Dans la mienne aussi, on ne porte jamais deux fois le même costume ou la même robe. Celle que je porte actuellement m'a été apportée de justesse ce matin... » répondit-elle tout en montrant la robe, de couleur ocre, légèrement décolletée et au dessus du genoux. Elle ne s'était jamais habituée à porter des robes trop longues qui la faisait paraître encore plus qu'elle ne l'était. Certes, le protocole lui intimait de ne pas porter de robes ou de jupes trop courtes mais elle n'en avait que faire, et c'était bien là la seule entorse qu'elle s'autorisait...

Après ce petit interlude passé auprès de Nathan, Apo revint près de son premier interlocuteur, qui se présenta à sa demande tout en lui tendant une coupe de champagne qu'elle accepta avec joie. « Je m'appelle Lloyd. Et vous c'est ? » Apo hocha de la tête comme si elle venait de se rappeler de quelque chose. « Ah voilà, Lloyd. Je m’enorgueillissais de savoir le nom de tous les membres de familles royales ou du moins, ducales et vous avez failli me faire rater ! » ajouta-t-elle en riant. Elle n'était vraiment pas du genre à se vanter mais elle devait avouer qu'elle se sentait de plus en plus à l'aise avec ce Lloyd et que la conversation lui mettait du baume au coeur. Elle était venue assister à ce mariage avec la conviction qu'il serait nul et ennuyeux et tout cela se confirmait avec la présence de son beau frère avant ceci. « Moi c'est Apollinaria. Je vous épargne mes autres prénoms, à moins que vous ne vouliez vérifier mes qualités de mémoire pour tous vous les citer ? » Elle but une gorgée de sa coupe de champagne en la savourant avec délice. Rien de tel que ce genre de boisson pour se mettre à l'aise. C'était indubitablement sa boisson préférée. Malgré tout, elle perdit son sourire quand elle vit son beau frère se rapprocher une fois de plus dangereusement d'eux. Ainsi, il ignorait l'avertissement qu'elle lui avait donné de le laisser tranquille. Il se planta soudainement à côté d'Apollinaria avant de poser sa main dans son dos et de tendre l'autre vers Lloyd, sourire aux lèvres. « Je me présente, Nathan de Luxembourg. Echanté M. Douglas-Hamilton, n'est-ce pas ? » Apollinaria se raidit mais ne se poussa pas, ne voulant pas causer d'incident dommageable. Nathan pouvait vraiment être très sympathique avec les gens, avec tous exceptée Apollinaria. Vous expliquer pourquoi ils se détestent serait impossible car ni l'un ni l'autre ne le savent, mais c'était presque de la haine qui les tenaient... Et puis, aussi soudainement qu'il était apparut, il vit une personne qu'il connaissait plus loin l'interpeler et s'excusa pour ensuite s'en aller. « Excusez-moi. Ravi de vous avoir rencontré. A bientôt Apo... » ajouta-il tout miel tout en l'embrassant légèrement sur les lèvres, sourire sadique aux lèvres. Apo, surprise par ce geste, se recula brusquement avant de le regarder partir, choquée. Apparemment, il voulait vraiment gâcher tous les instants de sa vie...

Lloyd se retrouvait dans une conversation tout à fait intéressante avec une femme qu'il n'aurait jamais soupçonné pouvoir rencontrer un jour, c'était étrange mais tout de même plaisant, évidemment, ce n'était pas non plus de grandes effusions de ragots ou quoi, ils restaient tout de même guindé dans leur façon de parler mais c'était courtois et pas forcé du côté de l'écossais. « Ah, là où on a grandit nous apporte toujours certains souvenirs n'est-ce pas ? Qu'ils soient bons ou mauvais... Où habitez-vous maintenant ? Vous avez fui la pluie pour trouver un endroit plus ensoleillé ? » Lloyd tourna automatiquement son regard vers son petit frère et sa petite sœur, il eut un sourire triste en coin. Des souvenirs dans cette région ? Il en avait des tonnes, il n'avait que ça d'ailleurs, plein de souvenirs, plein de moments auxquels ils tenaient. Est-ce qu'il avait fui ? Non, non parce qu'il suffisait d'un mot de Sybil comme d'Archibald pour qu'il revienne, et même s'il ne l'admettait pas ouvertement, si Alexander lui demandait de retourner au pays... il le ferait. Ce n'était pas réellement son monde qu'il avait fui en son âme et conscience, c'était sa liberté qu'il avait attrapé au vol avec la mort de son père, lui, ce patriarche qui cadrait chacune de leur parole, chacun de leur acte, lui qui dictait sa loi et eux qui obéissaient... Lloyd avait appris à obéir et il le faisait plutôt bien... mais l'expression "quand le chat part, les souris dansent" n'avait jamais été aussi vrai pour lui. Son père à peine enterré il avait décidé de voyager à travers le monde, découvrir de nouvelles choses, gagner en expérience humaine. « Oui c'est vrai, beaucoup de souvenirs... mais c'est bien non ? Qu'ils soient bons ou mauvais, c'est ce qui nous a aidé à être ce qu'on est aujourd'hui... et je dois dire que je m'apprécie pas mal ! » sourit-il les yeux pétillants de malice afin de donner un aspect plus amusant à leur discussion. Pour l'autre question de la princesse, il hésita un quart de seconde avant de finalement avouer la vérité. « J'habite actuellement à New York. Et non, je n'ai pas réellement fui, je voulais juste mieux connaître ma famille du côté de ma mère, elle est Américaine de naissance et je n'avais jamais rencontré ma grand-mère maternelle avant cette année donc bon... je tente de rattraper le temps perdu avec une branche de ma famille » exposa-t-il tout simplement en ayant une pensée pour sa petite mamy, il allait lui sonner une fois rentrée dans son domaine, il avait ses habitudes avec sa grand-mère et elle lui manquait terriblement déjà. Ses frères et sœurs perdaient beaucoup à ne pas connaître cette petite bonne femme particulièrement amusante et libre pour son âge.

Lloyd continuait de faire connaissance avec la princesse, comme on lui avait toujours enseigné, il était plutôt franc, un trait de caractère des anglo-saxons, ils ne souffraient pas d'être franc et de toujours garder leur flegme connu de tous. « Vous n'êtes pas très diplomate vous alors... » « Je suis surtout franc, je vois ça plus comme une qualité, mais c'est vrai que ça peut être perçu comme un défaut d'un point de vue externe. Vous m'en voyez désolé si je vous ai irrité. » avoua-t-il simplement en restant malgré tout stoïque, on l'avait élevé pour se fondre parfaitement dans le monde des civilités et bonnes manières, mais on l'avait aussi éduqué pour toujours resté digne, on lui avait enseigné que lécher le cul des gens n'étaient pas noble et que jamais il ne devait mentir ou minauder pour obtenir quelque chose.

« Ah, la famille ! Dans la mienne aussi, on ne porte jamais deux fois le même costume ou la même robe. Celle que je porte actuellement m'a été apportée de justesse ce matin... » il sourit simplement à sa réponse, n'ayant rien d'autres à rajouter à cela, c'était juste un fait, en général, les gens fortuné ne prenait pas la peine de réutiliser des vêtements, question de principe de bourge. « Elle vous va très bien, quel couturier vous l'a faite ? » demanda-t-il finalement avec un intérêt réel, pas qu'il y comprenne grand chose, mais de façon globale, il appréciait la mode.

Après l'interlude avec son... il ne savait exactement que dire sur les deux représentants du Luxembourg mais bref, après leur discussion, Apollinaria s'assura qu'il ne s'appelait pas Nathan, il put aussi tôt la rassurer sur ce fait. Puis il put se représenter de façon correcte. « Ah voilà, Lloyd. Je m’enorgueillissais de savoir le nom de tous les membres de familles royales ou du moins, ducales et vous avez failli me faire rater ! Moi c'est Apollinaria. Je vous épargne mes autres prénoms, à moins que vous ne vouliez vérifier mes qualités de mémoire pour tous vous les citer ? » il écarquilla aussi tôt les yeux. « Mon précepteur a tenté de m'enseigner tout ça mais je n'ai jamais pu aller bien loin. » avoua-t-il en se grattant la tempe un peu mal à l'aise.

Puis Nathan arriva à l'improviste pour se présenter, Lloyd répondit courtoisement à cette nouvelle personne fraichement débarquée. Apollinaria était tendue, si elle avait pu tuer quelqu'un avec des yeux, Nathan serait mort et enterré. Mais Nathan ne resta pas, quittant les deux nouvelles connaissance il se tourna à moitié vers la Princesse en la regardant de façon perplexe. « Et bien... c'était un passage rapide. » il hésita quelques secondes avant de finalement oser poser sa question : « Vous ne semblez pas beaucoup vous entendre... querelle de famille ? »

« Oui c'est vrai, beaucoup de souvenirs... mais c'est bien non ? Qu'ils soient bons ou mauvais, c'est ce qui nous a aidé à être ce qu'on est aujourd'hui... et je dois dire que je m'apprécie pas mal ! » Alors qu'Apollinaria était sur le point d'acquiescer à la première partie de la phrase du jeune homme mais, surprise par la seconde, elle rit instinctivement. Elle s'arrêta pourtant assez rapidement, jetant un rapide et discret regard autour d'elle pour être sûre qu'elle n'avait pas été fixée pour son manque de maintien. Heureusement, personne ne la fusillait du regard alors la jeune femme reposa son attention sur son interlocuteur qui reprit la parole. « J'habite actuellement à New York. Et non, je n'ai pas réellement fui, je voulais juste mieux connaître ma famille du côté de ma mère, elle est Américaine de naissance et je n'avais jamais rencontré ma grand-mère maternelle avant cette année donc bon... je tente de rattraper le temps perdu avec une branche de ma famille » Surprise, Apo répondit aussitôt « Oh, vous habitez à New-York ? Moi aussi. Ca me paraît toujours aussi étrange de croiser hors de New-York des gens qui y vivent, une aussi grande ville, je ne m'y habituerai jamais... », son ton baissant à la fin de sa phrase et hocha la tête. « Et vous passez votre temps chez votre grand-mère ou vous avez trouvé un passe-temps ou un métier ? » demanda-t-elle, intéressée sincèrement. Elle ne calculait pas vraiment la conversation qui se déroulait et c'était plutôt plaisant, pour une fois. La plupart du temps, dans le milieu où elle avait évolué, elle ne pouvait pas se permettre de laisser dévier une conversation vers quelque chose de beaucoup moins agréable.

Après qu'Apo lui fait signifier qu'il n'était pas très diplomate, il lui avoua : « Je suis surtout franc, je vois ça plus comme une qualité, mais c'est vrai que ça peut être perçu comme un défaut d'un point de vue externe. Vous m'en voyez désolé si je vous ai irrité. » Elle fit "non" de la tête pour le rassurer. Elle n'était pas réputée pour sa franchise en tout évènement mais, avec ses proches, elle l'était. Elle pouvait comprendre que cette qualité soit appréciée mais pas en toute circonstance... « Non, ne vous inquiétez pas, j'ai connu pire. Mais... j'ai peur que cette qualité ne soit mal interprétée ici. » répondit-elle en montrant de ses bras tout ce qui l'entourait. Ce "ici" englobait à la fois l'endroit humide où ils se trouvaient, leur milieu, leurs familles respectives. Bref, leur quotidien. « Elle vous va très bien, quel couturier vous l'a faite ? » Apo souleva un sourcil. S'intéressait-il vraiment au créateur de sa robe ? Lui ? Un homme, tout simplement ? « C'est un Jean-Charles de Castelbajac, il me semble. » Elle réfléchit quelques instants, se demandant si elle pouvait être totalement franche, elle aussi. Finalement, elle choisit de tenter le coup. « Mais... vous êtes sûr de savoir de qui il s'agit ? Un français ? » Sourire en coin des lèvres et le regard pétillant, Apo passait une bonne journée ce qui n'était pas, au début vraiment sûr et prévu.

« Mon précepteur a tenté de m'enseigner tout ça mais je n'ai jamais pu aller bien loin. » Apollinaria esquissa un sourire. Elle se doutait bien que tout le monde n'était pas aussi impliquée dans l'étude des royautés mais ça avait été un moyen pour la jeune femme de mieux connaître d'où elle venait, ses ancêtres russes et les ancêtres d'Alexandr, son défunt mari. Ainsi, elle avait compris le contexte dans lequel son père avait rencontré une des dernières descendantes du tsar qui était sur le point de se faire éliminer car elle devenait un peu trop importante et influente en Russie. C'était son père, alors membre du KCB, qui était chargé d'accomplir cette mission mais il ne put pas et ils s'enfuirent ensemble. Tout cela paraissait insensé pour la jeune Luxembourgeoise, native d'Ukraine, mais grâce à tous les cours qu'elle recevait pour être une parfaite épouse de chef d'Etat, elle avait pu replacer dans son contexte tout cela et comprendre, enfin. « Vous n'êtes sans doute pas le seul. Pour ma part, je trouvais tout cela passionnant et... m'a permis d'apprendre et de comprendre beaucoup de choses. »

Alors que Nathan leur avait fait l'immense honneur de s'être présenté à eux et de disparaître aussi rapidement, Apo ne retint qu'à demi un « Arschloch. », insulte allemande. Lloyd s'exclama alors « Et bien... c'était un passage rapide. » Apo hocha la tête mais ne répondit rien. Elle ne pouvait pas vraiment dire du mal de son beau-frère devant n'importe qui. Elle ne se permettait cela qu'en présence de Kat, son amie de toujours. « Vous ne semblez pas beaucoup vous entendre... querelle de famille ? » Ce jeune homme la surprenait décidément beaucoup. Comment osait-il lui demander cela alors qu'ils ne se connaissaient que très peu ? Elle se raidit, conséquence directe de la présence trop proche d'elle encore de Nathan. Quand il était dans les parages, elle devenait beaucoup plus agressive en un seul instant. « De quel droit demandez-vous cela ? » Et puis, se rendant compte de son ton agressif alors qu'il était vraiment gentil, elle se retourna et vit son beau-frère en grande conversation avec une jeune femme plutôt jolie. Sans savoir pourquoi, cela la dérangeait et l'énervait encore plus. Il remarqua le regard de la princesse sur lui et lui fit un clin d'oeil. Soupirant, elle se retourna vers Lloyd et lui répondit d'un ton nettement plus calme. « Je suis désolée. Nous... C'est mon beau-frère. » répondit-elle, restant évasive.

Lloyd connaissait par cœur le protocole de base de ce genre de réception, rester droit, parler de façon courtoise tout en mettant entre lui & les autres une distance réglementaire obligatoire. Cela avait toujours été son monde, son univers, mais depuis qu'il vivait à New York, depuis que le regard de son père ne le transperçait plus de part en part à chacune des réceptions où ses enfants se trouvaient, il avait laissé un peu tomber le protocole, il en avait marre d'être juste cette personne guindé qu'il avait toute sa vie dû être, jouer le jeu c'était éreintant, surtout quand on ne pouvait être sois-même et qu'on était observé de façon constante. Lui avait du mal à revenir dans cet univers où tout était trop beau et net, où tout était lisse, où tout le monde faisait semblant de s'apprécier alors qu'à la moindre petite erreur ils étaient disséqués et lancés dans un bûché. Il n'était plus qu'un Douglas-Hamilton, il était plus, il valait mieux et ça c'était New York qui lui avait enseigné, il avait appris de vrai valeur humaine en tant qu'ambulancier, il était dévoué, il avait appris à s'inquiéter pour autrui, à être moins égoïste et surtout il avait arrêté de juger les gens sur leur nom, à présent, il les jugeait sur des faits, sur des vrais qualités plutôt que le montant de leur compte en banque. C'était pour tout ça qu'il se permettait un peu d'humour, ça ne blessait pas après tout, et au moins, il avait l'impression d'être une compagnie plus agréable ainsi. Donc quand il vit la princesse rigoler de son humour, il ne put s'empêcher de sourire à son tour, heureux d'avoir réussi à détendre quelqu'un dans ce genre de réception où le réel amusement était feint. « Oh, vous habitez à New-York ? Moi aussi. Ca me paraît toujours aussi étrange de croiser hors de New-York des gens qui y vivent, une aussi grande ville, je ne m'y habituerai jamais... » il ne put qu'approuver en hochant la tête, il y avait tellement de personnes différentes à New York, venant de tellement d'endroit différents, c'était... un bain de culture pour le jeune homme qui avait appris des traditions d'autres pays en rencontrant des personnes telles qu'Eduardo ou encore Gabrielle. Tant de différences dans une seule même ville ça semblait étrange quand on y pensait, mais pas quand on y vivait et qu'on pouvait le voir de ses yeux. La différence, c'était tout le charme de la Grosse Pomme. « Et vous passez votre temps chez votre grand-mère ou vous avez trouvé un passe-temps ou un métier ? » il hésita une fraction de secondes sur la réponse à fournir, il chercha du regard son frère aîné qui se pavanait avec sa trop jolie femme à son bras, une lueur de défi s'alluma aussi tôt dans son regard bleu et il se retourna vers sa compagne pour lui sourire franchement. « Vous n'allez sans doute pas me croire mais... » il se mit à murmurer comme sur le ton de la confidence. « Je suis ambulancier » dit-il avec une fierté non feinte. « C'est assez inhabituel dans notre monde mais au moins je me sens utile et j'éprouve plus de satisfaction à cela que de simplement signer un bout de papier pour donner de l'argent à des œuvres caritatives. » il sauvait littéralement des vies et ça, jamais personne ne pourrait lui faire avoir honte de ça.

Quand il lui avoua être franc, Apollinaria répondit sur un ton très poli à son aveux. « Non, ne vous inquiétez pas, j'ai connu pire. Mais... j'ai peur que cette qualité ne soit mal interprétée ici. » il regarda ce monde qui l'entourait et qui ne semblait plus être réellement le sien, les yeux dans le vague, il répondit avec sincérité une nouvelle fois. « Je n'ai plus tout à fait le sentiment d'appartenance à ce monde... » soupira-t-il en amenant sa boisson à ses lèvres pour en savourer une gorgée.

Et évidemment, ils parlèrent mode, la jeune femme fut surprise de son intérêt pour la mode, ce qui était compréhensible quelque part. Il eut un sourire en coin. « C'est un Jean-Charles de Castelbajac, il me semble. Mais... vous êtes sûr de savoir de qui il s'agit ? Un français ? » il éclata franchement de rire avant de secouer la tête. « Je ne dis pas être un expert en la matière, mais j'ai une mère qui a lancé la carrière de quelques mannequins et une petite sœur accro à la mode, du coup, je m'y connais un minimum et j'ai appris à apprécier certains couturier. Et il me semble avoir déjà vu la collection de ce Jean-Charles de Castelbajac » avoua-t-il tout en réfléchissant quelques secondes, plus sûr à cent pour cent de ce qu'il avançait. « Un style assez coloré non ? J'ai un souvenir de quelques modèles posant avec la tête de Barack Obama sur leur vêtement... mais je me trompe peut-être » finit-il par dire après réflexion.

Ils parlèrent alors des grandes familles d'Europe, Lloyd avait toujours été moins assidu que sa petite soeur dans ce domaine, pas qu'il ne l'intéressait pas. Et encore. C'était plus parce qu'il avait toujours su quelque part qu'il ne ferait pas indéfiniment parti de gratin et que tôt ou tard, son frère aîné ferait tout pour l'évincer du monde dans lequel il avait vu le jour. « Vous n'êtes sans doute pas le seul. Pour ma part, je trouvais tout cela passionnant et... m'a permis d'apprendre et de comprendre beaucoup de choses. » « Je n'en doute pas, j'avoue cela dit être plus au courant des histoires qui remonte au 17ème siècle sur les grandes familles que celles d'aujourd'hui. J'ai toujours eu une âme d'historien quelque part » finit-il par répondre en regardant autour de lui. Quand on y pensait, on avait ici présent la descendance de ces gens qu'il avait un jour admirer... dire que beaucoup n'était qu'une déception face à leur ancêtre ne serait pas mentir.

Quand Nathan arriva et s'éclipsa, Lloyd était sceptique et il n'avait pu s'empêcher de poser une question tout à fait curieuse, ça avait été plus fort que lui mais pas au goût de la princesse visiblement qui se tendit et lui répondit de façon agressive. « De quel droit demandez-vous cela ? » il ne dit rien mais ne baissa pas pour autant la tête, il avait peut-être émis une question mal placé mais il ne se sentait pas coupable et n'allait pas s'écraser pour autant. Après tout, si la jeune femme était aussi à fleur de peau sur le sujet, c'était qu'il y avait plus à dire qu'on n'aurait pu le croire. Il regarda en direction du prince une nouvelle fois et fronça les sourcils en reconnaissant la jeune femme à qui il parlait. Son regard s'attarda sur la silhouette parfaite de la fille en question qui finit par relever son regard dans sa direction. Les mêmes yeux bleus s'accrochèrent quelques secondes et sa petite sœur eut un sourire en coin amusée. Il roula des yeux en le voyant, Sybil savait ce qu'elle faisait, elle le savait toujours, mais parfois il avait peur qu'elle ne se brûle les ailes à force de vouloir être bien vue par tout le monde. « Je suis désolée. Nous... C'est mon beau-frère. » il reporta son attention sur la brune tout en continuant de regarder du coin de l’œil l'échange poli entre sa sœur et le prince, il n'avait pas envie que sa sœur soit utiliser par le jeune homme pour attiser la jalousie de la brune en face de lui... parce que de loin, c'est l'impression que tout cela donnait. « Oh... » finit-il par répondre sans trop savoir quoi dire. « Désolé d'avoir posé une question indiscrète tout à l'heure » s'excusa-t-il sincèrement en reportant son attention sur le Prince et sa sœur, une lueur inquiète s'installa dans son regard, il n'aimait pas qu'un homme tourne autour de son bébé, elle n'était encore qu'une enfant dans son esprit de grand frère sur protecteur.

Apollinaria passait une bonne soirée mais elle ne s'attendait absolument pas à ce que le jeune homme lui avoua. Il était ambulancier et paraissait fier de l'annoncer. Surprise, elle laissa échapper un « Oh. ». Elle ne jugea pas, elle trouvait cela juste étrange de trouver un ambulancier dans ce genre de soirée. Tout ceux qu'elle croisait étaient alors tellement prétentieux et imbus d'eux-même que, voir quelqu'un qui se préoccupait vraisemblablement des autres et de la santé des new-yorkais paraissait juste anachronique. « C'est assez inhabituel dans notre monde mais au moins je me sens utile et j'éprouve plus de satisfaction à cela que de simplement signer un bout de papier pour donner de l'argent à des œuvres caritatives. » Elle hocha la tête mais ne répondit rien. Elle ne se voyait elle-même pas en ambulancière et son rôle dans son monde lui convenait pour l'instant. Elle n'avait pratiquement connu que cela, outre ses quelques années à Odessa dans un orphelinat. A cette époque-là, c'étaient les rues et ses amis qui ne se lavaient qu'une fois l'an qui constituaient son monde. Depuis qu'elle était arrivée au Luxembourg, sa vie était passée de misérable -au sens pauvre pas forcément malheureuse- à excessivement remplie et riche. Elle n'avait d'ailleurs plus aucun contact avec son ancienne vie... De plus, elle ne se voyait absolument pas rentrer dans une conversation philosophie sur quelle est la meilleure manière de vivre quand on est riche déjà qu'elle trouvait la conversation intéressante pour une fois...

Alors qu'Apollinaria lui reprochait son tact un peu particulier et sa sincérité et que cela pourrait être mal interprétée dans ce genre de situations, Lloyd lui répondit « Je n'ai plus tout à fait le sentiment d'appartenance à ce monde... » D'un sourire léger et contraint, elle acquiesça et dit d'une toute petite voix « C'est ce que j'avais cru comprendre... ». Elle avait bien vu que le jeune homme n'était pas vraiment chez lui ici malgré d'être dans son pays natal. Quand on est ambulancier, sans doute qu'on ne regarde plus son monde de la même façon. Tout doit paraître vide et creux alors que des hommes et des femmes mourraient en souffrant dans les hôpitaux du monde entier...

Alors qu'ils parlaient du créateur de la robe de la jeune femme, elle lui demanda s'il voyait de qui elle parlait. Après tout, la mode n'était sûrement pas sa préoccupation première avec son métier et sa qualité d'homme. « Je ne dis pas être un expert en la matière, mais j'ai une mère qui a lancé la carrière de quelques mannequins et une petite sœur accro à la mode, du coup, je m'y connais un minimum et j'ai appris à apprécier certains couturier. Et il me semble avoir déjà vu la collection de ce Jean-Charles de Castelbajac » Apollinaria ouvrit de grands yeux, un peu surprise. Finalement, il était plutôt surprenant ce Lloyd et elle qui aurait parié sur une journée ennuyeuse à mourir, elle s'amusait plutôt. Ne pas s'attendre à certaines répliques de son interlocuteur dans ce genre de mariage était assez agréable. « Un style assez coloré non ? J'ai un souvenir de quelques modèles posant avec la tête de Barack Obama sur leur vêtement... mais je me trompe peut-être » Cette fois-ci, elle éclata totalement de rire, d'un rire franc. « Vous en savez plus que moi ! » Elle réfléchit quelques instants avant de reprendre la parole « Je vais vous croire sur parole car je n'ai pas vu ses défilés... » Son air se fit malicieux et elle regarda autour d'elle comme un agent secret avant de murmurer « Vous êtes sûr de ne pas être une femme finalement ? ». Elle ne se sentait absolument pas gênée et ne doutait pas qu'il le prenne bien, il avait déjà montré qu'il était suffisamment différent des autres personnes présentes ici...

Puis, ils en virent à parler des familles royales d'Europe. Alors qu'Apollinaria disait qu'elle s'intéressait beaucoup à toute ces histoires, Lloyd lui avoua « Je n'en doute pas, j'avoue cela dit être plus au courant des histoires qui remonte au 17ème siècle sur les grandes familles que celles d'aujourd'hui. J'ai toujours eu une âme d'historien quelque part ». Apollinaria fit semblant de réfléchir avec intensité et s'humecta les lèvres. Elle demanda, malicieuse « Quel était le roi d'Angleterre au 17e siècle alors ? » A vrai dire, elle s'en foutait carrément mais voulait juste s'amuser et dieu sait combien c'était rare dans son monde !

Enfin, Nathan voulu faire parti de cette merveille petite conversation et plomba le moral en un seul coup d'oeil de la jeune duchesse. Il suffit qu'il soit dans les parages pour qu'elle voit rouge en un instant et qu'elle n'eut qu'une envie : lui arracher la tête. A dire vrai, elle ne savait pas vraiment pourquoi ils se détestaient autant et cela durait depuis leur première rencontre. Pourtant, il n'avait pas un physique désagréable mais c'était physique, tout simplement. Et réciproque. Finalement, Apollinaria finit par avouer à Lloyd que c'était son beau-frère et il s'excusa d'avoir posé une question aussi indiscrète. A bien y réfléchir, elle n'était pas indiscrète comme question mais elle la gênait beaucoup car elle ne savait pas quoi répondre. Etait-il juste son beau-frère, plus ou moins ? Aucun des deux ne le savait et c'était bien ça le problème. Apollinaria croisa le regard de Lloyd et remarqua pour la première fois qu'il avait des yeux bleus un peu inquiets. Elle suivit ce qu'il regardait et remarqua qu'il observait Nathan et la jeune femme avec qui il parlait. En voyant cette mascarade, la princesse soupira et demanda, soucieuse « Vous... la connaissez ? ». Si c'était le cas, elle allait sûrement lui proposer de l'enlever de ses griffes...

Cet endroit n'était plus sa place, il suffisait que Lloyd porte un regard circulaire à l'endroit pour en être sûr, trop de luxe dépensé inutilement, trop de courbettes, de mondanité qui lui semblait inutile, ce banquet dans cette tenue n'était pas l'endroit où il aimait être, il se sentait comme... déphasé, observateur de son propre monde, ce monde qu'il voyait sous un nouvel angle, il voyait les faux sourires avec plus de clarté que jamais, il voyait les regards appuyés des hommes sur les jeunes femmes, alors que la bienséance voulait que les hommes d'un certain âge ne regardent pas ainsi des femmes beaucoup trop jeunes pour eux... il voyait aussi le mépris dans le fond des yeux des domestiques, toujours droit et stoïque, jouant leur rôle pour ces dindons habillés de façon trop pompeuse, il compatit pour eux tous qui vivaient d'une façon si fausse, dans une réalité qui n'était que la leur et qui n'acceptait ni changement, ni perturbation. « C'est ce que j'avais cru comprendre... » il reporta son attention sur la princesse et il opina de la tête, heureusement quelque part qu'il ne se sente plus à sa place dans cet endroit, c'était si loin de la vrai vie qu'il prit un peu pitié pour eux qui ne connaîtraient jamais les petits plaisirs du quotidien.

Évidemment, lorsqu'ils commencèrent à parler mode, Lloyd ne put qu'étaler sa connaissance de la chose, il avait pas mal d'amies mannequins, du moins, il en avait eu dans le passé, du coup, ouais... bon, il tentait de se trouver des excuses en fait, c'était une passion un peu étrange... surtout pour un mec mais il était habitué à voir tellement de choses défilés devant ses yeux dans son monde, qu'au final, il préférait encore regarder les mannequins le faire, au moins, elles étaient belles, et c'était toujours un spectacle agréable à ses yeux. « Vous en savez plus que moi ! Je vais vous croire sur parole car je n'ai pas vu ses défilés... » Juste a son air malicieux, Lloyd devina qu'il n'allait pas aimer la suite de la phrase de la brune. « Vous êtes sûr de ne pas être une femme finalement ? » il roula des yeux avant de pouffer de rire, mieux valait en rire qu'en pleurer non ? Il fit mine de réfléchir quelques secondes avant d'arquer un sourcil. « Vous n'avez pas réellement envie que je vous prouve que je suis un homme... » sourit-il avec une moue amusée sur le visage. Il jouait sans doute avec le feu, mais la princesse l'avait bien cherché pour la peine.

Puis il passa au quiz sur l'histoire de l'Angleterre, c'était inattendu mais pas désagréable. « Quel était le roi d'Angleterre au 17e siècle alors ? » il éclata de rire. « Les Rois vous voulez dire ! » dit-il en rajoutant un clin d’œil. « Jacques Ier, son fils Charles Ier suivit de Charles II, c'est la famille Stuart, c'est sous eux qu'on a eu la révolution avec Cromwell, c'était un homme assez bizarre quand on y pense... il pendait les morts si mes souvenir sont correctes. Pas très glorieux comme époque si vous voulez mon avis... » soupira-t-il avant de faire un signe de main à un valet pour prendre une seconde coupe de champagne, il lança un regard appuyé à la brune pour savoir si elle en désirait une aussi, il n'avait pas envie qu'elle croit qu'il voulait la saouler, alors il préférait avoir son consentement avant de lui tendre une nouvelle coupe.

Malheureusement, la conversation finit par se tendre avec l'arrivée de Nathan De Luxembourg, il ne faisait peut-être que des arrivées très courte et épisodique, mais cela semblait faire réagir la Princesse à chaque fois et Lloyd devina qu'il y avait plus à dire qu'il n'y paraissait entre eux deux. Cela dit, la présence du prince finit par l'ennuyer lorsqu'il le vit avec son être le plus cher : sa petite sœur. « Vous... la connaissez ? » grillé. Évidemment que son regard inquiet allait finir par être remarqué par la jeune femme, il n'était même pas discret. Il se gratta dans la nuque embêté. « Elle ? Oh oui, dictatrice et manipulatrice en herbe, elle sait parfaitement comment obtenir ce qu'elle veut et elle sait comment se défendre lorsqu'il le faut, elle ne risque rien, je le sais... mais elle reste tout de même Sybil, ma petite sœur et benjamine de mon clan donc bon... c'est parfois dur de la voir parler avec des inconnus... » grimaça-t-il, et dire que ses frères eux vivaient ça constamment... il se demandait sincèrement comment ils faisaient... rectification, il se demandait si cela pouvait les inquiéter. Alexander pas trop sans doute, John... bon, les aînés étaient écartés, mais est-ce qu'Eliott s'inquiétait pour Sybil ? Ils étaient tellement proche dans leur geste, mais Eliott était souvent occupé, si pas toujours... « Je suis un grand frère protecteur... je sais que c'est un peu pitoyable mais... c'est plus fort que moi ! » finit-il par avouer tout en haussant les épaules de façon défaitiste. « Votre... enfin, Nathan ne va pas jouer avec elle ? » demanda-t-il en espérant avoir une réponse honnête de la part de la brune.

Apollinaria prenait du bon temps, finalement. Elle s'était fait toute une histoire de ce mariage où elle était toute seule, accompagnée seulement de Nathan, et on ne peut pas dire qu'il était de charmante compagnie avec elle. Ils se détestaient et, même s'ils faisaient bonne figure devant les autres, une certaine tension émanait d'eux. Et croiser dans un coin paumé d'Ecosse un homme charmant, loin des conventions et des habitudes royales. D'ailleurs, quand la jeune princesse demanda si finalement, il n'était pas une femme pour connaître aussi bien les défilés que seules les femmes connaissaient habituellement, il répliqua, malicieux. « Vous n'avez pas réellement envie que je vous prouve que je suis un homme... » Elle ouvrit la bouche de surprise, ne s'attendant pas du tout à ce genre de réponse, surtout dans un endroit pareil et entourés de têtes couronnées ou du moins, fortunées. Apollinaria avait réussi à cerner la personnalité de Lloyd mais ce genre de sous-entendus la surprenait. Pourtant, elle décida de bien le prendre. Elle fit semblant de réfléchir intensément avant de répondre, faussement sérieuse « Hum... Je crois que je vais poliment refuser votre offre... » Un sourire naquit sur son visage tandis qu'elle reprenait « Bien que je ne doute pas qu'elle soit très intéressante ! » Elle éclata finalement de rire, tellement amusée par la tournure de la conversation.

Et puis, ils changèrent de sujet pour tester les connaissances de Lloyd, qui assurait connaître toute l'histoire. Apollinaria lui demanda alors quel était le roi au XVII e siècle en Angleterre, pas sûre de pouvoir vérifier si ce qu'il disait était exact... « Les Rois vous voulez dire ! » La jeune princesse eut un léger sourire avant de lever une main pour l'inciter à lui en dire plus. « Jacques Ier, son fils Charles Ier suivit de Charles II, c'est la famille Stuart, c'est sous eux qu'on a eu la révolution avec Cromwell, c'était un homme assez bizarre quand on y pense... il pendait les morts si mes souvenir sont correctes. Pas très glorieux comme époque si vous voulez mon avis... » Elle ouvrit la bouche en forme de "o", mi-choquée, mi-rieuse. S'il était sûr de ce qu'il disait, ça devait être une époque sympa à vivre, pour les vivants comme pour les morts. Lloyd lui fit un signe pour savoir si elle voulait une coupe de champagne. Elle hocha la tête avant de prendre son verre avec un sourire de remerciement. Elle n'avait pas spécialement envie de boire plus qu'elle ne l'avait déjà fait, surtout qu'elle ne buvait jamais et n'était absolument pas sûre de ses capacités de discussion avec un verre de plus dans le nez... Elle revint au sujet qui les tenait auparavant, sans tenir compte de l'interruption silencieuse. « Je suis obligée de vous croire sur parole... » Elle fronça le nez, puis reprit. « Bien que ça ne me plaise pas forcément, de faire confiance les yeux fermés ! » Elle sourit, lui montrant par ce biais que ça n'était pas de sa façon personnellement mais plutôt de sa volonté à être sûre et à connaître sur quoi la conversation portait. Lloyd était une compagnie agréable et elle ne voulait pas le froisser.

Et puis, Apollinaria remarqua que le regard du jeune homme était porté sur celle avec qui parlait Nathan, protecteur et vigilant. Elle se demanda un instant si c'était un membre de sa famille ou une petite-amie et lui fit part de sa question, voulant aider au maximum. « Elle ? Oh oui, dictatrice et manipulatrice en herbe, elle sait parfaitement comment obtenir ce qu'elle veut et elle sait comment se défendre lorsqu'il le faut, elle ne risque rien, je le sais... mais elle reste tout de même Sybil, ma petite sœur et benjamine de mon clan donc bon... c'est parfois dur de la voir parler avec des inconnus... » Alors qu'Apollinaria s'attendait à ce qu'il lui annonce qu'il détestait la jeune fille aux premiers mots de ses paroles, elle fut surprise que ça soit finalement sa soeur. La jeune Luxembourgeoise esquissa un sourire délicat. Elle était agréablement surprise de voir qu'il était un grand frère protecteur et qui n'avait pas envie que sa soeur rencontre de mauvaises personnes. C'était pour elle une qualité et c'est pour cela que son sourire s'agrandit lorsqu'il s'exclama « Je suis un grand frère protecteur... je sais que c'est un peu pitoyable mais... c'est plus fort que moi ! » Sans réfléchir, elle posa sa main sur son bras pour le rassurer tout de suite. « Ce n'est pas pitoyable, croyez-moi... » Apollinaria était fille unique et ne connaissaient pas les joies et les malheurs qu'on pouvait avoir avec ses frères et soeurs. Elle ne pouvait que les imaginer et, elle n'avait pour l'instant, que les bons moments en tête. Ils devaient sans doute se tenir les coudes, se réconforter quand ça n'allait pas, se voir et rire ensemble, tout connaître l'un de l'autre... « Votre... enfin, Nathan ne va pas jouer avec elle ? » Apollinaria sentit son coeur se serrer lorsqu'il commença par "votre", ayant subitement peur qu'il ait compris le lien qui les unissait alors qu'elle-même ne le connaissait pas. Elle réfléchit pourtant à la question, se demandant si elle devait pratiquer la langue de bois ou être sincère. Finalement, elle prit la dernière solution et répondit « Il peut-être très aimable, enfin, je veux dire, il EST très aimable. Il ne lui fera pas de mal, ne vous inquiétez pas, mais... je ne saurais trop bien vous conseiller de ne pas la laisser partir avec lui ce soir... » Elle chercha le regard de Lloyd, se mordant la lèvre inférieure, ne sachant pas trop comment il allait réagir à cet élan de sincérité, antagoniste à son devoir de princesse. Après tout, Nathan était son beau-frère et elle devait être aimable par rapport à son image...

Apollinaria était une compagnie un peu spéciale, elle rigolait de ses vannes super lourdes et nases, soit c'était par politesse, mais dans ce cas-là elle serait partie, soit c'était qu'elle le trouvait cool... ou bien, elle le trouvait tellement original qu'elle avait décidé de l'analyser, comme s'il était une sorte d'animal curieux, cette troisième solution était assez drôle à imaginer en fait. « Hum... Je crois que je vais poliment refuser votre offre... Bien que je ne doute pas qu'elle soit très intéressante ! » Lloyd rougit aussi tôt. « Heu... ce n'était pas vraiment une offre en fait ! J'allais pas vraiment... oh dear god ! » souffla-t-il prit de court. Il ne s'imaginait pas que la princesse allait penser qu'il avait l'intention de lui montrer... enfin... non, tout simplement non. Enfin, heureusement, elle avait tout de même éclater de rire, elle savait sans doute que c'était faux ! Enfin, tout d'un coup, il se sentait un peu mal d'avoir dit ça. Il aurait mieux fait de tourner sept fois sa langue dans sa bouche pour la peine !

Enfin, il réussit un peu à se rattraper sur le sujet qui concernait la monarchie anglaise. C'était tout de suite un sujet plus... approprié au lieux en fait. Il eut un sourire en coin, c'était tout à fait le genre de sujet que son défunt père aurait aimé qu'il aborde. Classe et approprié. La jeune princesse accepta le verre qu'il lui proposa sans trop de conviction, elle semblait plus faire ça par politesse et Lloyd décida qu'il n'allait plus le faire ensuite, peut-être qu'elle ne tenait pas bien l'alcool. Il n'était pas un expert en la matière non plus de toute façon. Puis être saoul à un mariage aussi protocolaire n'était pas bien vu. Elle finit par répondre à la discussion un peu étrange qu'ils avaient, passant facilement d'un sujet à un autre, en fait, c'était assez amusant de voir à quel point ils pouvaient parler d'une chose puis d'une autre avec tant de naturel. « Je suis obligée de vous croire sur parole... Bien que ça ne me plaise pas forcément, de faire confiance les yeux fermés ! » Lloyd sourit face à son air un peu réservée, elle n'avait pas tord. « Mah, je ne dis pas avoir toutes les connaissances sur le sujet, donc c'est bien d'être toujours sceptique, comme le disait Saint-Thomas "Je ne crois que ce que je vois" ».

Puis Lloyd remarqua la discussion de Nathan Du Luxembourg avec sa petite sœur. Il n'avait pu feinter et jouer la carte de l'indifférence. On lui avait aussi toujours reproché d'être clair comme de l'eau de roche de par ses agissements. Mais c'était une qualité à ses yeux, il assumait qu'on voit ses sentiments, il n'en avait pas honte, il n'était pas gêné de montrer son attachement pour les gens alors que la plupart des personnes ici jouaient la comédie et se voilait derrière un masque de bienséance. Lui pas, il voulait être plus qu'un masque froid et indifférent. Il avait un bon cœur et voulait que les autres le remarquent quelque part... pour ne pas être un bourge froid et arrogant de plus. Apollinaria déposa sa main sur son bras et Lloyd la regarda surprit quelques secondes avant de lui sourire de façon aimable, il comprenait le geste, c'était inattendu évidemment, mais au moins, ce tout petit geste montrait qu'elle était... très humaine et il était heureux que princesse ou pas, elle savait faire preuve de compassion pour autrui ou pour une personne qu'elle venait tout juste de rencontrer. « Ce n'est pas pitoyable, croyez-moi... » il la remercia d'un hochement de tête, il lui posa ensuite une question sincère, il ne savait pas trop comment elle allait y répondre, il savait que critiquer ouvertement Nathan ne serait pas une bonne chose par rapport à leur lien... particulier. Alors il attendait qu'elle se décide à choisir une ligne directive quant à son comportement. « Il peut-être très aimable, enfin, je veux dire, il EST très aimable. Il ne lui fera pas de mal, ne vous inquiétez pas, mais... je ne saurais trop bien vous conseiller de ne pas la laisser partir avec lui ce soir... » il inspira et poussa un soupir avant de se passer la main dans les cheveux, c'était logique. Prince ou non, Nathan restait un jeune homme, et Sybil était une jolie jeune fille... il savait comment était les jeunes hommes, il l'avait été aussi et il ne se voyait pas comme mieux qu'un autre alors il comprenait. « J'y veillerais » annonça-t-il simplement avant de regarder l'heure sur sa montre. Il s'arrêta brusquement dans son geste et releva la tête. « Désolé, ne croyez pas que vous m'ennuyez ! C'est juste que j'ai encore le décallage horaire dans les pattes et que je me demande quand je pourrais un peu me reposer ! Surtout que je repars demain pour New York. » avoua-t-il d'un air un peu gêné, il ne voulait surtout pas qu'elle le voit soudainement comme un être particulièrement impoli. Pas après tous les efforts qu'il avait fourni pour être une bonne rencontre. Ou au moins, une rencontre un peu différente dans un mariage comme un autre.

Apollinaria ne se rendit pas vraiment compte de ce qu'elle venait de dire. Dans ce type de cadre intemporel, les allusions auxquels ils étaient en train de se livrer était une faute de goût impardonnable et la jeune princesse le comprenait maintenant. Elle ne voulait absolument pas le gêner ou le mettre dans une situation inconfortable. Elle le vit rougir et, avant qu'elle ne puisse faire cesser son rire et s'excuser, il prit la parole en bafouillant « Heu... ce n'était pas vraiment une offre en fait ! J'allais pas vraiment... oh dear god ! » Le sourire de la Luxembourgeoise se fit rassurant et elle s'empressa de répondre, s'excusant « Je suis désolée, je n'aurais pas dû... Je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise... » C'était sincère et elle n'était absolument pas le genre de la princesse de choquer les gens par ses paroles. Elle pratiquait avec aisance la langue de bois et était parfaitement capable de tenir une conversation totalement inutile et superficielle. Elle pensait qu'il en aurait été de même avec Lloyd mais ça avait un peu dérapé si elle était capable de refuser en riant ce genre d'allusions qu'il n'avait sans doute pas imaginé lui-même.

Finalement, ils dérivèrent sur un sujet plus "royal" pour le coup. Lloyd lui racontait la vie des monarques anglais et Apollinaria était assez impressionnée par sa mémoire sur l'Histoire. Elle adorait l'Histoire et chaque moment de la vie était une occasion particulière pour se perfectionner dans tel ou tel domaine. Et si l'écossais avait raison, il lui avait appris de nouvelles choses très intéressantes. Et dire que certaines personnes ne comprenaient pas l'intérêt d'apprendre la vie de gens morts qui ont vécu il y a longtemps ou qui se sont battus dans des guerres interminables et sans réel but valable. Il y avait-il d'ailleurs déjà eu une raison valable pour tuer des gens ? Elle n'en trouvait pas mais elle était sûre que son père serait capable de lui en citer plusieurs et ne se gênerai pas pour lui rappeler que, en tant que ancien agent du KGB, et réalisant quelques menus services pour certaines personnes bien placées, il savait mieux que quiconque toutes les références possibles sur ce sujet. Enfin, inutile de faire peur à ce gentil écossais en racontant la vie et qui étaient ses parents. Elle lui avoua qu'elle devait le croire sur parole et que ça ne lui plaisait pas réellement. Heureusement, il ne sembla pas le prendre mal car il sourit avant de reprendre « Mah, je ne dis pas avoir toutes les connaissances sur le sujet, donc c'est bien d'être toujours sceptique, comme le disait Saint-Thomas "Je ne crois que ce que je vois" » Apollinaria eut un sourire, serrant son verre sans oser boire une nouvelle gorgée, de peur de ne plus pouvoir se contrôler une fois cela fait. « Vous êtes un spécialiste dans les éphémérides également ? » demanda-t-elle, gentiment.

Puis, Nathan gâcha encore la fête en parlant d'un peu trop près avec la soeur de Lloyd. Et, heureusement pour elle, c'était un grand frère protecteur et elle n'aurait pas l'immense honneur de le connaître plus en détail. Apollinaria préférait qu'elle rentre seule, sans savoir pourquoi et sans être capable de mettre des mots dessus. Ils sont sont toujours détestés et aucun d'entre eux ne saurait dire pourquoi, ni comment ça avait commencé. Alexandr a toujours essayé de les rapprocher, en vain. Apo et Nathan savent se contrôler quand ils sont en public mais, en privé, ils ne se cachent pas pour s'engueuler et elle ne manquerait pas de signaler la prochaine fois qu'elle le croiserait qu'il pouvait mieux se cacher pour draguer. Surtout les soeurs des gens qu'elle appréciait. Car elle commençait à classer Lloyd dans les gens qui avaient attiré son attention de façon particulière et agréable... « J'y veillerais » La jeune Luxembourgeoise hocha la tête, ravie qu'il comprenne ce qu'elle avait essayé de lui dire à demi-mot. Puis, surprise, elle le vit regarder sa montre. Est-ce qu'il s'ennuyait ? Sa fierté fut prise d'un coup et elle le trouva vraiment malpoli. Ou alors on lui avait mal expliqué toutes les techniques pour esquiver une personne qu'on n'avait pas envie de voir plus longtemps... « Désolé, ne croyez pas que vous m'ennuyez ! C'est juste que j'ai encore le décallage horaire dans les pattes et que je me demande quand je pourrais un peu me reposer ! Surtout que je repars demain pour New York. » Apollinaria dodina encore de la tête. Elle comprenait. « Je comprends. Je pars également demain matin, très tôt, j'espère ne pas louper trop de cours... » finit-elle, à moitié pour elle-même, songeant à la quantité de choses qu'elle devra faire une fois revenue dans la Grosse Pomme.

Lloyd se sentait un peu gêné et pris au dépourvu. C'était sa faute pourtant, il s'était mis lui-même dans cette situation cocasse et il ne pouvait que s'en prendre à lui-même. Il avait cette tendance à toujours mettre les pieds dans le plat... il n'était pas très doué en fait. Enfin, au moins, la princesse semblait prendre ceci à la rigolade. S'il pouvait au moins la distraire elle, c'était déjà pas si mal.

Cela dit, il tenta de sortir de là comme il put... et il parla d'un sujet un peu plus intéressant qu'une certaine partie de son anatomie qui n'avait vraiment pas lieu d'être dans ce genre de discussion. Quoique, le thème de l'histoire n'était pas non plus hypra intéressant. Lui aimait bien ça, il avait toujours été un peu à part, en même temps, comme il n'avait jamais été à l'école et qu'il n'avait jamais été entouré d'enfants, il avait toujours été un peu vieux jeu dans sa tête. Son précepteur, le vieux Monsieur Rivers était son compagnon de jeu... et hormis les échecs, Lloyd connaissait peu... les jeux des enfants "normaux". Mais il ne regrettait pas. Il avait été gâté à sa façon. « Vous êtes un spécialiste dans les éphémérides également ? » il éclata aussi tôt de rire avant de secouer la tête de façon négative. « Loin de là, je suis juste bon dans l'histoire de la Grande-Bretagne. Mes connaissances sur l'histoire du Luxembourg par exemple sont... nulles à vrai dire. » avoua-t-il en se grattant la nuque de façon un peu gênée.

Finalement, quand la conversation tourna autour de sa sœur, Lloyd se montra sérieux et prit aussi tôt la chose à cœur. Il avait confiance dans les paroles d'Apollinaria, elle connaissait mieux son beau-frère que quiconque en ce lieux après tout. Puis, il regarda sa montre et vit tout de suite le regard désapprobateur de la princesse, il s'expliqua aussi tôt et la brune sembla comprendre. Lloyd eut un sourire un peu tendu mais il était content de ne pas être soudainement mal vu. « Je comprends. Je pars également demain matin, très tôt, j'espère ne pas louper trop de cours... » il cligna des yeux quelques secondes surpris. « Oh, vous aussi vous repartez déjà ? Pas envie de profiter plus longtemps du froid de l’Écosse ? » s'amusa-t-il quelque peu en faisant un clin d’œil de connivence. Il comprenait, le froid, la pluie... après, c'était un pays bien vert, il y avait de beaux paysages à voir... mais fallait-il encore aimé la nature. « Vous suivez quoi comme cursus ? » demanda-t-il finalement avec un réel intérêt. « N'empêche, ce serait étrange qu'on se recroise à New York... tout est si différent là-bas... » soupira-t-il en lançant un regard autour de lui. Ici, il n'était pas vraiment lui-même. Là-bas, il était plus libre de ses actes... il se demandait si quelqu'un d'autres de son "monde" pouvait également ressentir cela... même si ça devait être différent pour la jeune femme. Lui n'était un nom connu qu'ici... elle... elle restait une princesse, peu importait le lieu où elle était, les gens pouvaient la reconnaître et s'intéressait à son mode de vie. Il n'aurait pas supporter lui faire face à des curieux partout où il mettait les pieds. « La notoriété... vous êtes courageuse vous savez... pour supporter ça sans cesse... je suis content de n'avoir ça que dans mon pays... » avoua-t-il finalement avec sincérité.

Apollinaria apprécia que le sujet s'en aille vers quelque chose de beaucoup plus approprié à ce genre de cérémonies et qu'elle n'eut pas besoin de s'excuser une fois de plus pour sa maladresse, une fois n'est pas coutume. Après l'avoir interrogé sur ses connaissances historiques, elle lui demanda s'il était également un spécialiste des éphémérides, un gentil sourire aux lèvres. Lloyd éclata de rire avant de répondre, un peu gêné « Loin de là, je suis juste bon dans l'histoire de la Grande-Bretagne. Mes connaissances sur l'histoire du Luxembourg par exemple sont... nulles à vrai dire. » Avec toujours le même sourire accroché à sa bouche, Apollinaria hocha la tête, compréhensive. Elle était habituée à ce genre de réponses, le Luxembourg n'était pas le pays que l'on étudiait vraiment en premier dans les manuels de l'école. Pour autant, elle ressentait toujours un petit pincement au coeur quand elle l'entendait. Elle tenait vraiment énormément à son pays et, quoi qu'on puisse en dire, le Luxembourg était le seul endroit où elle se sentait bien, juste elle-même, vivante. « Vous n'êtes pas le seul mais, d'habitude, les gens prennent plus de pincettes pour me l'annoncer... » Elle esquissa un sourire avant de reprendre « Mais vous avez tout de même tord, l'histoire du Luxembourg est passionnante. Mais je ne suis sans doute pas très objective... » ajouta-elle dans un murmure.

Finalement, Lloyd parut vouloir mettre fin à leur conversation en s'exclamant qu'il fallait qu'il y aille. Une fois qu'il se fut expliqué sur ses raisons, Apollinaria fut un peu plus compréhensive et se rappela qu'elle devrait rattraper ses cours et qu'elle espérait ne pas trop avoir de boulot. Ses études étaient plutôt sélectives et compliquées et ce n'était absolument pas le moment de flancher, dans tous les sens du terme. « Oh, vous aussi vous repartez déjà ? Pas envie de profiter plus longtemps du froid de l’Écosse ? » Elle eut un petit rire avant de répondre, malicieuse « Oh vous savez, le Luxembourg n'est pas mal non plus dans ce domaine... » Il est vrai que ce pays était très vert et la nature était parmi les plus belles selon elle, grâce à la pluie et aux changements climatiques. « Vous suivez quoi comme cursus ? » Apollinaria lui lança un regard du genre "vous voulez vraiment que je vous raconte ?". La plupart des gens ne posaient pas ce genre de questions, s'attachant plutôt aux questions superficielles et la plupart du temps, inutiles. Elle n'était pas sûre d'avoir rencontré ces derniers jours des gens qui s'intéressaient vraiment à elle... « Je suis en études de sciences politiques et relations internationales à Columbia... » lâcha-t-elle finalement, mine de rien, comme si de rien n'était et comme si ça n'était pas si important que ça. Ce qui était faux, la jeune princesse attachait beaucoup d'importance à ses études et mettait un point d'honneur à réussir, parfaitement.

« N'empêche, ce serait étrange qu'on se recroise à New York... tout est si différent là-bas... » Apollinaria hocha la tête, acquiesçant sans rien répondre. S'il était ambulancier et elle étudiante, ça serait pratiquement impossible de se recroiser dans une aussi grande ville sans le prévoir. Ils semblaient tellement différents qu'il n'y avait sans doute que le hasard pour les réunir. « La notoriété... vous êtes courageuse vous savez... pour supporter ça sans cesse... je suis content de n'avoir ça que dans mon pays... » Un peu surprise par tant de sincérité, la jeune femme releva ses yeux dans ceux de Lloyd, qu'il avait très clairs. Elle n'avait pas vraiment vu ça comme ça, pour elle, c'était naturel et elle ne voyait pas comment ou pourquoi changer cela. C'était comme ça et c'est tout. « C'est le juste retour des choses, non ? Je veux dire, on a eu tout ce qu'on voulait, on représente un pays, la moindre des choses c'est de leur donner ce qu'ils veulent... »

Lloyd était très content d'avoir su s'éloigner de la conversation embarrassante dans laquelle ils avaient réussi à se mettre tous les deux. Il ne savait même plus comment ça avait pu arriver mais c'était loin derrière et c'était tant mieux. Ensuite, l'écossais annonça ne pas connaitre l'histoire du Luxembourg. En même temps, ce n'était pas vraiment ce qu'on avait appris au jeune Lord. A vrai dire, lui on lui avait surtout appris le nom des personnes riches de chaque pays... il grimaça au souvenir, ça n'avait pas été plaisant à apprendre tout ça. Loin de là à vrai dire ! « Vous n'êtes pas le seul mais, d'habitude, les gens prennent plus de pincettes pour me l'annoncer... Mais vous avez tout de même tord, l'histoire du Luxembourg est passionnante. Mais je ne suis sans doute pas très objective... » Lloyd secoua la tête de gauche à droite aussi tôt et fronça les sourcils. « Non non, on ne s'est pas compris. J'aime l'histoire en général, mais hormis celle de Grande-Bretagne, je n'en connais aucune. Ce n'est pas faute de passion, mais c'est que mes précepteurs ont limités ma culture. Après, je pense que toutes les histoires sont passionnantes, mais faut-il encore prendre le temps de les apprendre. Et à l'heure actuellement, j'en manque cruellement de temps. » finit-il par dire en se passant maladroitement la main dans les cheveux. Il eut une pensée pour les gars du boulot. Puis à vrai dire, quand prendre le temps d'apprendre l'histoire d'un pays quand il découvrait aussi une partie de sa famille ? Rencontrer sa grand-mère maternelle avait été une des plus belles et meilleures rencontre de sa vie.

Ils parlèrent alors de leur retour imminent de l'un comme l'autre en Amérique. Dans la conversation, Lloyd apprit qu'il faisait tout aussi froid au Luxembourg. Les pauvres, Lloyd était surpris mais il compatissait pour les gens. Que lui soit dans la pluie en vivant dans le nord lui semblait logique mais il aurait osé espérer que ceux habitant un peu plus dans le sud serait épargné. Visiblement non. Il s'intéressa ensuite à ses études et lui demanda le cursus qu'elle suivait. « Je suis en études de sciences politiques et relations internationales à Columbia... » Lloyd siffla, réellement impressionné, il connaissait la réputation de la Fac mais c'était un cursus très intéressant et important. Surtout pour une princesse à vrai dire. « Pas mal, et ça vous plait ? » demanda-t-il alors simplement. Il était intéressé de savoir.

Le jeune homme parla alors de notoriété, et à la réponse de la princesse, il comprit qu'ils n'étaient pas d'accord sur la chose encore une fois. Lloyd eut un petit sourire en coin, ils étaient si différents en vivant dans un monde semblable, enfin, un peu plus relâché pour Lloyd tout de même. Il n'était pas le représentant d'un pays comme Apollinaria. « C'est le juste retour des choses, non ? Je veux dire, on a eu tout ce qu'on voulait, on représente un pays, la moindre des choses c'est de leur donner ce qu'ils veulent... » Lloyd prit le temps de réfléchir à la question avant de secouer la tête négativement. « Je ne suis pas d'accord. Personnellement, je n'ai ce que je veux que depuis... un an ou deux » Lloyd avait failli dire la mort de son père, mais il ne pouvait pas dire de choses aussi franche, ça ne serait pas passé. « Toute ma vie, j'ai suivi un enseignement différent, avec des concepts et des valeurs relativement archaïque. Je n'ai jamais pu choisir mes études, elles m'ont été imposées, je n'ai jamais pu être dans une école avec d'autres enfants de mon âge, ce n'était pas assez "bien vu", je n'ai jamais pu avoir une petite-amie tant qu'elle n'était pas approuvée par le clan... seulement à partir de ce moment-là elle pouvait être présentée officiellement. Tout ça, c'est pas une vie. C'était pas ma vie en tout cas, c'était la leur. Tant que les choix n'étaient pas les miens et qu'ils m'étaient imposés, j'étais juste un pantin » il haussa les épaules avec indifférence, c'était le passé désormais. « C'était pas un juste retour des choses pour ma part, c'était prendre tout de ma personne sans que je n'ai rien en retour hormis une "belle image". Mais je vise à plus, j'ai envie d'être un homme à part entière, avec ses faiblesses et ses forces, comme tous les autres » expliqua-t-il simplement avec un sourire un peu triste sur les lèvres.

Omg mais pardon je suis vraiment désolée mais après mon absence de mai, j'ai vraiment eu BEAUCOUP de mal à relancer Lloyd, plus que les autres voilà, désolée, je voulais tout de même répondre à ce sujet mais si jamais tu veux arrêter, je comprendrais sans aucun soucis

Et si tu veux un nouveau sujet, y a pas de problèmes évidemment

C'était pour le moins une conversation étrange dans un lieu comme celui-ci. En fait, en tout lieu, elle aurait été bizarre mais particulièrement dans un mariage, si ce n'est princier, de bonne famille. Apollinaria n'avait jamais parlé de cette façon avec un duc ou un comte de leur "condition". Jamais elle n'avait entendu parler quelqu'un qui ne voulait pas être d'une famille royale, mais juste être normal. Ca la perturbait un peu, elle était confrontée à quelqu'un qui ne pratiquait, pour une fois, pas la langue de bois et qui disait des choses qu'elle n'avait jamais envisagé. Certes, elle n'avait pas toujours su qu'elle était d'une descendance royale, elle a bien traversé des stades différents dans sa vie, passant de la petite orpheline pauvre en Ukraine à l'adoptée luxembourgeoise qui avait tout ce qu'elle voulait pour passer d'héritière de la couronne russe et enfin de la couronne luxembourgeoise également. Ca faisait beaucoup de choses mais, en étant assez croyante, elle pensait que tout ce qu'elle avait vécu était de la volonté de Dieu et qu'elle ne pouvait pas se soustraire à toutes les obligations qui lui incombaient dorénavant. Mais ce n'est certainement pas à une réception de ce genre qu'on explique ses convictions théologiques n'est-ce pas ?

Finalement, ils en arrivèrent à parler de l'histoire et plus particulièrement de celle du Luxembourg. C'était certes un petit pays à l'histoire méconnue mais au rôle très important dans la construction européenne particulièrement, il ne faut pas y oublier la Cour de justice européenne qui siège dans la capitale... « Non non, on ne s'est pas compris. J'aime l'histoire en général, mais hormis celle de Grande-Bretagne, je n'en connais aucune. Ce n'est pas faute de passion, mais c'est que mes précepteurs ont limités ma culture. Après, je pense que toutes les histoires sont passionnantes, mais faut-il encore prendre le temps de les apprendre. Et à l'heure actuellement, j'en manque cruellement de temps. » La jeune femme hocha la tête, remarquant une nouvelle fois qu'il n'avait certainement pas reçu ma même éducation que tous les gens qu'elle avait pu croiser à cette fête et qu'elle-même. On leur disait bien souvent de faire semblant de connaître un tant soit peu la culture, si c'était réel tant mieux, plutôt que d'avouer que le pays de votre interlocuteur était si insignifiant à vos yeux qu'il ne valait pas la peine de s'y intéresser. Ajoutez à cela le "manque de temps" incriminé et les précepteurs et vous arrivez à un manque de tact évident. Malgré tout, depuis le temps qu'ils parlaient tous les deux, elle avait compris qu'il disait juste ce qu'il pensait et pas ce qu'on lui disait de dire. Ca la surprenait toujours autant et elle ne savait toujours pas comment réagir. Elle se contenta de hocher la tête.

Puis, ils abordèrent le sujet du "juste retour des choses" qu'Apollinaria prêchait. Elle ne se voyait pas agir comme toutes ces bimbos richissimes qui s'amusaient à détruire tout ce qu'elles touchaient, il fallait respecter un certain contrat. « Je ne suis pas d'accord. Personnellement, je n'ai ce que je veux que depuis... un an ou deux » Apollinaria pencha la tête, tentant de voir ce qu'il voulait dire sous ces paroles voilées, pour une fois il n'était pas direct dans ses propos et ça l'intriguait. Il passait sous silence quelque chose. Elle tenta alors de se souvenir ce qui avait bien pu se passer il y a un an ou deux dans sa famille mais n'arrivait pas à se souvenir de quoi que ce soit. Il y avait tellement de familles dont il vaut mieux connaître quelques rudiments qu'elle se mélangeait parfois. Il y a un an ou deux, n'était-ce pas à un enterrement dans la famille où elle s'était rendue ? Ca n'était pas possible... « Toute ma vie, j'ai suivi un enseignement différent, avec des concepts et des valeurs relativement archaïque. Je n'ai jamais pu choisir mes études, elles m'ont été imposées, je n'ai jamais pu être dans une école avec d'autres enfants de mon âge, ce n'était pas assez "bien vu", je n'ai jamais pu avoir une petite-amie tant qu'elle n'était pas approuvée par le clan... seulement à partir de ce moment-là elle pouvait être présentée officiellement. Tout ça, c'est pas une vie. C'était pas ma vie en tout cas, c'était la leur. Tant que les choix n'étaient pas les miens et qu'ils m'étaient imposés, j'étais juste un pantin » La jeune femme hocha la tête, reconnaissant certaines de ces pratiques dans celles qui lui avaient été enseignées aussi, surtout dans le fait d'imposer le petit-ami qu'il fallait... « Certaines éducations sont poussées à un extrême qui peut causer du tord, certes. » dit-elle alors, en parfaite langue de bois, elle ne voulait pas incriminer sa famille tout de même, ce n'est pas correct !

Finalement, il lui avoua « C'était pas un juste retour des choses pour ma part, c'était prendre tout de ma personne sans que je n'ai rien en retour hormis une "belle image". Mais je vise à plus, j'ai envie d'être un homme à part entière, avec ses faiblesses et ses forces, comme tous les autres » Cette fois-ci, totalement désarçonnée, Apollinaria se figea un peu et fronça les sourcils. Elle ne parvenait pas à comprendre ce schéma de pensée, c'était tout simplement impossible pour elle. « Parce que vous pensez que vous arriverez à vous enlever de toute votre éducation ? Ce que vous êtes ne se détermine pas uniquement par votre condition sociale, votre nom de famille ou bien la somme que vous avez sur votre compte en banque mais vous ne pouvez pas renoncer à tout cela juste pour devenir "normal". Personne ne l'est et ceux qui essayent tant bien que mal d'arriver à l'idée qu'ils s'y font, s'éparpillent bien souvent pour se perdre complètement. Ne reniez pas qui vous êtes, vous pouvez être en désaccord avec certaines pratiques de votre famille ou de la société dans laquelle nous évoluons mais vous ne pouvez pas tout rayer. Nous sommes tous des êtres humains malgré le peu de ressemblance que l'on a avec ce genre, je vous l'accorde, mais nous avons nos forces et nos faiblesses, nous aussi. » déclara-t-elle d'une voix claire et détachée. Pour une fois, on ne pouvait pas lui en vouloir d'avoir usé de la langue de bois, certainement pas...