C’ian n’avait pas à rougir car elle n’était pas restée les bras ballants à attendre que cela ne se passe. Elle avait pris part à la chose, avait cherché à contenter Jeremiah de son côté et au désir proprement évident qu’elle pouvait sentir tout contre elle, il n’y avait pas été complètement insensible. Aussi, une fois qu’elle l’eut débarrassé de la dernière barrière de vêtements le séparant encore d’elle, C’ian émit un petit sourire franc avant de hocher la tête. « Prête ! » fit-elle d’un ton particulièrement décidé tandis que ses hanches se soulevaient légèrement pour l’accueillir en elle. Certes, la jolie blonde avait ressentit une légère douleur lors du tout premier coup de rein mais celle-ci s’était rapidement amoindrie pour disparaître complètement au fur et à mesure que leur étreinte gagnait en passion. C’ian se surprit même à entourer les hanches de Jeremiah afin de ne lui offrir que davantage de marge de manœuvre, leurs gémissements et autres soupirs se mêlant au même rythme que leurs baisers jusqu’à ce qu’ils n’atteignent, ensemble, un paroxysme des plus puissants et inattendus. La jeune fille le garda d’ailleurs un moment à son contact avant qu’ils n’inversent les rôles et qu’elle ne puisse se blottir dans ses bras, sous les couvertures, où ils parlèrent un long instant avant qu’elle ne sombre dans un sommeil profond et… apaisé. Oui, pour la première fois de sa vie, C’ian était complètement apaisée et c’est en pleine forme qu’elle se réveilla pour aller chercher un petit déjeuner copieux vêtue d’un simple peignoir. D’accord, elle avait un brin affolé les foules sur son passage mais avait à tout prix voulu amener le plateau elle-même… et par chance, il était réveillé lorsqu’elle passa la porte. « Bonjour God Jeje ! » fit-elle d’une voix enjouée tandis qu’elle rayonnait comme un soleil, même avec la chevelure en bataille. « Je ne savais pas ce que tu aimais manger alors j’ai pris un peu de tout… du café, du thé, des croissants et pains au chocolat, du bacon et des œufs. Au pire, s’il n’y a rien qui te botte je peux toujours y retourner ! Bien dormi ? »

« J’arrive j’arrive !! Je savais bien que je pourrais faire office de bouillotte un jour, c’était limite inscrit dans la Convention de Genève… je ne veux pas renverser mais j’arrive ! » lança-t-elle sans quitter une seconde son air enjoué lui collant à la peau et la rendant littéralement rayonnante dès le matin au réveil. On lui en avait d’ailleurs fait compliment quand elle s’était rendue au buffet de petit déjeuner même si sa tenue était disons… personnelle ! Mais à sa décharge, elle se voyait mal aller chercher de quoi manger en remettant sa robe de soirée de la veille, cela n’aurait pas été classe pour trois sous. C’ian déposa donc le plateau avant de filer à la salle de bain pour apporter un peignoir à Jeremiah. « Pour pas que tu prennes froid ! » fit-elle avec un sourire non sans déposer un bisou léger comme une brise contre sa joue avant d’éclater littéralement de rire. « Mais je vais manger, je vais manger ! J’ai une grosse journée qui m’attend mais il n’est pas question que je parte le ventre vide alors n’aie crainte pour ta ligne, on va partager ! Il ne faut pas croire, j’ai bon appétit… » lâcha-t-elle avec légèreté avant de ne prendre une expression légèrement plus sérieuse face à son ultime phrase, non sans hocher négativement la tête avec vivacité. « Partir ? Jamais de la vie ! Il y a tout de même encore ma robe sur le sol si je ne m’abuse, et je ne suis pas une fanatique des grandes balades… complètement nue ! En théorie je voulais aller chercher un petit déjeuner à toute vitesse et revenir avant que tu ne te réveilles mais mauvais timing pour moi, toutes mes excuses ! Je ne serais jamais partie comme une voleuse, jamais. Tu as moins froid ? » reprit-elle non sans s’être collée tout contre lui au préalable.

« Il ne faut pas lésiner sur les moyens ! » répliqua-t-elle avec amusement car elle savait très bien qu’en matière d’image, Jeremiah n’était définitivement pas le dernier loin s’en faut. C’ian était naturelle en tout cas en face de lui, et faisait preuve de la même gentillesse dont elle aurait pu user face à n’importe qui d’autre… même s’il fallait regarder la vérité en face : elle était d’autant plus aux petits soins en sa présence, à la hauteur de la soirée de rêve ainsi que de la nuit paisible qu’il lui avait fait passer. Inutile de s’appesantir là-dessus, bien qu’elle aurait très bien pu lui expliquer qu’il s’agissait de sa première nuit sans cauchemar depuis des lustres, son sourire éclatant et son regard pétillant parlaient largement pour elle, surtout alors qu’elle dégustait un croissant volontiers en buvant plusieurs gorgées d’à filée de son thé. « Promis je ferai gaffe » s’amusa-t-elle tout en levant les mains, comme prise en flagrant délit. Finalement, avec tout ça, elle n’avait même pas réfléchi à la formulation de son dernier vœu, même si elle savait avec force ce qu’elle comptait lui demander. « J’ai une nouvelle collection à présenter à mon contrat et un photoshoot dans la foulée. Je risque de finir à des points d’heure ce soir, d’où l’intérêt de me blinder l’estomac… bon pas trop quand même sinon présenter mes créations risque d’être ardu car je ne pourrais plus rentrer dedans ! Et toi quel est le programme ? » Puis vint machinalement la question du dernier vœu et si elle aurait pu se redresser histoire de créer un nouveau contact visuel, C’ian était trop bien installée dans les bras de Jeremiah pour vouloir en bouger. Pire, le simple fait qu’il ne lui caresse délicatement les cheveux la comblait d’aise bien au-delà des mots… « Ce n’est pas bien grave tu as pu voir que je n’étais pas partie et en prime tu as une bouillotte personnalisée contre toi ! Mais quant à mon vœu… j’ai cherché toute la soirée une bonne façon de le formuler mais tant pis, autant y aller avec franchise : j’ai envie de te revoir. Je ne te demande rien du tout de précis, tu peux même ne serait-ce qu’échanger un simple regard avec moi mais… j’aurais du mal à revenir à ma vie tout en prétendant que toutes ces belles choses ne sont jamais arrivées. J’ai envie de me dire qu’elles sont arrivées et j’ai envie aussi de te rendre la pareille d’une certaine façon… j’entends par là prendre soin de toi aussi, si je le peux. Je n’ai pas envie de t’ignorer Jeremiah… au delà du vœu, est-ce que tu en as envie aussi ? » C’ian se blottit plus encore contre lui, cherchant finalement à rétablir un contact visuel avant de ne déposer un baiser léger comme une brise contre ses lèvres… en espérant qu’il ne la repousserait pas.

Autant dire que C’ian éclata de rire rien qu’à la nouvelle évocation à cette fameuse appellation du « Call me God », pour sûr la cousine de Jeremiah risquait de le regarder avec deux grands yeux ronds, à moins qu’elle ne soit tellement habituée à ce genre de choses de sa part qu’elle allait simplement hausser les épaules. La jolie blonde ne pouvait être sûre de rien puisqu’elle ne connaissait pas la fameuse cousine en question, même si pour le coup, elle aimerait énormément. « Tu risques de faire sensation si tu lui dis ça mais oui, je crois que cela décrit assez bien… à moins que tu ne veuilles donner des détails mais je trouve que l’appellation « call me God » est beaucoup plus révélatrice ! » s’exclama-t-elle avant de finir son thé, attendant sa réponse au sujet de son troisième vœu avec une sorte d’appréhension parfaitement caractérisée. « Et pourquoi pas ? Je ne vois pas en quoi c’est choquant ! » s’amusa-t-elle à répondre du tac au tac avant de n’esquisser un sourire particulièrement rayonnant face à sa façon de lui dire oui. C’ian ne connaissait pas le lieutenant de la NYPD sur le bout des doigts mais elle avait eut l’occasion de commencer à apprendre à le déchiffrer et si elle ne se plantait pas… il acceptait. « Toi aussi tu sais où je vis et tu connais mon numéro, donc si tu veux me revoir… tu sais où me trouver » conclut-elle avec malice avant de ne lui sauter doucement au cou pour l’embrasser au moment où son portable sonnait, l’obligeant à s’extirper de la chaleur des bras de Jeremiah tout en grommelant au passage. Hélas, Monsieur Hüssel était un homme matinal et il allait falloir qu’elle speede si elle voulait avoir l’opportunité de passer chez elle pour mettre une tenue disons plus… correcte qu’une robe de soirée déjà utilisée la veille. La séparation se fit néanmoins en douceur puisque C’ian demeura encore quelques minutes, ne serait-ce que pour finir son petit déjeuner, avant de filer sous la douche. Ils allaient se revoir, elle en était persuadée, même alors qu’ils partaient par deux routes opposées à la sortie de l’hôtel.

TOPIC FINITO **