MATTIE & SARABI ❝ et c'est reparti pour l'échange de salive ❞

« Ca te gène pas que je vienne ? » Au téléphone avec Mattie, j'étais entrain d'enfiler mes chaussures pendant que l'anglais m'annonçait que non, ça ne le gênait pas que je vienne manger chez lui pour midi. Le remerciant, je raccrocha rapidement et regarda mon reflet dans le miroir. Depuis que j'avais été attaquée en plein bar, pas mal de choses avaient changé dans ma vie. J'étais un peu plu sûre de moi, je ne me laissais plus marcher sur les pieds et encore moins manipuler. J'avançais mon petit bout de chemin d'une façon comme d'une autre et aujourd'hui, j'avais décidé de sortir une des robes que j'avais acheté avec April il y a plus d'un mois de cela. Je ne l'avais encore jamais mise mais aujourd'hui, je voulais changer cela. Après tout, c'était pour Mattie et je comptais bien lui avouer ma flamme d'une manière ou d'une autre. Depuis nos retrouvailles, nous nous étions vus quelques fois et rien n'avait changé depuis son départ précipité de l'Angleterre. J'étais toujours amoureuse de lui, nous étions toujours aussi proche et tout allait bien. À vrai dire, j'étais toujours aussi timide avec lui dès qu'il s'approchait un peu trop près de moi et je n'avais qu'une envie : l'embrasser. J'avais éternellement repoussé ce moment et comptais bien passer à l'action dès midi. Attrapant mon sac à main et mes clefs, je ferma la porte de l'appartement que j'occupais avec mon jumeau Ethan. Aujourd'hui était un grand jour, j'allais enfin passer le pas et surtout, j'allais embrasser un homme pour la première fois de ma vie. Je me demandais même si j'étais prête, si je savais comment faire et si tout cela n'allait pas mettre notre amitié en l'air. Étais-je prête à tout gâcher ? Avais-je attendu si longtemps pour rien ? Et si cela me décevait ? Dans le métro, écouteurs sur les oreilles, des tas de questions passaient dans ma petite tête de blonde. J'avais envie de faire chemin inverse mais non, je devais affronter mes plus grandes peurs, ou plutôt mes plus grandes volontés. J'avais rêvé de ce baiser des dizaines – voire des centaines – de fois et ma nouvelle philosophie était de vivre au jour le jour. Au pire, je trouvais une excuse comme 'j'avais envie d'essayer', même si cette excuse était plus que pitoyable. Changeant de métro, je me demandais comment allais se passer cette petite révélation. Est-ce que Mattie ressentait la même chose ? Était-il accroché à un homme ? Toutes ces questions me faisaient perdre la notion du temps et je loupa l'arrêt qui devait me conduire chez le jeune homme. Soufflant, je descendis un arrêt plus loin et commença à marcher. Sous le soleil de septembre, j'avais un léger sourire sur les lèvres. Qu'est-ce que je pouvais être niaise quand je m'y mettais... J'avais parlé de cette envie d'embrasser le beau brun à une collègue et amie, et elle m'avait dis d'y aller. Après tout, tant que nous n'avions pas franchis trop de limites, il y avait toujours moyen de faire chemin inverse. Devant sa porte, je passa mes mains sur ma robe – histoire d'enlever les petits plis – et sonna. Sourire aux lèvres, j'attendais que mon ami ouvre la porte. Lorsque ce fut le cas, je m'avança vers lui et le pris dans mes bras. Trois, deux, un. Me reculant légèrement, je lui fis un sourire avant de poser mes lèvres sur les siennes. Le baiser ne dura qu'une fraction de seconde mais pourtant, j'avais l'impression d'être dans un film, non, dans un rêve. Par contre, lui semblait plus que perplexe et choqué, ce qui ne me donnait pas un bon pressentiment... Eh merde Sarabi, tu viens de tout foutre en l'air !

Au téléphone avec Maëlle, le garçon zut un petit sourire en entendant la question de la jeune femme. Quelle idée !!! Pourquoi ça le gênerait si elle venait ? Au contraire, ça lui faisait extrêmement plaisir, après tout ce n'était pas sa meilleure pour rien. Hey... relax, je suis super heureux que tu viennes, je vais même aller de ce pas acheter du saumon, comme on pourra se faire ses pâtes au saumons que tu aimes tant, ça te va ?! En fait le ça te va, ne servait à rien, il la connaissait assez pour connaitre la réponse par avance, d'autant plus ils en avaient parlé lors de leur retrouvailles ! Une fois le téléphone raccroché, il se dirigea rapidement vers sa salle de bain histoire de prendre une douche, et s'habille d'une façon des plus classiques, une petite chemise blanche avec un jean foncé. Généralement, le plus long chez lui c'était quand même de se peigner, surtout que parfois il était un peu narcissique, et son apparence physique comptait ! Plaire faisait toujours non ?! Une fois prêt, le garçon descendit rapidement dans le supermarché le plus proche, afin d'acheter tout ce qui était nécessaire au repas. Il hésita quelques secondes à prendre de l'alcool, mais jugea finalement préférable qu'il était mieux d'attendre, avant de tenter de faire boire la jeune femme. La rendre "saoul" à midi n'était pas forcément la meilleure des choses !
Revenant chez lui, il commença à préparer les cuissons, de façon à n'avoir plus qu'à faire réchauffer le tout lorsque son amie arriverait. C'était une chance qu'aujourd'hui il soit en repos et qu'il ait donc toute la journée à lui consacrer si elle était disponible. La revoir lui avait comprendre à quel point la jeune femme lui avait manqué, à quel point il était toujours attaché à elle, à quel point il avait besoin d'elle. Ce n'était pas sa meilleure amie pour rien: il était arrivé à lui dire bon nombre de choses que les autres personnes ignorées, et il lui faisait entièrement confiance pour garder ce secret. Bref, Maëlle était une part de passé ancré en lui, mais elle représentait juste les bons souvenirs... certainement les seuls qu'il avait réellement eu, dont il se souvenait.
Comme il restait encore un peu de temps à Mattie avant que sa belle blonde d'amie arrive, il fit un petit tour sur son ordinateur et notamment ses mails, les réseaux sociaux espérant avoir reçu un message de Sherwin... mais rien. Soupirant doucement, il referma l'ordinateur en se passant une main dans les cheveux, légèrement déçu et c'est plus ou moins à ce moment-là que la sonnette retentit faisant sursauter le brun. Allez, il fallait qu'il oublie le bouclé le temps de la venue de son amie, elle était bien plus importante pour lui que n'importe qui, allant ouvrir la porte il ne put s'empêcher de faire un grand sourire en la voyant, elle lui mettait du baume au cœur. Il n'eut pas le temps de la complimenter sur sa tenue, lui dire que ça lui allait vraiment bien que la demoiselle l'avait pris dans ses bras, à moitié surpris il l'enlaça doucement lui déposant un tendre baiser sur le front. Et c'est là que tout devint un peu plus étrange. En effet, Maëlle se recula et l'embrassa. Ok, peut-être pas embrasser au sens propre du terme, disons plutôt que leurs lèvres se touchèrent et que c'était loin d'être une erreur, de plus cela ne dura qu'une seconde, ou deux... peut-être même moins. Au final, ce n'était pas le temps qui importait mais plutôt le geste qui était quasi incompréhensible, et plus qu'inattendu aux yeux de Mattie. Perplexe et choqué il la regardait avec un air qui devait certainement être un peu entre le bouche bée et ahuri complet. Finalement au bout d'une dizaine de secondes -peut-être vingt ?-, le jeune anglais sortit de sa sorte de torpeur et se recula légèrement, lui faisant signe de rentrer et il referma la porte derrière eux. Se mordillant doucement la lèvre, il ne savait pas du tout comment aborder le sujet, ni même s'il devait le faire... Trop perturbé le pauvre petit par cette situation. Je... Heu... Tu vas bien ?! Il tentait d'enlever ce malaise régnant dans la pièce, mais cela risquait d'être assez difficile. Lui prenant doucement la main, il trouva enfin le "courage" de lui demander doucement. Maëlle... Ce baiser... Pourquoi ?! Même si la réponse était évidente, il espérait n'avoir pas été aussi aveugle et si con pendant toutes ces années pour ne rien avoir vu. Et finalement, comme s'il voulait faire mieux passer la chose, il continua en rajoutant simplement Quoiqu'il en soit, je suis très heureux de te voir, et permets moi de te dire que tu es splendide dans cette robe ! Là, il ne pouvait guère faire mieux... Et il espérait que la réponse de sa meilleure amie ne serait pas celle qu'il redoutait tant, car il ne voulait pas la faire souffrir...