ATHENA & JALIL

Tic, tac … tic, tac … L’aiguille voilà près d’une demi-heure qu’il était en train de la regarder faire doucement le tour de l’horloge, assis paisiblement dans la salle de repos du staff de l’hôpital. C’était bien la première fois qu’il éprouvait autant le besoin de quitter cet endroit pour aller se vider la tête et pour cause … La dernière opération à laquelle il avait pu assister et surtout participer s’était mal terminée, si mal terminée qu’il avait envie de fuir le Lenox Hill au plus vite sans le pouvoir. Ses collègues – ainsi que le titulaire qui avait participé de loin – lui avaient répété qu’il n’y était pour rien, que le patient connaissait les risques et que le taux de réussite était, de toute manière, très bas mais Jalil avait tellement voulu y croire qu’il ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. Lorsqu’il avait quitté le bloc, il avait absolument tenu à être celui qui annoncerait à la famille le décès de son patient. Il détestait faire ce genre de chose, mais dans son métier c’était un passage parfois obligatoire et ce jour-là il avait tenu à être celui qui allait annoncer la triste nouvelle ne serait-ce que pour se punir de ne pas avoir pu sauver cet homme. Avec le temps l’Israélien avait compris l’importance de ne pas s’attacher aux patients, cependant à force de les côtoyer tous les jours, ne pas éprouver un minimum de sympathie envers eux était tout bonnement impossible et l’homme qui était décédé sur sa table d’opération et sous ses mains faisait partie des patients qu’il appréciait.

Quand l’annonce de sa mort tomba, sa femme s’effondra et Jalil fit de son mieux pour la soutenir, serrant les dents pour contenir son désarroi et la colère qu’il éprouvait contre lui-même. Au final, il avait fini dans la salle de repos et personne n’avait cherché à le déranger. Le neurologue s’était donc mis à fixer l’horloge de la salle. Il attendit avec impatience l’heure de son départ et lorsque cette dernière fut arrivée, il se leva d’un coup de sa chaise, intriguant les internes également présents dans la pièce qui ne prononcèrent pourtant aucun mot, puis il rejoignit les vestiaires pour troquer son uniforme obligatoire contre ses propres vêtements et sans dire un mot il quitta l’hôpital. Cependant, ce ne fut pas en direction de son appartement qu’il se rendit, mais vers Greenwich Village afin d’aller se vider la tête autour d’un verre d’alcool même s’il était bien placé pour savoir que l’alcool ne résolvait rien … toutefois ça aidait par moment. Le résident savait que son neveu était entre de bonnes mains. Il avait été convenu quelques jours plus tôt qu’il aurait l’autorisation de passer la semaine chez un ami ce qui étant donné les horaires actuels de Jalil à l’hôpital les arrangeait tous les deux. Ainsi, il savait que personne ne l’attendait chez lui – même s’il aurait aimé que ça soit le contraire – et il fila tout droit vers l’un des bars du quartier new yorkais qu’il connaissait le mieux. Ayant fini assez tard, l’endroit était déjà assez plein le forçant à se diriger vers le bar plutôt que vers l’une des tables du bar. « Dure journée ? » Jalil leva les yeux vers la barmaid et propriétaire des lieux avant d’opiner du chef en soupirant.

Ça pour être une dure journée, s’en était une … la pire depuis des mois. La jeune femme lui adressa un sourire désolé et sans même lui demander ce qu’il voulait boire, elle servit une bière qu’elle déposa devant lui. « C’est la maison qui offre. » Bon peut-être pas si mauvaise que ça finalement. La remerciant par un geste de la tête et un large sourire, il se mit ensuite à contempler sa boisson, partant dans ses pensées sans faire attention à toutes les personnes autour de lui. Ce ne fut qu’après cinq bonnes minutes à penser que Jalil revint à lui et bu une gorgée de la bière qui lui avait été offerte. Il en possédait chez lui, mais boire tout seul dans son appartement était encore plus déprimant que le fait de venir boire après une mauvaise journée dans un bar. Puis, le jeune homme fut d’autant plus sorti de ses pensées lorsqu’une jeune femme vint prendre place sur le tabouret à sa droite. Sourcils froncés, il reconnu cette silhouette sans trop de mal et une fois la surprise passée, un sourire amusé étira ses lèvres tandis qu’il se tournait de sorte à pouvoir la voir correctement. « Athena Shengelia … qu’est-ce qu’une charmante avocate comme toi peux faire ici ce soir ? » Athena … Elle faisait partie des femmes qui avaient comblé un vide en lui pendant un temps. Cette charmante Georgienne avait fait partie de sa vie et la revoir ce soir lui fit bien plus plaisir que ce à quoi il s’était attendu. Finalement, sa journée avait été mauvaise mais il avait sans doute les moyens de faire en sorte qu’elle ne le soit pas totalement à présent … après tout il n’était qu’un homme.

ATHENA & JALIL

❝ what if the storm ends ? ❞

La jeune avocate n'avait pas forcément passé la plus belle journée de sa vie, même si bien sur elle aurait pu être pire. Lorsqu'elle était chez elle, Athena se sentait terriblement seule après avoir vécut 2 ans et demi avec son fiancé et pensait d'ailleurs à se trouver une colocataire pour combler un tant soit peu ce manque. Cependant, elle était habituée à avoir son indépendance et ne supportait pas que l'on touche à ses affaires, ce qui réduisait considérablement ses chances de ne pas se battre avec elle après une semaine. Elle en était donc venue à la conclusion qu'elle était mieux seule et qu'elle finirait par s'habituer à ce vide. La jeune femme passait de toute façon énormément de temps au bureau, d'autant plus depuis qu'elle avait ouvert sa propre affaire en compagnie d'une amie d'enfance. Elle n'avait pas réalisé dans quoi elle s'embarquait mais c'était exactement ce qu'il lui fallait, des heures et des heures de boulot. Sauf que depuis quelque chose, cet endroit l'étouffait lui aussi, ou plutôt la présente de son amie d'enfance. Athena avait beau adoré Sephora, elle ne supportait de savoir cette dernière enceinte alors qu'elle ne l'avait pas voulu, quand de son côté elle avait voulu plus que tout un enfant et avait fini par choisir l'avortement pour ne pas compliqué la vie de tout le monde. C'était purement égoïste de sa part de rejeter son mal-être sur Sephora qui avait besoin de soutient, mais elle ne pouvait s'empêcher de le faire. Résultat, elle venait de passer une journée complète à prendre sur elle pour rester neutre et calme, à retenir ses larmes lorsque celles-ci menaçaient d'arriver et la dernière chose dont elle rêvait était de rentrer chez elle dans un silence de plomb.

La jeune femme avait machinalement pris la route pour se rendre chez Caleb, avant de rebrousser chemin en réfléchissant un peu plus loin que le bout de son nez. Elle avait besoin de soutient, d'un ami sur qui compter et même si leur relation dépassait largement tout ça, Athena savait qu'elle pouvait compter sur lui jour et nuit. Mais il y avait Nolan, ce petit bout auquel elle ne voulait pas être attachée, à qui elle ne voulait pas être présentée parce qu'un enfant ne méritait pas de voir les conquêtes de papa défiler. Elle l'avait croisé à plusieurs reprises mais ça en plus, la jeune avocate ne passait chez Caleb que les soirs où ils pouvaient être seul. Par dépit, elle se rendit donc au premier bar sur sa route qui lui semblait sympa et se garait sur le parking avec une brève hésitation. La glace, la maison, le pyjama était aussi tentant mais c'était ainsi qu'elle passait la plupart de ses soirées et aujourd’hui elle avait besoin d'un verre, d'un petit air de musique qui changeait déjà tout et surtout de voir des gens, même inconnus. Toujours vétue de son tailleur jupe, elle n'avait pas pris le temps de se changer et espèrait ne pas paraître trop sérieuse à côté de toutes ces personnes prêtes à se détendre et profiter. Dés son entrée, la jeune femme se rendait au bar qu'elle avait fixé du regard dés le début en y repérant un tabouret vide. « Une vodka pomme-cerise, merci. » Soufflait-elle lorsque la serveuse se tournait vers elle, avant de plaquer son sac à main contre elle, son coude contre le bar et sa tête lourdement appuyée sur sa main. « Athena Shengelia … qu’est-ce qu’une charmante avocate comme toi peux faire ici ce soir ? » Sans même l’apercevoir, un sourire se dessinait sur ses lèvres avant qu'elle ne se fasse glisser vers la droite pour pouvoir lui faire face. « Je n'ai plus de jus pomme-cerise à la maison. » Dit-elle en lui adressant un nouveau sourire, comme si c'était l'unique chose qui la poussait à passer sa soirée ici, seule. C'était pratiquement vrai, elle en raffolait et n'en avait jamais à disposition. « Et toi, qu'est ce qui t'amènes? Plus de bières? » La soirée risquait de ne pas être si horrible en fin de compte. Tournant la tête, Athena adressait rapidement un signe de tête en guise de remerciement et glissait un billet de 10$ sur le comptoir avant de porter à nouveau son attention sur le jeune homme. Pas si horrible, loin de là.

Son regard se focalisait sur la boisson qui lui avait été offerte. Il était ailleurs … totalement ailleurs et il se sentait bien incapable de surmonter le fait d’avoir perdu un patient. Pourtant, il savait que c’était le genre de chose qui pouvait se produire avec un métier comme le sien. Il n’était pas Dieu et il ne pouvait pas sauver tout le monde et ce même s’il le désirait plus que tout au monde. Il faisait son métier pour sauver des vies, c’était ce qui l’intéressait le plus. Il était altruiste – et ce malgré les erreurs qu’il pouvait commettre dans sa vie – et le bien-être des autres était très important à ses yeux, perdre un patient était comme échouer. Même s’il tentait de se répéter les paroles de ses collègues et de se convaincre que, de toute manière, il y avait très peu de chance que son patient s’en sorte, lui avait voulu y croire et il ne parvenait pas à se persuader du fait qu’il n’y était pour rien même si au fond de lui, tout au fond, il le savait très bien. C’était à tout cela qu’il pensait en regardant les bulles de gaz de sa bière remonter, le regard fixé sur le verre devant en lui tandis qu’il ne portait pas la moindre attention aux gens aux alentours.

Une nouvelle guerre mondiale aurait pu se dérouler sur son nez qu’il serait resté perdu dans ses pensées comme il pouvait le faire à cet instant précis … du moins c’était l’impression qu’il donna jusqu’à l’entrée d’une charmante jeune femme dans le bar où il se trouvait également et qui était loin de lui être inconnue. Toutefois, Jalil mit un certain temps avant de revenir à lui et de remarquer la présence de la jeune femme à ses côtés. En réalité, ce ne fut qu’en entendant le son de sa voix qu’il parvint à se redresser sur son tabouret, revenant à lui pour tourner la tête vers cette nouvelle venue qui par sa simple présence parvenait déjà à le faire un tant soit peu sourire. Cette chevelure blonde, cette silhouette et cette douce voix, il les aurait reconnu entre mille sans le moindre problème. L’Israélien avait une excellente mémoire – ce qui se révélait très utile dans un métier comme le sien – mais certaines personnes le marquaient plus que d’autres comme cette charmante jeune femme à présent à ses côtés : Athena. Elle-même ne sembla pas avoir le moindre mal à le reconnaître, appuyant sa pensée comme quoi cette journée n’allait peut-être pas se terminer aussi mal qu’elle avait pu débuter. « Je n'ai plus de jus pomme-cerise à la maison. » Un léger sourire étira à nouveau les lèvres du jeune homme. Quel heureux hasard … du moins, le hasard n’était pas réellement le fait qu’elle n’ait plus de jus pomme-cerise chez elle, mais bien le fait qu’elle ait décidé de venir dans ce bar plutôt qu’un autre dans tout New York. Ils étaient peut-être faits pour se tenir compagnie lorsqu’ils en avaient réellement besoin.

Chassant cette stupide pensée de son esprit, Jalil se concentra sur la jeune femme tout en amenant son verre de bière à ses lèvres pour en boire une légère gorgée. « Et toi, qu'est ce qui t'amènes? Plus de bières? » L’Israélien acquiesça tout d’abord d’un signe de la tête avant de finalement la secouer de droite à gauche avec un sourire dessiné sur ses lèvres. Des bières il en avait encore assez chez lui, largement assez pour finir dans un état quasi comateux sur le canapé de son salon, mais c’était la solitude qui l’avait conduit ici à bien y réfléchir. « Oh non, j’en ai bien assez dans le bac du réfrigérateur … j’avais besoin de me changer les idées, mauvaise journée. » Affirma-t-il en soupirant. En tant que médecin, il ne pouvait de toute manière pas avoir que des bonnes journées, mais tout de même, celle-ci atteignait le sommet des pires journées à l’hôpital. « D’ailleurs ça doit être écris sur ma tête, ma boisson m’est offerte par la maison. » Jalil leva son verre comme pour prouver ses dires et bu une nouvelle gorgée, le regard posé ailleurs pendant l’espace de quelques secondes avant de se reporter sur Athena. « Qu’est-ce qui t’amène réellement ici ? » Demanda-t-il d’une voix douce et son regard laissant parfaitement sous-entendre le fait qu’il la connaissait assez bien pour deviner le fait que ce n’était pas de manquer de tel ou tel jus qui l’avait conduit à venir dans un bar ce soir.

La jeune avocate ne s'imaginait pas vraiment que la soirée allait prendre un tournant intéressant et n'était venue que dans l'espoir de tuer quelques instants en compagnie d'autres personnes, quand bien même elle lui était complètement inconnue. Athena devait être complètement inconsciente puisqu'elle n'avait pas loupé l'avis de tempête à la radio - et partout en ville. Alors que tout l'encourageait à rentrer s'enfermer, elle était de sortie pour une simple vodka, c'était pathétique mais elle aimait le danger, à petite dose du moins, et n'était pas contre l'idée de voir le début de cette fameuse tempête en live et non par la fenêtre. Elle regrettait sans doute cette envie passagère dans l'heure qui allait suivre mais comme toujours, Athena n'en faisait qu'à sa tête et se trouvait à présent appuyée contre le comptoir de ce bar, espérant laisser cette journée derrière elle. Quoi que, pour y parvenir, il lui faudrait beaucoup d'alcool et elle ne se voyait pas vraiment affronter la tempête et reprendre le volant après ça.

Lorsque la voix de Jalil s'était adressée à elle, la soirée lui était soudainement apparue comme bien plus sympa. Au fond, la jeune avocate se trompait peut-être sur toute la ligne, après tout, elle s'était en quelques sortes servie de lui pour oublier Maël - ce qui était un échec total soit-dit en passant -, Jalil avait donc toutes les raisons de lui en vouloir. Dans ses souvenirs, ils s'étaient malgré tout quittés en bons termes et vu le compliment placé en l’accostant, elle doutait fortement qu'il aie des envies de meurtres à son égard. Athena avait répondu la première chose qui lui passait par la tête pour éviter sa question puisque si elle commençait à déballer tout ce qui l'amenait ici, Jalil allait rapidement avoir envie de se débarrasser d'elle. Et puis, il y avait un tas de trucs dont elle ne voulait pas parler. Elle lui retournait la question d'une façon bien à elle, se doutant bien qu'il n'était pas là par simple manque de boisson dans son frigo vu la tête qu'il affichait. « Oh non, j’en ai bien assez dans le bac du réfrigérateur … j’avais besoin de me changer les idées, mauvaise journée. » Athena grimaçait légèrement avant de prendre son verre, dans lequel elle fit tourner sa paille à plusieurs reprises avant d'enfin en boire une gorgée. « D’ailleurs ça doit être écris sur ma tête, ma boisson m’est offerte par la maison. » Tournant la tête légèrement, Athena détaillait la serveuse de haut en bas avant de reporter son attention sur Jalil, tirant sa propre conclusion. « Si j'avais su, j'aurais tiré un peu plus la tête en rentrant... mais je ne dois pas être son genre, ça n'aurait servi à rien dans mon cas. » La jeune femme lui adressait un sourire amusé, persuadé qu'elle était sur la bonne piste : on ne servait pas de boissons gratuites à chaque personne qui entrait et avait mauvaise mine, ou ce bar serait en faillite depuis longtemps. Non, cette demoiselle avait sans doute espéré pouvoir lui faire la conversation, peut-être même se faire raccompagner, mais pas de chance pour elle puisque la jolie blonde était à présent là et comptait empêcher la soirée de prendre cette tournure. « Qu’est-ce qui t’amène réellement ici ? » Athena haussait les épaules avant de boire une bonne partie de sa vodka d'une traite, elle n'en ressentait de toute façon jamais les effets, pas avec une seule en tout cas. « Disons juste "mauvaise journée" aussi... » Mauvaise journée, mauvaise semaine, mois maudit, vie maudite depuis que Maël n'y figurait plus. La jeune femme avait l'impression de s'enfoncer chaque jour un peu plus et tentait de rectifier le tir, mais ce n'était pas aussi facile à dire qu'à faire. « Qu'est ce qui s'est passé? » Demandait-elle finalement, ignorant s'il avait envie d'en parler ou si comme elle il préférait ne pas en dire un mot. Terminant son verre, Athena se contentait d'un signe de main qui englobait leurs deux verres pour qu'ils soient resservi de la même chose. La dernière, puisqu'elle tenait à reprendre la route dans un état normal, elle aimait le danger mais pas au pont de risquer la vie des autres.

L’avis de tempête … il l’avait complètement oublié totalement plongé dans sa journée pour ne serait-ce que penser un tant soit peu à ce qui arriverait une fois hors de l’enceinte du Lenox Hill. Pourtant, comme tout le monde il en avait entendu parler, peut-être même plus que pas mal de personnes étant donné que l’hôpital avait aussitôt été sur le qui-vive au cas où cette tempête tournerait mal. Toutefois, ayant eu pas mal d’opérations et bien des choses auxquelles penser, il avait eu tout le temps d’oublier et malgré le vent qui s’était déjà levé sur la ville de New York, lorsqu’il avait quitté son poste qu’il avait fini par se rendre dans Greenwich Village pour noyer sa frustration – car tel était son objectif premier lorsqu’il avait mis les pieds dans ce bar – il n’y repensa pas. En réalité, qu’il y ait une tempête lui semblait être le dernier de ses problèmes tant il pouvait ne pas supporter le fait de ne pas avoir pu sauver la vie de l’un de ses patients. Il revoyait encore que trop bien le visage de sa femme lorsqu’il lui avait annoncé qu’elle allait rentrer chez elle sans son mari, que plus jamais elle n’allait pouvoir lui parler, qu’il était déjà loin et qu’il n’avait rien pu faire pour le sauver. Il était un moins que rien, un incapable et encore bien des mots dans ce genre qui ne lui venait pas à l’esprit mais qui le qualifiaient parfaitement, tout du moins de son point de vue.

Apparemment, il était bien le seul de ce qu’il avait compris, mais il était incapable d’oublier, incapable de passer à autre chose même s’il savait pertinemment qu’il suffisait qu’il trouve le petit truc qui lui permettrait de se changer les idées pour parvenir à aller au-dessus de cette nouvelle perte puisqu’il n’était pas Dieu et que le choix entre la vie et la mort ne lui revenait pas. L’alcool lui avait semblé être le bon moyen de noyer son agacement ou tout du moins la bonne voie pour parvenir à se remettre, mais une simple bière ne lui suffirait pas, il le savait très bien. Il avait besoin d’être totalement ivre pour parvenir à oublier et même s’il pouvait être inconscient lorsqu’il était frustré ce n’était pas pour autant qu’il en était rendu aussi bas. Il comptait rentrer chez lui et en un seul morceau de préférence si bien que l’arrivée d’Athena tomba à point nommé pour le jeune homme. Sa compagnie allait lui être positive, il n’en avait pas le moindre doute. Bien vite, il fut curieux de connaître la raison de sa présence dans ce bar, non pas qu’il s’en plaignait – bien au contraire en fait – mais Jalil était juste curieux de savoir et sa réponse le fit quelque peu sourire tandis qu’il répondit ensuite à la question qu’elle lui retourna à sa manière. « Si j'avais su, j'aurais tiré un peu plus la tête en rentrant... mais je ne dois pas être son genre, ça n'aurait servi à rien dans mon cas. » Les sourcils de l’Israélien se froncèrent. Il regarda Athena quelques instants sans comprendre où elle voulait en venir et tourna la tête en direction de la serveuse qui elle-même regardait dans leur direction et lui adressa un large sourire. Parce qu’en plus d’être un incapable il était aveugle ! Vraiment, par moment il se serait lui-même baffé pour sa stupidité.

Un sourire légèrement amusé étira ses lèvres tandis qu'il reporta son attention en direction de la jeune femme à ses côtés et bu une gorgée de sa bière comme pour faire passer le fait qu’il n’avait rien vu et qu’il s’en sentait très idiot. « Disons juste "mauvaise journée" aussi... » Jalil fit une légère moue mais ne chercha pas à en savoir plus. Si Athena ne voulait pas rentrer dans les détails il n’allait sûrement pas la pousser à parler, ce n’était pas son genre et il n’avait pas la moindre envie qu’elle se braque alors qu’elle était probablement la personne qui allait le sauver en cette mauvaise journée. « Qu'est ce qui s'est passé? » Son regard toujours posé sur la Georgienne, il resta silencieux puis dévia son regard pour le posé sur son verre de bière qu’il but d’un coup, annonçant déjà le fait que ce qu’il allait dire n’était pas joyeux. « J’ai perdu un patient au cours d’une opération. » Commença-t-il le regard toujours posé sur son verre vide avant d’aller se poser à nouveau sur la jeune femme. Un soupire lui échappa, après tout en parler n’allait pas le tuer, il était même probable que ça l’aide à aller mieux alors autant continuer sur sa lancée. « J’étais persuadé de pouvoir le débarrasser de sa tumeur mais non … tous mes collègues m’ont répété que de toute manière il y avait très peu de chance qu’il survive à une opération aussi lourde mais … j’ai voulu y croire et je suis tombé de bien haut. » Et sa fierté en avait pris un coup, mais ça il se passa de l’avouer. Les verres qu’Athena avait commandé pour eux deux arrivés, Jalil ne tarda pas à attraper le sien et à le vider d’un trait. Il savait que ça n’allait pas l’aider à faire passer sa frustration, mais c’était un réflexe totalement humain qu’il n’avait pas la moindre envie de combattre, pas même avec Athena à ses côtés.

Pitoyable, c'est le seul mot qui lui venait à l'esprit pour la designer ce soir. Elle traversait actuellement une des aventures les plus excitantes de sa vie, bâtir son propre cabinet, elle était supposée être surexcitée, heureuse, et au lieu de cela, elle passait son temps à noyer ces petits soucis en compagnie de parfaits inconnus. La jeune femme avait beau être une personne positive en général, ces derniers mois elle avait souvent bien du mal à penser à ce qui allait bien, tant ce qui n'allait pas l’obsédait. Son fiancé était maintenant passé au statut de cousin et finirait par épouser une autre un jour, ce qui la rendait malade d'avance. Le simple fait qu'il puisse côtoyer une autre personne qu'elle l'écoeurait, alors qu'elle ne se privait pas de son côté et ce dans le simple but de passer à autre chose d'ailleurs. Sans doute qu'il agissait pareil de son côté... et qu'il évitait de lui en parler pour qu'elle ne se retrouve pas dérrière les barreaux pour meurtre. Elle était une meurtrière de toute façon, Athena avait déjà tuer leur enfant, deuxième chose qui l’obsédait complètement et voir le ventre de Sephora grandir de jour en jour n'allait pas l'aider à oublier ce passage. Si on ajoutait à cela tous les petits soucis quotidiens, elle était parfois à deux doigts de fondre en larmes sans raison légitime, pour une simple tâche sur son tailleur ou une remarque désobligeante à son égard. Soit, la vodka serait sa meilleure amie pour la soirée, sans en abuser mais assez pour se détendre.

Le fait que Jalil vienne rejoindre son verre dans la bataille était vraiment une bonne chose, à vrai dire exactement ce qu'il lui fallait pour récupérer un tant soit peu le sourire. La présence du jeune homme lui était toujours agréable, ce qui au fond lui donnait envie d'ajouter son nom à la liste des plus grosses erreurs de sa vie. Qui sait, si elle avait réellement laissé un chance à leur couple, peut-être que sa vie serait complètement différente à ce jour. Pour le coup, Athena préférait savourer sa présence actuelle plutôt que de ruminer son absence tous les jours - qu'elle avait provoqué et mérité. La jeune femme fit de grands yeux en remarquant la surprise de Jalil, il devait se moquer d'elle... ou être complètement aveugle! il faut dire qu'il était pas mal du tout, ce n'était pas étonnant qu'il se fasse draguer mais il était aussi naïf de penser qu'on lui offrait à boire pour ses beaux yeux sans la moindre arrière pensée. « Tu es hallucinant... » soufflait-elle simplement dans un sourire amusé avant de terminer définitivement son verre pour pouvoir accueillir la nouvelle tournée.

Athena appréciait qu'il se contente d’acquiescer sans poser de questions, ce que très peu de personnes savaient faire aujourd'hui. Ok, elle était habitée d'une curiosité maladive et était mal placée pour juger, mais tout de même. J’ai perdu un patient au cours d’une opération. » Athena fit à son tour une petite moue, réalisant que sa journée n'était peut-être pas si terrible en comparaison. « J’étais persuadé de pouvoir le débarrasser de sa tumeur mais non … tous mes collègues m’ont répété que de toute manière il y avait très peu de chance qu’il survive à une opération aussi lourde mais … j’ai voulu y croire et je suis tombé de bien haut. » La jeune avocate l'observait terminer son verre d'une traite en terminant sa révélation en grimaçant. « Je vais éviter de te suivre, c'est un peu plus fort... » lançait-elle innocemment en lui adressant un bref sourire pour tenter de détendre l’atmosphère. Posant finalement la main sur la sienne, Athena la caressait doucement comme si ce simple geste pouvait résoudre tous ses problèmes, ce qui n'était malheureusement pas le cas. « Tu es chirurgien Jalil, pas un super héros... Tu ne pourras pas sauver tout le monde, je suis sure que tu as fait tout ce que tu pouvais pour lui. » A nouveau, elle lui adressait un sourire rassurant, n'ayant pas bouger sa main d'un millimètre. Ce fut chose faite dix secondes plus tard, alors qu'elle sursautait suite au fracas provoqué par la chaise qui venait de heurter la vitre du bar - quelle idée de les laisser dehors avec un avis de tempête. « Je pense qu'il est temps d'y aller, ou on risque de rester bloquer ici pour la nuit... » Il fallait se rendre à l'évidence, rester ici n'était pas prudent même si ça l'ennuyait beaucoup de devoir renoncer à une soirée en sa compagnie pour se mettre à l'abri, ça lui permettrait d'être encore en vie demain.

Peut-être avait-il tendance à se prendre pour Dieu finalement … Il était vrai qu’avec un métier comme le sien il était parfois difficile de voir la frontière entre les deux. Pourtant, il ne restait pas moins persuadé du fait qu’il continuait d’avoir la tête sur les épaules même si parfois il s’égarait quelque peu, mais il n’était qu’un homme après tout. C’était simplement que la déception refusait de le quitter à chaque fois qu’il échouait au cours d’une opération. Il rêvait de pouvoir sauver tout le monde, de faire en sorte qu’il n’existe plus aucune maladie sur Terre quitte à ne plus avoir de travail par la suite. Il était un grand rêveur sur ce point, comme sur beaucoup d’autres en réalité. Il souhaitait seulement le bonheur des autres au point de parfois s’oublier dans l’équation. Cependant, le bonheur – tout du moins le concernant – il y croyait de moins en moins. L’israélien avait enchaîné les échecs depuis plusieurs années, depuis son arrivée aux Etats-Unis pour tout dire. Il avait cessé de compter le nombre de femmes qui étaient entrées dans sa vie pour en ressortir bien plus vite qu’il ne l’aurait souhaité. Ce n’était pas que le jeune homme était incapable de se stabiliser, qu’il aimait paraître être un coureur de jupon, mais il avait peur … autant le dire clairement. S’accrocher à une personne pour la perdre comme il avait perdu sa jumelle ? Très peu pour lui. Néanmoins, il refusait de but en blanc l’idée de finir sa vie seul.

Comme bien des personnes il espérait finir par trouver la femme qu’il aimera sincèrement, celle avec qui il fera sa vie, celle avec qui il aura probablement des enfants et surtout celle avec qui il finira par vieillir pour finir par redevenir poussières. Malheureusement pour Jalil, cette jeune femme n’avait pas encore croisé sa route … ou peut-être bien que si en réalité, mais il ne pouvait être sûr de rien. Athena, à ses côtés, avait fait partie des rares femmes qu’il avait réellement pensé comme étant la bonne avant que tout s’effondre du jour au lendemain. Il était vrai que dans les débuts il avait éprouvé une certaine rancœur envers la géorgienne mais cette dernière avait diminué petit à petit jusqu’à totalement disparaître avec le temps. « Tu es hallucinant... » L’israélien posa son regard sur sa voisine, un léger sourire gêné prenant place sur ses lèvres. Oui, parfois il pouvait aussi se révéler naïf et il l’était tout particulièrement ce soir, c’était soit ça, soit il était tellement anéanti par la perte de l’un de ses patients qu’il était incapable de voir ce qui se déroulait tout juste sous son nez. « Je vais éviter de te suivre, c'est un peu plus fort... » Son sourire fut plus amusé avant que son regard ne dévie sur la main qu’Athena posa sur la sienne. Jalil n’eut aucun mouvement de recul, appréciant que trop ce geste auquel il n’avait pas eu le droit depuis un petit moment déjà. Puis, doucement il révéla la tête vers la jeune femme en lui adressant un sourire plein de remerciements.

« Tu es chirurgien Jalil, pas un super héros... Tu ne pourras pas sauver tout le monde, je suis sure que tu as fait tout ce que tu pouvais pour lui. » Un soupire lui échappa. Il devait sans doute s’y faire à présent que tout le monde lui répétait la même chose : il ne pouvait pas sauver tout le monde quand bien il y mettait toute la volonté du monde. Le jeune homme s’apprêtait à lui répondre lorsqu’une chaise vint frapper violemment la vitre du café dans lequel ils se trouvaient, faisant sursauter une grande partie des clients dont Athena. « Je pense qu'il est temps d'y aller, ou on risque de rester bloquer ici pour la nuit... » Jalil se contenta d’acquiescer d’un bref mouvement de la tête. Il se leva du tabouret sur lequel il était assis, sortit de quoi payer les boissons que tous les deux avaient consommé et une fois sa veste remise toute son attention se porta sur Athena. « Je te ramène, je tiens à m’assurer que tu rentres chez toi en un morceau. Je te ramènerais ta voiture demain. » De toute manière le résident ne lui laissait guère le choix, c’était ça où ils restaient là jusqu’à ce que cette tempête ce soit arrêtée et ce même s’il devait payer le ou la propriétaire des lieux pour rester en sécurité dans cet établissement. Préférant toutefois partir, le jeune homme l’entraîna à l’extérieur, luttant tant bien que mal contre les bourrasques de vent pour rejoindre sa voiture et il en fit de même une fois sur la route, se concentrant sur cette dernière plutôt que sur les arbres qui se pliaient à s’en déraciner jusqu’à ce qu’il ait atteint l’immeuble où vivait la jeune femme, la raccompagnant jusque sur le seuil de sa porte.

Il devait entendre cela de toute part, mais c'était la vérité et elle ne voyait vraiment pas quoi ajouter de plus pour le rassurer. Athena pouvait parfaitement comprendre qu'il aie du mal à s'en remettre, puisqu'elle même ne supportait pas l'échec. Elle détestait perdre un procès et pourtant la vie de son client n'était pas complètement en jeu - enfin, il risquait de se retrouver à vie dérrière les barreaux mais il ne perdait pas la vie, pas complètement en tout cas. Sa comparaison n'en était pas vraiment une, mais elle comprenait qu'il puisse être rongé par la culpabilité, alors que Jalil avait sans doute tout fait pour sauver ce patient. Malheureusement, qu'il le veuille ou non, elle avait raison, ainsi que tout ceux qui tentait de le consoler, il n'était pas un super héros ou Dieu et allait donc devoir s'habituer à voir des vies s'éteindre entre ses mains de temps en temps. Avant de se lancer dans des études de droit, Athena avait longuement hésité à faire médecine pédiatrique mais la jeune femme avait vite fait réalisé qu'elle ne supporterait pas la perte d'un enfant et avait donc changé de voie. Jalil avait surement du y penser lui aussi, même si c'était évidemment le genre de chose auquel nous n'étions jamais vraiment préparés.

La jeune femme avait retiré brutalement sa main de celle de son ex petit-ami en sursautant, la tempête venant gâcher ce petit moment ou elle avait choisi de se rapproché un tant soit peu de lui. « Je te ramène, je tiens à m’assurer que tu rentres chez toi en un morceau. Je te ramènerais ta voiture demain. » Athena acquiesçait en lui adressant un petit sourire pour le remercier, non seulement de ne pas la laisser reprendre la route seule dans cette tempête, mais aussi de ne pas l'abandonner de suite. Elle savait que d'ici quelques minutes, elle retrouverait sa solitude et le temps n'allait surement pas aider son moral, rien que la pluie avait le don de la déprimer, alors une tempête... Une fois dans la voiture, l'avocate se sentait un tout petit peu plus rassurée même si elle du faire une dizaine de prières sur le trajets pour ne pas voir un arbre s'abattre sur eux. Finalement, la voiture atteignait enfin son building et elle s'empressait de courir vers le hall pour être épargnée par le vent et la pluie qui commençaient à chasser très violemment. « Merci de m'avoir raccompagnée. » La jeune femme lui adressait un sourire avant de grimacer à nouveau en levant les yeux au ciel. « Si j'étais toi, je ne prendrais pas le risque de reprendre la route, c'est de pire en pire... » Dit-elle innocemment, même si elle pensait avant tout à sa sécurité. Sincèrement, la jeune femme n'avait pas envie de le voir reprendre la route seul et le voir prendre des risques inutiles. « J'ai de quoi survivre dans le frigo... Et je t'interdis de reprendre la route, ce serait de la non-assistance à personne en danger et je ne tiens pas à finir ma vie dérrière les barreaux à pleurer ta mort. Tu restes. » Finissait-elle par affirmer, tournant immédiatement les talons pour ouvrir la porte, Athena ne tenait pas à lui laisser le choix parce qu'elle s'en voudrait à vie de l’avoir laissé partir par ce temps. Son appartement était bien assez grand et sécurisé pour survivre à deux à cette tempête.

Une fois à l'intérieur, Athena se débarrassait de ses escarpins qui avaient pris chers avec cette boue partout et sa veste trempée qu'elle plaçait sur une chaise pour qu'elle puisse sécher. « Mets toi à l'aise, tu connais la maison. » Malheureusement, il l'avait connue et elle l'avait laissé partir, pire elle était celle qui avait tout fait foiré. Après avoir retiré la veste de son tailleur, Athena se sentait déjà un peu plus allégée et se dirigeait vers la cuisine pour sortir deux bouteilles d'alcool qu'elle posait sur le bar. « Tu veux continuer sur ta lancée? » Au fond, elle espèrait qu'ils fassent autre chose que boire, sans arrières pensées - quoi que -, parce qu'elle ne tenait pas à le voir dans un état lamentable au point de devoir l'installer dans le fauteuil.

Durant tout le trajet qui les séparait de l’appartement de la jeune femme, il avait fait de son mieux pour se concentrer uniquement sur sa conduite et non pas sur la tempête qui se déchaînait à l’extérieur et pourtant à plusieurs reprises sa curiosité l’emporta sur tout le reste. Il était fascinant de voir à quel point la nature pouvait avoir le dessus sur l’Homme malgré toutes les avancés que ce dernier avait en sa possession. Il suffisait d’un rien pour que tout vol en éclats, des rafales de vent un peu trop fortes, une pluie torrentiel, une tempête de neige, un orage trop violent, tout et n’importe quoi qui pouvait briser des maisons, priver des gens d’électricité et d’eau potable pendant des jours, des semaines voire même des mois. Les Etats-Unis avaient beau être une grande puissance, elle n’était pas plus à l’abri des caprices de la nature que des pays moins développés et il n’y avait qu’à voir la tournure de cette tempête qui touchait New York pour le comprendre. À l’extérieur, le vent se déchaînait, secouait la voiture dans laquelle il se trouvait avec Athena. Sur la route, ils purent voir des poubelles voler à travers les rues et la pluie n’arrangea en rien la situation. Il n’avait aucune idée de la manière dont il parvenait à conduire tant la visibilité était mauvaise, mais pourtant il ne perdit pas sa concentration, impatient d’arriver à destination et de savoir son ex petite amie en sécurité chez elle. C’était, pour le moment, tout ce qui importait à l’israélien.

Il voulait être certain qu’Athena serait en sécurité chez elle et quant à son retour, il aurait le temps d’y penser une fois arrivé en bas de l’immeuble de la jeune femme, ce qui ne tarda pas à se faire. Très peu décidé à quitter l’habitacle de son véhicule, il n’eut pourtant pas vraiment le choix et il s’empressa de courir sous la pluie, une main dans le dos de la géorgienne pour s’assurer qu’en cas de chute il serait capable de la rattraper et de lui éviter d’être blessée. Ravi d’être dans le hall de l’immeuble où elle habitait, Jalil passa une main de ses cheveux bruns trempés comme jamais et rapidement il se tourna vers la porte pour un dernier regard en direction de la tempête qui grondait de plus en plus dehors. La pluie rendait impossible de voir à plus de trois mètres et le jeune homme était bien heureux d’être arrivé à destination sans le moindre pépin. Il plaignait sincèrement les personnes qui allaient être prises par surprise par ce déluge car, comme lui, il était persuadé que bien des personnes n’avaient pas eu connaissance de cette avis de tempête, bien trop plongées dans leur travail pour prêter attention à ce qui se déroulait plus loin que le bout de leur nez. « Merci de m'avoir raccompagnée. » Lentement, l’israélien détacha son regard de la vision quasi-apocalyptique qu’il fixait pour poser les yeux sur Athena et lui adresser un sourire en guise de réponse. La raccompagner était la moindre des choses même s’il avait été avant tout et surtout poussé par l’attachement qu’il éprouvait encore pour elle et le besoin d’être certain qu’elle soit à l’abri.

« Si j'étais toi, je ne prendrais pas le risque de reprendre la route, c'est de pire en pire... » De nouveau, Jalil tourna la tête pour regarder vers l’extérieur. La jeune femme avait parfaitement, raison c’était de pire en pire et puisque la nuit était tombée, il n’avait pas le moindre mal à voir la lumière des éclairs qui déchiraient le ciel illuminer la rue, le forçant à grimacer rien qu’en imaginant devoir lutter tout ceci pour atteindre son propre appartement. « J'ai de quoi survivre dans le frigo... Et je t'interdis de reprendre la route, ce serait de la non-assistance à personne en danger et je ne tiens pas à finir ma vie derrière les barreaux à pleurer ta mort. Tu restes. » Un large sourire amusé étira les lèvres du jeune résident tandis qu’il rejoignait l’avocate, ses chaussures aussi trempées qui lui grinçant sur le sol de l’immeuble. « Si tu insistes, je reste avec grand plaisir. Je n’ai pas envie que tu pleures ma mort et encore moins que tu finisses en prison. » Sur ces mots, il suivit la jeune femme jusque dans son appartement et ôta à son tour ses chaussures – puis ses chaussettes pour ne plus avoir la sensation désagréable de patauger dans l’eau. « Mets toi à l'aise, tu connais la maison. » Toujours dans l’entrée de l’appartement, il retira ensuite sa veste plus humide que jamais et la mit à pendre au portemanteau qu’il connaissait bien avant de rejoindre Athena dans la cuisine.

« C’est fait et c’est bien plus agréable comme ça. » Déclara-t-il en fixant ses pieds fièrement avant de prendre place sur l’un des tabourets devant le bar de la cuisine, son regard porté en direction de la jeune femme. « Tu veux continuer sur ta lancée? » Jalil fit une légère moue pour se donner l’air de réfléchir, puis il secoua la tête de droite à gauche, un léger sourire aux lèvres. « J’ai pas spécialement envie de finir vautré sur ton canapé, aussi confortable soit-il, un café sera su … » L’israélien n’eut pas le temps de continuer sa phrase que le courant dans l’appartement se coupa brusquement. Il leva les yeux vers le plafond comme si ce geste allait lui permettre de connaître la raison pour laquelle il n’y avait plus de courant, puis il reporta son attention sur Athena. « Finalement, pour le café ça sera une prochaine fois. » Son regard acclimaté à l’obscurité, il regarda longuement la géorgienne avant de descendre du tabouret et gagner silencieusement le salon où il fouilla rapidement dans les tiroirs de l’un des meubles pour en sortir des bougies qu’il ne tarda pas à allumer et à ramener dans la cuisine. Puis, alors qu’il comptait rester auprès de la jeune femme, l’image de New York lui revint en mémoire, n’y ayant pas fait attention lorsqu’il avait rejoint la cuisine. « Tu devrais voir ça ! » Jubilant comme un enfant, Jalil attrapa la main de la jeune femme et l’entraîna avec lui jusqu’à la fenêtre du salon. À l’extérieur ils n’eurent pas le droit au spectacle habituel. Plus aucune lumière n’éclairait la ville qui ne dort jamais, seuls les éclairs dans le ciel leur permettaient d’apercevoir un minimum ce qui se passait en bas, la ville était plongée dans le noir et Jalil admirait cette vision, la main d’Athena toujours dans la sienne.

Si la pluie avait tendance à la déprimer, la tempête la fascinait complètement même si elle craignait pour leur sécurité. A plusieurs reprises, la voitures fut secouée et Athena se rassurait en voyant que Jalil n'en perdait jamais le contrôle, mais elle avait tout de même hâte d'être chez elle à l’abri de tout ça. L'avocate se trouvait à présent inconsciente d'avoir voulu braver la nature dans le simple but de ne pas rentrer de suite chez elle, car si elle ne l'avait pas fait, elle serait en pyjama, au chaud dans son fauteuil à l'heure actuelle. La seule différence était que son ex petit ami ne serait pas avec elle et au fond, ça faisait une telle différence qu'elle n'avait pas de regret - du moins elle n'en aurait pas s'ils s'en sortaient vivants tous les deux. Poussant un long soupire de soulagement en arrivant devant son building, elle s'empressait de rentrer, déjà bien mouillée à en à peine quelques secondes. Le temps était de plus en plus déchainé à tel point qu'elle se demandait si sa voiture allait survivre à cette nuit sur le parking extérieur du café dans lequel elle était arrêtée trente minutes plus tôt. Que ce soit le cas ou pas, il était de toute évidence trop tard pour faire demi-tour à présent, elle n'allait pas risquer sa vie pour de la ferraille - bien qu'elle y tienne beaucoup.

Une fois au sec, Athena s'assurait de ne laissait aucune chance à Jalil de la quitter. Il avait peiner à les mener sans accident ici et rien ne valait une vie, donc s'il avait un rendez-vous, l'avocate espèrait bien qu'il l'annule afin de ne plus bouger d'ici. Si tu insistes, je reste avec grand plaisir. Je n’ai pas envie que tu pleures ma mort et encore moins que tu finisses en prison. » Lui adressant un sourire vainqueur, Athena prenait la direction de son appartement pour qu'ils puissent se mettre à l'aise mais surtout au sec sans trainer. Elle avait bien assez de boulot qui l'attendait au bureau, Athena ne pouvait franchement pas se permettre une semaine de maladie et - comme tout le monde - elle ne supportait pas de rester clouée au lit. Ses talons retirés, elle sentait que ses orteils étaient complètement congelés et qu'il allait lui falloir un bon moment avant de se sentir mieux mais ce n'était certainement pas avec Jalil dans les parages qu'elle allait enfiler de grosses chaussettes pour les aider à aller mieux.

« C’est fait et c’est bien plus agréable comme ça. » Arrivée à la cuisine, elle souriait en entendant Jalil lui répondre. L'avoir de retour à l'appartement était étrange mais lui faisait à la fois un bien fou, sans savoir si c'était réellement le fait qu'il soit là ou que quelqu'un le soit à ses côtés tout simplement. « J’ai pas spécialement envie de finir vautré sur ton canapé, aussi confortable soit-il, un café sera su … » Levant les yeux vers ses lampes, Athena l'oubliait un quart de seconde et grimaçait en voyant l'appartement complètement dans le noir, tellement qu'elle ne pouvait plus l’apercevoir. Elle était une femme forte pour bien des choses mais se retrouver dans le noir l'avait toujours effrayée, encore heureux qu'il était là, ça lui éviterait de paniquer au moindre bruit. « Finalement, pour le café ça sera une prochaine fois. » Affichant une légère moue, elle haussait les épaules, rangeant les bouteilles d'alcool dans l'armoire avant de ne les bousculer dans le noir et leur dire adieu définitivement. « Je déteste les pannes de courant... » soufflait-elle en fronçant les sourcils tout en restant fixée sur le lustre comme s'il était le responsable. Il y avait au moins quelque chose de positif : il avait l'intention de revenir une prochaine fois... et se sentait toujours un peu à la maison puisqu'il n'hésitait pas à fouiller les tiroirs du salon jusqu'à en sortir de grosses bougies. Elle ne put s'empêcher de sourire à cette pensée, se trouvant complètement idiote de tiquer au moindre détail comme ça mais au moins elle s'en rendait compte, c'était déjà pas mal. Une fois les bougies allumées, l'avocate se sentit de suite beaucoup mieux et le suivait lorsqu'il lui attrapait la main pour se rendre à la grande baie vitrée du salon. « Tu devrais voir ça ! » Athena posait son regard sur la ville en plissant les plissant les yeux pour mieux y voir, ce qu était complètement inutile entre le noir et la pluie qui continuait de chasser violemment. « C'est effrayant, je préfère de loin New York qui brille de milles feux! Mais au moins ça servira quelques minutes au réchauffement climatique! » Comme si ça pouvait changer quoi que ce soit... elle n'y croyait pas mais après tout on leur demandait une fois par an de rester une heure sans courant pour sauver la planète, New York en black out total pour plusieurs minutes c'était déjà pas mal. Athena avait en effet espoir que cela ne dure pas plus longtemps même si maintenant qu'ils étaient accompagnés de bougies, elle était rassurée. Profitant de ce moment précieux, elle entremêlait leurs doigts en les resserrant autour de ceux de Jalil alors que sa main était jusqu'ici simplement posée dans la sienne. Ce geste eut le don de lui faire tourner la tête vers elle, soit la seule chose qu'elle attendait pour plaquer ses lèvres contre les siennes délicatement. Il faut croire que l'obscurité avait au moins le mérite de lui enlever ses appréhensions, dans le pire des cas il la repoussait et elle s'en remettrait mais au moins, elle ne passerait pas la nuit à regretter d'avoir laissé passer sa chance de saisir cet instant.

Il avait conscience d’avoir terriblement l’air d’un enfant tout d’un coup. Il admirait l’obscurité qui régnait sur New York comme un petit garçon observant un sapin de Noël magnifiquement décoré. Même s’il vivait aux États-Unis depuis un petit moment et qu’il s’était habitué aux coupures d’électricité une fois tous les ans, il n’était pourtant pas habitué à un tel spectacle. Il était émerveillé et ne parvenait pas à décrocher son regard de la baie vitrée qui lui donnait une vue splendide sur la Grosse Pomme. Parvenir à voir la ville uniquement grâce aux éclairs qui déchiraient le ciel avait quelque chose de magique à ses yeux, de mystique même s’il n’était pas totalement croyant au grand damne de son père. Certes, il était juif et pratiquait toutes les coutumes de sa religion mais ce n’était pas pour autant qu’il croyait en Dieu, pas lui le médecin de la famille, l’homme à l’esprit bien trop scientifique pour croire qu’une puissance supérieure dirigeait tout, du moins lorsqu’elle celle-ci le souhaitait. Mais là, l’israélien devait bien avouer qu’il était subjugué. Une telle tempête avait quelque chose d’effrayant, il n’y avait pas à dire tant il avait craint de ne jamais arriver à destination en un seul morceau, toutefois il trouvait cette scène captivante. Jalil se serait écouté, il était probable qu’il aurait collé son visage au carreau comme si ce geste allait lui permettre de mieux apercevoir ce qui passait à l’extérieur. Il n’avait jamais connu de nuit aussi sombre, sans doute parce que New York était toujours éclairée et donnait cette impression de tout le temps vivre, sans doute la raison pour laquelle elle était appelée « la ville qui ne dort jamais ». Or, là il était bien difficile de voir ce qui se passait plus bas ou à quelques mètres, même lorsque les éclairs dans le ciel illuminaient un tant soit peu la ville.

Étant né sur le continent asiatique et dans un pays aux températures chaudes, de tels spectacles il n’en avait que très peu vu, si ce n’était pas jamais expliquant son air ahuri lorsqu’il regardait dehors. Jalil en avait presque oublié la main de la jeune géorgienne qu’il tenait doucement au creux de la sienne depuis quelques instants. Il fut ramené à lui et prit conscience de ce fait uniquement lorsqu’il sentit les doigts d’Athena se nouer délicatement aux siens, geste qui le sorti de sa contemplation pour une autre. Rapidement, il avait tourné la tête vers la jeune femme, les sourcils légèrement froncés – bien qu’il soit difficile de le voir – face à la surprise qu’éveillait ce geste, mais Jalil n’eut pas le temps de réagir à quoi que ce soit que déjà les lèvres de l’avocate se posaient sur les siennes. Il y eut comme une décharge qui parcouru tout son corps et il fallut quelques instants à l’israélien pour prendre pleinement conscience de ce qu’ils étaient en train de faire. Le jeune homme recula doucement son visage tout en le laissant à quelques centimètres de celui d’Athena. Malgré l’obscurité il n’avait pas le moindre mal à capter le regard de la jeune femme dans lequel il plongea le sien. « Athe’ je ne suis pas sûr que … » Que quoi ? Que ce soit une bonne idée ? Ce n’était sûrement pas le cas, pas le moindre doute. Ils n’étaient plus ensemble et il était même probable que tous les deux aient commencé à refaire leur vie – pour Jalil c’était même plus que probable – toutefois il ne pouvait pas nier le fait qu’il avait envie de l’embrasser. Le résident s’humecta alors légèrement les lèvres sans la quitter du regard, puis poussé par une pulsion il s’approcha d’elle pour capturer ses à lèvres à son tour. L’une de ses mains alla se poser au creux des reins de l’avocate pour la rapprocher de lui tandis que la seconde alla se perdre dans sa chevelure blonde. Il était en train de faire une grosse erreur, mais il s’en moquait éperdument à cet instant, uniquement guider par l’envie de goûter à ses lèvres encore et encore.

Jusqu'à ce qu'elle ne le revoit dans ce bar, Athena n'avait pas forcément repenser à ses moments passés avec Jalil, encore moins à le reconquérir. Elle était bien avec le jeune homme mais leur relation était arrivée bien trop vite après sa douloureuse rupture avec Maël, résultat elle n'en avait pas profiter pleinement, cherchant simplement à oublier sa douleur. La jeune avocate ne regrettait pas vraiment d'avoir agit comme telle car en un sens il l'avait un petit peu aidée, mais elle n'en était pas fière pour autant. Elle avait l'impression de s'être moquée de lui même si Jalil ne lui en tenait pas rigueur et elle l'avait perdu pour toujours, hors si elle avait attendu d'être rétablie, peut-être seraient-ils encore ensembles aujourd'hui. Athena pensait bien évidemment à Maël, constamment, mais la jeune géorgienne se faisait une raison sur leur histoire qui n'avait plus lieu d'être et quoi qu'elle fasse, ce serait toujours le cas. Maintenant qu'elle avait passé un début de soirée en compagnie de son ex petit ami, l'idée de le reconquérir ne faisait pas que lui traverser l'esprit, elle y tenait et comptait bien s'en donner les moyens. C'était compliqué sans savoir ce qu'il pensait, ce qu'il ressentait à présent à son égard ce pourquoi elle se retenait, du moins jusqu'à ce qui lui prenne la main. Peut-être bien que ce geste était là en toute amitié mais elle refusait d'y croire, préférant voir par là qu'elle lui manquait elle aussi, qu'il lui tendait une perche - et tant pis si ce n'était pas le cas.

L'embrassant avec tendresse, Athena savourait ce baiser comme elle ne l'avait pas fait depuis longtemps et cherchait immédiatement son regard lorsqu'il s'éloignait d'elle pour tenter d'y apercevoir ce qu'il ressentait. « Athe’ je ne suis pas sûr que … » Automatiquement, ses sourcils se fronçaient légèrement, détestant entendre ces mots. Pas sur que quoi ? Elle était parfaitement libre même si elle avait conscience que les choses avançaient avec Aaron mais justement. L'avocate avait l'impression qu'une fois dans cette relation, elle n'en sortirait plus, pas après avoir cru autant à leur histoire à l'époque, hors elle n'était pas certaine d'être prête pour cela. Ce soir, elle était même certaine de l'inverse et désirait son ex petit ami plus que tout. Finalement, Jalil ne terminait pas sa phrase, venant plutôt capturer à nouveau ses lèvres alors qu'elle sentait chaque parcelle de son corps réagir à ce baiser. La jeune femme ne pouvait cacher sa satisfaction et mit un peu plus de passion dans ce baiser, heureuse de voir qu'elle pouvait encore le faire craquer pour elle. Se plaçant sur la pointe des pieds, la jeune femme se cambrait légèrement pour être entièrement contre lui, n'ayant que sa tête légèrement en arrière pour ne cesser de l'embrasser. Alors que ses mains descendaient le long de son dos, elle glissait le bout de ses doigts sous son t-shirt, sachant parfaitement qu'il ne pouvait pas ne pas réagir - ses doigts étaient encore glacés. « J'ai envie de toi... » lui glissait-elle dans le creux de l'oreille avant de s'éloigner pour l'observer tout en se mordillant la lèvre inférieure d'un air espiègle. Au cas ou il ne l'avait pas encore compris, c'était dit. Athena priait pour qu'il ne l'arrête pas, la laissant bien bête à présent, et s'empressait de capturer à nouveau ses lèvres comme si cela pouvait l'empêcher de protester.

Tout son corps avait commencé à aller en contradiction avec ses pensées … tout du moins dans un premier temps. Il était le coupable dans cette histoire. C’était lui qui s’était probablement montré trop tendre avec la jeune femme, qui lui avait laissé croire des choses, mais était-ce réellement le cas ? S’était-il contenté de lui laisser croire le fait qu’il avait besoin d’être proche d’elle ou le voulait-il réellement ? A en croire sa réaction après le baiser qu’elle lui donna, à en croire l’hésitation qui l’empêchait de penser correctement, l’israélien avait tout autant envie de la jeune femme qu’elle-même pouvait avoir envie de lui. Il l’avait repoussé avant tout par principe mais aussi par attachement à une autre, mais ce n’était pas de l’infidélité puisqu’aux dernières nouvelles son statut était resté au niveau « célibataire ». Il avait parfaitement le droit de craquer et de démontrer à Athena le fait que lui-même la désirait avec une ardeur qu’il fut incapable de cacher lorsqu’il l’embrassa à son tour. Finalement, les gestes qu’il avait pu avoir pour elle auparavant étaient probablement bien plus calculés que ce qu’il pouvait penser, à croire que son corps savait mieux que lui ce que le jeune homme pouvait désirer. Quelque part, il n’était jamais réellement passer à autre chose, trouvant que sa relation avec la géorgienne s’était trop vite terminée. Elle lui manquait, elle comptait encore beaucoup pour lui, peut-être plus que ce qu’il acceptait d’avouer, mais cette limite qu’ils venaient de franchir était bel et bien la preuve de l’attachement qu’ils éprouvaient encore l’un pour l’autre. Lorsqu’il sentit les doigts de la jeune femme glisser sous son haut et se poser sur sa peau, un long frisson parcouru tout son corps tandis que Jalil intensifiait d’autant plus le baiser qu’ils étaient en train de s’échanger jusqu’à ce qu’Athena éloigne doucement son visage, au grand damne de l’israélien.

« J'ai envie de toi... » Au moins, cet aveu avait le mérite d’être clair et Jalil eu tout juste le temps de sourire que déjà la jeune femme l’embrassait à nouveau, comme si elle craignait que lui laisser du temps pour répondre le pousserait à tout arrêter alors que, clairement, il n’en avait pas la moindre envie. Délicatement, et tandis qu’il se baissait en s’efforçant de ne pas quitter les lèvres de la jeune femme, il laissa ses mains glisser le long de son corps pour aller s’arrêter à l’arrière de ses cuises de sorte à lui permettre de la porter. Athena dans ses bras, il posa l’une de ses mains sur sa joue et continua de l’embrasser, profitant de quelques rares instants où leurs lèvres se séparèrent pour laisser de l’air aller jusqu’à ses poumons. Puis dans le plus grand des silences – uniquement brisé par les coups de tonnerre à l’extérieur – il l’emmena en direction de sa chambre dont il n’avait toujours pas oublié le chemin. Une fois dans la pièce, il continua son petit chemin jusqu’au lit d’Athena où il la déposa en douceur, se contentant de quitter ses lèvres que l’espace de quelques secondes, l’observant alors qu’un petit sourire apparu au coin de ses lèvres. Penché au-dessus de la géorgienne, il embrassa à nouveau ses lèvres, descendit lentement le long de sa mâchoire jusque dans son cou tandis que ses mains toutes aussi fraîches que celles d’Athena remontaient son haut avec lenteur, lui permettant d’aller déposer quelques baisers sur son ventre avant de remontrer jusqu’à ses lèvres qu’il captura avec la plus grande douceur.