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Bonnie & Clyde [Kayla]

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MessageSujet: Bonnie & Clyde [Kayla] Bonnie & Clyde [Kayla] EmptyMar 15 Jan - 23:24





« Si Madame Milton veut bien me faire l'honneur de me rejoindre. » Une jambe fuselée passa la porte de la superbe voiture, suivie d'une main gracile qui se posa dans la mienne. A compagne de crime à la beauté transcendante, compagne de fugue sur roues égale. Le moteur du coupé sport venait de cesser ses ronronnements dès lors que je l'avais garé près de la prestigieuse banque de Long Beach, ville prétentieuse d'une Californie lourde de soleil malgré ces temps hivernaux. Kayla et moi-même avions posé quelques jours pour nous envoler de New-York vers la côte Ouest, et si nous avions volontairement l'air d'un couple bien assorti c'était bien sûr pour mieux tromper le chaland. Robe claire et parfaitement plissée pour la demoiselle, perles blanches rehaussant l'image de l'épouse modèle et propre sur elle, costume impeccable et rollex au poignet me concernant. Il me fallait arborer des airs de dandy assez prétentieux pour prétendre à un compte en banque issu des entreprises familiales, mais juste assez cependant pour ne pas être ignoré du personnel voyant dans mon jeu les traits d'un nouveau riche fraîchement arrivé. « Ils vont nous manger dans la main. » susurrais-je à ma partenaire de crime non sans un sourire sardonique retroussé dans un rictus d'apparence sympathique. « Au fait je n'ai pas eu l'occasion de te le dire, mais Madame Milton est très excitante. » Un sourire fin et complice pour parachever mon compliment, certes loin d'être galant mais qui reflétait bien l'état d'esprit des deux escrocs que nous étions. Nous préparions un casse mémorable après tout, inutile de s'embourber dans les belles phrases policées. Et entre nous si l'aveu fusait à l'encontre du personnage qu'elle endossait, il était tout à fait – voire d'avantage – valable envers la belle Kayla. Seulement, cela passait bien mieux en y posant le voile du personnage ; le compliment cru glissait plus aisément sous couvert d'un intermédiaire. Technique de drague apprise auprès d'une princesse arabe feintant être aussi frigide que la reine des glaces mais dont la chaleur luxurieuse se distillait avec fougue dans ses veines.

C'est ainsi qu'offrant le bras à Kayla nous pénétrâmes la vénérable banque aux dalles de marbre et à l'apparence rappelant les panthéons grecs. Ordre dorique et corinthien, style prétentieux dont les feuilles de laurier gravées dans la pierre assommaient les clients de vanité avant même qu'ils n'en passent le seuil. Et que dire de tous ces employés propres sur eux qui s'agitaient un peu partout, grand sourire à l'encontre de leurs habitués, rictus hypocrites pour les nouveaux clients représentant des mines d'or potentiel, regard fuyant dès lors qu'il se posait sur un pauvre diable à la dégaine rappelant d'avantage à la largesse communiste qu'à la rigueur capitaliste. « Bonjour, que puis-je faire pour vous ? » La demoiselle du guichet avait beau avoir des airs fragiles d'Audrey Hepburn au regard de sa peau opaline et de ses yeux de biche, elle n'en possédait pas moins un timbre de voix strident qui couinait à mes oreilles. Extrêmement désagréable, mais sourire forcé de mise. « Nous aimerions voir le directeur. » « C'est que... » « Nous avons quitté ces incompétents de Washington, vous savez, la banque WB. » La guichetière tiqua sous le nom prestigieux d'une banque ne recueillant qu'un nombre très fermé – et donc accessoirement très riches – de clients. Je ne lui laissai guère le temps de me couper malgré la grande inspiration qu'elle prit, et continuai de jouer les époux exaltés. « Comprenez bien que nous sommes absolument ravis, mon épouse et moi-même, d'investir à Long Beach mais sans compte en banque ce serait difficile. Nous venons tout juste de nous installer ici d'ailleurs, mon épouse est enceinte, si c'est pas merveilleux. » soufflais-je non sans porter un regard amoureux pour la magnifique 'Mme Milton', tandis que notre interlocutrice bégayait quelques mots avant de décrocher le téléphone dans l'espoir de parler au directeur.
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MessageSujet: Re: Bonnie & Clyde [Kayla] Bonnie & Clyde [Kayla] EmptyDim 20 Jan - 11:37

Depuis quelques temps, la vie de Kayla avait littéralement changé. Elle était devenue bien plus trépidante, bien plus passionnante et tout à fait à son goût, et la jeune femme devait tout cela à une seule et même personne : Clyde. Cette rencontre qui l’avait tout d’abord effrayée s’était finalement avérée être la meilleure qu’elle n’avait jamais faite ici à New-York. En effet, pendant la soirée où la sud-africaine avait croisé Clyde pour la première fois, ce-dernier lui avait donné l’impression de lire en elle comme dans un livre ouvert. Et autant dire que ce genre de capacités ne plaisait pas DU TOUT à Kayla. Elle s’était d’abord sentie en danger, avant de réaliser que le jeune homme pouvait devenir un allié de poids. A bien y réfléchir, ils avaient tous les deux des « hobbies » relativement similaires, et étaient donc faits pour s’entendre. Très vite, ils avaient décidé de former une équipe qui après s’être fait la main dans de petits établissements locaux, s’attaquait aujourd’hui à des cibles bien plus importantes.

Cette fois, leur choix s’était porté sur la Californie, et plus particulièrement sur la ville de Long Island. Pour l’occasion, Clyde et Kayla étaient devenus monsieur et madame Milton, et la jeune femme devait bien avouer que la garde-robe qui allait avec cette nouvelle identité la ravissait. Et visiblement, elle était loin d’être la seule : « Au fait je n'ai pas eu l'occasion de te le dire, mais Madame Milton est très excitante. » déclara Clyde dans un sourire, alors que la jeune femme s’extirpait de leur voiture. A son tour, elle esquissa un sourire rempli de sous-entendus, et après avoir toisé Clyde pendant quelques instants, elle répondit : « Monsieur Milton n’est pas mal non plus… » Aussi dangereux et ambigu soit-il, ce petit jeu enthousiasmait Kayla au plus haut point. Elle qui aimait l’adrénaline et le fait de se sentir en danger, elle allait être servie ! Mais le fait d’être aux côtés de Clyde avait également quelque chose de rassurant. Si un de leurs plans venait à ne pas se passer comme prévu, ils pouvaient compter l’un sur l’autre pour se sortir de n’importe quelle situation sans trop de dégâts, et c’était un avantage non négligeable quand on savait ce qu’ils avaient prévu durant leur séjour en Californie.

En arrivant dans la banque où le faste et le luxe ambiant vous mettait tout de suite dans l’ambiance, Kayla dut prendre sur elle pour ne pas afficher une mine trop émerveillée. A vrai dire, elle n’avait vu une chose pareille, même en investissant les appartements de certaines de ses richissimes victimes. Mais la jeune femme ne perdait pas de vue l’objectif qu’ils s’étaient fixé en venant ici, et entrant totalement dans son rôle, elle resta impassible, suivant docilement Clyde dans jamais lâcher son bras. Au premier abord, la secrétaire qui les accueillit fut pour le moins méfiante. Mais la simple évocation de la banque concurrente WB fit changer son comportement du tout au tout. Immédiatement, la jeune femme s’exécuta et décrocha son téléphone pour appeler le directeur. Elle bafouilla quelques mots à peine audible alors que Kayla, s’évertuant à jouer le jeu jusqu’au bout, posa une de ses mains sur son ventre. Bizarrement, ce geste lui vint d’ailleurs le plus naturellement du monde, et il ne manqua pas d’éveiller en elle tout un tas de souvenirs. Ces souvenirs qu’elle cherchait à enfouir depuis son arrivée à New-York, sans jamais vraiment y parvenir. Pour elle, il était de plus en plus difficile de cacher son malaise et sa gorge se noua tellement qu’elle se retrouva incapable d’articuler le moindre mot. A la place, elle offrit un sourire qui se voulait tendre à Clyde, en luttant intérieurement pour chasser les souvenirs de son esprit. Mais ce fut finalement l’arrivée d’un homme en costume que Kayla identifia comme étant le directeur qui l’extirpa de ses pensées. « Monsieur et Madame Milton ! Veuillez nous excuser pour ce petit contretemps, c’est un plaisir de traiter avec vous, croyez-le bien. » balbutia-t-il en serrant respectueusement la main du faux jeune couple. D’un geste du bras, il leur indiqua ensuite la direction de son bureau en esquissant un sourire commercial digne de ceux dont Kayla connaissait le secret. « Si vous voulez bien me suivre… »

Lorsque le directeur fur retourné, la jeune femme ne put s’empêcher de lancer un regard mi-amusé mi-satisfait en direction de Clyde, avant de resserrer un peu son emprise sur son bras et de se lancer à la poursuite de l’homme qui, sans le savoir, tombait dans le panneau exactement comme ils l’avaient prévu. Avec toutes les politesses d’usage, le directeur les accueillit donc dans son propre bureau et les pria de s’installer dans deux fauteuils dont le confort dépassait même celui du canapé de Kayla. « Soyez les bienvenus, que puis-je faire pour vous Messieurs-dames ? »
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MessageSujet: Re: Bonnie & Clyde [Kayla] Bonnie & Clyde [Kayla] EmptyVen 8 Fév - 14:29


Le directeur ne put qu'arriver avec un éternel sourire gras sur ses lèvres bien trop ourlées pour ne pas paraître hypocrite, agitant ma main avec satisfaction pour toute introduction polie. L'on pouvait déceler dans ses yeux de capitaliste cette lueur avare qui ne brillait que pour les riches clients, ternissant sur le passage des plus modestes et s'éteignant complètement à l'approche des pauvres gens sans le sou. Forçant alors mon rictus qui se fit soi-disant chaleureux, je me donnais des airs de jeune premier, visiblement tout droit sorti de Havard au regard de ma coupe impeccable et de ma tenue de riche propriétaire de yacht, décontracté malgré l'air administratif ambiant. Et comme le directeur se hâta de nous mener à son bureau, je posai distraitement mon regard partout où il put se poser afin d'examiner les lieux. Si nous avions le plan de la banque avec ses failles et ses protections basiques, nous n'étions pas certains de l'emplacement de toutes les caméras. Il était donc temps de baliser le terrain. « Des yeux de biche près de l'agent de sécurité. » Un code insufflant à Kayla qu'une caméra se tenait dans un coin du mur, au dessus du crâne chauve du vigile, tandis que nous suivions tranquillement l'avare à son bureau. Conservant ce sourire forcé je continuais de passer les lieux mentalement au peigne fin, habile observateur et grand connaisseur des failles des systèmes de sécurité. Au final, je ne doutais pas que le casse serait relativement aisé : la banque avait beau se donner des airs imposants avec son marbre et ses dorures, ses grilles datant des années 1900 paraissaient plus esthétiques que fonctionnelles. Mais qui donc sous-estimait l'autre en l'instant, la banque ou le braqueur ? Pour le moment, je ne pouvais me permettre de juger à la va vite la pseudo sécurité des lieux.

Rapprochant Kayla pour mieux jouer au mari aimant – et pour en profiter également, soyons honnêtes – je l'invitais donc à brièvement détailler ces quelques caméras qui sillonnaient notre parcours. Et lorsqu'enfin nous arrivâmes au bureau du fringant directeur, je ne pus que me montrer trop direct, faisant ainsi tiquer notre interlocuteur. « Soyez les bienvenus, que puis-je faire pour vous Messieurs-dames ? » « Et bien nous avons une grosse somme d'argent à déposer. » Le sourire s'effaça au profit d'un sérieux qu'arboraient généralement les requins des affaires. Je me penchai un peu, fronçai les sourcils et baissai le ton de ma voix pour mieux mimer l'attitude machiste de ces hommes fortunés jugeant leurs jolies femmes trop stupides pour comprendre quelque chose au négoce et à la bourse. « Une très grosse somme. » Air menaçant prétendant que les failles de sécurité devaient être au maximum. Mon stratagème fonctionna puisque le directeur déglutit difficilement malgré ce sourire de circonstance. « Alors avant de déposer mon argent chez vous, je veux être certain que votre système de sécurité est infaillible. » « Oh mais bien sûr, nous avons le meilleur... » « Je veux les preuves concrètes. Et voir la salle des coffres. Mon épouse n'en sera que plus rassurée, elle aimerait aussi déposer tous ses diamants. » Regard transi vers Kayla comme je déposais un baiser tendre sur sa joue.

Le subterfuge fonctionnait, je pouvais sentir le directeur tressaillir d'un trac soudain comme s'il eut joué sa vie. Comprenant qu'il ne pouvait me parler de la sécurité de la banque mais qu'il perdrait un riche client s'il ne s'y attelait pas, il cherchait un compromis. « Et bien... Je vais déjà chercher les clefs de la salle des coffres, pour le reste nous en discuterons en chemin. » Voilà qu'il se leva d'un bond, légèrement paniqué, nous laissant ainsi seuls dans le bureau.

« Fraîchement directeur. » soufflais-je à Kayla non sans un soupir, pointant du doigt son inexpérience. Aucun directeur de longue date n'aurait cédé aussi facilement, la négoce aurait du être plus ardue. « Chambre double ou séparée ? » Un sourire charmeur effleura mes lèvres comme je posai mon regard sur Kayla.

L'hôtel bien sûr, pas la chambre forte. A croire que le danger retrouvé ne m'inquiétait en rien.

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MessageSujet: Re: Bonnie & Clyde [Kayla] Bonnie & Clyde [Kayla] EmptyVen 8 Fév - 18:17

Le plus discrètement possible histoire de n’éveiller aucun soupçon, Kayla profita du chemin qui les mena vers le bureau du directeur pour inspecter les moindres recoins de l’établissement. Certes, il y avait quelques vigiles postés ça et là, mais dans l’ensemble, elle ne détecta rien de bien impressionnant. Cependant, Clyde ne tarda pas à lui faire habilement remarquer la présence d’une camera de surveillance et en ouvrant l’œil un pu plus attentivement, la jeune femme en décela effectivement plusieurs dans ce même couloir. Mais elle se garda bien d’en faire la remarque, préférant attraper la main de son « mari » et la serrer un peu plus à chaque fois qu’ils se présentaient devant une nouvelle camera. Elle aurait pu trembler de peur, fuir en craignant d’être démasquée avant même d’avoir tenté quoi que ce soit dans cette banque et pourtant, c’était bel et bien de l’excitation qui la poussait à aller toujours plus loin, et à viser toujours plus haut en compagnie de Clyde. Et d’ailleurs, quelque chose lui disait que cette fois, ils avaient mis la main sur un très, très bon coup. Mais ça ne l’étonnait qu’à moitié : elle faisait entièrement confiance à son partenaire pour ça.

La facilité avec laquelle le directeur se laissait embobiner était quasi-déconcertante, et la simple expression de son visage suffisait à Kayla pour comprendre qu’ils auraient de lui absolument tout ce qu’ils voulaient. Clyde s’en occupait d’ailleurs personnellement. Kayla, en revanche, restait quelque peu en retrait, préférant jouer les femmes un peu niaises et bien trop blondes pour comprendre quoi que ce soit aux affaires de leur richissime mari. Ce rôle n’avait certes rien de bien valorisant, mais c’était encore celui qui fonctionnait le mieux auprès de leurs victimes. Alors elle se contenta d’accueillir avec un sourire le baiser que Clyde lui flanqua sur la joue, avant de regarder le directeur quitter la pièce d’un air grave qui cachait au contraire une folle envie de sourire. Mais la jeune barmaid n’oubliait pas que des cameras restaient braquées sur eux, et que le moindre geste déplacé pourrait venir mettre en péril l’intégralité de leur manœuvre. « Fraîchement directeur. » souffla alors son acolyte, la faisant sourire presque imperceptiblement. Puis, en lui lançant un regard et un sourire des plus charmeurs, Clyde questionna : « Chambre double ou séparée ? » Nul doute qu’une telle expression, accompagnée d’une question remplie à ce point de sous-entendus en auraient fait craqué plus d’une ! Mais Kayla se contenta de lui offrir un sourire entendu doublé d’un haussement de sourcil. « Monsieur Milton… » murmura-t-elle, joueuse, sur un ton presque condescendant. « La question ne se pose même pas… ! » A quoi bon prendre une chambre séparée, alors qu’ils passeraient certainement le plus clair de leur temps dans la même pièce, élaborant leur plan d’attaque en toute discrétion ? Kayla n’eut pas le temps d’ajouter quoi que ce soit que déjà, le directeur refaisait son entrée dans le bureau, un sourire toujours aussi commercial collé aux lèvres. D’un large geste du bras, il leur désigna une porte qui donnait directement sur son bureau en déclarant : « Si vous voulez bien vous donner la peine.. » Se remettant immédiatement dans son rôle d’épouse aimante mais terriblement naïve, Kayla adressa un nouveau sourire à son voisin, attendant qu’il se lève pour pouvoir en faire de même et le suivre dans les dédales de la banque qu’ils avaient choisie pour cible.
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MessageSujet: Re: Bonnie & Clyde [Kayla] Bonnie & Clyde [Kayla] EmptyVen 8 Fév - 22:23


« La question ne se pose même pas… ! »  Pas vraiment, il était vrai, néanmoins j'aimais user voire abuser de sous-entendus qui à terme auraient pu m'être profitables. Et certes ce n'était pas le moment de flirter puisque nous devions demeurer concentrés, cependant quelque peu de légèreté injectée dans cette situation périlleuse était toujours plaisant. Et puis quoi, j'aurais pu avoir comme acolyte une comparse aux charmes éteints et à la beauté inexistante, au lieu de quoi je travaillais avec Kayla, demoiselle qui m'était d'un soutien certain en plus de savoir détourner le regard des vigiles par ses courbes gourmandes. « Il est vrai. » répliquais-je non sans un bref rire, amusé par le jeu piquant de mon associée qui s'était fondue parfaitement dans le rôle de la bonne épouse. En somme ce jeu d'acteur nous amusait beaucoup ; nous étions redevenus des enfants lâchés dans une cour de récréation, comprenant qu'il pourrait y avoir réprimande mais mettant tout en oeuvre pour ne pas en recevoir. L'enjeu était en effet important car quand bien même il m'était toujours possible de fuir et d'endosser une nouvelle identité si jamais nos plans ne se passaient pas bien, pour la première fois je n'avais aucune envie de changer de vie. Oh du moins, pas tout de suite. New-York me plaisait, à l'instar des relations que j'y avais tissé, et j'espérais bien y demeurer quelques années encore. Quoique mon rêve semblait être compromis par le besoin d'adrénaline qui me rattrapait : grand escroc, c'était pourtant la première fois que j'envisageais de braquer une banque. L'excitation était à son comble, entre euphorie et tension due à la dangerosité de notre manoeuvre, et j'étais persuadé qu'une fois notre dessein achevé j'éprouverai l'intense envie de recommencer. En somme, ce n'était que le début d'une longue reprise des escroqueries et autres criminalités, moi qui avais promis à un vieil ami de rester sage. « Si vous voulez bien vous donner la peine.. » L'arrivée du directeur me coupa dans ma léthargie minime, et ce fut avec ce sempiternel sourire pseudo bienveillant que je portais mon regard sur ce dernier. Il semblait plus à l'aise et relativement confiant, déchargé de cette angoisse qu'il avait eue avant de quitter son bureau ; d'un regard furtif échangé avec Kayla je lui fis passer tacitement le message : j'en déduisis qu'il avait réussi à négocier l'accord de quelques secrets de la banque. Mon hypothèse se confirma lorsque, le suivant jusque dans le ventre sinueux ultra sécurisé de la banque menant aux coffres-fort, le directeur s'autorisa à parler alors que nous étions tous les trois seuls. Ou du moins quatre, si l'on comptait une femme d'une trentaine d'années, chignon serré et tailleur impeccable qui était venue nous escorter. « Nous sommes équipés de ving-cinq caméras, deux capteurs sensoriels et un détecteur d'intrusion à l'entrée. Votre argent est entre de bonnes mains. D'ailleurs la salle des coffres est hautement sécurisée car il n'existe que deux clefs, ne vous inquiétez pas... » Il tapota son torse, sous-entendant que sous sa chemise dormait le saint-graal, avant de se tourner vers nous. Ma mine méprisante se changea soudain en un large sourire hypocrite et radieux. « Je l'ai toujours sur moi. Ah, nous y sommes. » La porte blindée s'ouvrit sans un bruit sur la salle des coffres, laquelle ressemblait d'avantage à une salle mortuaire au regard de tous ces casiers froids teintés d'une couleur or. Mes yeux satisfaits inspectaient la pièce, laquelle n'avait pour sécurité qu'une porte massive gardée par deux clefs. « Cela me semble parfait. Qu'en penses-tu chérie ? » murmurais-je à mon 'épouse' tandis que j'inspectais les recoins de la salle minutieusement. Après de longues minutes à passer les lieux au peigne fin, je me retournai vers le directeur non sans lui tendre la main : « C'est un plaisir de confier notre argent à une banque telle que la votre. » Grands élans de politesse, grands sourires, grands mots, pour une grande euphorie de la part du banquier alors que je toisai rapidement ma montre. « Je dois cependant y aller, une réunion de travail m'attend. Nous pouvons bien sûr repasser d'ici un ou deux jours pour ouvrir un compte. » Injonction qui ne supposait pas de négation de la part de mon interlocuteur ; celui-ci ouvrit la bouche quelque peu déconfit avant de la refermer, happant l'air comme un poisson hors de l'eau. « Mais bien sûr Mr Milton, avec plaisir. Madame Milton. » fit-il dans une dernière salutation avant de nous raccompagner gaiement jusqu'à l'entrée.

Une fois débarrassés du parasite avare, je tendis le bras à ma comparse afin de quitter les lieux d'une démarche assurée. Ce ne fut que lorsque nous nous retrouvions à quelques mètres de la banque, prenant direction vers ma voiture qui nous conduirait à l'hôtel où nous attendaient les plans à échafauder que je daignais exposer mon point de vue, à l'abri bien sûr des oreilles indiscrètes des passants. « S'il garde la clef sur lui je suppose que la deuxième revient à son adjoint. Deux solutions : tu dragues le directeur pour la lui subtiliser et la remplacer par une réplique. C'est une clé radiale, il ne fera pas la différence jusqu'à ce qu'on la lui rende subtilement et qu'il n'en ait pas à s'en servir. » Je marquai une courte pause, d'avantage pour laisser l'idée faire son chemin dans l'esprit de Kayla : draguer un homme avec si peu de charme et d'atouts – si ce n'était son argent – était plutôt rebutant. Sans compter qu'il n'était pas impossible de traîner jusqu'au lit de notre victime à dépouiller si la tâche s'avérait ardue. « Ou bien on tente un casse dans le bureau de son adjoint : miss Delwett. » Un regard vers ma comparse comme nous traversions la route pour mieux rejoindre le trottoir d'en face où j'étais garé. « La femme au tailleur gris qui nous suivait. » Remarque affirmée par le badge qu'elle portait et qui m'avait brièvement tapé dans l'oeil. « Belle, sophistiquée, bien coiffée. Le genre de femme qui n'emporte pas une clé aussi grossière autour de son cou lorsqu'elle quitte son travail. Plutôt du genre à lui trouver une pseudo bonne planque dans son bureau. »

J'attendais patiemment le verdict de Kayla, prêt à attendre que nous rejoignons l'hôtel s'il le fallait. Conscient que le choix n'était pas facile : c'était se risquer à fricoter avec un homme peu ragoutant mais dont nous étions certains qu'il était possesseur de la clé, ou tenter dans la même nuit le casse et l'appropriation d'une clé qui ne se trouvait pas forcément dans un bureau. Ce fut donc galamment mais taciturne que j'ouvris la portière de mon bolide à mon acolyte avant de prendre le volant.

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MessageSujet: Re: Bonnie & Clyde [Kayla] Bonnie & Clyde [Kayla] EmptyDim 10 Fév - 22:36

Alors qu’elle s’évertuait à tenir son rôle d’épouse un peu niaise, l’esprit de Kayla carburait à cent à l’heure. La jeune femme tentait de mettre en ordre toutes les informations qu’elle avait pu accumuler depuis leur arrivée à la banque, et ce dans un seul et même but : élaborer un plan d’attaque qui leur permettrait de braquer l’établissement comme ils l’avaient prévu. Déjà, une multitude d’options s’offraient à elle, lui paraissant toutes plus intéressantes les unes que les autres. Mais avant de se décider, la jeune femme voulait en savoir plus. Elle devait connaître les moindres recoins de cet endroit, afin d’en déjouer tous les systèmes de sécurité et de ne pas risquer de mettre en péril leur projet. Mais le retour du directeur dans son bureau coupa court à toutes les réflexions de la jeune femme, qui se redressa et suivit Clyde dans les entrailles de la banque. Contre toute attente, le directeur ne rechigna pas à leur ouvrir la porte de la sacro-sainte salle des coffres. Kayla dut d’ailleurs se mordre l’intérieur de la joue pour ne pas se mettre à sourire devant tant de naïveté de la part du personnel mais aussi et surtout, devant tant de potentiel pour ce qui serait son tout premier braquage de banque. Alors, pour masquer sa satisfaction, la jeune femme hocha la tête en feignant d’être totalement absorbée par les explications précises du directeur… qui allaient lui coûter cher. Très cher. Mais ce dernier ne semblait même pas se soucier du danger dans lequel il était en train de se mettre. « Cela me semble parfait. Qu'en penses-tu chérie ? » lâcha alors Clyde à l’attention de Kayla qui opina une fois de plus du chef en répondant : « Tout à fait, c’est exactement ce que nous cherchions. » Et comment ! Le directeur aurait tout le loisir d’analyser le double sens de sa phrase d’ici quelques jours !

Après les quelques politesses de rigueur, Kayla quitta enfin l’établissement au bras de son « mari ». Elle resta totalement silencieuse, jusqu’à être assez éloignée de a banque pour ne pas risquer d’être surveillée. Mais alors qu’elle brûlait d’envie d’exposer ses pensées à son acolyte, ce dernier fut finalement le premier à prendre la parole. Calmement, il lui décrivit les deux options qu’il avait déjà échafaudées et laissa même le temps à la jeune femme de les analyser. Tout en se glissant dans la voiture, Kayla tenta de peser le pour et le contre. D’un côté, elle devrait donner de sa personne directement avec le directeur plutôt répugnant de la banque. De l’autre, un casse un peu plus incertain et périlleux se profilait. La jeune femme laissa Clyde s’installer au volant de sa voiture avant de reprendre : « Disons que… je peux essayer de le séduire, mais avec un coincé comme lui… ça risque de prendre un certain temps. Peut-être assez pour éveiller quelques soupçons… » Tout en parlant, Kayla continuait sa réflexion mais elle avait bien du mal à se décider pour l’une ou l’autre des solutions qui s’offraient à eux pour récupérer les fameuses clés de la salle des coffres. « D’un autre côté… on ne peut pas être sûrs que cette femme cache la clé dans son bureau… » Lâchant finalement un soupir en laissant tomber sa tête contre le dossier du fauteuil, Kayla termina : « Est-ce que tu penses qu’on doit tenter le casse du bureau ? Il y a pas mal de cameras mais… pas grand-chose d’autre ! »
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