La journée risquait d'être parfaite puisque après un appel de supplice à Cloé, la jeune femme avait fini par accepter de me laisser Thayer pour l'après-midi. C'était plutôt rare, je me devais donc de profiter de cette occasion, d'autant plus que c'était l'anniversaire de mon petit prince, qui avait déjà 5 ans. Durant ces années qui venaient de s'écouler, je n'avais pas vraiment eut une chance de l'élever, de faire partie intégrante de sa vie ce qui rendait nos moments ensembles tous magiques. Malgré ça, j’espérais qu'avec le temps, Cloé allait me le laissé plus souvent même si mes espoirs étaient faibles. Très faibles. « Papa? » Tournant la tête vers Thayer, je ne pus m'empêcher de sourire bêtement. Je ne me lassais jamais de l'entendre l'appeler ainsi, ayant rarement l'occasion d'être avec lui. « On peut aller à la piscine à la place du zoo? » Fronçant les sourcils, j'avais du mal à voir en quoi la piscine lui semblait être une meilleure option qu'une visite au zoo, mais tant qu'il passait une bonne après-midi, le programme me convenait. « Si tu veux. On va passer t'acheter un maillot avant. » Je n'avais pratiquement rien pour lui puisqu'il n'était jamais à la maison, jamais pour la nuit du moins ce qui fait que je n'avais pas à le changer. Je n'étais pas motivé à l'idée de retourner chez Cloé lui en demander un, bien trop paniqué qu'elle décide de me le reprendre. On commençait donc par un passage dans un magasin de sport ou je lui pris un maillot et un bonnet, en achetant pour moi également puisque je n'allais pas souvent à la piscine. Une fois arrivés sur place, je lui enfilais son maillot avant d'en faire autant et lui plaçait ses brassards que je n'avais pas oublier - par chance. En plus d'être tête en l'air en temps normal, je n'étais pas super habitué aux enfants alors pensé à ce genre de détails étaient pratiquement mission impossible pour moi. Nous commencions tout normalement par la pataugeoire ou il n'y avait que 4 enfants. Je calquais mon attitude sur celle des autres parents même si le regard que ces mères braquaient sur moi me mettait mal à l'aise. Elles n'avaient jamais vu un père seul avec son fils? Peut-être que je leur inspirais pitié et qu'elles m'imaginaient déjà veuf, ou abandonné par la mère du petit... qui sait, les gens avaient une imagination débordante et elles devaient forcément penser à quelque chose vu leurs grimaçes. J'étais le premier à m'imaginer la vie des gens qui m'entourait alors je ne pouvais pas vraiment leur en vouloir. « On peut aller à la garde piscine? J'ai mes brassards. » Finissait par me demander Thayer alors que je fronçais les sourcils, septique. « Oui, viens! » finissais-je par lui dire, lui attrapant la main pour changer de bassin. Après tout, il n'avait pas tord, il avait ses bouées de protection et surtout ma présence, je ne comptais pas le lâcher des yeux une seule seconde. Au bord de l'eau alors que je me trouvais dedans pour ma part, Thayer fit quelques pas pour prendre son élan et sauter me rejoindre alors que je le rattrapais. Mon regard s'était pourtant braqué sur une autre personne que mon fils, Cloé qui se trouvait à un mètre de nous et me dévisageais gravement. Sortant le petit de l'eau parce qu'il venait de remarqué la présence de sa mère je lui criais « Attention ! On ne court pas au bord d'une piscine Thayer! » tout en sortant à mon tour pour rejoindre mon ex petite amie. Je lui en voulais d'être là, de gâcher le seul moment qu'elle m'accordait avec mon fils depuis une éternité, mais tentait de garder cette rancoeur au fond de moi. « Changement de programme, Thay' n'était plus très motivé pour aller au zoo. » signalais-je, même si elle pouvait le constater par elle-même que nous n'y étions pas.

Après plusieurs supplications de Rafael, j'avais fini par l'autoriser à passer une après-midi avec Thayer. Je n'aimais pas vraiment que Thayer passe du temps avec son père mais depuis peu, il me posait de plus en plus de questions sur le colombien et je ne savais plus quoi inventer. Ses camarades ne faisaient que de lui dire que Rafael ne devait pas l'aimer pour qu'il soit absent et je ne pouvais plus calmer les larmes du petit en lui mentant. Il fallait qu'il apprenne la vérité ou du moins une demi vérité. Je n'allais pas lui dire qu'il était le fruit d'une nuit de mensonges et de supercherie ; il n'avait vraiment pas besoin de ça ! Préparant son sac à dos, je le regardais jouer avec Mathys. Enfin, le plus grand montrait son livre d'image pokémon, chose dont le bambin se fichait comme de sa première couche. « Thayer, mon cœur, papa est là » J'avais reconnu le vrombissement de la voiture du jeune pompier. Déposant un baiser sur le front de mon fils, je lui fis enfiler sa veste et son sac à dos. Il était hors de question que Rafael mette un pied dans l'appartement et, pour cela, Thayer était toujours prêt à partir dès que le colombien sonnait à la porte. Une fois le plus grand parti, je me tourna pour observer Mathys. Cette après-midi, c'était direction les bébés nageurs ! Comme je l'avais fais avec Thayer, le petit Mathys était inscrit à la piscine de Manhattan pour ses premiers contacts avec l'eau. Six mois était un peu 'vieux' pour certains parents mais je n'avais pas eu le courage – ni l'envie – de prendre cette initiative plus tôt. Sortant le petit de son siège pour bébé, je l'emmena dans sa chambre où il quitta son pyjama tout propre et sa couche sale pour une jolie couche waterproof et un petit haut de piscine. Le cours commençait dans une bonne heure mais il fallait que j'enfile un maillot de bain, que je trouve des serviettes digne de ce nom et tout ce qui allait avec. Mathys n'avait pas fait de sieste et je profita donc de ce moment pour le mettre au lit et tout préparer. Autant Thayer avait été un petit garçon speed lorsqu'il était bébé, autant Mathys était un ange. Je pouvais le laisser là des heures, tétine en bouche, et il ne bougeait pas. Quittant mes sous-vêtements pour maillot de bain une pièce, je me retins d'envoyer un message à mon ex petit ami pour lui demander comment le petit allait.

Après une petite demi heure de route dans les bouchons, je me parqua près de la piscine. J'étais toute excitée à l'idée de mettre le petit bout dans l'eau. Lorsqu'il prenait son bain, c'était le premier à battre des pieds et à arroser son frère et moi par la même occasion. Une fois dans la piscine, je pris une grande bouffée d'air et grimaça rapidement. L'odeur du chlore n'était pas vraiment quelque chose que j'appréciais bien que j'avais l'habitude de cette odeur de propre. Les hôpitaux avaient la même odeur, ce côté aseptisé, sans bactéries, rien. Les hôpitaux me manquaient, je devais bien l'admettre. Mon métier d'infirmière encore plus. J'étais faite pour cela et pourtant... Avec deux enfants, c'était tout bonnement impossible d'enchaîner les heures. Le métier d'ambulancière me convenait aussi énormément puisque j'aimais tout ce qui bougeait mais me retrouver affectée à la caserne de Rafael me plaisait moins, beaucoup moins.. Levant les yeux, je vis un petit bout courir sur le carrelage humide de la piscine et fis de gros yeux lorsque je vis qu'il s'agissait de mon fils. Je me retins d'hurler puisque Rafael haussa légèrement le ton, ce qui sembla ne pas plaire à Thayer. Voyant Rafael sortir de l'eau, je détourna légèrement le regard. Il ne fallait pas que je pose les yeux sur son corps d'athlète. Gardant Mathys dans mes bras, je l'écouta rapidement « Changement de programme, Thay' n'était plus très motivé pour aller au zoo. » Glissant les yeux de mon ex à mon fils, je souffla légèrement. Thayer l'avait fait exprès, ce n'était pas possible autrement. À moins que Rafael ait demandé au petit où est-ce que j'allais passer mon après-midi. « Thayer était au courant que je devais venir ici avec son frère. Tu te fais manipuler par ton propre fils, j'espère juste qu'il ne sera pas comme toi niveau manipulation, surtout avec les femmes » C'était sec et odieux, je le savais bien mais c'était plus fort que moi. Marchant légèrement, je mis un pied dans l'eau puis l'autre. Il n'allait pas me gâcher mon après-midi, ô que non !