It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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PRIDE & PREJUDICE, let world war III begin

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MessageSujet: PRIDE & PREJUDICE, let world war III begin PRIDE & PREJUDICE, let world war III begin EmptyDim 20 Fév - 17:43

PRIDE & PREJUDICE, let world war III begin Tumblr_lgvjw38uxn1qb3r6eo1_500
« Boy, you'll be a man soon »

Un bordel. Elle vivait dans un bordel, ce qui était assez spécial si on prenait le temps d’y réfléchir deux secondes. Elle avait passé son enfance entourée de prostituées de luxes dans les chambres desquelles entraient chaque soir un nouveau client, chaque soir une nouvelle tête. Pendant longtemps cet univers lui avait semblé complètement normal comme si tous les enfants du monde grandissaient dans cette atmosphère particulière. Surtout qu’elle était loin d’être malheureuse ; elle était choyée par ses parents et par les filles de la maison, gâtée par les clients qui la trouvaient tous adorables et qui n’arrêtaient pas de lui réclamer quelques mélodies au piano en échange de quelques bonbons ou autres sucreries qu’elle avait fini par collectionner dans une boite spéciale qu’elle cachait sous son lit pour ne pas que son frère les mange. Elle les aimait bien ces clients, surtout ceux qui venaient régulièrement, qui connaissait son nom et qui lui amenaient des cadeaux toujours plus beaux. Elle les aimait parce qu’ils étaient gentils et respectueux. Pour la plupart ils étaient surtout très seuls, ils avaient souvent quelque chose d’infiniment triste dans leurs regards, c’était des hommes d’affaires qui n’avaient le temps de se poser nul part plus de quelques jours et qui venait chercher là un semblant de famille, un peu de compagnie pour parler de tout et de rien, partager un repas avec quelqu’un. Son père n’acceptait pas n’importe qui dans la maison, ils choisissaient des gens biens ce n’était jamais des détraqués, des gens violents ou des types repoussants. Il faisait attention aux filles, il ne voulait pas qu’elles aient de problèmes et surtout il ne voulait pas que ses enfants souffrent de quoique ce soit, qu’ils soient choqués ou traumatisés. L’univers n’était surement pas habituel mais pour les enfants il gardait un côté sain et rassurant. La première fois que Louise s’est rendu compte de la singularité de la situation, c’est quand elle est entrée à l’école. Lorsqu’on lui demandait ce que ses parents faisaient et qu’elle répondait sans aucun complexes qu’ils géraient une maison close, les enfants ne comprenaient pas, les parents faisaient de gros yeux en tirant les enfants par le bras pour les éloignés d’elle et leur interdire de l’approcher à nouveau, ce n’était pas une bonne fréquentation. Lorsque son père ou sa mère venait la chercher après l’école, tout le monde les pointait du doigt. Elle avait du mal à avoir des amis, pendant un moment elle avait même voulu arrêter l’école tellement elle se sentait malheureuse. Et puis, quelques années plus tard sa mère était morte. Le monde entier avait semblé s’écrouler, son père était tombé en dépression plus rien ne semblait aller. Et puis les filles avaient repris l’affaire, elles avaient géré la maison, élevés les enfants. Elles avaient fait tout ce qu’il fallait, comme il le fallait toujours en douceur mais aussi avec de la fermeté. Louise était décidément fière du milieu dont elle venait, elle n’en avait plus rien à foutre de ce que les autres pouvaient dire, faire ou penser, elle était plutôt triste pour eux qu’ils ne sachent pas ce que c’était que d’avoir une famille comme la sienne.

Allongée dans son lit, elle décida de se lever et de se risquer dehors. Nous étions dimanche la maison était calme et vu l’heure matinale, elle allait certainement le rester longtemps. Une fois extirpée de toute ses couvertures, elle était particulièrement frileuse, Louise s’accroupit au sol afin d’ouvrir la trappe qui lui permettait d’atteindre l’étage inférieure. Son père avait fait aménager les combles pour elle et son frère il y avait maintenant quelques années de cela et autant dire qu’avec tout un étage rien que pour eux, leurs espaces étaient plutôt grand, le seul inconvénient c’était ces trappes et cette échelle en bois qui leur laissait souvent des échardes dans les pieds et dont la dureté était moyennement appréciable à n’importe quelle heure de la journée mais surtout le matin. Cela réveillait d’une manière qui pouvait vous mettre de méchante humeur pour le reste de la journée. Enfin particulièrement pour elle puisque son frère semblait incapable d’être de mauvaise humeur, sauf quand l’envie lui prenait d’être boudeur et de faire chier tout le monde. Pour le fun. En posant enfin son deuxième pied par terre, Louise laissa échapper un long soupir puis elle tira sur le fil pour fermer la trappe.

Alors qu’elle s’apprêtait à continuer son chemin en direction de la cuisine, arrêt primordial lorsque l’on venait de se lever, elle se stoppa net. Elle entendait du bruit, quelque part dans la maison quelqu’un ou plusieurs personnes étaient déjà debout, ce qui la surprenait. La plupart du temps elle était toujours la première debout, les autres dormaient jusqu’à pas d’heures ce qui ne la dérangeait pas plus que ça car elle avait ainsi la maison pour elle toute seule ce dont elle savait toujours profiter, elle composait souvent dans ces moments-là ou s’adonnait à des activités artistiques. Le silence inspirait son imagination. Elle avait toujours aimé la solitude. Les oreilles grandes ouvertes, elle essayait de capter le moindre autre son pour tenter de deviner qui cela pouvait bien être. Elle pariait sur l’une des filles, son père et son frère étaient deux espèces de grosses marmottes qui n’émergeaient souvent que vers les trois heures de l’après-midi. Curieuse, elle se dépêcha de dévaler les nombreuses marches qui la séparaient du deuxième, étage d’ou semblait venir le bruit. La maison était incroyablement grande et s’élevait sur six étages chacun correspondant à un espace de vie différent. De style ancien elle prenait en vérité une bonne partie de la rue, à quelques pas de l’eau.

Trois escaliers plus tard, Louise était enfin parvenu, quelque peu essoufflée, à l’étage désiré. C’était l’étage « vie commune et familiale » où les clients ne s’arrêtaient jamais. Cela correspondait à l’étage « normal » de la maison, ou l’on pouvait vivre une vie de famille comme une autre. Avec une grande cuisine, un salon, une salle de jeux, etc. La cuisine se trouvait au fond du couloir et comme le bruit semblait venir de là, Louise s’y dépêcha.

Elle fut incroyablement surprise de voir son père et son frère, assis l’un en face de l’autre, se balançant sur leurs chaises respectives, les pieds nonchalamment posés sur la table, un pot de Nutella dans la main qu’ils entamaient au doigt et à la cuillère. La bouche de Louise forma automatique un « o » de surprise car elle était du genre … maniaque ? Oui horriblement. Cette scène allait lui filer une syncope. Premièrement elle ne comprenait pas ce qu’ils faisaient TOUT LES DEUX là, à huit heures du matin tapantes, et puis ensuite les pieds sur la table, les miettes partout, les microbes qui se baladaient maintenant gaiement dans le pot de pâte à tartiner et qu’elle pouvait entendre la narguer … « Papa ! » s’écria-t-elle soudain sur un ton de reproches. Son père lâcha sa cuillère dans le pot et se retourna vers elle avec fracas en laissant sa chaise retomber bruyamment au sol. Il savait que si elle avait été là avant, elle ne leur aurait jamais laissé faire ça. Louise était très spéciale, c’était la plupart du temps une jeune femme complètement libérée qui ne jugeait et ne s’acharnait que sur les gens qui étaient « sans esprit » comme elle le disait elle-même, mais parfois elle se montrait coincée avec certaines choses, tellement que les gens qui ne la connaissait pas pouvait immédiatement la croire du genre « sainte-nitouche » Elle acceptait les choses mais seulement à certains moments, et il fallait savoir comment la prendre. « Quoi ? » dit-il avec un air innocent, on pouvait presque voir une auréole lui pousser sur la tête ce qui avait le don soit d’agacer la jeune fille encore plus soit de l’attendrir complètement. « Tu en veux ? » continua-t-il en tendant le pot de Nutella dans sa direction. Son regard passa de son frère à son père plusieurs fois puis elle les regarda d’un air convaincue avant d’hausser les épaules, et de prendre le pot des mains de son père qui la regarda s’asseoir à côté d’eux en souriant. Bon sang, qu’est-ce qu’elle les aimait ces deux cons.




Ses doigts fins effleuraient les touches d’ivoire avec grâce. Le piano, son instrument de prédilection. Elle en jouait souvent, particulièrement le matin car l’atmosphère de ce moment de la journée s’accordait souvent aux mélodies qu’elle jouait. C’était la seule chose qui réussissait à la calmer lorsqu’elle était triste ou en colère. Et ces derniers temps, depuis qu’elle était à New-York, elle dormait mal et elle était facilement irritable. Elle ne sortait pas du souvent et surtout il y avait cet espèce de stupide voi… « I’VE HAAAAAAAAAD THE TIME OF MY LIIIIIIFE » Putain, c’était quoi ce bordel ? « AND I’VE NEVER FELT THIS WAY BEFORE » Non mais il se foutait vraiment de sa gueule là, pensa Louise en fermant d’un coup sec le clavier de son piano hors de prix avant de se précipiter sur son palier. Il ne semblait pas avoir compris qu’à une heure aussi matinale, on ne recommençait pas à faire la fête surtout lorsque la musique s’était faite entendre jusqu’à tard dans la soirée à un volume aussi élevé. Il se foutait vraiment de la gueule du monde. « AND I SWEAAAAR THIS IS TRUUUUUE » s’époummonnait Fergie tandis qu’elle tambourinait contre sa porte d’entrée tout en enfonçant la sonnette. C’était un miracle s’il l’entendait et surtout s’il daignait venir lui ouvrir. « AND I OWE IT ALL TO YOUUUU ». La porte s’ouvrit laissant Louise devant un homme qui avait l’air d’avoir passé une soirée bien agitée, la chemise légèrement entrouverte et le sourire narquois. « Cessez cette fichue musique ! » Lui ordonna-t-elle d’un air sérieux. « Jamais ! » répondit-il en lui claquant la porte au nez ce qui la fit enrager, elle n'avait pas l'habitude d'être traitée de la sorte mais on quand on tentait de communiquer avec un gamin de cinq ans ... elle n'arrivait pas à avoir le même comportement que d'habitude. Elle s’apprêtait à retouner dans son appartement pour aller appeler quelqu’un comme la police par exemple quand la porte s’ouvrit à nouveau. Elle se retourna à mi-chemin et vit alors deux jeunes femmes sortirent de l’appartement en laissant la porte ouverte. Elle roula tout d’abord les yeux avant de comprendre l’opportunité qu’elles lui laissaient. Elle poussa la porte du plat de la main pour la laisser grande ouverte, tout en restant sur le seuil et regarda à droite et à gauche, apparemment il n’était pas dans l’entrée. Son appartement était très semblable à celui de Louise, il était simplement dans l’autre sens alors elle n’eut pas besoin de réfléchir longtemps avant de comprendre ou se trouvait le salon afin de faire arrêter cette fichue musique. Elle y fila rapidement afin de ne pas se faire prendre, non pas qu’elle ait peur mais elle tenait absolument à faire ce qu’elle voulait maintenant faire. Elle retira d’un coup sec la prise de la chaine stereo et alla ouvrir la fenêtre tout en entendant des pas se rapprocher dans le couloir. De toute sa force elle empoigna la chaine stéréo et … BAM, par la fenêtre. Juste au moment ou Spencer, le fameux voisin entrait dans la pièce. « Non mais vous vous fichez de moi !? » dit-il en la regardant lui sourire. « Pas du tout » répondit-elle en le bousculant du coin de l’épaule tout en passant à côté de lui. « C’était une sorte de légitime défense … » ajoutat-elle en s’arrêtant quelques secondes avant de reprendre son chemin. C’est là qu’il lui empoigna le poignet. « Hey ! Lâchez moi ! » s’écria-t-elle en se débattant, mais malheureusement pour elle, il avait bien trop de force.



« Papa, rappelle moi dès que tu as ce message. J’ai le mal du pays, il faut que je revienne pour quelques jours. Trouves moi un vol. » Elle appuya sur la touche « raccrocher » puis tapa le code de l’immeuble afin de pouvoir rentrer. Elle venait d’avoir la journée la plus longue de sa semaine, le lundi. Ses cours ce jour-là étaient absolument mortels et elle n’avait qu’une petite heure de pratique de rien du tout. En plus tout le monde se courrait après pour se livrer une fleur, une lettre, un cadeau. Youhou, it’s valentine’s day. Louise ne voyait pas l’intérêt de cette fête commerciale et en plus elle était toujours célibataire ce jour-là, un signe du destin sans doutes. Donc tout ce rouge, tout ces cœurs, c’était très peu pour elle bien qu’elle était du genre très romantique, à verser une larme en douce quand elle regardait des comédies romantiques ou des tragédies, ainsi qu'à dévorer les livres de Jane Austen et des soeurs Brontë. Elle l’était d’une autre façon moins gnangna et démonstrative aussi surement. Dans sa main droite elle tenait un café froid que l’un de ses profs qui lui faisait du charme depuis le début de l’année avait absolument tenu à lui offrir avec en prime un sourire pervers et une main posée innocemment sur sa cuisse qu’elle s’était empressée de dégager en se levant un peu trop violemment et en renversant par mégarde un peu du breuvage, encore brulant à ce moment-là, sur les parties intimes de monsieur. Quel dommage. Dans la gauche, elle avait son téléphone ainsi que les cinq roses que des garçons de la Juilliard School lui avait offert et qu’elle avait accepté en faisait l’effort de sourire parce qu’elle avait trouvé ça « mignon ». Mais en plus de son sac tout ça commençait à peser lourd et elle se dépêcha d’appuyer sur le bouton de l’ascenceur avec insistance. Elle s’engouffra à l’intérieur, faisant face à son reflet fatigué dans la glace. Fatigué parce que déjà qu’elle dormait mal ici, en plus elle devait subir les différents bruitages nocturnes de son fichu voisin et que tout commençait à lui peser fortement. Alors que les portes commençaient à se refermer lentement, une main les bloqua ce qui en déclencha la réouverture. Toujours dans la glace, Louise put constater avec étonnement que c’était Spencer et il ne la remarqua avec un air lui-même surpris que lorsque les portes se refermèrent et qu’il appuyait sur le bouton du cinquième étage. Eh bah, ça promettait …

Spoiler:


Dernière édition par Louise Bennett le Dim 6 Mar - 18:52, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: PRIDE & PREJUDICE, let world war III begin PRIDE & PREJUDICE, let world war III begin EmptyMar 22 Fév - 2:52

Devenir une étoile n'est peut-être pas ton destin, mais devenir le meilleur est un objectif que tu peux te fixer.
Kenneth Hildebrand

Spencer hésitait. Devait-il aller jusqu’au bout ? L’idée de rebrousser chemin était pourtant réellement tentante. Inconsciemment, ses yeux bleus se fixèrent par là où il était venu… à chaque pas qui l’avait mené devant cette porte, il avait hésité à faire demi-tour.

Cette idée était stupide… mais… il gonfla ses poumons et leva la main. Son geste en suspend, le temps semblait soudainement s’être figé devant son sursaut de courage. C’est donc timidement que sa main s’abattit sur le bois en chêne de la porte du bureau de son père. « Entrez », la voix autoritaire de son père le fit frissonner et Spencer abaissa la clinche pour finalement entrer dans l’entre de son paternel. Celui-ci était à son bureau, des lunettes sur le nez, son regard bleuté dont avait hérité son fils était plongé dans un dossier. « Que veux-tu Spencer ? » demanda-t-il distinctement sans même le regarder. Son père avait une voix claire et forte. Il élevait rarement la voix, il n’en avait pas besoin de toute façon, tout le monde lui obéissait malgré tout car le ton autoritaire de son timbre ne laissait à personne la possibilité d’argumenter une des décisions de Mr. Logan.

Le jeune adolescent s’avança de quelques pas pour se mettre finalement dans le fauteuil en face du bureau acajou de son père. Il observa les traits du visage de ce dernier avec attention. Ils étaient durs lui donnant un air froid. Les lunettes qu’il s’évertuait à porter en toute circonstance lui prodiguait une allure supérieure et intelligente. Le sourire en coin qu’il avait parfois donnait la désagréable impression d’être pris pour un con… Mr. Logan releva finalement la tête et regarda son fils avant d’émettre en claquement de langue insatisfait. « Veux-tu bien te tenir droit Spencer, ta cravate est plié, une fois que tu seras sorti, tu auras l’obligeance d’aller la mettre au linge et d’en enfiler une autre. Un fils à l’allure débrailler… on aura tout vu dans cette famille » siffla-t-il entre ses dents.

Spencer baissa le regard, se redressa et la pression de sa cravate autour de son cou lui donnait la désagréable impression de l’étouffer. Il gigota dans son fauteuil. Il aurait vraiment dû faire demi-tour… ce n’était pas une bonne idée que d’être venu ici et pourtant… le jeune homme releva le regard vers son père. « Père » entonna-t-il d’une voix tremblotante. Devant le regard méprisant de son propre géniteur, il rougit, il se racla la gorge et tenta de se reprendre. Son père ne cessait de répéter qu’un homme parlait d’une voix claire et grave sans hésitation. Les hésitations et les suspensions étaient faites pour les femmes. Les hommes, les vrais exposaient leurs idées sans faire de chichi. « Aujourd’hui j’ai été invité à aller rejoindre des amis de ma classe en ville. Et j’aurais aimé avoir l’autorisation d’y aller père. Je serais de retour tôt évidemment. » voilà, c’était dit… Spencer le regarda avec gêne, c’était la première fois qu’il demandait ce genre de choses à son père, bien sûr, on lui avait déjà proposé avant, mais il avait jusque là eut trop peur de demander une quelconque autorisation à son père… maintenant la bombe était lâché et il attendait sa sentence comme un condamné… une sueur froide se répandit dans son dos… il devrait également changer de chemise une fois qu’il serait sorti de ce lieu qui le mettait à chaque fois sous pression.

Mr. Logan enleva ses lunettes et marcha jusqu’à la fenêtre de son bureau, ses mains positionnées derrières le dos il ne regarda même pas son fils qui fut complètement déstabilisé. Devait-il se lever et le rejoindre ? Rester assis et attendre ? Il déglutit et décida qu’il valait mieux laisser son paternel prendre sa décision. Au bout de quelques minutes qui lui firent l’effet d’une éternité, Mr. Logan se tourna vers Spencer le regard complètement méprisant et dédaigneux. « N’as-tu rien d’autres à faire Spencer ? Comme devenir un homme ! » claqua la voix de l’homme d’affaire. « Tu te complais à rester un adolescent. Au lieu de penser à t’amuser, tu ferais mieux de mieux écouter à tes leçons de piano, ton professeur particulier m’a fait part de ton manque d’entrain durant le cours de samedi. La musique est un art précieux, et par tes pensées enfantines tu le salis ! » les mains de Spencer se joignirent nerveusement, il se ratatina sur sa place et baissa le regard. « Un homme doit être épanoui dans tous les domaines, alors à la place de divaguer sur des imbécillités sans nom, retourne dans ta chambre étudier. Penses à ton avenir et ne gâches pas ton présent, je t’offre toutes les cartes possibles pour faire de toi un homme compétant dans le milieu des affaires et toi pour me remercier, tu me parles de faire la fête. Franchement Spencer, feras-tu autre chose de ta vie hormis me décevoir ? » la dernière phrase fut comme une gifle. Spencer devint livide sous les insultes moyennement dissimulées et il se mordit les lèvres. Il se leva de son siège de façon guindée. « Pardon père, vous avez raison, je retourne étudier… » Spencer eut un mouvement de tête en direction de son père en guise d’au revoir et il s’enfuit rapidement hors du bureau.

Quand il arriva dans sa chambre, il referma énergiquement la porte, pris un de ses nombreux livres parlant d’économie sociale et il le lança contre le mur avec colère. Il détestait cette vie, il détestait devoir chaque jour devenir adulte avant l’heure ! Il n’avait que 14 ans bon sang, 14 ans et il était privé de tout. Il n’avait aucun droit sur sa vie, son père détenant toutes les clés de celle-ci… une larme de rage coula sur sa joue et il l’effaça dans un geste hargneux. Les hommes ne pleuraient pas… il jura entendre la voix de son père lui souffler cette phrase. Spencer se mit alors à son bureau et ouvrit un livre au hasard… encore aujourd’hui il allait étudier des choses sans intérêt et mortellement ennuyeuses alors que tous les autres de sa classe allaient profiter de leur jeunesse.

ϟ


Faire la fête, boire, vivre, faire l’amour, charmer et puis tout recommencer inlassablement le lendemain, pas toujours dans le même ordre cela dit. C’était un cycle infernal. Le cycle de la vie de Spencer en somme. Son père était mort il y a de cela 13 ans et chaque nouveaux jours que la vie lui offrait était une nouvelle occasion de fêter l’événement de sa libération. C’est pour ça qu’il souriait constamment, il était heureux, il ne sentait plus aucun poids sur ses épaules, plus aucune obligation, il méprisait trop cela de toute façon pour s’en mettre sur le dos. Avant, Spencer était un oiseau en cage, il avait une camisole, il était l’interprète principale d’une vie qu’il ne voulait pas mener… alors une fois l’oiseau libéré, il n’avait fait que voler, loin de tout ce qu’il avait connu toute sa vie, pour découvrir de nouvelles choses, toujours plus nombreuses.

Spencer méprisait les gens qui ne vivaient que pour leur boulot, il avait été tellement d’heures devant son bureau plus jeune qu’il s’était toujours interdit d’avoir un semblant de bureau dans son chez lui. Il regarda son appartement, grand, spacieux, lumineux. Il y avait toujours des gens dans le coin. Des semblants d’amis légèrement squatteurs, des femmes aux jambes délicieuses dans son lit ou dans le divan. Spencer n’était jamais seul mais il ne se considérait pas vraiment comme accompagné. Au final, ils étaient tous des connaissances. Mais des connaissances qui mettaient de la vie et de la joie dans son existence.

Il se leva, Spence n’aimait pas vraiment traîner contrairement à ce qu’on pouvait penser. Il n’aimait pas perdre de temps, chaque seconde était précieuse, était un trésor et il en prenait le plus grand soin. Il passa rapidement sous la douche. Enfin, ce qui devait être rapide dura un certain temps cela dit puisque sa conquête de la veille décida de l’y rejoindre.

Finalement propre, il alla dans sa chambre pour s’habiller. Jean, chemise. Le jean parce qu’il était plus à l’aise en jean. La chemise parce que malgré tout, il lui restait des réminiscences de son passé et il avait pris l’habitude d’en porter en tout occasion, cela dit, il avait banni les cravates. Trop encombrantes et présomptueuses, il avait l’impression de se transformer en l’image idéalisée et formatée que son père aurait tant voulu qu’il soit. La musique s’échappa alors dans le salon. Spencer grimaça et se frotta la nuque, cette chanson était nulle, l’originale était tellement mieux. Cela dit, cela ne l’empêcha pas d’arriver dans le salon à moitié habillé pour sauter dans son fauteuil et chanter à tue-tête. Oui, c’était ça son « Time of my life », juste vivre la liberté. L’embrasser chaque jour et redemander après elle éternellement. Finalement, malgré le bruit de la chanson, il réussit à percevoir la sonnette. Il se dirigea vers l’entrée et fut ravi de voir sa délicieuse voisine si joyeuse et pleine de vie. Ah, délicieux sarcasme quand tu nous tiens. « Cessez cette fichue musique ! » Spencer haussa un sourcil, s’appuya un instant sur le chambranle de la porte avant de répondre avec un grand sourire. « Jamais » il lui claqua la porte au nez et rentra chez lui plus fier que jamais.

La faire enrager était jouissif. Voir ses yeux s'illuminer de haine et de colère, c’était son petit plaisir quotidien. Elle semblait tellement morne et ennuyeuse que la voir prendre des couleurs à chacune de leurs disputes lui faisait limite plaisir. Au moins, sa colère était la preuve qu’elle pouvait éprouver des sentiments et laisser derrière elle cette image lisse et propre qu’elle promulguait partout où elle allait. Il grimaça, en un sens, elle lui rappelait lui, avant. Il secoua la tête pour chasser cette idée au loin et alla dans la salle de bain afin de se raser.

Et alors qu’il venait de terminer et de se passer le visage sous l’eau, il entendit comme une agitation dans son appartement… puis le silence. Il fronça les sourcils. Où était la musique ? Il eut un mauvais pressentiment et ses yeux bleus se chargèrent d’éclair. Quand il arriva dans le salon, il eut juste le temps de voir sa chère et tendre voisine jeter sa chaîne-stéréo par la fenêtre ! « Non mais vous vous fichez de moi !? » « Pas du tout » Cette fille était malade ! Et s’il y avait quelqu’un en dessous ! Il se précipita jusqu’à la fenêtre et regarda dans la rue. Les débris de sa chaîne étendue sur le sol, il grimaça et serra les mains. Cette sale petite gamine allait lui payer ! Elle tenta de l’éviter et lui bouscula l’épaule au passage. « C’était une sorte de légitime défense … » elle tenta alors de partir, non mais il rêvait ? Elle ne croyait tout de même pas pouvoir s’échapper ainsi, il lui attrapa le poignet et serra peut-être un peu fort sur le coup… mais il était vraiment fâché « Hey ! Lâchez moi ! » il serra les dents, toute la haine qu’il éprouvait pour elle se peignant sur son visage. Louise était la seule femme capable de lui enlever son sourire… elle était la seule qui arrivait à faire ressortir de lui autre chose que son image faussement nonchalante. Il la haïssait tellement pour ça. « Vous lâchez-moi ! Vous entrez dans mon appartement pour saccager mes biens ! Ne vous a-t-on rien inculqué dans votre éducation ! » jura-t-il entre ses dents. La blesser c’était tout ce qu’il voulait. Voir son visage se déformer de colère, voir ses yeux briller de mil feu sous l’éclat de la haine. Voir son image si proprette s’émietter pour qu’elle devienne une femme avec un tempérament de feu.

ϟ


Spencer réfléchissait avec des photos exposés devant lui. Qui prendre ? Qui choisir ? Cindy, Loredana, Carolina, Emma… Cindy avait vraiment des gros seins… et elle avait une bouche vraiment prometteuse… après un instant de réflexion, il lui envoya un sms pour lui demander si elle voulait boire un verre avec lui pour « passer le temps entre célibataire », et il eut presque une réponse désespérée dans la minute suivante. L’australien adorait la Saint-Valentin, il y avait tellement de femmes pitoyables prêtes à tout pour ne pas la passer seules… Spence misait sur la dépression et la détresse des femmes ce jour-là pour les glisser dans son lit avec beaucoup d’aisance. En même temps, elles se laissaient faire. Pour ne pas finir seule en ce jour purement commerciale, les femmes laissaient tomber un peu de leur dignité et Spence n’allait très certainement pas s’en plaindre. Il avait envoyé divers cadeaux à droite et à gauche. A Clay évidemment. Il était son meilleur ami dans la ville, c’était comme un frère à ses yeux. L’Australien eut un sourire en coin en se rappelant le cadeau de Jane… elle allait tellement le détester. Cela dit, il espérait sincèrement qu’elle ferait un bon usage du god.

Cela dit, penser à Jane le ramena à penser à son insupportable sœur. Il ne savait même pas pourquoi il lui avait offert un cadeau… mais il avait eu le sentiment qu’il devait le faire donc bon… cela dit, il décida de ne pas se gâcher la journée en pensée idiote et il rangea le cas « Louise Bennett » très loin dans son cerveau et il décida de partir se chercher un café. Il traînerait encore en ville après. L’avantage de ne pas travailler consistait à ne jamais rien prévoir à l’avance et de faire uniquement ce qu’il lui plaisait. Ni rien de superflus ni rien d’encombrant. Spence ne comprenait pas les gens qui ne lui enviait pas sa vie.

Quand il rentra quelques heures plus tard chez lui, il était souriant. Il devait se préparer pour aller rejoindre la pauvre Cindy qu’il se ferait un plaisir de consoler dans sa triste et pathétique solitude. Il entra les différents codes pour accéder au bâtiment et il vit la porte de l’ascenseur commencer à se refermer. Spence se précipita pour l’attraper et au dernier moment il glissa sa main. C’était soit un peu courir, soit monter à pied les cinq étages le menant à son appartement… et son choix avait été vite fait.

La porte de l’ascenseur se rouvrit complètement et il rentra pour constater que c’était son insupportable voisine qui était avec lui. Il grogna de mécontentement et lui tourna le dos avant d’appuyer sur le bouton. L’ambiance de l’endroit se refroidit brusquement, elle semblait encombrée dans ses affaires et au lieu de lui proposer de l’aide, il la regarda se démerder avec un sourire ironique sur le visage. Puis quand il remarqua ses nombreuses roses, il haussa un sourcil. « Je ne savais pas que certains hommes aimaient autant les femmes frigides » ironisa-t-il avec un sourire ravi. L’ennuyer et la faire enrager était toujours une de ses activités préférées. Il pourrait partir le cœur plus légué à son rendez-vous ainsi.
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MessageSujet: Re: PRIDE & PREJUDICE, let world war III begin PRIDE & PREJUDICE, let world war III begin EmptyVen 25 Fév - 23:18

« Vous lâchez-moi ! Vous entrez dans mon appartement pour saccager mes biens ! Ne vous a-t-on rien inculqué dans votre éducation ! » Non, il ne pouvait pas être sérieux. C’était impossible. Il ne pouvait pas sérieusement lui dire ça à elle, pas après ce qu’il lui faisait subir à longueur de journée. « C’est vous qui me parlez d’éducation ? Je me permets de vous retournez la question car je doute que la votre ait été réellement meilleure que la mienne lorsqu’on voit la façon égoïste dont vous vous comportez à chaque fois que je vous vois ! Je ne fais que répondre à votre perpétuelle provocation, maintenant lâchez-moi ! » D’un coup sec elle réussit à se dégager de son emprise tout en lui lançant un regard noir qu’il lui renvoya en retour. Il n’y avait que le bruit de leurs deux respirations, saccadées et fortes laissant transparaître leur colère à tout deux et ce regard qu’ils échangeaient. Ils ne se rendaient même pas compte à quel point ils se ressemblaient et l’électricité dans l’air était tellement palpable que si quiconque d’autre était rentré dans l’appartement en ce moment même, il aurait certainement été électrocuté. Après quelques minutes de pure contemplation haineuse, Louise fit volte-face et prit la direction de la porte, elle n’avait pas envie de rester une minute de plus dans cet appartement, à respirer le même air que ce stupide individu qui aurait mérité d’être rayé de la carte. Déjà qu’elle n’aimait pas New-York alors si en plus elle devait supporter un type comme lui quand elle rentrait chez elle … elle commençait à en avoir vraiment marre de ne jamais se sentir bien nul part. Seulement quand elle était à la Julliard School, devant son piano et ses partitions, mais là encore il y avait toujours des imbéciles qui trouvaient le moyen de la déranger dans sa tranquillité et son plaisir. C’était comme si le monde entier faisait exprès de lui pourrir la vie, on aurait dit qu’elle avait commis un crime affreux et que son karma la punissait. Mais bordel, c’était pas le cas ! Perdue dans ses pensées qu’elle ressassait depuis des mois sans relâche, d’habitude avec son téléphone dans les mains prête à ordonner à son père de la laisser rentrer à Amsterdam ou alors d’aller étudier à Paris, elle ouvrit la porte à la volée, d’un geste rageur et sortit de l’appartement sans un regard en arrière. Quel chieur. Elle s’apprêtait à rentrer chez elle quand elle l’entendit arriver près de sa porte d’entrée. « Vous me le payerez ! Très cher ! » Et vlan, il claqua la porte. Combien de fois avait-elle entendu cette phrase ? Et combien de fois l’avait-elle dite elle-même ? Des millions ! Elle s’arrêta un instant pour sourire puis elle retourna à l’intérieur. Il fallait bien admettre que même si le scénario se répétait inlassablement et qu’elle se plaignait toujours, cela mettait quand même beaucoup de piment dans sa vie devenue morne depuis qu’elle était ici. C’était un peu … sa dose d’adrénaline quotidienne. Et c’était stupide parce qu’elle avait la désagréable impression qu’il était à la fois ce qui lui donnait envie de partir et en même temps celui qui lui donnait envie d’y rester. Elle secoua la tête de dégout à cette pensée et retourna devant son piano. Elle était tranquille maintenant. Du moins, jusqu’à ce qu’il décide de s’acheter une nouvelle chaine stéréo ou alors d’opérer son horrible vengeance.

ϟ

Sans qu’il ne puisse la voir, elle sourit à sa remarque. « Une fille frigide », elle essaya d’imaginer la réaction de ses anciens camarades de classe et de ses amis si elle leur racontait qu’on venait de la traiter de fille frigide. Ils se seraient surement tous esclaffer de rire en pensant que la personne qui l’avait traitée ainsi devait vraiment mal la connaître. Et c’était le cas en vérité, Spencer Logan ne la connaissait absolument pas. Il ne connaissait rien d’elle. Tout ce qu’il savait c’était qu’elle était sa voisine, qu’elle était jeune, qu’elle aimait le piano, peut-être qu’elle était étudiante, qu’elle avait un chat, qu’il la détestait et puis … et puis qu’elle était frigide mais c’était faux. Il n’avait d’elle qu’une fausse image qu’elle lui donnait en toute connaissance de cause, presque de manière délibérée dans un but quelque peu masochiste mais aussi parce qu’elle n’arrivait pas à se comporter autrement que de manière coincée et irritée depuis qu’elle était là ce qui de toute évidence ne correspondait absolument pas au caractère de Spencer. Enfin en même temps, quand elle y pensait, elle ne savait pas grand chose de lui non plus. Elle savait qu’il était son voisin, qu’il aimait faire la fête, qu’il n’était pas souvent là et que c’était un libertin, pour le reste … Dans quoi il travaillait, qui il était vraiment, ce qu’il avait peut-être vécu dans sa vie pour en arriver là … elle ne le savait pas. Et jusque là, elle ne s’était jamais posé la question. C’était tellement plus simple de détester les gens à base d’apparences et de préjugés.

« C’est comme toutes ces filles qui couchent avec vous, je ne comprends pas comment on peut aimer des gens aussi stupides et égoïstes mais comme on dit chacun ses goûts ! » lança-t-elle en le regardant avec un sourire hypocrite avant de faire tomber le dossier qu’elle tenait difficilement serrer contre sa poitrine jusque là. Hé merde ! Avec tous ces trucs dans les mains elle n’arriverait même pas à se baisser pour le ramasser. C’était bien le moment de passer pour une conne. Elle se mordit violemment la lèvre, comme elle le faisait à chaque fois qu’elle était énervée ou contrainte de faire quelque chose qu’elle ne voulait pas, puis elle se racla la gorge. « Est-ce que vous pourriez s’il vous plait ramasser mon dossier ? » demanda-t-elle en gardant le ton habituel qu’elle prenait à chaque fois qu’elle lui parlait. Il la regarda des pieds à la tête puis à sa grande surprise, se pencha pour le lui ramasser. Un élan soudain de générosité et de compassion surement. Lorsqu’il se releva pour le lui donner et que pour la première fois de sa vie, sa main effleura la sienne par mégarde, elle sentit une décharge électrique lui parcourir tout le corps. He oh ! C’était quoi ça ?! Elle releva les yeux vers lui et au vu de son expression il venait de ressentir la même chose. Ils se regardèrent tout deux en plissant légèrement le regard comme si cela pouvait leur permettre de comprendre quelque chose quand soudain, d’un coup sec, la lumière s’éteignit et l’ascenseur s’immobilisa les faisant tout deux tomber à terre, Louise projetée contre Spencer, son visage à seulement quelques millimètres du sien, les yeux dans les yeux. Et cette fois elle pouvait ressentir une sorte de brûlure pas vraiment désagréable sur chaque partie de son corps en contact avec le sien. Mais c’était quoi ce bordel ? Il lui fallut quelques secondes pour réaliser puis elle se redressa aussi vite qu’elle put en se plaquant contre la paroi du fond pour être sur de ne plus le toucher une fois encore, ça devenait flippant ce truc. Spencer aussi se réveillait doucement de son état de choc et se releva. « C’était quoi ça ? » Elle ne savait pas très bien si elle parlait de ce qu’il se passait lorsque leur peau rentrait en contact ou alors de l’ascenseur. Elle se reprit. « C’est une panne ? » Cette fois, elle avait complètement oublié de prendre son ton condescendant avec lui et elle ne s’en rendait même pas compte.

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MessageSujet: Re: PRIDE & PREJUDICE, let world war III begin PRIDE & PREJUDICE, let world war III begin EmptyMer 9 Mar - 3:24

Parfois, les mots sont crus et durs, afin de toucher, afin de blesser, afin d'avoir une quelconque ascendance sur l'autre personne avec qui on parle. Le pouvoir, dominer ou être dominé, qu'en on y pensait réellement, on arrivait à la conclusion que toutes les relations menaient à cette unique relation de combativité. Spencer aimait la force, s'il y a bien une chose qu'il a retenu de l'enseignement de son père, c'est la fierté d'être toujours le meilleur, d'être toujours supérieure, toutes ces années à étudier n'avaient servis qu'à ça dans le fond, à tendre à cet objectif final de le rendre comme l'homme le plus arrogant et imbus de lui-même, d'être l'image parfaite de l'homme alpha ne vivant que pour son boulot, son prestige, son argent et sa réussite.

Sauf que Spencer n'avait jamais pu atteindre ce but que son père avait fixé pour son héritier. Il était mort trop tôt et aussi tôt fait, l'Australien avait brisé toutes les règles imposées dans sa cage dorée et avait pris son envole sans jamais avoir eu aucun regret de ses actes ou ses propos. S'il devait tout refaire encore une fois... ce serait sans la moindre hésitation. Il menait la vie qu'il voulait, pas de la façon qu'il aurait dû, certes. Mais avec l'arrogance et la fierté que son père avait toujours voulu que son fils ait.

L'assurance, c'était ce qu'il était, une boule d'assurance. Qui pouvait se permettre de le critiquer dans ce qu'il faisait ? Personne. Car il ne laissait personne le toucher, le critiquer, lui dire comment mener sa vie. Il était fier de ce qu'il était malgré tout.

Cela dit, face à Louise... c'était différent, tout était différent et il ne comprenait pas pourquoi. Peut-être qu'il l'observait trop. Peut-être qu'il attendait un peu trop tous les moments où ils pourraient se disputer. Parce qu'il avait beau la menacer, lui dire des atrocités, en entendre aussi... malgré tout... il avait toujours hâte de ces moments. Car pour la première fois, il avait l'impression de lutter avec quelqu'un qui lui était son égal. Quelqu'un qui en valait la peine. Il voulait la dominer... mais il savait que s'il le faisait... elle allait le lasser rapidement, dans le fond, c'était pour son tempérament de feu qu'elle sortait du lot de ces filles fades sans intérêt autre que leurs vagins. Bon, Jane ressortait aussi de la masse. Mais parce qu'elle était bizarre. Et puis il ne pouvait pas toucher à Jane, quelque part, il savait qu'elle était « off limit », puis de toute façon, il la voyait comme un animal de compagnie ou quelque chose de la sorte. Ouais, en fait, Jane il la voyait bien comme une petite chatte. Parfois délicate et câline avec un besoin d'attention mais parfois de mauvaise humeur et dès lors elle pouvait aller pisser dans des coins difficile à laver juste histoire de faire enrager son maître. Elles n'étaient pas soeurs pour rien. Et pourtant, autant avec Jane au fond, il savait quel comportement adopter puisqu'il avait fini par décider qu'elle était une chatte... autant pour Louise...qui était-elle au final ? Pas un animal. Mais elle était aussi différente du reste des femmes qu'il côtoyait alors... il ne savait pas et ça le chiffonnait de ne pouvoir la placer dans aucune catégorie.

Soit, quand finalement Louise quitta son appartement d'une démarche colérique, Spencer la suivit, il était juste incapable de ne pas vouloir le dernier mot, il était trop macho pour se laisser dominer par une femme et c'est sur un « Vous le me payerez très cher » qu'il claqua la porte de son appartement. Une fois de retour dans le salon, c'est avec un grand sourire qu'il s'assit dans un fauteuil de son salon et qu'il se mit à lire un livre qu'il avait abandonné la veille au soir pour sortir.

ϟ


Un ascenseur était vraiment un espace trop étroit. C'était confiné et ça rompait les distances sociales nécessaires pour se sentir à l'aise. Là elle était trop proche de lui, beaucoup trop près. Et il y avait ce silence pesant. Il n'avait rien à lui dire pour une fois, parce qu'il ne se sentait pas à son aise, parce qu'il n'avait pas l'espace nécessaire pour bouger, pour faire de grands gestes de bras pour lui démontrer qu'elle était folle ou complétement à côté de la plaque... il aurait aimé l'insulter ou n'importe quoi mais il avait le sentiment que ce n'était pas le bon endroit. Il pouvait la détester mais ça devait rester sur le pallier de l'un ou l'autre ou encore dans leur appartement. La détester ailleurs ça aurait été lui donner beaucoup trop d'importance. Il préférait mettre Louise en dehors de ses pensées une fois qu'il n'était plus chez lui. Elle n'existait qu'ici... il ne s'autorisait à penser à elle que dans ce lieu. Dans le fond, il la connaissait mal mais il avait peur de la connaître plus, savoir qui elle était vraiment, savoir ce qu'elle aimait, avec qui elle traînait, ce qu'elle faisait quand elle quittait le coin confiné de son chez elle. Pas qu'il ne voulait pas le savoir, le problème était justement que ça le taraudait de plus en plus, elle revenait parfois dans ses pensées à des moments inopportun et de plus en plus fréquemment... et ça attisait d'autant plus sa haine envers sa personne. Il s'était toujours vanté de ne penser qu'à lui... mais ça en devenait presque un mensonge tant elle lui revenait en tête, tant ses remarques lui trottaient dans la tête lors d'un rendez-vous ennuyeux avec une femme fade et les paroles de Louise le faisait immanquablement sourire lors de ces moments lourds et ennuyeux. Sa répartie était ce qu'il aimait le plus chez elle. Ça et son côté indomptable.

Une fois, il s'était dit qu'elle devait être vraiment... explosive dans un lit. Et depuis, ça lui revenait en tête de façon assez fréquente, il devenait curieux, il aurait aimé le savoir, tester par lui-même. Sauf qu'il la détestait, et que théoriquement, il ne couchait pas avec celles qu'il détestait. Enfin, il le supposait, elle était la première personne qu'il ne pouvait pas blairer. Et Mac ne lui avait jamais dit ce qu'il pouvait ou ne pouvait pas faire avec un ennemi dans un ascenseur. Il tenta l'ironie, c'était toujours mieux que le silence après tout, la réponse de Louise ne le déçut pas. « C’est comme toutes ces filles qui couchent avec vous, je ne comprends pas comment on peut aimer des gens aussi stupides et égoïstes mais comme on dit chacun ses goûts ! » Spence ne put s'empêcher de rigoler. « Elles ne m'aiment sans doute pas, par contre je peux vous dire qu'elles adorent ce que je leur fais. J'ai un doigté assez délicat » avisa-t-il avec un sourire grivois tout en remuant ses doigts en guise d'appui de ses dires.

Cela dit, Louise ne répondit pas, elle fit tomber sa farde sur le sol. Elle tenta dans un premier temps de résoudre ce problème : elle avait sa fierté. Mais devant finalement admettre qu'elle ne pouvait le résoudre seule, c'est d'un air pincé qu'elle demanda à Spencer de lui venir en aide. L'australien le fit sans même tenter d'argumenter. L'étroitesse du lieu continuait de le mettre mal à l'aise, c'est l'explication qu'il avait trouvé à sa réaction quand il se redressa pour tendre l'objet désiré à Louise. A l'instant où leurs doigts rentrèrent en contact, il sentit comme une décharge le parcourir le long de son corps et qui partait de là où leurs peaux étaient rentrées en contact... il cligna des yeux et ramena brusquement sa main contre lui. Il cligna des yeux confus et il fronça les sourcils, il ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer entre eux et à vrai dire, il aurait préféré ne pas le faire. Il avait le pressentiment que ça n'allait rien apporter de bien toute cette histoire. Mais avant qu'il ne le réalise, les lumières se coupèrent brusquement et l'ascenseur s'agita d'un coup sec. Spencer perdit l'équilibre une première fois mais il su gérer cela de façon assez convenable... du moins, jusqu'à ce que Louise lui fonce dedans et qu'ils s'étalent dans l'ascenseur. Spencer cligna des yeux un instant, une douleur fulgurante à sa tête se fit ressentir, il était un peu sonné mais aussi un peu désorienté. Mais il reprit vite pied avec la réalité quand il sentit un poids sur son corps. Ses yeux rencontrèrent ceux de Louise, ils n'avaient jamais été aussi proche. Spencer n'avait jamais eu le souffle de Louise sur son visage et jamais il n'avait pensé que cela puisse lui faire quelque chose... car ça lui faisait clairement quelque chose que de la voir aussi proche de lui... elle était légère, plus qu'il ne l'aurait imaginé, elle avait les traits du visage si fin, sa peau avait l'air si douce et ses lèvres roses semblaient incroyablement juteuse, il voulait les goûter, maintenant, il voulait vérifier la douceur de sa peau, il voulait déposer ses lèvres dans le creux de son cou, juste pour tester, pour vérifier la véracité de ses propos.

Mais elle se releva avant qu'il n'ait le temps de réaliser tous ses projets. A l'instant où elle se plaqua contre la parois de l'ascenseur, il prit conscience de ce qu'il avait pensé et il détourna le visage. Perdu. Pour la première fois de sa vie, il se demanda comment il devait agir, il se sentait être la proie de sentiments confus. Ce n'était pas aussi désagréable qu'il l'avait toujours imaginé, c'était juste déroutant... il se racla la gorge, tentant de reprendre le contrôle de sa personne. « C’était quoi ça ? » il la regarda tout en se mordant les lèvres. Avait-elle deviné comme il s'était perdu dans ses pensées ? Avait-elle deviné les envies qui étaient soudainement venue de nul part ? Avait-elle deviné les agissements qu'il allait avoir si elle ne s'était pas éloignée ? « C’est une panne ? » Spencer poussa un soupir, il était déçu et à la fois rassuré... et il ne savait même pas pourquoi, les deux sentiments lui semblaient confus et inappropriés par rapport à sa personne...

« Visiblement » répondit Spencer sans ironie aucune pour une fois, il se redressa tout en se touchant le crâne, la douleur lui revenant finalement en tête. Il tenta d'appuyer sur le bouton de secours avant de réaliser qu'il n'y avait aucune tonalité dans la ligne... panne générale ? Devait-il en informer Louise ? Allait-elle paniquer ? Spencer voulait vraiment sortir de l'endroit, il se sentait comme un lion en cage, confiné dans un endroit trop étroit. Il n'était pas claustrophobe, mais il avait toujours préféré les endroits qui semblaient infinis à la place des endroits qui était défini par une certaine limite... et un ascenseur était définitivement trop petit pour lui... surtout avec toutes les pensées confuses qui l'assaillaient. Il finit par s'asseoir dans un coin de l'ascenseur sans oser regarder sa voisine, en déposant sa main sur le sol, il se piqua contre les épines d'une des roses de Louise. « Putain » grogna-t-il en enlevant brusquement sa main et en l'amenant devant ses yeux pour voir qu'il commençait à saigner. « Génial » pesta-t-il avant de l'amener à sa bouche pour avaler le sang qui s'écoulait lentement. Il ne savait pas vraiment quoi dire à présent. Il avait l'impression d'être à nu, d'être complètement désarmée, elle avait réussi à le déstabiliser pour la première fois de vie... « J'espère que vous êtes patiente car ça s'annonce long... bloqué dans un ascenseur pour la Saint-Valentin... ça en est presque cliché, j'aurais quand même espéré mieux pour ma première Saint-Valentin à New York... » finit-il par ricaner tout en secouant la tête comme si c'était une sorte de mauvaise blague... il aurait bien aimé rajouter « avec mon ennemie » mais il avait le sentiment que ce n'était sans doute pas tout à fait la chose la plus intelligente à faire pour l'instant.

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