Sujet: xinthora;; ❝ let the dream begin ❞ Jeu 4 Oct - 19:45
SEPHORA & XINTHIA
❝ let the dream begin ❞
« Tchekov-Skarsgard, prend ton jour de repos. C'est mort aujourd'hui » Arquant un sourcil, je leva la tête vers mon supérieur et tapa des mains. « Ah, ah, ah. Parler de mort dans un hôpital, qu'est-ce que c'est drôle ! » Comme à son habitude, le jeune grec était fier de lui et moi, je trouvais ça d'un bas et d'une nullité. Soufflant légèrement, je lui fis un geste de la main et quitta la salle que j'occupais. Je venais de passer une heure assise sur un lit qui grinçait, à fixer le mur. Doucement, je tentais de me remettre de tout ce qui arrivait depuis peu. Cela faisait moins de quatre mois que Savannah était morte et je ne m'y faisais toujours pas, je n'arriverais sûrement jamais à m'en remettre. Passant une main dans mes cheveux, bruns, je me dirigea vers les casiers et quitta ma blouse immaculée pour un t-shirt tout ce qu'il y a de plus simple. Depuis que Savy était décédée, je n'avais plus goût à rien et cela se voyait à des kilomètres à la ronde. C'était d'ailleurs pour cela que Sephora, une de mes amie d'enfance, avait décidé de me sortir de force une fois par semaine au minimum. Ce jour était aujourd'hui et même si elle ne m'attendait pas avant seize heures, j'allais la prévenir de mon avance. Après tout, il n'était qu'onze heures. Doucement, j'attrapais mon portable et envoyais un message à l'australienne puis à mon nouveau colocataire. Emménager avec un homme malade n'était peut être pas la chose la plus intelligente à faire dans mon état mais c'était la seule chose que j'avais trouvé pour ne pas sombrer. M'occuper de quelqu'un était ce qui me tenait loin de mes pensées fort peu gaies. J'allais retrouver du poil de la bête mais il fallait admettre que le fait de stagner au travail me démoralisait pas mal. Le patron de la CIA avait été clair et net, rien ne pourrait se faire rapidement, il fallait être patiente mais ce n'était pas mon maître mot. J'aimais que tout soit fait vite et bien mais là, je devais attendre. Il n'était pas rare de me voir faire les cent pas à l'hôpital, attendant désespérément un nouveau cas d'overdose pour tenter de remonter une piste et tenter de faire la peau à ceux qui avaient ôté la vie à ma fillette. Marchant en direction de Brooklyn, je regardais partout autour de moi. Dès que j'entendais un bruit venant d'un enfant, mon cœur se serrait. J'en voulais au monde entier, j'en voulais à toutes ces femmes d'avoir la chance de pouvoir être avec leur enfant. Je les enviais comme pas possible mais j'étais heureuse pour elle. Heureuse qu'elle n'ait pas une pourriture dans leur famille, heureuse que leur fillette ne soit pas en danger de mort chaque minute durant. Enfonçant mes écouteurs sur mes oreilles, je tentais de faire sortir ces images de ma tête. Savannah reposait en paix et il fallait que je trouve ma paix sur terre sinon j'allais finir folle à lier. Le trajet en métro fut plutôt rapide et je me dirigea vers le parc botanique de Brooklyn. Tirant le col de ma veste sur mon menton, je frissonna légèrement en sentant un courant d'air frais me parcourir l'échine. J'avais l'habitude de ce temps mais ce n'était pas pour autant que je l'appréciais. Assise sur un banc, je levais la tête et souris en voyant un cerisier qui perdait ses derniers feuilles. J'étais tel un arbre, meurtri par le manque de soleil mais j'allais m'en remettre. Fermant les yeux quelques secondes, un bruit me fit sursauter et chercher partout d'où venait ce bruit. Reconnaissant Sephora au loin, je lui fis un signe de la main et me leva. À ma hauteur, je la pris dans mes bras. « Comment vas-tu Seph ? » Elle savait très bien que je n'allais pas très bien puisqu'elle était la seule – et unique – à savoir ce qui était réellement arrivée à Savannah puisque la belle Neil-Douglas était sa marraine. Desserrant l'étreinte, je lui fis un léger sourire avant de me rasseoir. Elle semblait changée mais comment, je ne savais pas vraiment. Je n'étais plus vraiment physionomiste, passant ma journée entourée d'hommes et de femmes allongés sur des brancards ou pire, sur des corbillards... Joyeux la vie d'infirmière.
Sujet: Re: xinthora;; ❝ let the dream begin ❞ Sam 20 Oct - 16:35
Les jours de Sephora n’étaient pas des plus heureux ces derniers temps. Elle se retrouvait dans les toilettes la plupart de ses matinées ce qui faisait qu’elle n’avançait pas dans ses dossiers et les ramenait chez elle pour arriver à trouver comment faire avancer les choses pour ses clients. Sa vie personnelle ne devait pas influencer sa vie privée, elle ne pouvait pas laisser une mauvaise réputation s’installer au dessus de sa tête, elle devait faire face à tout et plutôt bien. Ecouter qu’elle se fichait de son cabinet qu’elle venait de monter pour mettre au monde son marmot, ça lui serait insupportable, voilà pourquoi elle tentait de faire face au mieux et de faire comme si de rien était pour le moment. Elle gérait, elle était exténuée par le boulot qu’elle avait qui ne lui laissait que très peu de temps avec Gabriel mais elle gérait. Tant qu’elle pourrait le faire elle le ferait et le jeune papa du bébé, très protecteur avec elle aurait beau dire n’importe quoi il n’aurait pas son mot à dire là-dessus. Elle travaillerait jusqu’à ce qu’elle accouche que cela lui plaise ou non un point c’est tout. Athena serait surement soulager de la savoir dans cet état d’esprit, elle l’était d’ailleurs car elle ne pouvait pas porter le cabinet naissant toute seule mais elle devait aussi s’inquiéter face à la mine plus que fatiguer de la brunette. En effet, Sephora était d’une blancheur à concurrencer les fantômes ces derniers temps et elle paraissait très sévère. Depuis le début de sa grossesse, elle qui n’était déjà pas grosse, avait perdu près de cinq kilos. Le médecin ne s’affolait pas, il lui disait juste que c’était un moment à passer mais elle, ça ne la rassurait pas. D’autant plus, qu’à chaque fois qu’elle voyait quelqu’un on la trouvait méconnaissable, très fatiguée, presque malade. Tout le monde s’inquiétait pour elle et elle ne pouvait pas dire la vérité sur son été, elle ne voulait pas la dire avant que le bébé soit bien accroché, étant assez poisseuse elle ne voulait pas l’attirer encore plus sur elle. Aujourd’hui, elle n’avait pas de client à voir à l’étude et surtout elle était coincée sur une affaire dans laquelle elle ne trouvait plus rien, elle avait donc enregistré tout ce qu’elle avait trouvé sur une cassette et était partie se promener en se passant la cassette avec ses recherches dans les oreilles. Sa balade qui était censée être une balade pour le boulot se transforma bien rapidement lorsqu’elle croisa Xinthia. La jolie brune afficha un large sourire en voyant son amie d’enfance. Cela faisait un moment qu’elles ne s’étaient pas vues et s’étaient un soulagement de la voir ici, cela faisait du bien à Sephora, comme une bouffée d’air frais. Enfin c’était vite dit. Sephora aurait aimé se confier à elle sur les débuts difficiles de sa grossesse, sur le fait que ce bébé n’était au début pas voulu et sur toutes ses choses pas très gaies autour de la grossesse mais elle n’avait pas le droit, pas le droit d’agir ainsi avec Xinthia alors qu’elle avait perdu sa fille, sa fille qui était la filleule de Sephora. La brunette avait toujours soutenu la mère de la petite mais aujourd’hui c’était elle qui avait besoin de soutien même si elle était heureuse dans le fond et qu’elle savait que ce n’était qu’une mauvaise période à passer. Elle garda donc son sourire afficher en se demandant plusieurs fois dans la tête comment elle allait lui annoncer la nouvelle car oui à elle elle voulait lui dire de suite. « Je suis épuisée ça se voit sur ma tête de morte vivante mais sinon tout va bien et toi ma belle ? » Sephora préférait donner le ton, oui elle savait qu’elle avait une sale tête ce qui n’échapperait pas à son amie et le savoir entrainait le fait qu’elle faisait quelque chose pour aller mieux, c’était donc une manière de dire à Xinthia qu’elle ne devait pas s’inquiéter pour elle. « Tout va bien pour toi à l’hôpital ? »
Sujet: Re: xinthora;; ❝ let the dream begin ❞ Mar 23 Oct - 18:00
Voyant Sephora au loin, je repensais à mon enfance. J'avais passé une partie de ma vie en Russie même si je n'étais pas de nationalité russe. J'avais longtemps était persuadée que vivre en Antarctique, c'était vraiment cool, mais au jour d'aujourd'hui, je me rendais compte que c'était plus ou moins inutile quand on y vivait pas. Je n'avais rien vu de cette région du globe et il fallait admettre que je trouvais cela dommage. J'avais beaucoup voyagé étant enfant et nous avons quitté la Russie aussi rapidement que nous avions pu. Mon père et ma mère avaient été tellement enthousiaste de vivre avec notre famille en Russie, ils avaient été plus qu'enjouée, du moins c'était ce qu'ils essayaient de nous faire croire. Depuis que Savannah était morte, j'avais quelque peu repris contact avec ma mère et elle m'avait avoué – dans le plus grand secret – qu'elle avait toujours eu peur de mon oncle Yuri mais qu'elle n'avait jamais osé s'opposer à mon père. Il voulait vivre et travailler avec son frère ? Elle avait dis amen jusqu'en juin dernier. Depuis, mes parents étaient séparés mais je savais très bien que mon père nous faisait surveiller Karl, ma mère et moi. Il voulait nous protéger mais en faisant cela, il faisait plutôt l'inverse. Souriant à mon amie d'enfance, je dis « On fait aller. On m'a forcé à prendre un jour de congé donc bon... » Vacances et jours de congés, ce n'était vraiment pas la chose que je préférais le plus au monde. Je ne supportais pas être inactive, rester chez moi et déprimer au fond de mon lit, devant un film triste, glace dans une main, paquet de mouchoirs dans l'autre. Je n'arrivais toujours pas à sortir de chez moi seule et mon colocataire ne voulait rien savoir, monsieur était fatigué. « Tout va bien pour toi à l'hôpital ? » Je lui fis un léger sourire avant d'acquiescer. Tout allait bien, j'aimais ce que je faisais même s'il fallait avouer que j'avais toujours un pincement au cœur lorsque je voyais ces adolescents ou jeunes enfants malades à cause de la drogue. Récemment, j'étais tombée sur une fillette d'un an tout au plus qui avait d'énormes problèmes pulmonaires à cause de la drogue prise par sa mère depuis bien longtemps avant sa naissance. « C'est pas joli joli tous les jours mais bon... Je bosse un peu plus que la normale mais bon, quand il faut sauver des vies, on ne compte pas ses heures n'est-ce pas ? » Je lui fis un léger clin d'oeil. Je savais très bien qu'elle me comprendrait puisqu'elle non plus ne comptait pas ses heures dans son métier et cela commençait à se voir sur son visage pâle. La belle australienne avait perdu toutes ses couleurs depuis le temps qu'elle était ici et c'était bien dommage. L'invitant à se poser sur le banc où j'étais, je dis « Et toi le boulot ? Il faudrait penser à prendre des vacances parce qu'avec le teint que tu as, tu vas alarmer toute l'audience » Un avocat pâle et tremblant ne faisait pas forcément bonne impression. Croisant les jambes, je lui fis un léger sourire et regarda droit devant moi. Qu'est-ce que j'avais pu aimer venir ici avec Savannah. En été, le jardin était fleurie comme pas possible et c'était vraiment magnifique à voir... Aujourd'hui, les feuilles tombaient et j'avais l'impression que cela montrait mon état moral. J'étais vide et entrain de mourir à petit feu même si j'essayais de remonter la pente comme je le pouvais. « Et sinon, comment ça va avec Gabriel ma belle ? Depuis le temps que l'on ne s'est pas vu, il a du s'en passer des choses ! » Je connaissais Sephora et j'étais persuadée qu'il y avait eu de l'évolution entre ces deux là. Je ne connaissais pas bien le jeune homme mais tout de même... Tout cela me faisait penser à Ezra et à la force que j'avais trouvé en lui. Il se battait comme un fou contre ses trous de mémoire et je ne pouvais que faire la même chose. Nous ne traversions absolument pas la même chose mais ce n'était pas une excuse valable. Sephora savait tout pour Savannah et je savais que, si jamais je venais à me sentir mal, je pourrais craquer sans grands problèmes, elle saurait quoi faire et ne me demanderait pas de lui expliquer ce qui se passait. Elle m'avait manqué, énormément même et j'avais presque envie de l'embarquer avec moi pour l'Australie. Elle pourrait prendre des couleurs là haut et je pourrais peut être enfin me vider l'esprit... Peut être.
Sujet: Re: xinthora;; ❝ let the dream begin ❞ Dim 28 Oct - 17:50
Sephora avait un teint aussi blanc qu’un cachet d’aspirine mais elle se souciait avant tout de son amie qu’elle venait de trouver là. Elle était comme cela, elle pourrait bien être à l’article de la mort que ce serait les autres, ses proches qui passeraient avant elle. Elle savait que ce qu’elle avait n’été pas grave, Gabriel passait son temps à lui dire que maintenant elle devait faire attention à elle mais non elle n’en faisait qu’à sa tête. Elle ne pouvait pas être une autre que celle qu’elle était dans la vie courante et qu’elle soit enceinte ou non ne changerait rien. En attendant Xinthia paraissait aussi fatiguée et Sephora comprit rapidement pourquoi. Son boulot n’était pas facile tous les jours comme elle pouvait s’en douter mais en plus de cela elle travaillait plus que la normale, elle devait donc faire plus d’heure et être donc plus fatiguée mais travailler plus n’était jamais une bonne chose d’autant plus que cela cachait souvent un problème. Travailler plus pour ne pas penser à quelque chose, travailler plus pour ne pas avoir le temps de faire des choses… Bref, Sephora allait creuser un peu plus dans cette piste même si il se pouvait aussi très bien que les urgences grouillent de monde en ce moment et donc que tout le monde doive faire des heures supplémentaires. Dans son propre cas, elle ne travaillait pas sans cesse pour cacher ses problèmes, elle travaillait pour faire décoller son cabinet et ne pas faire plonger Athena, son amie de Seattle avec qui elle était maintenant associée, avec elle. « Un jour de congé imposé ? Pourquoi ? Tu as fait quelque chose qu’il ne fallait pas ou c’est ta tête qui les a alarmée toi aussi ? » Sephora rigola légèrement, elle reprenait ses mots à elle mais son teint n’était pas si alarmant que cela, Xinthia allait surement se moquer d’elle car à côté de l’australienne, elle paraissait en pleine santé mais ce n’était pas grave, au moins elle lui tirerait un petit sourire et ce n’était pas négligeable. « Et comment ça se fait que tu fais des heures supplémentaires? C’est toi qui a demandé ou tout New York est aux urgences en ce moment ? » La brunette n’y allait pas par quatre chemins pour demander les choses à son amie de toujours et elle savait que même si certaines questions la généraient elle n’hésiterait tout de même pas à répondre parce qu’elle avait à faire à Sephora et pas quelqu’un d’autre et qu’elle pouvait tout lui dire, qu’elle se devait de tout lui dire si elle ne voulait pas que la jeune avocate se mette en rogne, en effet, elle avait un très bon détecteur de mensonge et Xinthia ne pouvait pas tenter de la tromper dans ses réponses à ses questions, c’était peine perdue. Bref, c’était maintenant le moment de parler d’elle et de Gabriel. C’était surement ce que Sephora redoutait le plus et la question de son amie lui fit monter un peu de rouge aux joues, cela l’embêtait d’afficher son bonheur de la sorte mais elle ne devait pas mentir à la jeune femme, elle devait lui dire la vérité avant qu’elle l’apprenne par quelqu’un d’autre. « Avec Gabriel tout va bien même si comme tous les couples on a des petites disputes ! Je pense que c’est bien parti pour durer un petit moment… Enfin j’espère car mes sentiments se multiplient de jour en jour et je n’ai pas forcément envie de connaitre une nouvelle déception amoureuse… » Sephora parlait à cœur ouvert, elle ne voulait pas traverser à nouveau ce qu’elle avait vécu avec Conrad d’autant plus que là si Gabriel la quittait elle perdrait aussi son meilleur ami et elle n’aurait pas de jeune homme avec une épaule sur laquelle pleurer, elle n’aurait que ses meilleures amies et ses plus proches amies, même si elles étaient nombreuses, elles ne dégageaient pas ce qu’un homme, protecteur au possible pouvait dégager. Enfin elle verrait… « Avant de te poser la question en retour pour savoir où en sont tes amours il faut que je t’annonce quelque chose Xin… » La brunette respira un bon coup avant de se lancer et pris la main de son amie dans la sienne pour la serrer. « J’ai… J’ai appris il y a quelques jours que… Je suis enceinte… Un pur accident mais… Mais nous gardons le bébé… Très peu de gens le savent pour ne pas dire presque personne mais je voulais te le dire avant que tu ne l’apprennes par quelqu’un d’autre et aussi parce que je sais que ça va te faire quelque chose… » Elle avait perdu sa fille et Sephora voulait la protéger, ne pas lui faire de mal même si c’était logique qu’à son tour elle tombe enceinte et fonde une famille même si cette grossesse était un peu précipitée et totalement imprévue.
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