alcaane & max

❝ let the quest begin ❞

Même si Max ne l'aurait avoué pour rien au monde, elle s'était peu à peu habitué au quotidien relatif qu'elle avait depuis qu'elle avait décidé, avec une idée soufflée par son amie d'enfance Loan, de transformer l'un des bars clandestins qu'elle avait « gagné » aux jeux en un bar/boîte de nuit qui lui permettrait d'être une couverture beaucoup plus reposante qu'hôtesse de l'air, dont elle se lassait et qu'elle trouvait finalement obsolète ; contrairement à ses premières années après la mort de son mari, la jeune femme était désormais une tête et un nom dans le monde « d'en bas », dans ce réseau autant implanté dans un réseau local complexe qu'à plus grande échelle. Après tout, Max n'avait pas exercé qu'à New York ! Recueillie à 14 ans par Jon, qui allait devenir quatre ans plus tard son mari, la jeune femme avait d'abord utilisé les talents de tueuse qu'il avait implanté en elle pour le venger, mettant en place un plan tellement machiavélique qu'elle avait passé neuf mois en couverture à l'académie de l'US Air Force, se débrouillant pour réunir une douzaine de militaires et décideurs responsables du raid qui avait tué son mari, lors de leur lune de miel. Ensuite, elle avait fait « profil bas » pendant un temps avant de prendre définitivement le surnom de « Max » et de se mettre à son compte, faisant profiter les anciens clients de son mari et également de nouveaux gros bonnets de ses talents de tueuse. Elle avait amassé une somme colossale d'argent depuis qu'elle exerçait, acceptait toutes les missions, relevait tous les défis, allant de la séduction à l'assassinat en passant par la conspiration et les vols en tout genre : Max était plutôt polyvalente. Et sincèrement ? Cette vie lui allait parfaitement. Elle aurait d'ailleurs aimé dire qu'aucun nuage ne planait sur son quotidien et pourtant, c'était le cas. Depuis plusieurs mois maintenant, la jeune femme recevait, pas régulièrement, des colis d'une provenance qu'elle avait été incapable de retracer, et au contenu pour le moins surprenant. Jusqu'à présent, elle avait collecté une photocopie du certificat de décès de son mari, un ticket du cirque où elle avait passé son enfance et une photo de sa fille. C'était cette dernière qui l'avait le plus étonné ; encore, elle trouvait possible qu'on puisse trouver son rapport à son mari ou au cirque, mais à sa fille ! Personne ne connaissait son existence à part elle ; les quelques personnes de confiance qui l'avaient cotoyée durant sa grossesse étaient désormais tous morts et ne pouvaient donc pas témoigner. Elle avait appris sa grossesse quelques semaines après la mort de Jon et, aussi aveuglée par la vengeance que ne se sentant absolument pas mère, la jeune femme avait mené sa grossesse à terme et avait déposé le bébé sur le seuil d'une maison philippine, dans la ville où elle-même avait connu ses premières années d'orpheline. Tinga, c'était le nom de sa fille, vivait donc à Palapag depuis ses premiers jours, et n'avait jamais connu sa mère. Cette dernière était venue parfois sur l'île et l'avait observée de loin, mais ça s'arrêtait là, et elle n'avait dévoilé à personne l'existence de cet enfant qu'elle considérait à peine comme le sien. Ce qui l'étonnait donc, c'était comment la personne qui lui envoyait tout ça avait eu ces informations en sa possession en premier lieu, et puis pourquoi ? Pourquoi maintenant, quel sens est-ce qu'elle devait déduire de ce puzzle ? Quoiqu'il en soit, après ces trois colis, elle en avait reçu plusieurs autres, souvent des articles de journeaux ou des dossiers de police relatant des cas non résolus dont elle se savait responsable, des vols de bijoux, des accidents, suicides ou meurtres restés inexpliqués... Elle savait pourtant parfaitement couvrir ses arrières, et se demandait bien comment on pouvait la suivre aussi facilement. Ce qui l'intriguait le plus était peut-être le fait que personne ne soit encore venu l'arrêter. Que voulait l'envoyeur de colis, à ce moment-là ? Max fut sortie de ses pensées par la porte de la boîte qu'elle entendit s'ouvrir. Plantée derrière le bar central, comme à son habitude, la jeune femme aidait son amie d'enfance très enceinte Loan à servir, bien qu'il y ai très peu de monde ce soir, et tous les regards se tournèrent donc vers le nouveau venu avant que l'ambiance ne redevienne normale. Max, elle, suivit le jeune homme du regard jusqu'à ce qu'il vienne prendre place au bar, prête à lui servir un verre.