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On connaît surtout Enorah pour son talent indéniable de pianiste, mais il s’avère que ses essais à la peinture pourraient parfaitement entrer dans les annales. Ne s’improviste pas artiste qui veut, la jeune femme en est la preuve vivante, mais le fait qu’elle ne s’entête dans son manque de talent était presque charmant. A vrai dire, il s’agissait davantage d’un défi personnel, mêlé à un partage véritable en compagnie de quelqu’un qu’elle appréciait : Zachary. D’ordinaire, ils se donnaient toujours rendez-vous à un instant t, chez lui la plupart du temps, mais cette fois-ci l’emploi du temps d’Enorah avait été trop imprévisible pour pouvoir prendre quelque rendez-vous que ce soit. Elle n’avait aucune idée de sa prochaine journée ‘off’ durant laquelle elle pourrait s’adonner à leur habituelle bataille de peinture d’anthologie… car oui, n’importe quelle séance de modélisme se finissait toujours en eau de boudin, ces deux là demeurant incapable de résister à cette tentation manifeste, que dis-je, à l’appel de la peinture leur tendant les bras ! Mais comme elle le lui avait promis, elle se dirigeait rapidement vers l’imposant bâtiment où il habitait lors de son seul jour de congé depuis des lustres. Si elle ne s’était pas faite surprendre par la pluie, sa tenue aurait d’ailleurs été impeccable, puisqu’elle s’était permise de porter une robe d’un rouge sang toute neuve, dont elle avait fait la récente acquisition. Sait-on jamais, que le jeune homme ne veuille la peindre… mais le résultat était légèrement gâché, bien que son maquillage soit encore à peu près impeccable, puisque qu’elle venait de se prendre une saucée d’anthologie sur le coin du nez. Rien n’aurait pu la décider à faire marche arrière, pas alors qu’elle se trouvait dans l’ascenseur, pinceau à la main, impatiente de poursuivre le « cours » qu’ils avaient eu il y avait trois semaines de cela. Cela s’était fini dans un mélange de couleur plutôt étonnant sur leurs deux corps respectifs, et la promesse d’essayer de lancer LE coloris le plus original du siècle une fois qu’ils pourraient se revoir. Enorah tenant toujours ses promesses, la voir se pointer avec cette idée en tête n’était pas étonnant outre mesure.

« Zaaaaach !! » s’époumona-t-elle tout en tambourinant à la porte, avec le même enthousiasme dont elle faisait naturellement preuve à chacune de leurs journées artistique. « Si tu m’ouvres pas, c’est que t’es un cagouille et que je vais gagner mon pari ! » D’accord, ils ne s’étaient lancé aucun pari, et surtout pas concernant une quelconque rapidité d’ouverture de porte, mais après tout, si cela pouvait éviter qu’elle ne meure d’inanition dans le courant d’air présent dans le couloir, c’était tout bénéfice au final. Et, une fois qu’il fut enfin sur le pas de la porte, elle brandit son pinceau, toute guillerette, prête à poser pour l’artiste peintre qu’il était ou, à défaut, à lui mettre la pile en pleine bataille physique de peinture si jamais il s’avisait de la « menacer » de quelque manière que ce soit. Autrement dit, elle était remontée à bloc, bien que ces dernières semaines aient été éreintantes et qu’elle ne s’apprête à quitter le continent pour la France sous quelques jours en vue d’un concert très important à Paris. Surbookée, oui, disponible tout de même pour ses potes, oui également. Et comment, pourrait-on dire ! « On ne sait jamais, si tu as l’inspiration pour que je te serve de modèle… j’ai toute la journée devant moi ! J’ai conscience qu’il ne soit que onze heures du matin, mais le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ! Seigneur, tu n’as pas dormi depuis un mois ou quoi ?! » S’il n’était pas en aussi grande forme qu’elle, cela allait coincer. Enorah n’avait aucune journée à lui consacrer et la quasi certitude que la chose ne se renouvellerait pas avant un bon mois avec son concert parisien et toutes les répétitions qu’il impliquait. Autant dire que c’était maintenant ou jamais dans le genre !

Do you play with me ?

Lundi 06 Août, 10h56. Comme toujours, il avait passé la nuit devant un tableau quelconque. Comment ça quelconque ? Oui, vous m'avez bien comprit : quelconque. Comme tout artiste, il n'était pas fier de sa création. Il l'avait commencé à dix-huit heures pour finalement abandonner vers neuf heures du matin. Quand on a une passion, on y passe beaucoup de temps parait-il. Mais là, je suis d'accord, c'est plus une obsession qu'une passion. Mais bon c'est Zach, il a toujours été ainsi. Ayant un caractère quelque peu perfectionniste, il ne laissera jamais une oeuvre en plan, sans la terminer. Etant donné qu'il n'est jamais satisfait du résultat, il finira par abandonner. Alors oui, soyons francs, il n'avait pas bien dormi. Un dernier regard sur son oeuvre & un soupir passa ses fines lèvres : elle était laide. Vraiment. Ce tableau était censé être un portrait de sa mère sous un coucher de soleil russe, mais au final cela ressemblait plus à une femme banale sous un coucher de soleil français. Ah vous ne connaissez pas la rumeur sur les couchers de soleil français ? Ils étaient laid & banaux, tout simplement car la pollution empêchait au Soleil de pouvoir offrir sa beauté naturelle à l'Homme. Mon dieu, même moi je me met à être poète, si c'est dire. Alors, sans hésiter une seule seconde, il finit par balancer une nappe sur la toile, la cachant. Personne ne devait la voir, personne ne devait pouvoir l'observer. Pas tant qu'elle n'était pas terminée en tout cas. & cette oeuvre était loin de l'être. Pourquoi ? Sans doute car elle était la pièce maitresse de sa galerie, elle se devait de subjuguer chaque regard qui la croiserait : car c'est ainsi qu'il voyait sa mère. Finalement, un regard sur son horloge & le jeune homme eut alors un hoquet de panique. Merde ! Il avait oublié son rendez-vous avec Enorah. Elle devait venir chez lui vers onze heures & il était dix heures trente. Ouais, si il ne se dépêchait pas, il finirait par la louper alors que c'était sans doute le seul jour de congé que la jeune femme se permettait & elle le passait avec lui. Alors sans hésiter, il enleva son haut ainsi que tous ses vêtements & courut vers la douche. Ni une ni deux, il s'habilla en vitesse. & il fit bien, puisqu'au moment où il allait fermé la braguette de son jean noir, il entendit une douce voix l'appeler du couloir. Elle était là, elle venait d'arriver. & comme toujours, elle pétait la forme. Fallait vraiment qu'elle lui donne son secret, parce qu'il ne comprenait vraiment pas comment une jeune femme surbookée telle qu'Enorah pouvait être aussi en forme. Une femme normale aurait sans doute pris son seul jour de congé pour se reposer, rester chez elle à regarder la télé & dormir mais non, Enorah préférait venir chez le châtain pour pouvoir peindre. Ouais, elle était folle mais il adorait ça. & en plus, elle était sexy & parfaite à peindre. Il passa sa main dans ses cheveux pour finalement se diriger vers la porte d'entrée & l'ouvrir délicatement. Il l'observa quelques instants pour adresser un sourire boudeur à la jeune femme. " Je pense que ma tête ne rivalise pas avec ta robe. Tu es passée à l'essoreuse avant de venir chez moi, ou quoi ? Ah non excuse-moi, c'est vrai qu'il pleut. " Oh bien sûr, il ne disait pas cela pour être méchant, loin de là. Il aimait juste taquiner la jeune femme, il adorait cela plutôt. Si il n'avait pas la tête de quelqu'un qui est en forme, il n'en reste pas moins quelqu'un de courtois & qui respecte ses engagements. Alors, il se décala de la porte d'entrée pour laisser la jeune femme entrer dans son appartement. Qui était, si je ne puis me permettre, envahie de peinture, de toile ainsi que de quelques photos venant de magazines. " Je te sers quelque chose ou tu veux commencer le cours maintenant ? " Ah car oui, Enorah a beau être une amie, mais elle est aussi une fidèle & sans doute la seule, élève de Zachary. Il lui apprenait à peindre du mieux qu'il ne pouvait, malheureusement la demoiselle était assez indiscipliné, alors le cours finissait toujours en champ de bataille. C'est peu de le dire. Le jeune homme ouvrit rapidement les rideaux, plissant des yeux sous le soleil & s'installa à la fenêtre pour fumer sa première cigarette. Avouez-le, lui aussi il était sex' !

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Enorah marquait un point avec la tête de zombie de Zachary, il venait juste de toucher son « point faible du moment » en remarquant l’état déplorable de sa robe pourtant neuve. A New York, le temps est capricieux il faut dire, et à moins d’inventer la téléportation qui protègerait autrui de ce genre de petit désagrément climatique, il y avait fort à parier que ce genre d’incident se reproduirait, encore et encore. Cela dit, ce n’est pas une petite pluie de rien du tout qui aurait entamé l’enthousiasme légendaire de la jolie pianiste, bien au contraire : elle esquissa une moue faussement vexée avant de pénétrer à l’intérieur de l’appartement du peintre, remerciant sa courtoisie d’un hochement de tête on ne peut plus significatif. Elle se demandait s’ils allaient rester sérieux et peindre comme ils le prévoyaient à chaque fois ou si l’appartement du jeune homme allait être à nouveau transformé en véritable arène sans merci. A vrai dire, cela faisait longtemps que Zachary ne l’avait plus utilisée comme simple modèle et qu’ils avaient dévié leurs quelques rendez-vous en la matière vers des cours qu’il lui donnait… en désespoir de cause, car il était bien évident que la demoiselle ne serait jamais douée. Pour la descendante de Monet, on repassera dans cinq siècles. Enorah s’en moquait, bien évidemment, et si elle se pointait comme une fleur à l’appartement de son peintre préféré, c’était davantage pour le plaisir de sa compagnie : il n’était pas prise de tête, d’un naturel rafraîchissant et évitait surtout de parler de célébrité ou de potins injustifiés sur sa personne. En somme, face à lui, elle était juste Enorah… et non pas Mademoiselle Lacroix, pianiste de renommée mondiale que tout le monde s’arrache pour des concerts au succès garanti. Sauf que puisqu’ils avaient toute la journée devant eux et qu’elle semblait mue d’une énergie légendaire, elle avait la ferme intention d’inverser légèrement la vapeur habituelle : plus qu’un cours, elle poserait pour lui aujourd’hui ! Et d’ailleurs, pourquoi pas faire un nu, tiens, pendant qu’on y est. Non, la jolie blonde n’avait pas pris la moindre substance illicite, elle avait simplement envie d’être représentée par un œil neuf, dans une vision différente de d’habitude, et qui serait somme toute nettement plus représentative de sa véritable personne que bien d’autres portraits de photographes, même doués. « Et si tu faisais un nu de moi ? Fusain, peinture, juste crayon, moyen et détails à ta convenance ! » Non seulement Zachary allait continuer à être en mode zombie face à une telle question, mais il allait frôler la crise cardiaque avant l’âge. Tant pis, dans le pire des cas, elle avait un brevet de secouriste ; qui ne lui servait jamais à grand-chose, d’accord, mais niveau bouche-à-bouche et massage cardiaque, son acolyte avait le gratin en face de lui. « C’est vrai quoi, tu me donnes des cours et autant être honnête les progrès ne sont pas franchement au rendez-vous… moi j’ai envie de voir ton talent à l’œuvre avant même que d’avoir moi-même un pinceau en main. Ca va être ton défi du jour ! Et je veux du nu artistique, est-il utile de le préciser… on fait de l’art ici, pas du porno ! »

Enorah laissa échapper un petit rire amusé tandis qu’elle s’asseyait et regardait malicieusement Zachary. A en déchiffrer l’expression présente sur son visage, il ne s’attendait probablement pas à ça en se levant le matin. Bonne ou mauvaise surprise, rien n’était définitif pour l’instant… mais la jolie néo-zélandaise voulait croire que ce nouveau projet allait le botter illico presto, le réveiller mieux qu’une douche froide et lui donner de l’énergie à revendre pour les vingt heures à venir au moins. C’est beau de croire à la poupée qui tousse… « Allez, petit défi personnel que tu relèverais haut la main ! Joue par les dégonflés, ça ne t’irait pas du tout. T’es trop sexy pour ça ! » Et que je te rajoute un petit coup de pommade par-dessus tout ça, une petite caresse dans le sens du poil n’a jamais tué personne. Et pour un peu, cela pouvait marcher… c’était un défi passionnant comme un autre ! Et beaucoup tueraient pour être à sa place.

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Lundi 06 Août, 11h03 Non mais sincèrement, il ne comprenait vraiment pas. Ou alors, peut-être n'avait-il pas le même métabolisme que la jeune femme. Ce qui était sans doute une hypothèse à exploiter. Car en effet, les hommes & les femmes ne sont pas du tout faits de la même manière : mais ça, je suppose que je ne suis pas obligée de vous l'explique, vous connaissez un minimum vos cours de SVT, n'est-ce pas ? Mais en fait, en un an qu'il connaissait la jeune femme, il s'était toujours demandé comment elle faisait pour être autant en forme. Elle avait une vie bien remplie : des shoot, des concerts, des interviews, des articles ... & pourtant, elle ne dormait jamais lors de son seul jour de congé. En un an, elle n'avait fait que venir le voir durant son unique jour de congé, & avec toujours cette même énergie. Comment elle faisait ? Aucune idée. Bien sûr, elle ne prenait aucune substance illicite, il le savait parfaitement puisqu'il la connaissait. Depuis un an, il savait parfaitement comment voir quand la jeune femme n'allait pas bien : alors si elle se droguait, il s'en rendrait forcément compte. Que ce soit physiquement ou non. Une taffe sur sa clope. Une seconde. Puis brusquement un étouffement, il toussa longuement avant de finalement poser son regard brun, la bouche ouverte, sur la jeune femme. Attendez ... Que quoi ? WTF ? Nue ? Non ouais non, c'était quoi ce délire ? Elle voulait qu'il la viole sur place ou quoi ? Bien sûr, il avait souvent peint la jeune femme, elle avait souvent été son modèle, mais jamais nue ! & il y avait une très bonne raison pour cela. Elle était bien trop jolie pour cela. Il serait vite distrait. Il regarderait ailleurs, son dessin ne serait pas parfait, les traits seraient abstraits. Non, ce n'était tout simplement pas possible. Une autre tafe & il tenta de respirer calmement mais son coeur refusait de se calmer. Il ne parlait pas, ne disait rien. Tout simplement car il se connaissait assez pour savoir qu'il serait bien capable de dire une connerie, de dire quelque chose qui pourrait blesser la jeune femme alors que ce n'était pas du tout le cas. Ce n'était pas qu'il n'avait pas envie dans le fond, il avait seulement peur. Peur que son dessin ne soit pas à la hauteur de la beauté de la jeune femme, peur que ce dessin fasse partir en couille cette journée, peur d'abandonner car oeuvre trop moche. Un soupir & il finit par observer la taille en tentant de trouver quelque chose qui pourrait aller parfaitement à l'oeuvre. Crayon ? Non trop gras & imprécis. Fusain ? Même chose. Bic ? Non, ça bave. Pinceau ? Seulement pour les finitions, si finitions il y avait. Il avait trouvé ! Mais avant cela, il se leva du rebord de fenêtre où il s'était assit pour fumer, pointa du doigt ce dernier en fermant les volet bien évidement & en allumant une lumière en tamisée. " Bon t'as gagné ! Mais à une condition, tu t'installes sur ce rebord dans la position la plus sexy que tu n'aurais jamais prise de ta vie. Comme si tu me voulais moi, maintenant en fait. Comme si ta vie en dépendait. " Un petit sourire taquin tandis qu'il allait chercher une chaise. Elle voulait jouer à qui aurait le plus dangereux des défis ? Alors, ils joueront. La chaise trouvée, il l'installa, sortit une toile de derrière une armoire & observa la jeune femme, critérium en bouche. " Après je ne te promet pas que ce dessin soit à ta hauteur. & que tout ça ne parte pas en couille. " Autre sourire, mais pour le moins sincère celui-ci. Oui, il était franc. Tout particulièrement avec ses amis proches. Putain, ce qu'elle était bonne ! Ouais non, ça avouons-le, il allait le garder pour lui. Mais bon, son regard qui parcourait le corps de la jeune femme tandis que le crayon galopait sur le tissu, en disait long, très long même.

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Effectivement, s’ils se mettaient à se lancer les défis les plus pourris et les plus osés, il allait y avoir du people. En tout cas, la jolie musicienne était particulièrement partante pour faire monter la mayonnaise, et advienne que pourra. La preuve, à peine avait-il accepté de la dessiner que la demoiselle se prêta au jeu : certes, il l’analysait sûrement déjà mais puisqu’il lui fallait prendre la pose la plus sexy de la création, autant se mettre en bonne condition… « Je vois que tu as un drap propre là, et pour un nu, c’est mieux que je me déshabille, tu ne crois pas ? » N’importe qui de normalement constitué l’aurait immédiatement traitée de folle, mais qu’importe. La preuve, la jeune femme s’entourait déjà du drap à portée de sa main histoire de faire glisser sa robe sur le sol. Ses sous-vêtements suivirent sans attendre et une fois qu’elle fut complètement nue sous le drap, elle haussa un léger sourcil de satisfaction : il fallait savoir prendre des risques dans la vie. Ce n’est qu’ensuite qu’elle s’amusa à jouer avec la lumière et les positions les plus insolites. Zachary allait finir par galérer si elle continuait de gesticuler ainsi, aussi finit-elle par se poser, la position choisie respirant à la fois la provocation et la grâce. Si d’aventure cette cession devait partir en couille, elle ne pourrait s’en prendre qu’à elle-même : ces temps-ci, Enorah prenait aisément des risques de ce genre, après tout, elle n’était pas encore vieille et ridée, alors autant profiter d’un corps qu’elle pouvait encore mettre en valeur aisément. En attendant, Zachary ne semblait pas dérangé outre mesure par sa présence ou même par sa façon d’être… pourtant, elle dévoilait allègrement ses longues jambes musclées, laissait clairement apparaître certaines de ses formes et jouait avec ce drap qu’elle portait comme s’il s’agissait d’une habitude. A croire qu’elle l’ait fait toute sa vie ! « Quelle inspiration ! » se permit-elle de noter alors qu’il semblait coucher énormément de choses sur le papier. A vrai dire, si elle voulait trouver un moyen de tester les nerfs de Zachary, elle ne pouvait pas mieux s’y prendre… il était un homme, après tout. Sûrement avec ses besoins et ses petits fantasmes personnels, à n’en point douter, fantasmes qu’Enorah représentait très facilement dans cette position, à ce moment précis. « Pour un peu, ça fait remake de Titanic… j’espère que tu seras aussi doué que Jack pour rendre honneur à ma magnifique position de déesse ! » Aucun mot ni compliment à proprement parler sur son corps : Enorah mettait en avant la mise en scène qu’elle faisait plus que le modèle qu’elle composait. Il était évident depuis un lustre ennemi qu’elle n’était pas du genre à se mettre en avant sans raison objective…

« J’espère que ma position est suffisamment satisfaisante et que tu as une vue imprenable sur ton modèle, en tout cas. » Depuis qu’ils se connaissaient, ils n’avaient de cesse de se provoquer, que ce soit verbalement ou à grands coups de pinceaux. Si pour une fois ils utilisaient l’art pour une raison objective et non pas en vue que cela ne se termine en véritable guerre ouverte, c’était toujours bon à prendre. Enorah avait envie de conserver un portrait la représentant encore comme une jolie plante, c’était la seule raison. Zachary pouvait être sous tension à côté d’elle, surtout avec sa façon d’être, mais s’il tenait bon jusqu’au bout, elle serait la première à lui décerner définitivement une palme. « Pour l’instant, ça va, tu te retiens que cela parte en couille ? Et surtout, si tu veux que je me la ferme jusqu’à ce que tu aies fini… dis-le, je suis un modèle obéissant, ou presque. » D’accord, Enorah, tu peux te taire juste deux minutes afin de le laisser souffler maintenant… déjà qu’il résistait plutôt bien jusque là !

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Lundi 06 Août, 11h09. Si on devait comparé la scène à un film ? Il ne faut pas réfléchir longtemps : Titanic. En effet, il avait vraiment l'impression d'être dans le film. De jouer Jack, de vivre son moment avec Rose, de voir le dessin se faire sans qu'il ne puisse réellement y réfléchir. Oh bien sûr, il savait parfaitement que ce n'était pas du tout la même chose : de une, car Rose était blonde mais aussi car dans ce cas, c'était vraiment lui qui dessinait son modèle. Car soyons francs, nous savons tous que dans le film, ce n'est pas le cas. Léonardo a beau être un sacré acteur, il n'est pas peintre. & puis, comment peut-on peindre une personne en cinq minutes chrono ? Ce n'était pas du tout possible. Loin de là. Un dessin bien fait, bien organisé, se devait d'être fait en plus de cinq minutes, en plus d'une heure, même. Comment avait-il réagit lorsque la jeune femme s'est déshabillée devant lui ? Une onde de chaleur. Voilà, ce dont il se rappelait réellement. Il avait ressentit une onde de chaleur envahir son corps entier sans qu'il ne puisse y faire quelque chose. Il avait sentit cette chaleur insidieuse se faufilait doucement au travers de ses vêtements, pour ensuite venir délicatement caresser l'intérieur de son bas ventre & finalement venir vicieusement englober son coeur. Oui, on appelle ça l'attirance. Il le savait bien mieux que quiconque. Etant peintre, il avait l'habitude de ressentir cela, mais étant peintre il avait aussi l'habitude de le cacher. Malheureusement, cette fois-ci, il avait bien du mal. Il avait l'impression que cette chaleur, cette attirance se voyait bien plus qu'il ne voulait se l'avouer. En même temps, soyons honnête, comment ne pouvait-on pas ressentir une telle attirance pour son modèle ? Surtout quand ce dernier est Enorah ? C'était fort improbable. Ou alors, il fallait vraiment savoir bien mentir. Zach entendait sont modèle parler, mais il n'y faisait pas vraiment attention. Mais à la comparaison avec Titanic, il eut un petit sourire amusé. Elle lisait réellement dans ses pensées, en fait. " Je pense que je ne serais pas aussi doué, mais plus doué. Parce que réfléchis, c'est un film, & donc du coup ce n'est pas Jack qui dessinait mais un peintre professionnel. En tout cas, sache une chose, si je devait choisir : je préférerais davantage te dessiner que dessiner Rose, tu es plus expressive. " Ouais, il connaissait la subtilité. Il ne pensait pas expressive à ce moment précis, mais plus : sexy. Mais il ne lui aurait pas dit. Pas maintenant. Sans doute, car il n'oserait pas mais aussi car ça ne se faisait pas. Bien sûr, elle était une amie, bien sûr il pouvait lui dire, mais il aurait bien trop peur qu'elle le prenne mal, ou l’interprète mal. Mon dieu, c'était quoi cette position ? Il lui avait demandé une telle position, mais là, c'était plus à lui de se retenir. Heureusement qu'il n'est plus un gamin & ne bande pas pour rien, sinon je ne vous dis pas dans quelle galère il serait. Son crayon glissait toujours de la même manière sur la toile, tandis que son regard faisait de même mais sur chaque partie du corps de la demoiselle. " Non, non, continues à parler, ça me permet de ne penser à rien. & t'inquiète, je sais me retenir. Toi, ça va, tu ne te sens pas trop à nue ? " Petit sourire amusé. Oui, il aimait réellement faire des jeux de mot. Bien sûr, il n'était pas exceptionnels, mais il aimait bien cela. Le temps ? Il n'y faisait pas attention. Espérons que la demoiselle puisse tenir assez longtemps, car souvent quand les peintres prennent un modèle, la peinture peut durer des heures, voire une demi-journée. Un coup de gomme & un coup de crayon mal placé disparu. Bon, la tension dans sa tête vis-à-vis de son attirance pour la jeune femme pouvait se sentir mais il était bien trop concentré sur le dessin pour y faire attention. Le bout de langue entre ses dents montrait sa concentration.

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Plus expressive ? C’était une grande première ! Surtout qu’Enorah essayait de ne pas être trop expressive justement. Elle ne voulait pas interférer dans l’instant créatif de Zachary et se faisait même toute petite tout en ne perdant pas une miette de ses moindres faits et gestes. A ses yeux, il n’y avait rien de dangereux dans leur petite séance de modélisme : en tant qu’artiste, il avait dû en voir bien d’autres… comme si Enorah était absolument unique en son genre ! Atypique, certes. Mais au beau milieu de sept milliards d’être vivants sur cette planète, encore heureux, sans quoi elle n’aurait jamais pu percer dans le domaine de la musique. La jolie pianiste n’était pas seulement virtuose, elle avait un tempérament sortant réellement de l’ordinaire. Elle s’amusait des situations les plus cocasses, cette séance en tant que modèle en faisant bien évidemment partie. Autant dire qu’elle n’éprouvait pas la moindre crainte quant à la possibilité que cela ne « parte en couille »… au contraire, il s’agissait d’un défi autant pour les nerfs de Zachary que pour les siens. Il était extrêmement frustrant de ne pas savoir ce que le jeune homme pouvait bien penser de la situation actuelle. Éprouvait-il des envies, des pulsions, ou partait-il du principe qu’elle n’était qu’un modèle lambda de plus qu’il aurait oublié sitôt l’œuvre menée à son terme ? A vrai dire, Enorah n’était pas toujours cette demoiselle sans faille et sans fierté particulière. Elle aimait être adulée et caressée dans le sens du poil, comme n’importe qui d’autre. Rien de bien étonnant lorsque l’on est une artiste mondialement connue… on finit par s’y habituer et à s’attacher à sa petite position dominante, même sans s’en rendre compte. « Plus doué, je n’en doute pas une seconde. Tu n’en ferais pas ton métier si ton talent n’était pas évident, je me trompe ? Puis je t’ai déjà vu dessiner et peindre plus d’une fois ! Tu crois que je resterais nue entre les mains de n’importe quel peintre de gare, toi ? Jamais de la vie ! » La jolie blonde préférait qu’il s’agisse de quelqu’un de connu. Zachary n’était pas inconnu, bien au contraire : ils s’entendaient suffisamment bien pour qu’à chaque fois qu’ils avaient le malheur d’approcher un pinceau, l’un comme l’autre, cela finissait toujours en eau de boudin. Restait à savoir si cette fois-ci serait l’exception confirmant la règle ou non. « Le fait que je sois bavarde t’empêche de t’éparpiller, peut-être ? »

Oh Enorah n’était pas naïve au point de croire que sa tenue, mêlée à la position provocatrice qu’elle arborait ne déstabilisait pas le jeune peintre. Elle se demandait justement s’il allait finir par craquer face à la pulsion masculine dont il pourrait être la victime. Cela dit, elle n’en n’était pas au point de regretter sa proposition de départ. Elle voulait un portrait d’elle, portrait que Zachary lui donnerait et qu’elle offrirait sûrement de lui payer : un pécule reste un pécule, surtout pour un artiste n’ayant pas –encore du moins– la notoriété d’un Van Gogh. « J’avoue que tu as un self control dont n’importe qui serait jaloux. » Enorah était quelqu’un possédant des nerfs d’acier contrairement aux apparences, surtout lors de situations du genre d’ailleurs. Pour la déstabiliser il fallait y aller franco, et encore, ce n’était pas certain que qui que ce soit y parvienne. « Si je te dis que j’ai chaud, tu vas choper une crise cardiaque ? » La jeune femme se retint d’éclater de rire, et ce bien qu’elle soit tout à fait capable de cacher ses formes féminines sans la présence du drap, juste avec ses mains. Mais il n’y avait qu’un simple goût du défi là-dessous : Enorah aimait les sensations fortes, voilà tout.

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Lundi 06 Août, 11h25 Peindre. Ca avait toujours été sa passion. Depuis tout petit, en fait. Il se rappelait tout à fait la première fois qu'il avait touché au papier & à un crayon. Il avait quatre ans. Oh bien sûr, ce n'était pas grand chose. Loin de là : de simple gribouillage sur du papier, des dessins qui ne représentaient rien à part une maison & sa famille, des dessins que n'importe quel enfant peut faire pour sa famille, des dessins qui étaient totalement anodins. & pourtant son père, lorsqu'il avait dix ans, avait décidé de l'emmener dans une école de dessin russe réputée. Pourquoi ? Au départ, il n'avait pas bien comprit puis lorsqu'il eut atteint l'âge de treize ans, il comprit. C'était ça qu'il voulait faire. Au départ c'était des dessins qui représentaient des mangas qu'il aimait beaucoup, puis un jour, il décida de dessiner ce qu'il ressentait. & là, il découvrit réellement son talent. En effet, il se rappelait parfaitement son premier dessin, sa première peinture que sa mère avait encadrée d'ailleurs : elle représentait un oiseau - sans doute un corbeau - s'envolant vers le ciel, un rocher en plein milieu du tableau & des gens à genoux sur le sol, acclamant presque l'oiseau. Ce que cela représentait ? Il n'avait pas bien comprit au départ, puis sa psychologue s'était mise en tête de le retranscrire. & là, il avait tout comprit. Cet oiseau représentait la mort, le rocher représentait son point de départ & les personnes à genoux représentaient l'humanité qui ne pouvait rien faire contre la Mort. Personne ne peut rien faire contre elle. Oui, ce dessin représentait sa frustration par rapport à la Mort de son père. Bien sûr, il ne l'avait pas vu comme ça au départ : il n'était qu'un enfant, mais sa psy l'avait aidé à y voir plus clair. & maintenant, il comprenait pourquoi les gens achetaient ses toiles : car il était sans doute l'un des rares peintres à vraiment mettre ses émotions sur sa toile & non à créer pour faire toujours la plus belle toile. Alors ce portrait était-il quelque chose d'intimiste ? Une toile qu'il faisait pour faire plaisir à une amie ? Une toile qu'il faisait car il ressentait quelque chose ? Ou le faisait-il sans doute pour avoir de l'argent de la part de la pianiste ? Oh, jamais il ne demanderait de l'argent de la part de ses amis. Il se croyait bien assez à l'abri avec ses toiles pour se permettre de demander de l'argent à ses amis. & même si ce n'était pas le cas, jamais il ne pourrait se permettre de demander de l'argent à l'un de ses amis. Pourquoi ? Tout simplement car il ne veut pas avoir de dette & pour une question d'égo aussi sans doute. Chaque homme a assez de fierté pour oser demander de l'argent. Alors oui, il faisait sans doute cela pour céder aux caprices de la jeune femme mais aussi car depuis bien longtemps il avait voulu la peindre. Pas forcément dans ce genre de position, mais il la trouvait si belle qu'il avait toujours voulu la poser sur le papier. Pourquoi ne l'a-t-il jamais fait ? Tout simplement car il avait besoin d'elle, il avait besoin de la voir pour le faire. Bon il avait assez de talent pour le faire sans modèle, mais elle, il avait toujours peur de rater, de faire quelque chose de trop. " De toute façon, je ne l'aurais pas laissé faire. De une, car j'adore avoir le privilège de dessiner des amis & de deux, car une beauté telle que toi ne devrait être peinte que par des professionnels. Je vois mal la Joconde avoir été confiée à des inconnus, tu vois ? Les artistes préfèrent réellement choisir leur modèle mais quand des gens tels que toi entrent pour leur proposer, ils ne peuvent que dire oui. Ose proposer à un grec de sculpter quelqu'un d'inconnu. Il te dira non, préférant sculpter Artémis. " Un petit sourire. Pourquoi avoir dit tout cela ? Car c'était la vérité. Il n'aurait vraiment jamais laissé la jeune femme se faire peindre par n'importe qui. Elle était bien trop belle pour qu'un inconnu ose la retranscrire sur le papier. C'était comme laisser un pervers toucher une déesse, c'était inadmissible, vraiment. " Tout à fait ! Mais garde-le pour toi, c'est un secret. " Dit-il sur un ton de la confidence. Mais bon dans le fond, il savait parfaitement qu'elles étaient rares les modèles qui le faisaient réagir ainsi. & pourtant elles existaient. Elles étaient au nombre de deux ou trois, en fait. & il les connaissait : Kat, Camille & Enorah. Ouais, elles lui faisaient toutes les trois le même effet mais pas dans le même stade, en fait. A sa dernière phrase, il crut mourir. Retirer le drap ? La laisser totalement nue avec seulement les mains sur les seins ? Okai, y'avait une caméra cachée n'est-ce pas ? C'était une blague, hein ? On le testait ? On voulait voir jusqu'où il pourrait aller ? Un soupir discret passa ses lèvres tandis qu'il haussait les épaules machinalement. " Je n'ai pas encore commencé ton buste, donc si tu veux te mettre à l'aise, je t'en prie. & puis les formes féminines sont d'autant plus faciles à dessiner quand elles sont mises à nu ... " Par contre si elle le fait, je ne vous promet rien sur l'état du jeune homme. Oh bien sûr, il avait apprit à garder son sang-froid lorsqu'il avait commencé à faire des nus dans son école de dessin, mais là c'était vraiment trop lui demander. & puis, ça faisait bien plusieurs mois qu'il n'avait pas couché avec quelqu'un, alors faut le comprendre, hein ... Il déglutit doucement pour finalement continuer son dessin. Avec plus de concentration, cette fois-ci.

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A ceci près que Zachary n’avait pas réellement choisi son modèle, Enorah s’étant presque imposée à lui de la façon la plus culottée qui soit. Il ne s’en n’était pas plaint sur le moment et ne semblait pas prompt à le faire, mais il aurait pu. Tout le monde ne possède pas de self control tellement robotique que cela ne peut être naturel. La musicienne applaudissait le jeune peintre pour cela, son naturel et sa maîtrise demeurant proprement surhumaine. Cela dit, Enorah était à l’affut du moindre détail qui tue, du plus petit détail qui pourrait être remarqué. Il faisait juste preuve d’une concentration à toute épreuve, d’un professionnel qui laisserait n’importe qui rêveur et d’une nonchalance face aux provocations de la jeune femme qui ne faisait que forcer son admiration crevant déjà le plafond. Elle n’en n’attendait pas moins de sa part, d’ailleurs : à peine eut-elle suggéré d’enlever son drap qu’il esquissa une pirouette d’anthologie pour expliquer l’intérêt de la manœuvre. Magistral. Il s’attendait peut-être à ce qu’elle ne rebrousse chemin après s’être autant avancée, mais c’était bien mal la connaître. Sa fierté la poussait à ne surtout pas courber l’échine. « Si en plus cela te donne une merveille vision des choses, c’est parti mon kiki ! » La phrase était de circonstance, si je puis me permettre. Enorah ôta le drap à l’aide d’une lenteur et d’une grâce telle que l’on aurait presque pu l’assimiler à une véritable danse. Elle plaça souplement son bras contre sa poitrine afin d’en protéger l’intimité tandis que l’autre ôtait lentement le drap, n’arrêtant sa descente qu’à l’extrême limite de ses jambes. Pour sûr, Zachary allait nous choper une petite syncope de derrière les fagots, mais au moins il possédait désormais une vue on ne peut plus imprenable sur chaque courbe de la demoiselle. L’occasion était parfaite pour rendre sa plastique et lui faire honneur en la couchant sur le papier, n’est-ce pas ? En tout cas, ce défi était de taille et il tardait à Enorah d’en découvrir le résultat justement. Elle analysait toujours les moindres expressions du jeune homme, n’en découvrant aucune pouvant adhérer à son fil de pensée actuel, mais constatant avec étonnement de son contrôle extraordinaire malgré sa tenue on ne peut plus suggestive. S’il ne pétait pas une durite avant la fin de leur petite séance de dessin, elle allait lui décerner une palme, c’était définitif. Il l’aurait mérité et devrait la brandir fièrement face à tous ses futurs modèles, afin que ceux-ci soient parfaitement informés de son talent comme de son professionnalisme. « N’oublie pas de respirer, quand même » lâcha-t-elle avant de lever un sourcil d’étonnement. Il s’était réincarné en robot ou quoi ?!

« En tout cas, je ne dirais jamais rien de cette séance, tout ceci restera un secret entre toi et moi, alors tu peux relâcher tes épaules toutes engourdies et crispées… sinon après tu vas rester bloqué et je vais devoir te faire un massage d’après peinture ! » Après l’effort, le réconfort nous informe le proverbe. Enorah avait beau se rire du danger potentiel de cette petite séance, il n’en demeure pas moins le fait qu’elle redoute le moment où l’orage allait lui tomber sur le coin du nez. Zachary avait forcément un point de non retour, même si son professionnalisme pouvait laisser béat d’admiration. Il n’était rien d’autre qu’un être humain suffisamment voyant pour se rendre compte de la beauté des choses… bien qu’il ne doive considérer cela comme une malédiction dans la seconde. « En tout cas, je ne sais pas si tu as l’impression de dessiner Artémis, mais ton sérieux est indéniable. On pourrait entendre les mouches voler… tu es sûr que tu veux que je continue de blablater pour que tu puisses fixer tes pensées ? Non parce que j’ai presque peur d’interrompre le fil de ta pensée, justement. » Ce serait un crime dans le cas présent, n’est-ce pas ?