Enzo avait l'habitude de faire un tour à l'hôpital Lenox Hill au moins une fois par semaine. Non pas par obligation mais plus par envie. L'italien est connu de cet endroit puisqu'il est bénévole depuis un certain temps. C'est d'ailleurs quelque chose qui lui ressemble bien puisque il est de nature à tout le temps aider les autres, s'assurer qu'ils se sentent le mieux possible. Aujourd'hui, comme chaque fois qu'il passe du temps avec les enfants malades, le temps passait à une vitesse éclair. Le soleil n'était pas loin d'aller se coucher et c'était signe pour Enzo de quitter l'établissement. « Tu pars déjà Zozo ? » Le petit garçon de six ans qui tirait sur son jean l'interpela alors qu'il remettait son manteau. Il se mit à sa hauteur et sourit. C'était fou comme les enfants avaient le don de le faire sentir bien et ne plus lui donner envie de repartir. « Je reviens bientôt. Je te le promets. » Sur ces mots, il fit un clin d'oeil à l'attention de Théo et se redressa. En empruntant l'ascenseur, il eut une soudaine envie de café - chose dont il est rare puisqu'il préfère largement le chocolat chaud - et il se souvient qu'une machine était à disposition au rez-de-chaussée. Alors qu'il arrivait au niveau de la machine, il remarqua une jeune femme qui ne lui était pas totalement inconnue. « Vous voulez que je vous paie un café ? » Plutôt étrange comme proposition mais cela faisait sourire Enzo. « Mes parents m'ont appris à toujours refuser ce que me propose les inconnus, vous savez ? » La taquinerie était une chose qu'Enzo adorait faire. Et à tout le monde. « Mais tu n'as pas l'air d'avoir des intentions douteuses alors je veux bien. » Elle sortit alors une autre pièce de son porte monnaie et l'inséra dans la fente en veillant à saisir un gobelet. Une fois la boisson prête, elle lui tendit. « Merci... » Il croisait cette jeune femme qui venait de lui offrir un café régulièrement quand il était de passage à Lenox Hill mais ils n'ont jamais eu l'occasion de se parler. « Euhm... tu proposes souvent de payer le café aux inconnus ? Je te croise régulièrement, tu travailles ici ? Sinon, moi c'est Enzo. »

« Voyons, qu'est ce que vous voulez que je mette dans votre café ? » Elle aurait pu l'empoisonner et le kidnapper pour un service du gouvernement... Ne regardait-elle pas de films ? Enzo lui, beaucoup trop. Il ne prononça aucun mot et haussa seulement les épaules en guise de réponse, au risque de paraître ridicule si jamais il venait à parler de ce qu'il pensait réellement. Elle le dévisageait tout en buvant de son gobelet, cherchant probablement à l'identifier car son visage lui était familier. Quant à Enzo, il en était sûr, c'était la fille qu'il croisait tout le temps quand il venait. Et pourtant, les filles de son type ne se faisaient pas rare mais l'italien a toujours été très observateur et à la mémoire efficace. « Non, c'est assez rare, on va dire qu'aujourd'hui est un jour particulier. » Le beau instructeur fronça légèrement les sourcils, curieux d'entendre les raisons pour laquelle ce jour était un jour particulier. « Pourquoi est-ce un jour particulier si ce n'est pas indiscret ? » Le temps de réponse de son interlocutrice lui laisse alors le temps de boire quelques gorgés de son café qui refroidissait de plus en plus. Il l'écoutait tout en finissant son gobelet. « Je ne travaille pas ici, ma petite sœur séjourne à Lenox Hill, je viens la voir une fois par semaine. Moi aussi je me disais bien que je t'avais vu quelque part. » Peut-être qu'il connaissait sa petite soeur, après tout, il passait son temps avec les enfants malades et elle pouvait en faire partie. Juste après, elle se présenta. Alexandra, c'était donc son prénom. Elle poursuivit en lui demandant en retour s'il travaillait ici. « Je comprends mieux... ta petite sœur s'appelle comment ? Peut-être que je l'ai déjà croiser, elle aussi. Je ne travaille pas ici mais ça m'arrive de venir pour passer du temps avec les enfants malades alors... »

Alors qu'il lui demandait pourquoi ce jour était particulier, Alexandra semblait être tendue. Elle riait nerveusement et prit quelques minutes avant de lui répondre. Enzo remarqua d'ailleurs que ses joues avaient pris une teinte rose. Il n'avait pourtant rien dit de déplacer, du moins, c'est ce qu'il pensait. Il attendait à ce qu'elle réponde mais celle-ci semblait ailleurs et avoir du mal à le faire. « Eh bien... » Elle n'était pourtant pas mal partie mais durant un court instant, un silence s'était installer. « En fait, je... Ma soeur est malade, j'ai l'impression qu'elle va un peu mieux. » finit-elle par dire. Plus les minutes s'écoulaient plus il sentait qu'elle était pas très à son aise. Lorsqu'elle bégayait, il compris qu'elle était timide. Enzo l'avait été à une période aussi, il l'est toujours d'ailleurs mais cela s'était légèrement arranger. Néanmoins, il ne disait rien et l'écoutait juste. La poussant alors en quelque sorte à aller au dessus que sa timidité. « C'est très... noble de euh... ta part de venir les voir. Mais je ne pense pas que tu l'ai déjà vue elle est, euh... elle a seize ans. » L'italien esquissa un sourire. Non pas parce qu'il se moquait d'Alexandra mais parce qu'il trouvait son attitude adorable. Elle avait parler d'une voix si faible... Elle lui faisait penser à une petite fille du nom de Léa, une des enfants de Lenox Hill à qui il rendait visite et qui l'appelait son amoureux. « J'aime les enfants et le fait d'être avec eux me rend heureux. Essaye toujours, ça m'arrive de passer dans les chambres aussi. Ah mais ça me revient, j'ai discuter avec une fille de seize ans il y a même pas quelques jours, ton portrait craché sauf qu'elle était blonde... J'ai raison ? Je ne me souviens plus de son prénom... » Il levait les yeux au ciel, réfléchissant. Cela le titillait de l'avoir au bout de la langue mais de ne pas pouvoir le sortir. Soudainement, Alex décide de mettre un terme à leur discussion. Et de manière un peu maladroite, d'ailleurs. Elle s'était rapprocher de lui afin de lui faire la bise et prête à partir mais Enzo lui prit la main par réflexe pour la retenir. Elle tremblait des mains et l'italien commençait à s'inquiéter, même si ce n'était rien qu'une connaissance, pour l'instant du moins. « Est-ce que ça va ? Tu n'as pas l'air... tu trembles. » Il l'amena près d'un banc et se précipita à la fontaine d'eau pour lui en apporter. « Pourquoi tu te met dans cet état ? Tu n'as pas à le faire hein. Je ne suis pas méchant. »

« Pourquoi t'es aussi gentil avec moi ? » lui marmonnais Alexandra après avoir tenter de le rassurer en disant qu'elle allait bien. Il fallait être aveugle pour ne pas voir qu'elle était en train de trembler et qu'elle semblait incapable d'arrêter. Il lui prit les mains et les serra contre les siennes, tentant de la calmer du mieux qu'il pouvait. En réalité, la gentillesse doit faire partie de lui. Il a toujours été comme ça, même avec les inconnus qui se trouvait en difficulté. « Je suis comme ça. » Elle le regardait en fronçant les sourcils, elle le trouvait sans doute étrange de l'être autant. « Justement, c'est bien le problème... Je suis venue t'embêter avec mon... café-là et... ma gorge était serrée et j'avais les larmes aux yeux. Et toi t'as accepté par po... litesse et puis je... Je dois être... Fatiguée. Je suis fatiguée et ... je... j'en sais trop rien je... dois rentrer. Désolée de... t'embêter autant et je... » Elle était incapable de prononcer quoi que ce soit sans bégayer. Sa timidité l'handicapait vraiment. Enzo la trouvait attachante, il avait envie de la connaître. De plus, elle semblait être quelqu'un de très fragile et sensible, tout comme lui l'est. Il avait d'ailleurs l'impression de se voir quelques années plus tôt, coincé par cette timidité maladive qui l'empêchait de vivre. Enzo se leva en même temps qu'Alexandra du banc et sortit de sa poche un paquet de mouchoirs. « Je n'ai pas accepter par politesse, j'en avais envie. Et tiens, t'en as besoin. Tu es venue avec ta voiture ? Je t'avoue que je n'ai pas envie de te laisser dans cette état, de plus, il se fait tard, tu veux bien que je t'accompagne jusqu'à chez toi au moins ? Je te laisse tranquille après, promis. »

« Je suis venue à pied. D'habitude je viens en vélo mais, mais... j'avais prévu de prendre le taxi pour entrer. Tu es sûr... que ça ne te dérange pas de me raccompagner ? C'est quand même assez loin, j'habite à Midwood, en plus il va y avoir des embouteillages. Alors t'es sûr que ça te dérange pas ? » Juste quelques minutes, il avait réussi à la faire rire. C'était un bon début pour la faire penser à autre chose que sa timidité et la crise qu'elle venait d'avoir. Elle ne bégayait que très peu, mais ses joues étaient toujours un peu rose. « Si je te l'ai proposer c'est que cela ne me dérange pas. Et les embouteillages ne sont pas un souci pour moi. Je suis patient. » A l'entendre parler et à le voir agir, il avait tout l'air d'un homme parfait. Et pourtant, personne ne l'est réellement. Levés du banc, ils se dirigèrent au parking de l'hôpital. Il lui avait tendu un casque de moto, le sourire aux lèvres. « J'espère que tu n'as pas peur. Et sinon au pire, si tu as vraiment peur de t'envoler, tu n'auras qu'à te serrer contre moi. » Elle ne disait rien, elle avait juste mit le casque et s'était installer derrière lui. Le chemin n'était pas si long que ça puisqu'il se faisait tard donc la circulation était tranquille. Arrivé à destination, il la regarda descendre de sa moto avant de la saluer. « Tu es arrivée saine et sauf mademoiselle. J'ai été content d'avoir fait ta connaissance Alex. Enfin, si tu veux bien que je t'appelle comme ça. » disait-il suivi d'un clin d'oeil à son attention. Il ne la draguait pas, il éprouvait juste de la sympathie pour elle. Ce-soir, il venait de rencontrer une adorable fille et il voulait la connaître un peu plus. « Je pense qu'on se recroisera au Lenox Hill alors... prends soin de toi surtout et à très bientôt. »

« Bien sûr tu peux m'appeler comme ça ! Je suis vraiment contente d'avoir ta... ta connaissance, tu es quelqu'un de... de super. J'espère aussi qu'on se recroisera et pas que à l'hôpital. » lui répondait Alexandra avant de s'approcher de lui et de lui déposer un bisou sur la joue. Geste qui surprit Enzo et ne le laissait pas si indifférent. Ses joues rougissaient à son tour mais il tentait de le dissimuler comme il le pouvait. L'italien avait beau être gentil et à toujours vouloir aider les autres même sans les connaître, il est tout de même timide et peu le mettait mal à l'aise. « Et je t'invite à boire un café au Starbucks près de Lenox Hill. Le jour que tu veux. » Elle ne bégayait plus et elle lui avait fait cette proposition avec beaucoup d'assurance. Ce n'était pas son genre d'accepter comme ça mais il l'aimait bien et la trouvait attachante. « J'ai du mal à dire non lorsqu'il s'agit d'un Starbucks. Je suis un fan de cette endroit. » lui avoua t-il en esquissant un sourire timide. Elle semblait plus à l'aise que quelques minutes plus tôt puisqu'elle lui demanda son numéro de téléphone. Il le nota et lui rendit son téléphone. « N'oublie pas de me joindre. » Il lui fit un clin d'oeil et repartit sur sa moto.

Aucunes nouvelles depuis deux jours, elle avait sûrement des choses à faire plus importante ou elle a sûrement dû oublier. Il ne lui en voulait pas, après tout, ce n'était qu'un homme qui avait accepter un café un soir. Mais à sa surprise, elle prit finalement de ses nouvelles par sms et remit sa proposition du Starbucks de l'autre soir sur le tapis. Sans réfléchir, ils s'étaient convenus de se rencontrer au Starbucks non loin du Lenox Hill. Enzo était quelqu'un de ponctuel et il l'attendait sur une table pour deux. Il ne voulait pas la presser et attendre ne le dérangeait pas plus que cela, contrairement à beaucoup d'autres. C'est pour cela qu'il ne jugeait pas nécessaire de la prévenir qu'il était déjà sur place. Il patientait en jouant sur son téléphone. Ah, lui et les jeux vidéos, c'était une grande histoire d'amour. Il entendit des pas se diriger vers lui et releva la tête pour voir s'il s'agissait d'Alex. Il lui sourit, mettant en veille son iPhone, le posa sur la table et l'invita à s'asseoir en face de lui. « Je finissais par penser que tu m'avais oublier ! J'ai pris une table à l'intérieur vu le temps glaciale dehors, j'espère que ça te va. Comment ça va depuis ? »

« Désolée de... le retard. » bafouillait Alexandra le visage crispée et désolée. Il lui fit un signe de tête pour lui faire comprendre qu'il ne lui en voulait pas. « Non t'inquiète, c'est plutôt moi qui est arrivé trop en avance. » Enzo lui laissait le temps de s'installer confortablement sur sa chaise et attendit qu'elle porte à nouveau son attention vers lui. « Tu vas... ça va euh... bien ? » lui demandait-elle de façon assez maladroite. Elle bégayait toujours et ses joues restaient rose, comme l'autre soir. Elle ne semblait pas avoir remarquer ses quelques blessures marqués sur son visage. « J'ai connu mieux, mais ça va... » avait-il affirmer avant que le serveur n'arrive et ne demande la commande. Pour lui ce serait un frappucino et comme il avait aucune idée de ce que prenait habituellement Alex, il lui laissa commander à son tour. Une fois fait, le serveur repartit, laissant les deux retourner à leur conversation. « Si ce n'est pas indiscret... tu es comme ça depuis longtemps ? » Il s'intéressait à elle, à ce qu'elle était. Cette fille qui l'avait proposer un café l'autre soir avait éveiller sa curiosité. Il avait envie d'en connaître d'avantage d'elle et éprouvait déjà une certaine attache pour elle, même si cela était que la seconde fois qu'ils se croisaient. « Ta timidité maladive ne devrait pas t'empêcher d'être aussi... renfermer. Je veux dire... c'est clairement un handicap, cela t'empêche de vivre, j'ai tord ? » Se confier à un inconnu est bien plus facile qu'à un proche, c'est pas ce que l'on dit ? Il l'obligeait pas mais si elle en avait besoin, elle ne devait pas hésiter. « Je suis sur que t'es capable de le surmonter. Je pensais le contraire de moi mais finalement j'y suis parvenu, alors pourquoi pas toi ? » accompagné d'un large sourire. Il cherchait réellement à la mettre en confiance et même s'il la connaissait pas réellement, il avait l'impression que c'était bien parti...

« Je ne sais pas. » Il n'en demandait pas plus comme réponse. Après tout, Enzo n'était rien pour elle, il se rendit compte que sa question était peut-être trop indiscrète et se reprit rapidement. « Excuse-moi, je comprends que tu veuilles pas en parler, encore moins avec moi... » Enzo était un peu gêné, surtout que c'était son genre d'être aussi curieux et maladroit dans tout ce qu'il faisait. Alexandra le regardait, silencieuse, d'un air de dire que ce n'était pas grave et qu'elle ne lui en voulait pas. « Au début, les gens pensaient que c'était normal. La petite fille qui se cache dans les jupons de sa mère. Ils pensaient que... je m'épanouirai en grandissant. Mais après c'est resté et puis... » Il sentait que le mal être commençait à s'imposer et en remarquant ses yeux larmoyants, il prit l'initiative de tendre ses mains et d'ensuite les serrait. « Je ne peux pas m'en débarrasser, Enzo. C'est pas possible. » finit-elle par dire avec une voix faible, se retenant comme elle pouvait de pleurer. « Je me disais la même chose, tu sais. Mais, quelqu'un m'a dit qu'il fallait y croire et ne pas baisser les bras. Regarde où j'en suis maintenant... j'ai accepter un café d'une inconnue et je n'ai pas fui. Qui aurait cru que j'en étais capable quelques années plus tôt ? » Il essayait de lui redonner le sourire avec la carte de l'humour. Mais avouons qu'Enzo n'était pas très doué pour cela. « Je sais que l'on se connait que très peu mais... Je veux bien t'aider à surpasser cette faiblesse. J'insiste pas, mais sache que je suis là si jamais tu changes d'avis. » avoua t-il en l'insistant du regard. Le serveur arrivait tout juste déposer la commande des deux nouveaux amis. Enzo but une gorgée de son frappucino en faisant attention à ne pas se brûler. Il reposa ensuite sa boisson chaude sur la table, reposant son attention sur celle qui l'accompagnait. « Sinon, comment vas ta sœur depuis ? Je n'ai pas tellement eu le temps de passer à l'hôpital ces derniers temps... »

« Tu as dû avoir beaucoup de volonté... » Enzo restait silencieux à l'entente de sa réponse, il se contenta seulement hocher la tête en signe d'approbation. « Bien plus que je ne le pensais oui... » Le serveur arriva au même moment déposer sur la table la commande faite quelques minutes plus tôt. Alexandra le regardait boire son frappucino prudemment, alors qu'il était sur le point de briser le silence qui s'était installer en une poignée de secondes, elle reprit la parole. « Et comment est-ce tu pourrais... m'aider ? » soufflait-elle en fronçant légèrement les sourcils. Il ne savait pas trop comment lui répondre, en réalité, il s'était proposer de l'aider d'une part parce qu'il éprouvait une certaine affection pour elle, même si ce n'était encore qu'une connaissance pour l'instant et parce qu'il a toujours été comme ça. Enzo a toujours passé l'intérêt des autres avant le sien, et même si il n'avait pas les solutions, il avait tendance à toujours vouloir aider. Il haussa les épaules à son tour et répondit d'une voix rassurante. « Je t'avoue que je ne sais pas trop... Mais on trouvera. » Lorsqu'il lui demanda l'état de sa petite soeur, celle-ci semblait avoir le visage encore plus triste qu'il y a peu. « T'as l'air inquiète... son état est stable, je ne suis pas médecin mais je sais qu'elle a des chances de s'en sortir. Ça va aller... » avait-il dit en gardant le même ton. « Tu t'occupes d'elle toute seule ? Je veux dire... tu vois... » Il faisait allusion à ses parents. Il avait peur de mettre le pied dans le plat comme il le faisait souvent et c'est pour cela qu'il n'avait pas fini sa phrase. Espérons qu'elle ait compris avec l'amorse de phrase que lui avait laisser Enzo.

« Disons que... je m'occupe d'elle, oui. Pas totalement toute seule, j'ai des parents débordés et... Ils préfèrent ne pas se confronter à sa... leucémie et rester le nez dans leurs dossiers. » Il l'écoutait sans en dire un mot. Face à la gêne d'Alexandra, il commençait à se culpabiliser d'avoir poser une tel question indiscrète. « Ah... J'aurais pas dû te demander ça... » finit par répondre l'italien en lui faisant un maigre sourire, tout embarrassé. Il n'avait pas pu lui dire qu'il comprenait puisque lui n'avait jamais vécu le fait que ses parents auraient voulu le mettre de côté à cause de son handicap ou autre. On pouvait le dire, Enzo avait la famille rêvé et il était bien conscient de la chance qu'il avait. Mais là n'était pas la question. Le temps passait bien rapidement et c'est la tête désolé qu'il fit en jetant un coup d'oeil qui affichait 18h précise. Il avait rendez-vous à l'hôpital pour qu'on osculte une nouvelle fois ces blessures dans à peine trente minutes, il allait devoir laisser Alex. Le moment a été court mais c'était toujours mieux que le soir de leur première rencontre. « Désolé... Je vais devoir te laisser, j'ai rendez-vous à l'hôpital... hmm... merci pour ce moment. Court, mais ça fait toujours plaisir de passer du temps avec une personne que t'apprécie, n'est-ce-pas ? » Il esquissa à nouveau un sourire qui pourrait faire craquer plus d'une. Même si ce n'était pas le but avec Alexandra, il voulait lui montrer qu'il éprouvait une certaine sympathie pour elle et qu'il espérait que ce n'était juste pas un inconnu à qui elle a offert un café deux fois et s'est confier comme s'ils se connaissaient depuis un bout de temps.