caine & lynn ❝ just married... ou presque ❞

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Lynn & Caine

❝ just married... ou presque. ❞

« De QUOI ?! J’ai une tronche à m’appeler Madame ?! » Devant le dossier évoquant sa future mission, Lynn avait pris diverses couleurs : blanche, verte, prune… mais aucune qui puisse évoquer un quelconque contentement. Non, vraiment, là c’était lui demander énormément. Cruella n’avait pas réellement eu son mot à dire, puisque l’ordre venait d’en haut, aussi ne faisait-elle que diffuser un message qui horrifiait presque la piquante brunette… et pourtant, ce n’était pas faute d’avoir eu de très nombreuses affaires délicates dans l’intégralité de sa carrière. Une très légèrement œillade à Caine qui venait juste d’arriver et n’était donc pas au courant du pot aux roses et la jolie canadienne manqua d’être prise d’une crise de panique. A vrai dire, l’agent devant jouer son mari devait être en théorie Sandro, sauf que sur ce coup là, elle n’avait aucune confiance. Il allait tout faire foirer en deux coups de cuillère à pot et n’avait aucunement le style du mari aimant étant aux petits soins de sa femme dans un quartier genre Wisteria Lane renfermant de nombreux potins… et en l’occurrence deux terroristes notoires qu’il leur faudrait identifier et appréhender avant même qu’ils ne mettent en place leur plan. Pour le coup, Lynn ne laissa pas à Caine l’opportunité de prendre ne serait-ce qu’un café ou même de poser sa veste sur le porte manteau qu’elle l’avait déjà alpagué en fermant la porte du bureau. « Caine… tu veux qu’on soit mariés ? » Bon d’accord, dis comme ça, il y avait de quoi sauter au plafond. « Pour une mission crétin, évidemment !! »

La piquante brunette leva les yeux au ciel avant de lui présenter le dossier en moins de deux. « Je te la fais avance rapide : je ne veux pas de Sandro sur le coup il va tout faire foirer… il sera comme un pachyderme dans un putain de magasin de porcelaine ! Faut la jouer mollo, en douceur, tu piges ? Tu as bien plus le profil, ça ne fait pas de doute ! Alors je sais, toi et le terrain c’est « coucou » de loin, mais je t’en prie, je t’en supplie, je me roule à terre s’il faut mais prends le rôle avec moi ! Je serai douce comme un agneau. Enfin presque ! » Lynn se mit à battre de cils façon œil de biche et le pire, c’est qu’elle réussissait à avoir diablement du charme se faisant. S’il n’acceptait pas… elle était dans la merde, parce qu’elle y aurait droit, à cette mission.

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Une nouvelle journée, Un nouveau départ mais pour la première fois depuis un bail, pas de stress pour payer les factures ! Cela faisait un bien fou qu’en allant au boulot, c’était limite si je ne sifflotais pas car j’étais d’extrême bonne humeur. Tout allait pour le mieux dans ma vie même mon avocate avait commencé à exprimer de l’espoir quant à ma demande de garde exclusive de Connor. Les oiseaux ne chantaient pas encore dans les arbres mais c’était tout comme et comment dire, j’étais à cent mille lieues de me douter de ce qui allait me tomber sur le coin de la gueule. Au contraire, je pris le temps de discuter, de saluer des agents, de prendre des nouvelles auprès d’une des secrétaires bref, il ne me manquait plus qu’un café –obligatoire sinon j’étais en manque rapidement, pour que cette journée s’annonce comme parfaite. Du moins, c’était avant que je ne croise la route de Lynn. C’était avant qu’elle ne me pose cette fatidique question. « HEIN ? » répondis-je avec toute mon intelligence et ma vivacité d’esprit –à savoir sur le coup, toute mon imbécilité. Elle venait de craquer, Cruella avait poussé le bouchon trop loin et elle m’avait retourné ma partenaire. Non, son haleine était normale, pas une trace d’alcool. « Pour une mission crétin, évidemment !! » Je soupirais de soulagement. Pour un peu, je l’avais cru perdu pour toujours et même pour la science. « Lynn, me fait pas des coups pareils quand je n’ai pas encore bu mon café ! Tu veux que je fasse une syncope… Non pas que l’idée d’être marié avec toi me tuerait mais j’ai connu des demandes beaucoup plus romantiques » m’amusais-je même si je sentais sa nervosité. « Comment ça tu dois faire cette mission avec ce co… ce crétin ? » me repris-je car j’étais quand même connu pour mon flegme à toute épreuve. « Si tu m’expliquais de quoi il en retourne pendant que je bois mon café ?! » lui demandais-je tout en me dirigeant vers notre cafetière personnelle. Vue ma consommation personnelle de café, valait mieux en avoir une sous la main sinon je serais toujours dans la salle de pause du personnel. Tant pis si ce n'était pas réglementaire, pour une fois, franchement, je m’en foutais des règles. Rien ni personne ne se mettrait entre moi et ma maitresse de toujours à savoir la cafetière. Néanmoins, Lynn avait marqué un point : une mission sur le terrain. Ce n’est pas que je ne désirais plus aller sur le terrain mais mon genou était trop capricieux pour que je me permette pareille folie. Hors de question que de la mettre en danger par excès de confiance mais Lynn tenait absolument à ma présence, et cela m’intriguait énormément. De toute de manière, rien que l’argument Sandro m’avait déjà convaincu de faire cette mission !!

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Lynn & Caine

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« Rhaaa petite nature ! Tu as dix secondes pour préparer ton café ! » Lynn s’impatientait du fait qu’elle venait de passer certainement la pire nuit de son existence et que son manque de sommeil lui montait littéralement à la tête. Tommy n’avait pas arrêté de hurler, sûrement à cause du fait qu’il faisait ses dents, et l’idée de le laisser pendant plusieurs semaines chez son père lui déchirait le cœur. Dans des moments comme celui-ci, Lynn en venait presque à se demander pourquoi au juste elle avait choisi ce métier. Excellente question… parce qu’elle n’aurait jamais été suffisamment équilibrée pour faire autre chose, pardi ! « Tu sais que je suis sur l’affaire Dimitriev depuis plusieurs mois… tu m’as pondu plusieurs hypothèses sur le profil des deux rejetons et ma mission est de débusquer le fiston justement. Il s’est marié à une bourgeoise et habite un quartier résidentiel en dehors de New York avec sa charmante blondasse. L’idée, c’est que je me fasse passer pour une charmante épouse au foyer bien sous tous rapports, qui n’a d’yeux que pour son mari et qui vient de la ville pour commencer une nouvelle vie à la « campagne ». Il faut s’intégrer à ce quartier pendant plusieurs semaines et tâcher de débusquer ledit couple de mafieux. C’est ça ou avoir à nouveau des macabés sur les bras et je sais pas pour toi, mais perso Tommy a commencé à faire ses dents et j’aimerais éviter d’y passer cinquante plombes ! »

Lynn s’écroula contre son fauteuil avant de feuilleter l’ordre de mission, qu’elle avait pourtant lu trois fois, avant de pâlir toujours au même endroit. Comment on avait pu lui coller Sandro entre les pattes pour cette mission, sérieusement ?! « Il parait que l’on est donc ultra amoureux, blablabla… que je suis douce comme un agneau et que mon mari est avocat ultra romantique. Clichéééé ! Bref. Sandro je le vois plutôt en mode « je te saute dessus en rentrant du boulot » plutôt que « je t’amène un bouquet de roses pour fêter ta beauté fatale mon amour »… tu me suis ? Bref, je vais m’arracher les cheveux s’il faut le reprendre à chaque fois qu’il ouvre la bouche. J’ai pas envie de foutre des mois de dur labeur en l’air… pas maintenant que je touche au but bordel ! Je vais veiller sur toi, il va rien t'arriver petit bichon qui n'a pas bu son café ! » Aucune méchanceté dans sa voix. Juste un jeu entre eux !

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Tout en préparant mon café et après en le buvant –non elle n’avait pas mérité de café et puis si cela pouvait la faire râler encore plus que d’habitude, c’était toujours bon à prendre. Chiant ? Oui, elle avait réussi à réveiller une facette de ma personnalité que peu de personnes connaissaient. C’est vrai, j’étais plutôt connu pour affable, gentil, serviable mais très peu connaissaient le Caine chiant. Elle, oui. Je ne sais pas si c’était un honneur ou pas mais à vrai dire, cela faisait tellement longtemps que je n’avais pu exprimer ce trait de caractère que je m’en fichais un peu pour tout dire. « Mission d’infiltration classique. J’en ai fait une, une fois dans ce genre avec une collègue quand je bossais encore à la criminelle donc je connais le topo ! Par contre, cette fois-là, je ne me ferais pas avoir. Dans la maison où on nous avait placé, il n’y avait pas de cafetière et je ne passerai pas encore ne serait-ce une semaine sans café. J’ai cru devenir dingue » boudais-je à moitié à ce souvenir. Chez moi, le café c’était sacré peut-être pour ça que je flashais sur une serveuse d’un café. Bref ! J’avais quand même gardé pour moi qu’au final, cette mission d’infiltration avait tourné à quelque chose de moins fictif. En effet, avec Lisbeth, nous nous étions bien trop pris au jeu qu’au final, les scènes de sexe n’avaient rien de simulés. C’était un bon souvenir. La rupture l’était moins surtout quand nos rapports s’étaient dégradés. Il n’était jamais bon de mélanger plaisir et boulot mais bon, là, c’était totalement différent. « C’est sûr qu’avec son QI d’une huitre, il doit pas tenir la route » marmonnais-je pour moi-même vis-à-vis de ce Sandro de malheur. Non mais quelle idée de vouloir lui confier une affaire comme ça. Franchement, il avait une notion du romantisme qui frôlait les -100 C°. C’était comme si je me transformais en un don juan des plus crédibles. Non merci j’avais déjà donné et en prime, j’étais nul à chier dans ce domaine. La séduction et moi, ça faisait vraiment deux voire plus. « Si tu me promets qu’on amène la cafetière, je veux bien jouer les amoureux transis, totalement raide dingue de son petit agneau d’épouse. En fait, rien que de te voir dans le rôle de l’épouse modèle me donne envie de signer pour la mission. J’aurais le droit à un massage des pieds après ma dure journée de travail ? » Éclatais-je de rire avant de boire une gorgée de café. « La mission commence quand ? »

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Lynn & Caine

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« S’il n’y a que ça, j’ai une cafetière toute neuve dans ma caisse que j’oublie à chaque fois d’installer chez moi… si y’a que ça, on l’embarque et le tour est joué, tu n’auras même pas d’excuse pour faire un caca nerveux ! » Lynn émit un petit rire moqueur tandis qu’elle finissait de feuilleter ce maudit dossier, parfaitement consciente qu’il leur faudrait se mettre en route sous peu pour ladite mission. Caine lui ôtait une sacrée épine du pied, mais loin d’elle l’envie de le lui dire de façon nette et précise… il aurait peut-être droit à ce genre de remerciement plus tard, dans le cadre de leur mission de « couple », si jamais il jouait le rôle à merveille, bien qu’elle n’en doutait pas une seconde. C’est comme si ce rôle avait été écrit pour son coéquipier. Le destin allait-il enfin arrêter de les tourmenter en les mettant ainsi dans des situations impossibles ? Ce n’est manifestement pas demain la veille, d’après ce qu’elle avait cru comprendre. « Tu veux pas aussi que j’te fasse la danse du ventre, non ?! Redescend sur terre, Casanova ! Si j’étais une épouse aimante et douce comme un agneau, je serais déjà mariée avec le premier abruti venu, ça coule de source ! » Mais heureusement pour eux, Lynn savait être une excellente actrice quand elle s’y mettait. Le pire, c’est qu’elle savait parfaitement être douce quand elle s’y mettait et ce sans se forcer. Il n’y avait qu’à la voir en présence de son fils, seul privilégié avec son père à recevoir réellement ses attentions et autres câlins en tout genre.

Mais pour la beauté de la chose, elle se rapprocha de Caine d’un air malicieux et, une fois qu’elle ne fut plus qu’à quelques millimètres de son partenaire, elle esquissa un petit sourire malicieux… « Et moi, j’aurais droit à un bouquet de roses si je te bichonne comme une épouse aimante et totaaaalement dévouée à son petit mari ? »

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« J’aime le café ! Ce n’est quand même pas un crime ! » Boudais-je comme un gamin de six ans qu’on viendrait de réprimander. Franchement, j’avais le droit d’être accro à la caféine. Ok, j’abusais très certainement sur les doses mais si je n’avais pas mon quota de litres dans la journée, je devenais carrément imbuvable comme quoi je n’étais pas parfait. Je possédais quelques vices plus ou moins cachés. En tout cas, elle venait de pleinement obtenir ma participation à cette mission qui s’annonçait des plus relaxes. Après tout, partir la journée en faisant semblant d’aller bosser, revenir le soir, faire un grand sourire à sa femme parce qu’on était heureux de la retrouver, somme toute la vie que je rêvais d’avoir. Rasoir ? Certainement pour beaucoup d’hommes mais j’étais un homme profondément ancré dans la réalité et surtout amoureux des choses simples de la vie. « Hey merci bien mais tous les hommes qui rêvent d’une femme douce et aimante ne sont pas que des abrutis ! » m’écriais-je mi- amusé, mi- vexé car malheureusement pour moi, j’étais concerné. Certes, je ne rêvais pas d’une femme sans caractère et lisse mais je ne voulais pas non plus d’une femme qui passerait son temps à me gueuler dessus ou à me tromper à droit et à gauche car beaucoup trop généreuse et aimante avec nos voisins. Non, je désirais simplement une famille unie et aimante. « Mais si tu es sage, oui, je t’offrirais toutes les roses que tu désireras ma chère et tendre femme ! » plaisantais-je surtout si je pouvais faire passer cela en note de frais et que Cruella rage dans son bureau. Oui, autant allier le plaisir à l’utile dans cette affaire. « Je t’inviterai au restaurant, nous ferions même de longues balades main dans la main » murmurais-je sur un ton beaucoup plus doux, beaucoup trop doux aussi me raclais-je la gorge pour reprendre mes esprits. Il était inutile que nous rentrions dans ce genre de conversation ni même.. non laissons tomber ! Toutefois, une petite voix me souffla que peut-être pouvais-je profiter de la mission pour montrer à Lynn que tous les hommes n’étaient pas des connards et qu’elle pouvait aussi être bien dans une relation saine où le respect allait dans les deux sens. Oui, c’était peut-être une bonne occasion à saisir mais valait-il mieux que j’évite de trop m’impliquer dans celle-ci. Aussitôt, le visage souriant de Lisa s’imposa à moi, douchant mon enthousiaste. « Je présume que je dois retourner préparer un sac de voyage ? On doit s’appeler comment au fait ? »

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« Bien ce que je dis, tu seras parfait dans le rôle, Coco perfecto ! T’auras même pas à te forcer puis ça te fera un entraînement, hein, avoue !! » Lynn avait oublié d’être stupide, hélas, et n’oubliait pas que son partenaire restait quelqu’un de casé. C’était bien ce qui la désespérait le plus, à vrai dire. La piquante brunette était la première à s’imaginer dans les bras musclés de son coéquipier, bien que ce genre de rêve soit particulièrement dangereux pour elle, et le simple fait de savoir qu’ils allaient devoir jouer au parfait couple marié sans que rien de tout ceci ne soit vrai lui déchirait littéralement le palpitant. Mais, par chance, la jolie canadienne avait depuis le temps réussi à accepter ce genre d’inéluctable défaite, aussi Caine n’avait-il aucun souci à se faire… elle comptait s’en tenir à la mission et à rien d’autre. « Nous serons Monsieur et Madame Reese. Prépare-toi psychologiquement parce que tu dois filer à notre future voiture dans le parking de la cellule ! Je vais me transformer en mode bourgeoise et j’te rejoins l’ami ! » Lynn disparut en l’espace de quelques secondes à peine, passant par la case « métamorphose » durant une vingtaine de minutes à peine. Finies, mini-jupes, robes moulantes et autres jeans courbant allègrement son corps parfait et musclé… désormais, la piquante brunette devait porter de longues robes parfaitement innocentes, un chignon serré et un maquillage on ne peut plus discret. Le pire ? C’est qu’elle parvenait à être étourdissante même dans ce rôle.

« Ca me tue que cette mission soit machiste ! J’aime pas qu’un mec me conduise, ça me les casse ! » Tout comme elle n’aimait pas sa tenue, mais là-dessus, elle ne fit aucun commentaire en pénétrant à l’intérieur de l’imposant 4x4 dans lequel l’attendait sagement Caine. Lui aussi avait été métamorphosé, puisqu’il était habillé d’un beau costume sur mesure d’une qualité ahurissante. A ceci près que Lynn ne put s’empêcher de remettre son nœud de cravate en place avant même que de mettre sa ceinture de sécurité. Réflexe déjà présent et provenant de son passé ou essai pour le rôle ? Difficile à dire. « La ferme. C’est pas ma faute si tu sais pas nouer une putain de cravate comme il faut ! Tu l’as fais avec tes pieds ou quoi ?! C’est du boulot à deux sesterces ça ! »

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« Tu te rappelles que j’ai déjà été marié ? Question entrainement, j’ai eu tout loisir de pratiquer ! » Plaisantais-je bien que je comprenais très bien le sous-entendu. Lisa. Oui, cela pourrait faire un entrainement sympathique mais je me demandais si Lisa était du genre à se plaire dans une vie rangée. Certaines femmes appréciaient d’être libres et indépendantes, ce que je cautionnais tout à fait mais j’aspirais à beaucoup plus de normalité sans pour autant tomber dans le cliché de la femme au foyer, attendant gentiment que son époux rentre du travail. Non, cela me gênait absolument pas qu’une femme exerce une profession bien au contraire, c’était bon pour l’épanouissement personnel mais j’avoue que je craignais un peu de retomber sur une femme comme celle que j’avais épousé et qui s’était faite vampiriser par son travail au point d’oublier qu’elle avait un époux et un fils à la maison. Néanmoins, je décidais de plus ressasser le passé ni même d’espérer quoi que ce soit. Il fallait que j’apprenne à laisser le temps au temps que je lâche un peu la pression. A force de rechercher l’amour parfait, je risquais plus souvent de tomber de haut qu’autre chose et puis, peut-être n’existait-il tout simplement pas. Cela ne servait à rien de l’idéaliser, même mes parents que je plaçais pourtant sur un piédestal avait connu des hauts et des bas dans leur couple alors oui, je devais apprendre à rester les pieds sur Terre. Pour autant, cela ne m’empêchait pas de profiter de cette mission qui tombait à pic étant donné que le terrain me manquait –mais cela, je ne l’avouerai même pas sous la torture. « En mode bourgeoise hein ? J’ai hâte de voir ça tient » rigolais-je tout en quittant le bureau pour aller chercher mon packtage de mission et me changer également. Je ne fus pas déçu du costume sur mesure. Il était classe ! J’en profitais de l’absence de Lynn pour potasser mon propre rôle dans les moindres détails. J’étais avocat, marié à une femme de bonnes familles et nous venions d’emménager dans un quartier résidentiel. Somme toute une vie banale. Ah, je venais d’avoir une promotion et m’apprêtais à devenir associé. D’accord. Enregistré ! Lorsque la porte de la voiture s’ouvrit, je jetais machinalement un coup d’œil avant de stopper. Lynn portait une robe tout ce qu’il y avait de plus sage et pourtant, je la trouvais plus magnifique que d’habitude. « Cela te va bien » la complimentais-je avant de me racler la gorge. Mais elle m’interrompit en nouant correctement mon nœud de cravate et je rigolais. « J’aime pas en porter ! » me défendis-je comme je pouvais avant d’attraper sa main gauche. « Attends, tu oublies un détail d’importance madame Reese » lui dis-je avant de glisser une bague à son doigt. « Nos alliances »

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Lynn & Caine

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Ce fut bientôt au tour de Lynn de se racler la gorge alors que Caine lui enfilait l’alliance qui rendait leur « couple » d’autant plus crédible pour cette mission. L’espace de quelques secondes, d’une façon tout à fait discrète, elle observa ladite bague en se surprenant à espérer qu’un jour, celle-ci serait réellement à son doigt après qu’elle ait dit le fameux « oui » à l’homme de ses rêves. « Ca fait vachement vrai, tu trouves pas ? Ca en jette ! » Façon on ne peut plus maligne de faire croire qu’elle regardait l’alliage utilisé plutôt que le symbole que cet anneau représentait. La piquante brunette finit donc de remettre en place son nœud de cravate avant d’éclater de rire. « T’aime pas en mettre ? Bordel t’es dans la merde, parce qu’un avocat, ça plaide pas en tong et bermud’ à fleurs ! Même si torse nu ça doit être pas mal… faut vraiment que je me tape un avocat au moins une fois dans ma vie, CQFD. Enfin… un jeune musclé pas un vieillard croulant en mode retraite i tutti quanti ! » Lynn allait bien évidemment dominer son caractère une fois devant l’intégralité du voisinage, mais puisqu’ils n’étaient qu’en route dans la voiture prévue par la cellule, hors de question de se museler tout de suite. La jolie canadienne en profitait encore honteusement. « Apparemment, on essaye d’avoir un gosse… fantastique ! En plus de parler couches et rototo avec ses bourgeoises mal baisées, va falloir que je fasse comme si j’étais ultra frustrée de la vie. Tu crois que j’ai le droit de dire que t’es un mauvais coup ? Naaaan ce serait trop loin de la vérité. C’est marqué sur ta tête que t’es un putain de bon coup, ce serait pas crédible. »

Lynn s’amusait au jeu du question-réponse en solo, tentant de se remémorer tous les éléments du dossier qu’aucun des deux n’avait évidemment pris avec lui. De toute évidence, un peu d’impro ne pouvait pas faire de mal et rendrait leur jeu bien plus naturel… « Si tu me disais ce que tu attends de la femme parfaite, j’pourrais sûrement m’approcher du rôle ! Ce qui te fais craquer, ce genre de conneries. Et oublie pour le massage des pieds, à moins que tu ne veuilles te prendre mon pied dans ton service trois pièces. Y’a pas marqué « boniche » vu ? » Lynn lui lança un petit clin d’œil avant de caresser légèrement la main du jeune homme, tenant pourtant le volant. « Je sens que je vais l’adorer mon petit Monsieur Reese… »

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« Oui, te voilà mariée pour toute une mission. Mine de rien, ça te fera un entrainement à toi aussi » plaisantais-je avec un sourire taquin ayant pour ma part, eu une étrange émotion. Malgré l’échec de mon premier mariage, je voulais toujours trouver une femme pour me marier et fonder une famille, c’était un de mes projets de vie. Un simple coup d’œil à ma passagère me fit penser que c’était peut-être beaucoup plus facile pour moi que pour elle mais peut-être me trompais-je. « J’ai l’impression d’être un clown quand j’ai une cravate et puis je n’aime pas ça, ça me serre le coup et je te signale que je ne suis pas un véritable avocat et crois-moi, si tu craques pour le prestige de l’uniforme, tape toi un pompier, au moins tu en auras pour quelque chose » bougonnais-je de mauvaise humeur pour le coup. A chaque fois qu’elle parlait de se « taper » un mec, cela me faisait le même effet. En plus pour avoir fréquenté des avocats en accompagnant Cassidy à des diners, elle perdrait sûrement son temps. Toutefois, je ne pus contenir un éclat de rire à la suite de ses propos. Rien que de l’imaginer à une réunion Tupperware avec des femmes au foyer me mettait en joie. Oh elle allait tellement bien s’amuser tandis que je serais au travail soi-disant. Cela résonnait à mes oreilles comme une douce vengeance pour le fait de devoir porter une cravate et avoir l’air d’un pingouin coincé dans un costume sur mesure. Déjà que je devais m’en taper un à chaque fois que je venais bosser à la CIA mais alors vingt-quatre heures sur vingt-quatre non merci. D’ailleurs, j’osais espérer que ceux qui avaient préparé notre garde-robe, avaient prévu des boxer ou des caleçons et non des slips car là, mission ou pas mission, je ramenais mes fringues. Un détail me frappa « Hum. Avant de te répondre, question sérieuse, tu dors comment la nuit ? » Non parce que je ne savais aps elle mais je supportais pas de dormir habillé.. « D’ailleurs, il y a une chambre d’amis ou un canapé confortable ? » demandais-je car après tout, on était pas obligé de simuler à ce point la vie maritale, annulant par-là ma première question. « Et sinon, la femme parfaite n’existe pas. Je veux juste une femme drôle, ayant de la répartie et de l’humour, qui me soit fidèle et qui s’épanouisse dans notre couple tout en appréciant la vie de famille et je sais pas… Si nous nous aimons, c’est déjà le principal » admettais-je n’ayant aucun critère physique ou intellectuel sur ce sujet. « Et toi, comment doit être le mari idéal ? »

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Lynn & Caine

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« Pouah, tu seras marié depuis un siècle que je serais en mode célibataire endurcie ! Moi mariée, à d’autres ! » Lynn avait une fâcheuse tendance à ne plus croire du tout au symbole sacré du mariage. Elle n’avait jamais été croyante dans sa vie, mais cela ne l’avait jamais empêchée d’être romantique et de vouloir une vie de famille comblée. Le destin avait simplement fini par s’en mêler et la détourner de ses principaux désirs. Aujourd’hui, elle se retrouvait à feindre une situation qu’elle avait pourtant souhaitée de toutes ses forces des années durant. Ah, maudites désillusions… « Un pompier ? Mais vala une idée qu’elle est bonne ! Faut que j’aille faire un tour à une caserne pas trop pourrie… faire style que j’suis en feu. Ca peut coller ça, non ? J’suis sûre qu’ils seront ravis de jouer de la lance à incendie, c’est moi qui te le dis ! » La piquante brunette se moquait d’être graveleuse, et pour cause, elle ne pourrait plus l’être d’ici très peu de temps. La mission n’était pas mesurable en temps et ils pouvaient tous deux devoir feindre d’être un couple marié et follement amoureux pendant plusieurs mois. Caine n’en n’avait sûrement plus l’habitude, mais il s’agissait bien du quotidien de Lynn… celui pour qui elle avait signé et qui lui manquerait si d’aventure elle n’était plus en mesure de le côtoyer un jour. « Par contre j’ai une putain de chez sainte horreur de dormir avec le moindre vêtement sur moi ! Et y’a aucune chambre d’amis, ils ont joué la carte de l’économie ces enfoirés… je suppose qu’il y a un canapé mais on peut pas risquer de foutre en l’air notre couverture avec un détail aussi pourri, va falloir qu’on dorme ensemble. J’peux toujours dormir avec des sous-vêtements, ça va pas me tuer. »

La piquante brunette leva les yeux au ciel rien qu’à imaginer qu’elle allait devoir « sacrifier » son petit confort habituel pour être crédible au niveau de sa mission. Mais après tout, elle n’était pas une bourgeoise coincée d’ordinaire, elle portait de la lingerie ultra sexy et s’entretenait plus que n’importe quel membre de ce maudit quartier où il se rendait. « Le mari idéal ? Quelqu’un qui n’ait pas peur de ses convictions, de se battre pour ce qu’il aime ou pense juste. Avec un humour aussi pourri et pas drôle que le mien… qui sache se marrer quand je lâche des bombes graveleuses plutôt que de s’en offusquer. Quelqu’un qui soit capable de me faire rire. Que je puisse oublier tous mes soucis d’une seule blague. Autrement dit, il existe pas alors pourquoi on s’emmerde avec ce genre de détails, hum ? Au fait, arrête tes conneries t’as pas l’air d’un pingouin, le costume ça te rends absolument hot. Genre on te l’a jamais dit ! »

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« Tu sais le mythe du pompier sexy et chaud lapin, franchement c’est désuet » râlais-je tandis que je m’imaginais Lynn se pointant à une caserne de pompier pour faire son marché à amant. Non cette image était trop dérangeante pour que je la garde à l’esprit. Et puis c’était quoi ce cirque avec les pompiers ? Qu’est-ce qu’ils avaient de plus que le quidam de base ? Rien. Ok, ce sont des héros du quotidien pour la plupart des gens mais soyons honnête, ils sont payés pour cela. Rien que pour ça, cela enlève tout prestige à ces héros de pacotille. Moi de mauvaise foi ? Et alors ? Cela gênait quelqu’un ? Non. « Et puis…Rahh laisse tomber, va t’amuser avec tes pompiers si cela te chante, on a une mission à faire avant et l’alliance que tu portes à ton doigt t’impose une règle : la fidélité. Tu vas voir, c’est compliqué au départ mais on s’y fait à la longue » débitais-je tout en me concentrant sur la route, l’air renfrogné au possible. Lynn faisait ce qu’elle voulait en dehors de cette mission, cela ne me regardait aucunement et je n’avais aucun jugement à émettre même si cela m’énervait pour une raison évidente mais que je refusais d’analyser plus en profondeur. Après tout, elle n’allait pas vouer sa vie au célibat et elle était suffisamment adulte pour savoir ce qu’elle faisait et avec qui elle le faisait. « Je dors nu également » avouais-je en desserrant le nœud de ma cravate car cette conversation était gênante. Je préférais de loin éviter de l’imaginer nue dans le même lit que moi et cela pour ma santé mentale et ma dignité. « Je préconise que nous dormions au minimum avec des sous-vêtements. Cela me semble un bon compromis non ? » Proposais-je tout en attendant que le feu tourne au vert. A la place, je préférais orienter la conversation sur un terrain moins glissant. « Je ne suis pas d’accord, tu n’es pas trop exigeante sur la question et cela me semble pas être mission impossible que de trouver cet homme. Cela se trouve, il est bien plus proche que tu ne le penses » commençais-je avant de sourire, amusé de son compliment « Que ça m’aille ou non, je déteste les cravates ou les costumes. Je préfère largement un jean et un T-shirt et être peinard chez moi » répondis-je. « Au fait, des habitudes que je dois connaître ? Il faut que nous bossions nos personnages : famille ? Amis ? Rencontres ? Tu vois le genre »

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Lynn & Caine

❝ just married... ou presque. ❞

" Ma parole mais ça te défrise le chignon que j'envisage peut-être éventuellement et totalement hypothétiquement de m'envoyer en l'air sans sentiment avec un... Adonis aux tablettes de chocolat façon Milka aux stéroïdes ? " Lynn esquissa un sourire proprement moqueur, à pleines dents, avant de déposer un baiser léger comme une brise contre la joue de Caine. Cela n'avait pas vocation à le déconcentrer, au contraire, elle trouvait ce genre de réaction mignonne à souhait. On ne s'inquiétait jamais pour elle, d'ordinaire. Elle laissait bien trop entrevoir son côté démerde et indépendant pour qu'on ne la prenne pour une pauvre petite chose fragile. C'était à tort pourtant, car la piquante brunette restait avant toute chose un colosse aux pieds d'argile, ne lui en déplaise. " Minimum de sous-vêtements : check ! On va éviter de tenter le diablotin qui s'est logé sur ton épaule, hum ? Pervers ! " Lynn se sentait presque d'humeur enfantine pendant les minutes qui la rapprochaient dangereusement de cette mission risquant d'être extrêmement lourde sentimentalement parlant. La jolie canadienne avait beau jouer les grandes fiérotes, il n'en demeure pas moins qu'elle était loin d'en mener large. Bien au contraire, rien que l'idée de savoir Caine dans le même lit qu'elle, à peine couvert par quelques oripeaux qui ne manqueraient sûrement pas de le mettre en valeur... et la voilà qui frémissait à nouveau. Il fallait de toute urgence qu'elle se calme si elle comptait rester crédible en bourgeoise aimante et mariée !

" Ne t'inquiètes pas soleil de mes jours et de mes nuits, aussi vrai qu'il n'y a pas un type qui vaille le coup pas loin de moi, je serai la parfaite épouse aimante et tendre à ton égard... tu ne trouveras jamais mieux ailleurs. " La piquante brunette esquissa un sourire franc avant de faire mine de réfléchir un instant. Il n'y avait pas d'autres éléments particuliers sur le dossier qu'ils avaient eu tous deux entre les mains, cela impliquait donc de mettre en avant certains détails leur appartenant... personnellement. " On peut prendre certaines choses à nous. Par exemple, j'ai fais un an aux Beaux-Arts... je dessine très, très souvent et j'adore dessiner les mains, surtout les tiennes d'ailleurs parce que je les trouve sexy. Après... je m'imagine bien en mode "je suis épanouie dans le mariage et je partage les mêmes potes que mon mari" tu vois le genre ? Sinon, cela impliquerait de recevoir des gens dans notre bêêêlle maison. Je ne sais pas cuisiner mais j'aime bien lire des bouquins de cuisine... ça me donne faim. Je déteste la télé ! Et oh... je sais bricoler. Genre je sais monter l'intégralité d'un moteur de caisse ancienne quoi. On peut prendre d'autres choses, tout dépend de ce que tu voudrais que j'ai ! "

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Oui, cela me défrisait mais plutôt me couper une main que de l’admettre devant elle. « T’es une grande fille, tu fais ce que tu veux ! » marmonnais-je avec un soupçon de mauvaise humeur dans la voix. Oui, elle pouvait s’envoyer en l’air avec qui bon lui semblait mais je ne préférais évidemment pas le savoir. Pourquoi ? Parce que ! Je n’avais pas non plus l’intention de me pencher sur la question dont la réponse ne me satisferait pas –dans le sens où bien sûr, ce serait m’engager sur un terrain bien trop glissant et j’avais la lâcheté de le fuir pour une route bien moins tortueuse. Je ne pus cependant m’empêcher de lever les yeux en l’air, un sourire amusé aux lèvres. « J’ai dit que c’était le minimum mais si tu veux dormir habillée, libre à toi. Sur ce coup, je crois que la plus perverse de nous deux, c’est toi Lynn » rigolais-je car en effet, j’avais dit que c’était un minimum. C’est elle qui interprétait de travers ! Toutefois, c’est avec un éclat de rire que j’accueillais sa réplique suivante. Elle avait le don de trouver des surnoms qui ne payaient pas de mine. Le mariage avec elle n’allait pas être ennuyeux une seule seconde mais c’était mieux ainsi. Au moins, cette mission serait bien plus intéressante qu’elle ne le laissait présager sur le papier bien qu’il nous fallait encore nous inventer une vie à deux. C’était peut-être le plus compliqué : jouer le rôle d’un couple amoureux car même si nous avions réussi à devenir complice dans le travail et parfois même en dehors, cela ne faisait pas de nous un couple à proprement dit. Nous étions simplement des partenaires. Une équipe efficace certes mais pas encore suffisamment crédible dans le rôle des mariés du siècle. « Oui, c’est une bonne idée que de reprendre des choses de notre vie. Déjà, il faut savoir depuis combien de temps nous sommes mariés afin de statuer sur une rencontre. Après, comme tu le sais, j’aime jouer de la guitare, il m’arrive même parfois de me produire dans un club où j’ai mes habitudes. J’apprécie la mécanique même si je ne m’y intéresse pas tant que ça. Disons que j’ai plutôt l’amour de la vitesse et de sensations. Je pratique la boxe française depuis que je suis gamin, c’est mon père qui m’a entrainé là-dedans car il en est féru. Je suis également fan de rugby et je ne rate aucun match de mon équipe nationale. Sinon, j’aime faire des randonnées et je possède un petit chalet dans le Colorado près d’un lac où je peux passer des heures et des heures à faire semblant de pêcher alors qu’il n’y a aucun poisson dedans. J’ai des goûts simples et je rêve d’avoir une ribambelle d’enfants » souriais-je en lui faisant un clin d’œil. Je pense qu’avec nos deux descriptions, nous avions moyen de mettre en place une histoire crédible et surtout facilement retenable pour ne pas se tromper sur des détails. C’était souvent ce qui pouvait pêcher : les détails. « Rencontre style coup de foudre ou il a fallu que je me batte pour te conquérir ? » lui demandais-je en tournant dans une rue.

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Lynn & Caine

❝ just married... ou presque. ❞

« Deux ans de mariage, ça fait classe non ? Comme ça ce sera pas over méga bizarre si je te harcèle pour avoir un gosse ! » Lynn n’avait jamais eu de grands préceptes en matière de mariage. Mais il faut dire qu’elle n’avait jamais été au fond des choses en la matière… on lui avait déjà demandé sa main, c’était l’évidence même, mais si elle avait été fiancée, le fameux « oui » n’avait pas été prononcé en bonne et due forme. Ceci dit, la piquante brunette n’avait aucune envie de penser à ce genre de choses alors qu’ils montaient leur faux mariage de toutes pièces et qu’elle allait devoir feindre d’être une femme mariée parfaitement accomplie. Elle devait mettre de côté son fils, ses propres rêves et l’intégralité de son tempérament ou presque pour mieux feindre d’être quelqu’un d’autre… c’était à se demander comment Lynn faisait pour ne pas finir par se perdre définitivement en route. « Quand j’avais vingt ans j’ai déjà participé à des championnats de moto cross. Je sais pêcher mais genre vraiment pêcher dans le genre, faudra que j’te donne des cours ! Je n’ai pas de voiture, j’ai juste une Harley… ah merde, ça colle pas avec le personnage, quelle conne ! Reprenons : j’ai dessiné ma robe de mariée moi-même et je veux me marier en blanc. Mais si tu te fous de ma gueule, je vends ton service trois pièces au marché noir ! » Lynn prit soin de ne surtout pas croiser le regard de Caine car s’il se moquait, elle risquait de très mal de vivre. Quant aux enfants, elle ne voulait même pas évoquer la question… il connaissait sa difficulté avec son fils alors elle n’était pas prête d’être réellement mariée ou d’avoir d’autres enfants ! Qu’elle croyait…

« Soyons fous ! Les deux : tu étais en lice avec un sexy rugbyman… juste parce que j’ai envie de t’emmerder ! » Lynn éclata de rire avant de déposer un tout petit bisou contre sa joue. C’était facile de le provoquer… tellement facile ! « N’oublie pas, tu m’adores. » La piquante brunette prit une grande inspiration avant de reprendre, presque imperturbable : « Plus sérieusement, j’étais folle amoureuse de toi mais je pensais que tu allais choisir quelqu’un de moins coincé de là où j’pense. Mais je venais en mode désespéré à ton cabinet pour te proposer un café, que tu as refusé pendant des lustres jusqu’à ce qu’un de tes collègues ne me bouscule, ne me fasse mal et que tu viennes à mon secours en grand gentleman que tu es… ça te vas genre cliché ultra romantique ? Sinon j’peux inventer un autre scénario bidon ! »

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« Oui cela se tient » acquiesçais-je à sa réplique sur notre mariage ainsi que son harcèlement pour avoir des enfants. C’était tout de même étrange de programmer notre mariage ainsi que notre vie commune mais il nous fallait en passer par là pour pouvoir être crédibles auprès de nos voisins –et j’avais vraiment envie que cette mission ne dure pas de longs mois car je voulais bien être honnête vis-à-vis de mes sentiments envers Lisa, je serais au bout du compte, obligé d’admettre ceux que je ressentais également pour cette femme. Ma vie sentimentale prenait un chemin semé d’embuche et si un jour, je m’étais plains de son calme plat, désormais ce n’était plus le cas. « Je n’ai pas l’intention de me foutre de ta gueule comme tu dis ! C’est fou cette manie que tu as de croire que je vais me moquer de toi dès que tu dis quelque chose qui sort de l’ordinaire. Et pour ta gouverne, je sais très bien pêcher mais quand tu as ton père qui te harcèle pour monter une armoire et que tu sais que tu en as pour trois heures car il veut absolument suivre ce foutu mode d’emploi, crois-moi, tu apprendras à simuler une longue, très longue pêche » rigolais-je. J’aimais mon père mais c’était un bricoleur du dimanche et quand il se lançait dans des grandes envolées dignes de Bob le Bricoleur, tout le monde fuyait. D’ailleurs, en parlant de mes parents, j’étais certain qu’un personnage tel que Lynn serait très apprécié dans ma famille. Ma mère en ferait sa nouvelle « fille » et je ne parlais même pas de ma petite sœur qui risquerait d’être aux anges et vouloir la prendre comme modèle. Oui, éviter toute rencontre était salutaire pour ma santé mentale. Un fin sourire amusé étira mes lèvres tandis que Lynn enchainait sur une plausible rencontre. C’était digne d’une comédie romantique. « Cela me va. C’est simple mais suffisamment crédible pour que cela colle ! » Répondis-je tout en réfléchissant. « Je rajouterai à mes voisins lorsque tu leur raconteras que j’étais sous ton charme mais que ma timidité m’empêchait d’accepter et puis, je sortais d’une relation difficile bref tu vois le genre. Ah oui, que penses-tu d’Hawaï pour notre lune de miel ? Bien sûr, il faudra que tu te plaignes que je passe trop de temps au travail alors que tu rêves de me voir moins travailler pour qu’on mette enfin en place notre projet de famille nombreuse » ajoutais-je tout en m’arrêtant à un autre feu rouge. Je me tournais vers elle pour lui offrir un splendide sourire « Il y a une piscine dans notre pavillon ? » on avait toujours le droit de rêver.

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Lynn & Caine

❝ just married... ou presque. ❞

Lynn fut soudainement prise d’un fou rire à imaginer Caine en train de feinter une très, très longue pêche pour échapper à son père. Décidément, ils avaient plus de points communs qu’elle ne le pensait de prime abord, car il ignorait encore la relation qu’elle entretenait avec son géniteur. Le bel écossais n’avait pas encore fait sa connaissance, mais quelque chose lui disait que cela viendrait plus vite que prévu… Adam Maryweather était connu pour adorer flâner dans les couloirs de la CIA bien qu’il ne dirige un commando à la NSA, et ce dans l’unique but de faire péter un plomb à son ex-femme Marjorie, la mère de Lynn. Il était extrêmement doué en la matière, il va sans dire. « Mon père s’est essayé à la cuisine, y’a pas longtemps… avec sa copine, ça nous désespère parce qu’il est doué pour des trucs improbables, mais pas pour ça !! Je tiens de lui à ce sujet, d’ailleurs, vu que j’ai déjà brûlé une casserole parce que j’avais pas mis de flotte dedans pour cuire des pâtes… ouais bon ma cuisine est pourrie, et alors ? Dieu a inventé le traiteur, c’est pas pour rien ! Bref. J’invente des prétextes de merde pour échapper au test de ses nouveaux plats pourris… genre démonter et remonter l’intégralité d’un moteur trois fois en une seule après-midi, tout en prétextant ne pas avoir faim ! Mais quand j’étais enceinte de Tommy… abomination ! Il m’a poursuivi avec sa cuisine et j’ai dû avoir quatre fois plus de nausées que prévu à cause de ça. Rien que l’odeur… je crois que j’ai fuis sa baraque pendant des semaines après un premier essai ! »

Lynn secoua la tête de gauche à droite rien que d’y repenser. Son père avait toutes les qualités du monde, il s’agissait de son héros et elle voulait à tout prix lui ressembler, mais pour ça, elle arriverait presque à le détester. « Tu accepteras que je démonte un moteur sur ton bateau de pêche, un de ces quatre ? Histoire de lier les deux alibis les plus bidons de l’histoire des États-Unis ! » Lynn cala sa tête contre l’épaule de Caine le plus confortablement du monde, comme si c’était LA réaction logique à avoir. Le problème, c’est que ses réflexes devenaient de plus en plus naturels. Il ne s’agissait pas encore d’une réaction provoquée par la mission, en vérité. Il n’y avait bien qu’elle pour nier les évidences ! « Piscine intérieure avec véranda. C’est une dépendance où sont stockées l’intégralité de nos gadgets et autres armes en secours. Ca t’embouche un coin, hein ? J’ai dessiné les plans de la baraque, je sais exactement ce qui s’y trouve et où. Ah et au fait… Hawaï : idée de génie. Prends pas la grosse tête, attends un peu que je joue la femme possessive qui en a ras le bol de voir son mari se casser le cul au boulot ! J’espère que t’es un bon simulateur parce que je ne sais pas si on sera écouté ou filmé par nos cibles. »

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Lorsque Lynn me raconta par le menu les tentatives culinaires de son père, je ne pus qu’éclater de rire, imaginant nos deux pères dans la même pièce. C’était une vision purement apocalyptique et de nous imaginer, nous, en train d’essayer de fuir à l’autre bout du monde pour échapper à ces deux phénomènes était tout autant risible. « Je crois qu’on est bien d’accord sur le fait qu’on adore nos pères mais qu’ils devraient éviter la cuisine pour le tien et le bricolage pour le mien » rigolais-je encore quand je lui tins ces paroles. Franchement, je nous imaginais vraiment trop facilement sur mon petit bateau de pêche « Et pour information, ton moteur risquerait de nous faire couler mais je serais assez gentil pour te planquer si tu veux ! » lâchais-je en bon seigneur tout en secouant la tête pour chasser les dernières traces de ce fou-rire. « N’empêche tu peux te plaindre autant que tu veux de ses plats mais je me souviens de la semaine d’horreur que j’ai passé avec lui au chalet. J’avais décidé de refaire toute la décoration en changeant les meubles, histoire de remettre du neuf et il a insisté pour tout monter lui-même : résultat, j’ai dormi par terre car le lit n’a pas supporté mon poids, je me suis pris un nombre incalculable d’étagère sur la tête et j’ai finir aux urgences à cause avec une cheville cassée car il avait réparé la dernière marche de l’escalier » avouais-je en éclatant de rire à nouveau. « Depuis, ma mère lui a confisqué tous ses outils pour je cite : le bien de l’humanité ! » Oui, on peut dire que j’aimais mon père mais que ce dernier avait failli me tuer en un week-end. J’ai cru ce jour-là que j’allais l’étriper et qu’heureusement pour lui, je n’avais pas mon arme de service. Il était bon de partager des souvenirs aussi cocasses qu’amusant avec elle mais nous ne perdions pas pour autant notre mission de vue. La preuve, elle me décrivit rapidement les lieux ajoutant qu’il y avait une piscine intérieure –ce qui me fit tout de suite pensé au paradis « Eh bien, tu as plusieurs cordes à ton arc à ce que je constate ! » plaisantais-je avant que mon cerveau n’analyse la dernière partie de sa phrase. Simulateur ? Parce qu’en prime, j’allais devoir me coltiner des pompes dans un lit ? « Je peux pas simuler la migraine ? Après tout, je travaille dur pour assurer ton train de vie, je pourrais ne pas être au top tous les soirs ! » Grimaçais-je n’ayant que moyennement envie de simuler l’acte avec elle car je risquais fort d’avoir du mal à me limiter à une simulation.

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Lynn & Caine

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« Je crois que j’adore ta mère ! Haha, quel génie ! » Lynn n’avait jamais été proche de sa mère. JA-MAI-S. Caine était particulièrement bien placé pour en comprendre la raison, surtout depuis qu’elle s’était quelque peu confiée sur son passé dans ce maudit ascenseur. Cela lui avait donc toujours manqué que d’avoir un modèle féminin à suivre, dont elle pourrait s’inspirer afin de devenir une meilleure personne. Certes, son père et elle partageaient énormément de choses, notamment à cause du fait qu’ils aient le même tempérament, le même métier et que Lynn ait secourut son père lorsque celui-ci avait été emprisonné en Birmanie, mais cela ne remplaçait pas une mère. Voilà pourquoi elle doutait autant de sa capacité de génitrice… il y avait de quoi ! « Plusieurs cordes à mon arc ? Tu déconnes !! Je sais juste aller à l’essentiel, à savoir une piscine pour détendre mes vieux os ! CQFD ! » Depuis le début de la conversation, Lynn avait été tout sourire, prête à plaisanter, mais son front se plissa soudainement face à ses sourcils froncés, preuve qu’elle désapprouvait grandement le discours de Caine : avait-il bien dit migraine ? « Depuis quand t’es une gonzesse qui veut pas passer à la casserole, toi ? Dis tout de suite que je suis repoussante ! J’te permets pas ! Mon p’tit cul il est sensationnel, Monsieur fine bouche de mes deux !! »

Lynn leva les yeux au ciel avant de tordre légèrement ses lèvres. Le fait est qu’en mode simulation, elle allait avoir elle-même du mal à se retenir. Caine avait oublié d’être repoussant, mal gaulé et surtout de ne pas avoir l’odeur la plus attirante de tout l’est des États-Unis ! Une vraie torture, alors qu’elle n’était qu’assise à côté de lui ! « Tout dépend combien de temps dure notre mission… tu vas simuler la migraine pendant des mois ? J’t’en foutrais du boulot tuant, tiens ! Puis pour ta gouverne, j’peux être au dessus et faire tout le boulot, espèce de flémousse ! » Vexée ? Peut-être bien…

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« Je n’ai pas dit que tu étais repoussante !! » m’écriais-je comme si elle avait dit la plus grosse connerie de la Terre. Lynn repoussante ? Et puis quoi encore ! Franchement, elle était attirante et c’était bien là le fond du problème parce que je ne voulais pas commencer à fantasmer plus que ce que je ne faisais en temps normal et m’activer au-dessus d’elle n’allait certainement pas m’aider. Je n’allais quand même pas lui dire que je risquais de perdre le contrôle si je devais simuler l’acte avec elle ? Non, elle risquerait de me castrer dans la foulée et je tenais beaucoup à mon service trois pièces pour le sacrifier sur l’autel de l’honnêteté. « Mais autant j’adore faire l’amour sincèrement, j’aime énormément faire ça que me taper des pompes tous les soirs, ce n’est pas trop ma tasse de thé bien que ça entretienne la forme » avouais-je sans trop donner la vraie réponse afin de ne pas prendre une claque. Malheureusement pour moi, il semblerait que j’avais vexé Lynn car elle alla jusqu’à me dire qu’elle pouvait très bien être au-dessus « NON » m’exclamais-je en desserrant un peu plus ma cravate. Je ne pourrais certainement pas survivre si elle était au-dessus à se frotter contre moi. « Je préfère encore les pompes » marmonnais-je avec l’enthousiaste d’un condamné à mort mais bon, peut-être qu’il était temps que je sois honnête avec ma partenaire. « Au risque de m’en prendre une Lynn, si je ne veux pas que tu sois au-dessus c’est comment dire… Enfin c’est assez gênant à avouer même à sa partenaire mais disons que je crains certaines réactions de mon corps qui risqueraient de te mettre mal à l’aise. De nous mettre mal à l’aise ! » Avouais-je piteusement en rougissant faiblement. Elle pouvait me traiter de tous les noms tant qu’il lui plairait mais au moins, elle comprendrait que si je craignais ce genre d’intimité avec elle, c’était pour cette raison et non pour une raison aussi idiote comme la trouver repoussante. « Je crois que nous sommes arrivés si j’ai bien lu l’adresse dans le dossier » marmonnais-je avant de me racler la gorge pour reprendre contenance tandis que je m’engouffrais dans une allée résidentielle où toutes les maisons étaient plus belles les unes que les autres. « Ça laisse rêveur » lâchais-je alors que je garais la voiture dans notre nouvelle allée de garage. « Il faut que je te porte comme une jeune mariée ou tu vas réussir à entrer dans la maison toute seule ? » plaisantais-je ravi de pouvoir revenir à un terrain beaucoup moins glissant.

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Lynn & Caine

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D’ordinaire, il était fort possible que Lynn prenne le parti de se fondre dans ses habituelles poussées de colère la rendant semblable à une véritable furie… mais là, tout de suite, l’envie n’était pas là. Au contraire, elle écarquilla de grands yeux, se demandant si Caine était en train de se payer sa tête ou s’il était réellement sérieux. Elle déglutit avec difficulté, cachant son trouble dans un silence parfait alors que son partenaire garait enfin la voiture devant une demeure laissant effectivement rêveur. Lynn en avait dessiné les plans, après tout ! Mais autant dire que ce voyage de la cellule à ladite maison avait encore été on ne peut plus révélatrice. Ils ne risquaient pas d’arrêter de se découvrir en si bon chemin, pas alors qu’ils devaient littéralement simuler le fait d’être un couple marié et heureux depuis trois belles années. Rien que l’idée la mettait mal à l’aise, pour être honnête… « Bah voilà, ça t’a pas bouché ce que je pense de l’avouer ! » s’exclama-t-elle, particulièrement de mauvaise foi. D’ordinaire, jamais la jolie canadienne n’aurait fait part d’autant d’abnégation en retour… mais elle estimait le lui devoir quoi qu’il en soit. « Pour être honnête, t’es pas mal non plus dans ton genre, c’est bien ça le hic mon vieux ! » Lynn se massa la nuque comme si c’était vital de s’adonner à ce genre d’activité à ce moment précis, tandis qu’elle tâchait de se concentrer sur autre chose… comme l’observation approfondie des environs. Comme elle le craignait, le voisinage avait l’air un poil trop curieux sur les bords à son goût ! « On se démerdera d’une façon ou d’une autre » conclut-elle avant de lui lancer un regard entendu : inutile de tenter le diable à moins de ne vouloir se brûler au passage.

« Porte-moi comme une jeune mariée, tiens ! » La jeune femme arborait un sourire carnassier et moqueur, mais en vérité, sa demande avait une raison bien spécifique. Elle ne faisait pas cela juste en vue de faire un caprice en bonne et due forme… « Rhaaa fais pas cette tête, on nous observe déjà bec de banane, vaut mieux qu’on paraisse crédible dès le départ ! Vaut que je te fasse un dessin ? Agit comme un homme amoureux et je suivrai la cadence, tu peux compter sur moi. Je t’ai bien dit que j’allais être parfaite, nan ? » Et Lynn le serait. C’était bien ça le problème… même sans se forcer, elle s’imaginait très bien dans la peau d’une épouse. Bien évidemment, elle aurait beaucoup de mal à rester tranquillement à la maison en attendant que son mari ne revienne du boulot… mais c’était un autre débat. De toute évidence, il n’était plus temps de discuter des détails puisque Lynn n’hésita pas à se pencher jusqu’à déposer un baiser léger comme une brise contre les lèvres de Caine, avant qu’un sourire d’allure parfaitement franche n’étire ses beaux traits de porcelaine. « Jardinier à six heures » crut-elle judicieux de lui murmurer avant de s’éloigner progressivement, presque avec déchirement, afin de paraître crédible.

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Au moins, nous étions d’accord avec Lynn que nous allions être dans la merde pour simuler. Non pas que cela soit dur en soit. Après tout, je l’avais déjà fait même au cours de mon mariage pour avoir la paix avec Cassidy. Non, là où cela devenait bien plus gênant c’était quand vous éprouviez déjà une attirance pour la femme en question. Depuis ma rencontre avec Lisa et Lynn, mon cœur se balançait de l’une à l’autre sans réellement se fixer. Il faut dire qu’elles étaient aussi différentes comme le jour et la nuit et je me sentais bien avec les deux. Toutefois, j’avais conscience que si j’entamais une liaison avec l’une d’entre elle –bien sûr, il faudrait qu’elle soit au courant et consentante ; il me faudrait faire un choix ferme et définitif. Je n’étais pas un homme volage, bien au contraire. La fidélité était pour moi quelque chose de primordiale au même titre que la confiance et le dialogue. Voilà trois valeurs qu’il était nécessaire d’avoir pour vivre harmonieusement dans son couple. Or, pour l’heure, j’étais toujours partagé en deux. « Comme tu dis, on se démerdera pour cette partie-là mais est-ce que j’exagère pour émettre une seule condition : pas de coup en dessous de la ceinture ? Cela fait trèèèès mal chez un homme » blaguais-je pour détendre l’atmosphère mais aussi retourner sur un terrain plus léger moins prise de tête et surtout moins dangereux pour mes neurones. Néanmoins, l’heure était à la concentration car nous étions arrivés à destination. Notre mission sous couverture venait de commencer et il était temps pour moi d’entrer à nouveau dans la peau d’un homme marié et heureux en ménage. Un petit sourire tendre étira mes lèvres « Arrête de faire ta casse-couille j’avais bien fait attention aux voisins… Dès fois tu oublies qu’avant d’arriver à la CIA, j’étais flic. Dès fois, tu es limite vexante dans ton genre mon amour » usais-je de ce petit nom affectueux tout en la couvant d’un regard aimant bien que mes propos n’avaient rien d’aimant. Non mais c’est vrai, à force de me faire des remontrances, j’avais l’impression d’être un bleu. Certes, je débutais à la CIA mais j’avais quand même une expérience professionnelle avant de la rencontrer. « J’aurais le droit de te lâcher par terre une fois la porte passée ou je dois te garder en mode j’ai pas envie de marcher donc démerde toi à me porter ? » lui demandais-je toujours sur le même ton avant de glisser ma main derrière sa nuque pour la rapprocher. « Tu apprendras une chose Lynn, une femme mariée n’embrasse pas son mari ainsi mais comme cela » murmurais-je avant de l’embrasser avec passion. Après tout, elle devait être heureuse, passionnée à l’idée d’emménager dans sa nouvelle maison, notre nouveau nid d’amour. J’eu une pensée pour Lisa et cela me fit songer que cette mission allait être un casse-tête à la fois pour mon cœur mais aussi pour ma conscience. Je sortis de la voiture, souriant d’un air aimable aux voisins, déclamant des bonjours enjoués avant de faire le tour et d’ouvrir la porte à ma « femme ». « Nous y sommes enfin mon cœur… Notre nid d’amour » clamais-je à voix haute, certain de me faire entendre des plus curieux.

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Lynn & Caine

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« Si tu me lâches comme une merde, tu risques d’avoir du mal à t’en relever, l’ami ! Tu es limite vexant si tu penses que je ne peux pas te réduire en pâtée pour chihuahua à sa mémère mon ange ! » Lynn sentait que cette foutue mission allait réduire ses propres nerfs en bouillie. La preuve, Caine avait à peine pris possession de ses lèvres qu’elle sentit sa température augmenter de façon folle. Son corps entier frissonnait et, si elle n’avait pas une excellente maîtrise de ses propres émotions, probablement se serait-elle perdue d’emblée. « Je te rappelle que j’ai jamais été mariée de ma vie et que ça ne m’arrivera jamais, crétin ! » aboya-t-elle alors qu’il la prenait dans ses bras comme une véritable mariée, la couvant du regard comme si elle était sa huitième merveille du monde. Il n’y avait pas à dire, Caine était diablement doué, et si elle ne voulait pas être à la ramasse, il était plus que temps de s’y mettre… sous les bonjours on ne peut plus enjoués des voisins déjà présents et curieux au possible, Lynn lui rendit le même regard, s’amusant à caresser sa joue tandis qu’il ouvrait la porte sans même ciller. Comme s’il avait fait ça toute sa vie, somme toute ! « Tu es le plus fort mon amour, je ne cesserais jamais de le répéter… je suis curieuse de voir toutes les surprises que tu m’as réservées pour notre nouveau nid !! » Lynn jouait parfaitement les bourgeoises amoureuses jusqu’au bout des ongles. La preuve, alors qu’ils n’étaient pas encore rentrés dans la maison dont elle avait pensé chaque recoin, elle força Caine à tourner son visage pour mieux l’embrasser amoureusement, rendant d’entrée jalouses la plupart des autres bourgeoises ne les lâchant pas du regard. Ils avaient plutôt intérêt à être crédible jusqu’au bout… « Je t’aime » énonça-t-elle suffisamment fort pour être entendue de leur public, mais pas suffisamment pour que ce soit semblable à une tirade de théâtre. Et dire qu’elle avait toujours du mal à énoncer ce genre de mots d’ordinaire, lorsque sa propre vie sentimentale était en jeu !

Par chance, ils pénétrèrent bientôt à l’intérieur et Lynn fut la première à descendre des bras de Caine. Par chance, on leur avait installé des rideaux sombres, parfaitement cache vue, leur permettant ainsi de ne pas jouer la comédie sans aucune pause. La demoiselle prit néanmoins dans sa poche un détecteur de micros, afin de sécuriser le hall et de pouvoir mieux s’exprimer à sa façon. « Y’a pas à tortiller du cul quand la route est droite… on sent que t’as été marié ! J’étais crédible ? » Lynn allait passer outre le fait que cette mise en bouche l’avait passablement retournée ; ce n’était pas le moment de craquer !

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« Oh mais j’ai jamais insinué que tu ne pouvais pas. Tu es suffisamment teigne pour réussir à mettre à genou n’importe quel homme ma chérie » marmonnais-je avec un grand sourire. D e l’extérieur, nous donnions l’impression de nous taquiner sans nul doute alors qu’en réalité, nous échangions des amabilités. Je sentais que cette mission serait un véritable test pour mon flegme non pas anglais mais écossais. J’étais fier de mon self-control mais cette femme savait si bien le mettre à mal que je craignais pour la suite des évènements. Le pire dans cette histoire était que je devais la toucher, faire semblant d’éprouver des sentiments, d’être marié à cette femme –mais en réalité, c’était une torture d’être soumis à cette tentation alors que j’essayais de prendre une décision concernant ma vie sentimentale. Je ne pouvais jouer sur deux tableaux mais allez dire cela à mon cœur qui s’amusa à sauter à l’élastique à cause d’un simple baiser. Franchement, j’étais mal barré car aussitôt, il éprouva de la culpabilité envers la deuxième femme lui faisant tourner les artères. Oui, cette mission allait me rendre dingue. « Tu as déjà été amoureuse non ? Etre mariée c’est la même chose, une bague au doigt en plus » répondis-je avec calme. Pourquoi s’entêtait-elle à voir le mariage comme quelque chose de totalement indifférent à l’amour ? Le mariage n’était qu’une union, juste le moyen de donner un caractère plus officiel à une relation. Cela ne changeait en rien la vie d’un couple pour moi-même si j’aspirais à me remarier. Quoiqu’il en soit, Lynn savait donner le change et malgré moi, je ne pus m’empêcher de frissonner lorsqu’elle exprima son je t’aime. C’était con, elle ne faisait que semblant et pourtant, une partie de moi se mourait à l’idée qu’une femme lui redise je t’aime. Depuis mon divorce, j’avais connu quelques histoires plus ou moins sérieuses mais c’était bien la solitude qui avait rythmé ma vie sentimentale. Aussi, à la place de répondre, je l’embrassais. J’étais incapable de sortir même pour faire semblant un je t’aime à une femme. Il y avait des mots que je ne pouvais réserver qu’à une compagne. C’était vieux jeu mais c’était cela faisait partie de ma personnalité.

Heureusement, nous arrivâmes enfin à pénétrer dans notre demeure et je la reposais au sol bien qu’elle ait à moitié sauté de mes bras à peine la porte fermée. Je la laissais contrôler le hall, bien trop occupé à repérer visuellement les lieux. Bizarrement, j’eu une pensée pour mon ancien partenaire. Jeremiah était capable de retenir n’importe quoi à vie. C’était étrange mais il avait en quelque sorte une mémoire inépuisable. Il lui suffisait de voir quelque chose sur une très courte durée voire sur des secondes pour le retenir à vie. « Et j’espère un jour avoir le bonheur de repartir pour l’aventure maritale » plaisantais-je avant de reprendre mon sérieux. « Oui ne t’inquiète pas. Il n’y a pas besoin de sur-jouer le bonheur, le mariage c’est avant tout un état d’esprit, une suite logique à l’amour entre deux personnes. Enfin c’est mon opinion personnelle » Mal à l’aise, je détournais le regard, sentant une faible rougeur réchauffer mes joues. Crétin ! « Sécurisons la maison avant d’installer notre matériel de surveillance. Si cela se passe de la même manière qu’à l’époque où Cassidy et moi avions emménagé dans un quartier résidentiel, nous serons bientôt envahis par des gâteaux et autres cadeaux de bienvenue ! »

Invité

Lynn & Caine

❝ just married... ou presque. ❞

Lynn se disait qu’il était plus que temps qu’elle se concentre sur autre chose que les lèvres de Caine. Voilà pourquoi elle avait presque fuit ses bras, en belle handicapée du sentiment qu’elle savait si bien être parfois. Malheureusement, comme si le petit intermède qui savait eu lieu entre eux n’était pas suffisant, son partenaire éprouva un désir qui lui fendit aussitôt le cœur. Diable, il avait l’intention de se marier à nouveau ? Bon courage à lui ! La jolie canadienne préférait mille fois s’occuper de son fils avant toute autre chose. Contrairement à tout ce qu’elle avait pensé jusqu’à lors, le bonheur de son fils était suffisant et le sien n’avait pas besoin de voir son blason redoré. Du moins cherchait-elle à s’accrocher à cette pensée insupportable alors que dans le fond… elle rêvait d’être aimée, que l’on prenne soin d’elle. Elle rêvait également de tomber sur quelqu’un capable d’aimer son fils comme le sien sans faire de différence. Mais il fallait malheureusement se rendre à l’évidence… en effectuant le travail qu’elle faisait, Lynn n’avait pas le temps de sortir pour rencontrer du monde qui ne paraîtrait pas trop con à ses yeux ! « Tu as dis que t’avais une copine, nan ? Ah mais j’y suis pas du tout ! C’était pas encore fait tu m’avais dit. Finalement, bague au doigt à venir ou pas ? Quant à mes histoires d'amour, on va dire que j'évite ce genre de torture pour le moment c'est mieux pour ma petite santé mentale ! Même si Sandro est diablement pressé de conclure d'après ce que j'ai compris. » Lynn esquissa un bref clin d’œil comme s’il pouvait lui donner tous les détails qu’il voulait alors que dans le fond, s’il s’abstenait, elle le bénirait. Elle ne voulait surtout pas savoir ce qu’il faisait de son temps libre, ni avec qui il était… sa jalousie naturelle en prendrait un sacré coup, de même que son orgueil.

Pour l’instant, effectivement, sécuriser l’entièreté de la maison paraissait une idée rigoureusement bonne. Hélas, Lynn ne manqua pas de pousser un mini cri en voyant la tronche de sa garde robe. « Oh mon chéri, des roses, qu’elle bonne idée !! » s’exclama-t-elle au cas où ils étaient écoutés, puisqu’elle n’avait pas encore checké la pièce. Mais dès que Caine fut à côté d’elle, Lynn n’hésita pas à murmurer : « Tu as osé te plaindre avec tes costards ? Non mais t’as vu l’espèce de torture là ?! Où sont passés corsets, mini jupes et vestes en cuir ? Bordel et t’as vu les sous-vêtements ?! Mais ma parole ils les ont achetés dans une pharmacie !! Rappelle-moi de faire la tête au carré à ma mâââgnifique génitrice à la fin de la mission, surtout. Heureusement que j’ai pris un maillot de bain qui déchire pour la piscine, parce que sinon… me baigner avec ça, bonjour la honte ! »

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» caine & lynn ❝ hell seems to be all around me ❞
» lynn & caine ❝ what if you were miserable ❞
» caine & lynn ❝ our nightmare starts now ❞

caine & lynn ❝ just married... ou presque ❞

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