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daryl & maggie ❝ mister grant ❞

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MessageSujet: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyLun 17 Juin - 21:09

« Pas de vin Maman juste de l’eau fraîche avec une rondelle de citron s’il te plaît ! » La pétillante Maggie était arrivée telle une tornade à bord de sa magnifique Audi rouge bordeaux, une enveloppe en main, encore habillée de son fabuleux tailleur carmin sur mesure. Aujourd’hui, c’était l’anniversaire du Colonel Bennett, son père, et malgré son emploi du temps semblable à celui d’un chef d’état, la businesswoman n’aurait manqué cela pour rien au monde. « Tu as maigri Maggie, c’est inquiétant » nota-t-il d’une voix grave alors qu’ils pénétraient juste dans le salon. La jeune femme haussa aussitôt les épaules, préférant ne surtout pas relever, évitant ainsi de risquer une énième discussion inintéressante au possible sur le rythme de vie qu’elle menait. Maggie se sentait bien… en apparence. Elle n’avait jamais été autant au top dans son boulot, tout le monde se l’arrachait… le reste était superflu. Bien sûr, elle n’avait plus regardé un homme droit dans les yeux en dehors de son entreprise depuis la mort de son mari et fuyait tous les rencards que ses proches cherchaient à lui imposer, mais en dehors de cela, elle mettait de côté ses insomnies à répétition, son manque d’appétit récalcitrant et tout ce qui faisait qu’effectivement, elle était un peu amaigrie. « Revenons à nos moutons : avant d’être un Colonel ultra respecté et j’en passe, tu es un homme, pas vrai ? Alors tu vas oublier toutes tes tactiques et autres machins du genre, laisser tes précieux soldats gérer ce qu’ils auront à gérer et accepter cette enveloppe de ta fille chérie qui t’aime de tout son petit cœur… tu vas profiter de ton cadeau d’anniversaire au cours d’une croisière romantique avec ta merveilleuse femme et revenir aussi frais qu’un gardon. Tu sais bien que je ne suis pas Lizzie, le mot « non » ne fait pas partie de mon vocabulaire ! »

Pour l’instant, la pétillante businesswoman tournait le dos au soldat qui avait été invité pour déjeuner par les bons soins de la femme du Colonel, n’ayant d’yeux que pour son papounet chéri ne sachant refuser quoi que ce soit à ses deux merveilleuses filles. Lizzie était malheureusement retenue par une séance de dédicace en tant qu’auteur à succès, mais Maggie était prête à mettre sa main au feu qu’elle arriverait dans la soirée, comme une fleur… pour le plus grand plaisir de sa jumelle. Mais pour l’instant, le père de famille se contenta de défaire le chignon parfait de sa fille et d’ébouriffer ses cheveux afin de casser son image stricte, contrastant pourtant avec le petit battage de cils accompagné de la moue enfantine qu’elle lui offrait. « Tu m’as eu, je vais annoncer la nouvelle à ta mère. Ne t’envole pas ! » Maggie se mit à sautiller comme une enfant de cinq ans avant de répondre, le plus sérieusement du monde : « je vous ai réservé ma journée ! Mais ce soir je dois être à New York pour un meeting très important, tu le sais… » Ceci étant, pendant que son père levait les yeux au ciel de fausse exaspération, ce fut le moment effectivement où son regard sombre et profond croisa celui du soldat que son géniteur portait en grande estime. Elle lui serra simplement la main en hochant la tête, évitant tout cérémonial supplémentaire car il n’était pas question pour elle de ne pas respecter la même distance vertigineuse qu’elle mettait toujours entre sa personne et la gent masculine. « Monsieur Grant » énonça-t-elle comme s’il n’était rien d’autre qu’un futur partenaire de travail. En vérité… c’est comme si elle ne le voyait pas. Il n’existait pas réellement, à ses yeux. La preuve, elle le snoba superbement la seconde d’après pour mieux s’emparer de plans présents sur la table basse : ils étaient mille fois plus intéressants qu’une conversation avec un homme, si séduisant soit-il. La femme froide et distante qu’elle était maintenant contrastait énormément avec cette boule d’énergie qu’elle avait été quelques minutes plus tôt en présence de son père…
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MessageSujet: Re: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyJeu 20 Juin - 13:15

"Allez bonhomme, tu es sage ! Je rentre dans quelques heures donc tu évites de ma laminer ma paire de rangers cette fois-ci" souriais-je rapidement à mon sublime golden retriever âgé de deux ans. Il s'appelait Max. Un nom trouvé totalement au hasard dans une rue. Je crois qu'il s'agissait d'une publicité pour je ne savais quel produit du quotidien. Au départ, je ne voulais pas de lui mais mon frère avait insisté comme quoi, ce n'était pas sain de rester enfermé dans son garage à construire et défaire le même bateau. Mark ne voulait pas comprendre que travailler le bois avait toujours eu le don de m'apaiser et je ne comptais pas mes heures à manier ce matériau noble. Alors Max était entré dans ma vie et depuis, nous nous étions plus quittés, je l'amenais partout même à la base mais aujourd'hui, il devait rester à la maison. "Inutile de me faire ce regard-là, on en a déjà parlé, je ne peux pas t'amener chez le colonel" poursuivais-je avant de flatter mon chien et de le repousser dans la maison. Max couina un peu mais consentit enfin à m'obéir et je pus fermer la porte derrière moi. Les mains dans les poches de mon pantalon, je restais à fixer ma voiture, cherchant à trouver la motivation de me rendre dans cette famille. Finalement, ce fut le respect que je portais à cet homme ainsi que la reconnaissance de ce qu'il avait fait pour moi, qui me poussa à monter dans ma voiture et à démarrer pour me rendre chez lui. C'était son anniversaire et j'espérais que la bouteille de vin que j'avais amené suffirait. Je n'aimais pas trop les repas de famille ni même les fêtes familiales. Cela me rappelait trop ce que j'avais perdu cinq ans plus tôt. Ma propre famille. Durant tout le temps du trajet, je me perdis dans mes pensées, revenant deux ans plus tôt quand le colonel Bennett avait débarqué au bureau New Yorkais du JAG. Il était venu et avait redonné un sens à ma vie, moi qui avais été condamné à une carrière administrative alors que j'avais toujours été fait pour le terrain. Qui j'étais? Le major Daryl Grant, marine et l'un des rares tireurs d'élite capable de tirer à 1500 mètres avec un L115A3 Long Range Rifle. Ma femme et ma vie avaient été assassinées cinq ans plus tôt et je les avais vengées en poursuivant jusqu'en Afghanistan, son meurtrier avant de l'abattre d'une balle entre les deux yeux. Pour cet acte, j'avais été condamné par la cours martiale à finir ma carrière au fond d'un bureau. Bureau duquel m'avait sorti le colonel et pour cela, je lui en serais reconnaissant toute ma vie. "Bonjour madame Bennett" saluais-je la maitresse de maison avant de saluer mon colonel. "Bon anniversaire mon colonel" lui souhaitais-je toujours avec cette retenue qui me caractérisait tant. Quelques minutes plus tard, alors que je trouvais dans la cuisine, l'une de leur fille arriva. Comme toujours, je sursautais, essayant de me reprendre, de ne pas m'attarder sur ce qui me troublait depuis que je l'avais rencontré. Il était saisissant de voir à quel point elle pouvait changer du tout au tout mais malheureusement, comme avec tous les hommes, elle restait fidèle à elle-même loin de cette vitalité que j'avais pu apercevoir furtivement. "Bonjour madame" la saluais-je en lui serrant la main, me sentant dans cette maison comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. "Votre père est heureux de vous avoir aujourd'hui" lâchais-je comme pour lancer la conversation.
 
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MessageSujet: Re: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyJeu 20 Juin - 18:19

« Vous savez que j’ai toujours l’impression d’avoir vingt ans de plus quand vous m’appelez « Madame » ? » Puisqu’il voulait faire la conversation et que Maggie souhaitait rester au salon pendant l’échange de ses parents, alors qu’à cela ne tienne. A ceci près que le fait même d’être en présence d’un homme, qu’il soit gradé ou pas, la mettait diablement mal à l’aise. Elle cachait son mal être derrière son extraordinaire charisme, dardant sur lui de très brèves œillades sans jamais que son attention ne soit appréciable. Il devait penser qu’elle l’ignorait superbement, chose qui n’était pas forcément éloignée de la vérité… et ce bien qu’elle sache exactement l’endroit de la pièce où il se trouvait, la vitesse à laquelle il respirait et, en dépit de ce que l’on pouvait croire, quelle expression il arborait. En l’occurrence, aucune en particulier. Maggie n’était pas quelqu’un que l’on pouvait berner facilement, après tout. Il n’existait pas la moindre méchanceté dans sa façon d’être, juste une envie furieuse et inébranlable de se protéger après le drame qu’elle avait vécu. Plus que tout, elle dévouait l’entièreté de son énergie et toute sa volonté dans son travail, n’ayant d’yeux que pour son entreprise de robotique intelligente ayant attiré l’œil de la Nasa il y a des années. L’organisation était d’ailleurs devenue son principal client et de fait propulsé son entreprise sur le devant de la scène, la rendant incontournable… comme sa créatrice. En soi, elle portait très bien le prénom Margaret, qui lui avait été donné en mémoire de la Dame de Fer… Maggie en était devenue une fabuleuse. Que pouvait-elle avoir d’autre en tête !

« Vous connaissez si bien mon père que vous en êtes persuadé ? » demanda-t-elle en faisant mine d’être curieuse. Bien sûr que son père était ravi de l’avoir à la maison… il manquait sa jumelle pour que la famille soit au grand complet, bien évidemment, mais Maggie inondait la maison d’une lumière nouvelle, comme toujours. Celle-ci s’éteignait à son départ… « Je suis surprise qu’il ait invité un de ses soldats pour son anniversaire, je suppose qu’il vous estime. Tant que vous n’êtes pas un de ces pauvres bougres qu’il compte me refourguer pour que je ne finisse pas seule, je suppose que vous êtes le bienvenu ici. » Maggie était fatiguée d’être présentée à des soldats prêts à tout pour satisfaire les désidératas de leur colonel. La pétillante businesswoman n’avait ni le temps ni l’envie de subir un nouveau rancard qu’elle allait s’arranger de rendre désastreux… elle préfèrerait rentrer sur New York dans ce cas. « Fuyez à toutes jambes si c’est le cas, on gagnera du temps et ça m’évitera de gaspiller une énergie précieuse alors que ça fait six mois que je ne suis pas venue ici. »
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MessageSujet: Re: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyJeu 20 Juin - 18:40

"Veuillez m'en excuser mais je ne sais guère comment m'adresser à vous dans ce cas à moins que vous m'autorisiez à vous appeler Margaret" lui répondis-je calmement en restant droit comme un piquet comme tout bon militaire qui se respecte. Je n'étais jamais à l'aise dans ce genre d'environnement et n'avait que peu de gout à célébrer un anniversaire qui ne ferait que me rappeler tout ce que j'avais perdu. Ma famille me manquait cruellement mais le colonel m'avait offert la chance de pouvoir retrouver le terrain, me permettant ainsi d'oublier ma situation personnelle en me plongeant dans le travail. C'était une façon comme une autre d'attendre que mon heure arrive pour rejoindre Brooke et Cassandra. "Le connaitre est un grand mot mais il parle souvent de votre famille" concluais-je en gardant un visage fermé, espérant toujours que mon supérieur arrive et me donne l'ordre de quitter sa main. Je ne pus toutefois arquer un sourcil interrogateur quand elle me demanda si je n'étais pas là dans le but de la séduire. J'ignorais que le colonel organisait un speed dating pour sa fille mais s'il pensait que je serais intéressé, il se fourvoyait... Malgré l'importance d'un petit détail qui avait plus d'impact sur moi que ce que je le pensais. "Je suis au regret de vous informer que mes intentions à votre égard sont neutres. Vous êtes une belle femme mais je ne suis pas intéressé. Je ne suis venu ici uniquement par respect pour votre père et pour honorer la dette que j'ai envers lui" aussi simple que concis bien que je ne pouvais m'empêcher de songer que Margaret ne me laissait pas indifférent quoique laisse entendre mes précédentes paroles. "Si cela peut vous rassurer, je compte rester fidèle à ma défunte femme" lui confiais-je afin de la rassurer définitivement. J'espérais toutefois qu'elle ne se vexerait pas. Il y avait des femmes qui clamaient haut et fort qu'elles ne voulaient pas être courtisées et qui étaient vexées quand on leur signifiaient qu'elles n'avaient rien à craindre. "Vos parents ont-ils prévus d'autres invités ou suis-je le seul étranger à votre famille?" demandais-je soudainement inquiet. Si jamais c'était le cas, je sentais que la journée allait être très longue pour moi et je me demandais encore pourquoi le colonel avait eu la brillante idée de me convier à un repas de famille. Je faisais tâche et nous le savions tous les deux, ce qui me poussait à conserver mon port de tête militaire, attendant les ordres pour ne pas changer. Franchement, qu'est-ce que je foutais là ! J'aurais du écouter Max et l'amener avec moi, il m'aurait donné une bonne excuse pour m'échapper. 

 
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MessageSujet: Re: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyJeu 20 Juin - 18:41

« A la place de Madame, il y a Mademoiselle tout simplement vous savez » coupa-t-elle sans l’ombre d’une méchanceté, avec simplement l’impression de pointer une gigantesque évidence. Elle ne souhaitait pas qu’il l’appelle Margaret, en un mot comme en cent… cela risquait de créer une sorte de proximité qu’elle ne souhaitait avoir avec personne d’autre que les membres de sa famille, clan dont il ne faisait pas partie. En soi, Maggie n’avait rien contre lui. Il restait un homme sûrement très honorable, avec des états de service probablement fabuleux puisque son père l’avait pris sous son aile mais elle n’était aucunement intéressée par sa vie. Elle l’écoutait d’ailleurs sans pour autant le regarder, faisant mine d’observer au dehors, ou bien de reluquer l’impressionnante bibliothèque de salon que sa mère affectionnait tout particulièrement… mais jamais elle ne croisait son regard. Ils n’étaient pas en passe de faire affaire et elle n’avait donc aucunement à lui accorder ce privilège. Néanmoins, la suite de ses propos la surprit, la forçant de fait à lui accorder une attention très brève mais également un petit rire amusé. Il pouvait se targuer d’avoir réussi un miracle car elle n’était pas forcément très aimable ou même très habituée à rire devant un parfait inconnu qu’elle ne souhaitait surtout pas revoir une fois qu’elle aurait quitté ces lieux. « C’est parfait, surtout rester sur le chemin de la raison ! » Maggie ne s’exprimait pas de façon aussi pompeuse ou raisonnable que lui, mais elle ne dépassait aucunement les bornes. Elle n’en n’eut pas l’occasion non plus puisque son PDA s’était mis à sonner, l’alertant d’un message capital dont elle se dépêcha de prendre connaissance avant d’afficher un sourire satisfait. « Nous n’attendons personne à part ma sœur Elise je suppose. Du moins je l’espère pour la survie de mon père. Mais possible que vous ne dîniez que tous les trois car je vais devoir bientôt partir en fin de compte, le devoir m’appelle. Ma sœur est en séances de dédicaces alors il n’est pas certain qu’elle puisse se libérer à temps. Cela arrange vos affaires et les miennes au bout du compte ! »

Après tout, ils n’étaient pas amis et ne le deviendraient jamais : aucune raison d’avoir un balai coincé là où je pense, mais pas davantage d’en faire trop… surtout pas alors qu’il lui arracha une expression horrifié en parlant de défunte femme. Maggie n’avait pas du tout prémédité la chose et aussitôt, son teint avait pâli, sa respiration s’était accélérée et elle s’était efforcée à fermer les yeux pour tenter de passer outre ce malaise passager mais rien n’y fit. Elle déboutonna deux boutons de la chemise de son tailleur tant elle avait du mal à respirer, son front se teintant de sueur au fur et à mesure des secondes, la poussant à quitter le salon pour se rendre aussitôt dans le jardin et profiter de l’ombre de l’immense peuplier s’y trouvant. Elle se baissant en plaçant ses mains contre ses cuisses, reprenant contenance peu à peu. Elle pensait avoir dépassé le seuil des crises d’angoisse liées à la perte de son mari… mais il semblerait qu’elle se fourvoyait.
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MessageSujet: Re: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyJeu 20 Juin - 18:41

"Message reçu mademoiselle" répliquais-je simplement pas le moins vexé du monde. Il m'en fallait plus et il était visible que cette femme n'avait aucunement l'intention de faire des efforts de conversation bien qu'elle se montrait courtoise. Cela s'annonçait comme un très long repas et je me tâtais de m'excuser auprès de mes hôtes en inventant le premier bobard que je trouverais. Il était certain que c'était un événement familial et cette femme avait le don pour mettre à l'aise les invités de son père. Qu'à cela ne tienne, je n'avais pas survécu à une guerre en Afghanistan et en Irak pour me laisser impressionner par une femme qui pensait que tous les hommes cherchaient à la séduire. "Vous vous donnez trop d'importance en ce qui me concerne. Je ne suis pas venu ici pour vous alors vous pouvez être tranquille, je ne vous importunerais pas mademoiselle" me contentais-je de prononcer tout en conservant mon allume stoïque que rien n'ébranle. Il est vrai que je trouvais son attitude un poil égocentrique à croire que tous les hommes se pavanaient à ses pieds pour la séduire. Comme je l'avais dit un peu plus tôt, c'était certes une très belle femme mais je n'étais pas porté sur les carriéristes comme pouvait l'attester son PDA. Si pour elle, un repas familial était moins important qu'un contrat alors effectivement nous n'avions rien à nous dire. Il était dommage qu'elle puisse posséder une étrange ressemblance physique avec ma défunte femme tant elles étaient à l'opposé. Brooke était la quintessence même de la chaleur humaine et du sens de la famille. Combien de fois m'avait-été enguirlandé quand j'oubliais une date d'anniversaire ou que j'étais en retard aux fêtes familiales? Je ne les comptais même plus. "Votre agenda ne me regarde aucunement, je ne suis ici que sur demande de votre père" répondis-je simplement avant de la rassurer à nouveau quant à mes intentions mais cela sembla provoquer quelque chose d'inattendue chez elle. Margaret partit, me laissant seule dans le salon sans savoir quoi faire avant de jurer entre mes lèvres et de m'élancer à sa suite. Le sens du devoir finirait par avoir ma peau un jour ou l'autre. "Mademoiselle, tout va bien? Désirez-vous que je fasse prévenir vos parents?" lui demandais-je en me gardant bien de l'approcher. Elle serait capable d'interpréter cela comme du harcèlement sexuel tant elle était obsédée par le fait que son père cherche à la caser et je ne voulais pas lui donner matière à fantasmer sur une quelconque tentative de séduction de ma part. Le colonel était au courant de mon passé, il était inconcevable qu'il cherche à engendrer un rapprochement avec sa fille. Cela serait totalement stupide de sa part et il était loin d'être idiot. Pour l'heure, cela ne m'empêcher pas de m'inquiéter pour cette femme qui semblait en pleine crise d'angoisse. Je cherchais donc n'importe quoi pour l'aider quand je me rappelais avoir vu un petit sac en papier dans le hall de l'entrée, j'allais donc le chercher pour le lui tendre. "Respirez dedans, cela calmera votre crise d'angoisse"

 
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MessageSujet: Re: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyJeu 20 Juin - 18:42

Maggie sentait sa vue se troubler détestablement alors qu’elle arborait pourtant une respiration aussi profonde et calme que possible. Sa dernière crise d’angoisse commençait à remonter mais malheureusement, il fallait qu’elle replonge aujourd’hui, face à un parfait inconnu, à cause d’une simple expression ! La jeune femme se serait giflée. Bien qu’elle n’ait aucune intention de passer à autre chose ou d’oublier, elle ne pouvait pas se permettre de perdre ainsi le contrôle comme ça sans crier gare pour des mots mal choisis. Le pire, c’est que Daryl ne manqua pas de la rejoindre en lui proposant son aide, fidèle sans doute au soldat dévoué qu’il semblait si bien être mais en l’occurrence, il ne pouvait lui être d’aucun secours. Maggie s’était barricadée derrière son travail pour que sa peine ne soit qu’au second plan, et comme toujours, celle-ci la rattrapait au pire moment, devant quelqu’un qu’elle n’avait pas envie de côtoyer en prime. « Laissez-les là où ils sont » articula-t-elle avec difficulté sans lui accorder un regard ou même tenter de se relever. Elle n’en n’était pas capable. « Cela gâcherait l’anniversaire de mon père et je tiens à ce qu’il profite de sa journée et de son cadeau » reprit-elle alors que des larmes s’écoulaient contre ses joues maquillées. Maggie ne s’empara du sac qu’ensuite, se mettant à respirer devant aussi profondément que possible en sentant effectivement la crise s’atténuer légèrement. Elle priait pour que son père et sa mère soient encore occupés à la cuisine pour un moment, car elle serait en prime rongée par une intense culpabilité s’ils venaient à s’inquiéter pour elle… malgré son besoin maladif de se crever au travail –non sans un but précis, d’ailleurs, la pétillante businesswoman ne respirait pas l’égoïsme, bien au contraire. Son métier lui permettait simplement de ne pas se noyer.

« C’est drôle, je ne pensais pas que l’on partagerait le moindre point commun » déclara-t-elle avec ironie, sans même en comprendre la raison, tandis qu’elle se redressait enfin, respirant de temps en temps dans le sac dès qu’elle sentait sa crise menacer de revenir à la charge. Maggie commença à rouvrir les yeux sans pour autant essuyer ses joues, observant désormais le jardin, empreinte de nostalgie. Bill lui avait demandé sa main sous ce même peuplier, et inconsciemment elle s’y était réfugiée. Une façon supplémentaire de se protéger et de ne pas laisser son souvenir s’estomper à cause de la douleur, sans doute. « Je suis encore entière vous savez, rien ne vous oblige à rester. Je vais survivre vous pouvez donc retourner au salon. Merci pour votre assistance et le sac. »
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MessageSujet: Re: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyJeu 20 Juin - 18:43

Cette femme était bien plus complexe qu'elle n'y paraissait et sous cette couche de carriériste se cachait une femme qui visiblement avait perdu son mari si je venais de bien saisir sa phrase. "J'aurais préféré que vous n'ayez pas à partager ce triste point commun" déclarais-je en retour en laissant une nuance plus douce recouvrir ma voix, lui donnant une tonalité bien plus humaine que celle du militaire que j'étais. Je n'avais pas grand chose à dire ni même à faire ici mais ça ou peigner la girafe, c'était toujours cela de pris non? A vrai dire, je ne savais même pas pourquoi je restais auprès de cette femme qui visiblement n'en avait que faire d'être accompagnée ou même qui ne désirait tout simplement pas être vu en état de faiblesse que ce soit devant moi ou même ses parents. Nul doute que le colonel serait inquiet de la savoir dans cet état. "Vos parents ne sont pas au courant que vous n'arrivez pas à faire votre deuil" et ce n'était pas une question mais une affirmation. J'étais bien placé pour reconnaitre une personne encore en plein deuil car même après cinq ans, je continuais à me réveiller en sueur en rêvant de Brooke et de ma jolie et douce Cassy. Finalement, nous avions plus de points communs que nous le pensions, est-ce la raison pourquoi le colonel m'avait fait venir dans sa famille? Une sorte de réunions de veufs anonymes? Je trouvais l'idée dérangeante car je n'étais pas du genre à aimer parler de moi et encore moins évoquer le souvenir de Brooke avec des étrangers car même si je travaillais avec son père, l'ensemble des membres de cette famille restait des inconnus pour moi. "Je crois que les intentions de votre père était que je vous serve sur ce point sinon je ne vois pas l'utilité de ma présence dans ce qui est une fête purement familial. Si c'est le cas, je ferais bien de partir car sans m'avancer, je ne suis pas certain que vous désirez l'aide d'une tierce personne qui vous est totalement étrangère" repris-je en reprenant mon intonation première, préférant reprendre mes distances avec cette femme bien plus sensible que je ne le pensais en premier lieu. Je n'étais pas là pour faire de la psychologie de comptoir mais toutefois, je me laissais aller à un geste de compassion en lui tendant un mouchoir. "Je vais aller prévenir vos parents que je dois hélas écourter ma présence dans votre famille. Vous aviez raison, je n'ai pas ma place ici en ce jour. Au revoir mademoiselle" la saluais-je avant de la laisser seule avec elle-même et de retourner vers la maison bien décidé à retrouver mes hôtes pour leur signifier mon départ. 
 
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MessageSujet: Re: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyJeu 20 Juin - 18:43

Disons que Maggie aurait préféré se taillader les veines plutôt que d’avouer à ses parents qu’effectivement, la vie sans Bill demeurait sans saveur, sans intérêt et qu’il n’y avait plus que son travail pour lui garder la tête hors de l’eau. Difficile à admettre pour quelqu’un adorant sa famille, car même le cocon protecteur de celle-ci n’avait pas suffit à soulager sa peine. A vrai dire, personne ne pouvait comprendre. Personne sauf quelqu’un ayant vécu la même chose… cet homme, Daryl Grant. Ils étaient foncièrement différents et loin de Maggie l’envie de le connaître davantage mais d’un autre côté, il constituait l’opportunité visant à cesser de suffoquer à la moindre évocation de la grande faucheuse. La jeune femme le regarda donc s’éloigner, utilisant son mouchoir pour faire disparaître ses larmes et, sans même comprendre ce qui lui arrivait ou même ce qui motivait ce réflexe inattendu, elle le retrouva vers la cuisine en train d’annoncer à ses parents qu’il devait malheureusement partir plus tôt que prévu. Elle sentait déjà la rétorque de son père chauffer dans sa mémoire, tant et si bien qu’elle ne manqua pas de prendre le relais, fidèle à son charisme extraordinaire et à son culot lui ayant servi plus d’une fois. « Il ne faudrait pas que Monsieur Grant soit en retard à son impondérable aussi vais-je le conduire, ma nouvelle Audi a besoin de se faire pour dévoiler ce qu’elle a sous la carrosserie. » Maggie ne savait guère pourquoi elle lui sauvait la mise ou même lui permettait plus aisément de s’extraire à ce dîner qui n’aurait fait que le gêner seulement voilà… elle n’aimait pas avoir une dette à l’égard de qui que ce soit et c’était pour ainsi dire sa façon de lui dire merci. La jeune femme ne savait pas encore si elle resterait pour dîner ou si elle s’éclipserait en privilégiant son contrat mais pour l’instant, tout ce dont elle était certaine, c’est qu’elle démarrait sa magnifique voiture avec pour passager Daryl Grant en personne… drôle d’image.

« Mon père n’est pas un manipulateur. C’est vraiment quelqu’un de bien et je pense qu’il souhaitait simplement être entouré de gens qu’il estime pour son anniversaire. Vous l’avez très bien compris, mes parents ne sont pas au courant de mes difficultés récalcitrantes et il n’est pas indélicat au point de vous faire venir pour m’épauler. Il sait très bien que je lui en voudrais. » Maggie avait une fâcheuse tendance à être entière quand elle s’y mettait, et ça nul ne le savait mieux que son père en personne. « Je ne suis pas quelqu’un qui s’accorde trop d’importance. Vous pensez ce que vous voulez et à vrai dire ça ne me touche pas vraiment… c’est plus que je m’en moque. Je me sens vide lorsque je suis en famille. Je n’arrive pas à tenir en place. Ca me rappelle tout ce que je n’ai pas ou plus et je suffoque. Par contre, je suis bonne dans ce que je fais. Pas de sentiment, pas d’équation sans variable qui me dérange… la vérité c’est que mes parents ont tout fait pour que je sorte la tête de l’eau et plus ils ont fait des efforts, plus je me suis noyée. Je ne peux pas et ne veux pas faire mon deuil. » Inconsciemment, Maggie appuya soudainement furieusement sur l’accélérateur pour calmer non pas une nouvelle crise d’angoisse mais plutôt la colère sourde qui grondait en elle. La jeune femme se trouvait injuste, elle abandonnait littéralement sa famille pour son boulot… l’égoïsme dans son image la plus véridique, et pourtant, c’était aussi une manière de les protéger eux. Qu’ils continuent ainsi leur vie sans se soucier ou s’inquiéter. « Je ne sais même pas pourquoi je vous dis tout ça et vous n’imaginez pas les instants que je vais passer à bosser pour oublier ce que je vous ai parlé à ce point. Ne faites pas attention. »
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MessageSujet: Re: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyJeu 20 Juin - 18:43

L'envie de partir me démangeait et c'est pourquoi, je m'étais rendu dans la cuisine certain de trouver mes hôtes pour commettre l'acte le plus indélicat et le plus impoli de ma vie à savoir tirer ma révérence avant un repas familial mais voilà, à la base, j'avais imaginé qu'il y aurait au moins une autre tierce personne à ce repas me permettant de converser dans la limite de mes capacités sociales -je n'étais pas connu pour être un grand bavard, préférant de loin travailler sur mon bateau que de parler aux gens. Si j'étais devenu militaire et qui plus tireur d'élite, c'était justement parce que je n'étais du genre à me mêler aux autres exceptés aux membres de mon unité. Ni bavard, ni facilement impressionnable mais je devais reconnaitre que cette femme allait de surprise en surprise puisqu'elle venait de me sauver la mise. Un peu étonné d'un tel revirement de situation, je la suivis, n'osant la contrarié car je sentais qu'elle avait besoin de parler. Je me demandais simplement comment j'allais pouvoir récupérer ma voiture. Au pire, je pouvais toujours la récupérer le lendemain en demandant à ce qu'une voiture de la base m'amène chez le colonel à moins que je ne fasse le trajet au cours d'un footing matinal. Les options étaient aussi nombreuses que variées. "Bien." notais-je n'ayant aucun commentaire à faire sur sa famille ni même sur le fait que ses proches n'étaient pas au courant de ses difficultés. Si mon petit frère avait fait le choix de m'imposer un chien dans les jambes, c'était bien une façon personnelle de me dire : avoir un être vivant dans les jambes te sortira de ta routine robotique. Nous n'étions plus que nous deux encore en vie dans notre famille et notre lien était aussi fort que celui de jumeaux et nous communiquions avec peu de mots. Margaret se lança alors dans une explication que j'accueillais en silence, ne voulant la couper bien que mon regard accrocha le compteur de vitesse, notant qu'elle accélérait de plus en plus. La peur ne faisant pas ou plus partie de mon vocabulaire, je tentais de l'interrompre "Mademoiselle..." mais Margaret était tellement perdue dans ses confessions que je terminais par m'écrier "Margaret" et cette fois-ci, je touchais dans le mille "Veuillez m'excusez mademoiselle mais j'apprécierai si vous réduisiez votre vitesse à celle en vigueur dans le code de la route" lui expliquais-je reprenant le mademoiselle afin de lui montrer que je m'octroyais pas le droit à un rapprochement malgré ses confessions. "Ma femme et ma fille ont été assassinées il y a cinq ans. Je les ai vengé et j'ai été condamné. Votre père a fait en sorte qu'on me sorte du placard où j'étais enfermé. Je l'estime et lui en suis reconnaissant. Voilà, nous sommes sur un terrain d'égalité" lui appris-je d'un ton neutre. "Toutefois, si vous n'en voyez pas l'inconvénient, j'aimerai que nous fassions demi-tour quand vous le souhaiterez afin de pouvoir récupérer ma propre voiture bien que je vous en suis reconnaissant de m'avoir épargné une explication auprès de vos parents" déclarais-je avant de regarder par la fenêtre pour observer le paysage avant de reprendre, plus doucement, sur le ton de la confession "Je construis un bateau dans mon garage depuis cinq ans et à chaque fois que je suis en passe de le terminer, je le démonte pour mieux recommencer. C'est ma façon à moi d'entretenir mon deuil, de ne pas le terminer. J'avais promis à ma femme et ma fille que nous partirions sur la mer à mon retour d'Irak. Finir ce bateau serait synonyme que je tourne la page, que consens à aller de l'avant" et moi aussi, je m'en voulus de cette confession.
 
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MessageSujet: Re: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyJeu 20 Juin - 18:43

Maggie fut la première surprise à recevoir des confessions de la part du soldat qu’elle imaginait peu enclin à ce genre de chose… exactement comme elle, bien qu’ils soient sans doute différents au bout du compte. La pétillante businesswoman comprenait cette façon qu’il avait d’entretenir son deuil, de même qu’elle applaudissait la réaction de son père face à la condamnation de Daryl mais si elle n’était pas capable de s’extirper de son propre cercle vicieux, cela ne voulait pas dire qu’elle lui souhaitait de rester toute sa vie durant emprisonné dans un deuil qui durait et durait… Maggie avait calmé ses ardeurs niveau vitesse mais elle ne ressentait pas encore l’envie de le ramener. Peut-être parce qu’il était bien le seul à être en mesure de comprendre son état d’esprit sans émettre de jugement… elle ne pouvait pas dire qu’elle en avait rencontré énormément et c’était grisant. Pour une fois, la jeune femme n’était pas réellement mal à l’aise en face d’un membre de la gent masculine, et ce bien que ce soit sûrement en raison de leur tragique point commun. Le soldat était sûrement le moins bien loti des deux, puisqu’il avait perdu non seulement sa femme mais aussi sa fille. « Toutes mes condoléances, je suppose » articula-t-elle tandis qu’elle continuait à regarder droit devant elle sans faiblir. Les road trip étaient son dada avant qu’elle n’ait plus aucun temps pour cela. Son métier était le point le plus central et essentiel de son existence et s’éloigner de celui-ci n’était pas envisageable une seconde. « Je n’arrive pas à rester chez mes parents car mon mari m’avait demandé en mariage sous le même saule pleureur où nous étions il n’y a pas un quart d’heure. Au début je n’arrivais pas à quitter leur cottage mais… désormais je ne peux pas regarder celui-ci sans être prise d’une crise d’angoisse. Mais il y a pire. »

Pire ? Pour Maggie bien sûr que oui. Elle finit par se garer sur le bas côté après avoir mis son clignotant pour mieux couper définitivement le contact et ôter ses clefs pour mieux les triturer nerveusement. Jamais elle n’avait confié ce qui allait suivre, pas même à ses parents. Sa jumelle était la seule au courant parce qu’elle était venue la voir à l’hôpital juste après l’incident… et une fois encore, elle ne savait pas pourquoi elle se laissait aller à de telles confidences. « Je conduisais ce jour là. Il y avait beaucoup de pluie mais c’était une route que l’on empruntait souvent… on se rendait à une soirée à laquelle je ne voulais pas aller. Je me souviens que j’aurais préféré simplement que l’on sorte tous les deux, en amoureux. On se disputait assez violemment dans la voiture… les cris résonnent toutes les nuits dans ma mémoire, mais je n’arrive pas à me souvenir de la raison pour laquelle on s’opposait. J’espère juste que c’était quelque chose d’important… j’ai tourné les yeux trente secondes du volant pour le regarder, parce que je voulais avoir le dernier mot comme toujours, et j’ai perdu le contrôle du véhicule. Il s’est retourné plusieurs fois avant de heurter le tronc d’un arbre. Je n’ai eu que des égratignures et Bill est mort après des heures de souffrance à l’hôpital. Je n’ai pas pu lui parler une dernière fois vous savez. Et depuis, chaque nouvelle voiture que j’achète fini au bout d’une semaine par être ravagée par la première pince lourde que je trouve à portée de ma main. Ce n’est pas une façon d’entretenir mon deuil… » Maggie tourna le regard vers Daryl, sans cacher ses larmes, sans faire preuve de distance ou même chercher à être fière cette fois. Elle était vraie… « c’est une façon de dire que même si je peux créer des robots sophistiqués, même si je suis douée dans mon domaine et qu’en théorie je peux tout réparer… ça, je ne peux pas le changer. Une belle voiture ça m’agresse je suppose. » Maggie haussa les épaules avant de laisser un rire s’emparer de sa personne. L’émotion la faisait craquer complètement sans doute et il lui fallut de longues secondes pour qu’elle ne reprenne le contrôle. « Vous devriez finir votre bateau et partir à la mer, Monsieur Grant. Acheter de nombreux souvenirs et leur rapporter. Je ne pense pas votre femme souhaite que vous vous enfermiez dans votre peine… elle veut peut-être voir à nouveau votre sourire ? » D’un geste délicat, elle s’empara du mouchoir en tissu brodé à ses initiales « MB » pour le lui tendre, sans pour autant aller jusqu’à croire qu’il allait pleurer : c’était un homme après tout ! « Je n’aime pas devoir quelque chose à quelqu’un. N’ayez crainte je vous ramène et je respecte les limitations : oui chef bien chef ! » Maggie redémarra sans attendre. Il fallait qu’elle arrête de créer une proximité telle avec lui…
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MessageSujet: Re: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyJeu 20 Juin - 18:44

"Cela fait cinq ans, je crois que vous pouvez vous passer des condoléances mais j'apprécie la parole" tentais-je toutefois de nuancer mon propos pour ne pas la heurter d'une quelconque manière mais s'il y avait bien une phrase qui m'agaçait, c'était celle-là. C'était la phrase bateau que tout le monde sortait quand il ne savait pas quoi dire et où je rêvais de leur dire:  si vous n'avez rien à dire, ne dites rien. Ma femme était à mon image, une femme de peu de mots qui ne parlait que lorsqu'elle avait quelque chose d'utile à dire. J'aimais me dire qu'elle connaissait la valeur de chaque mot et les utilisait à bien escient mais plus que tout, je me souvenais de son regard à chaque fois que je rentrais de mission. Un regard qui voulait tout dire. L'amour qu'elle me portait et qui ne semblait connaitre aucune limite de temps ou de frontière. Le soulagement de me voir rentrer sain et sauf de deux guerres et quelques missions que je jugeais sans importance. La tristesse car chaque nouveau retour annonçait un futur départ. Brooke avait l'habitude de me faire couleur un bain et de me servir un verre de whisky avant de s'asseoir contre la baignoire et de me parler de tout ce que j'avais raté : de notre fille, de la maison, de la banque de tout et de rien jusqu'à ce que je repose mon verre sur le bord de la baignoire et que je lui demande : Et nous? Qu'ais-je raté? Alors, elle se levait, se déshabillait et venait se glisser entre mes jambes pour rattraper le temps perdu. Brooke m'avait aimé avec tendresse et chaleur sans jamais demander qu'une seule chose : que je lui revienne vivant. Je n'avais jamais faillit à ma promesse mais un jour, tout s'était brutalement interrompu. Le rêve avait volé en éclat. Un sniper. Deux morts. Ma femme et ma fille. Durant plus d'un an, j'avais traqué le responsable jusqu'à le débusquer et de l'abattre d'une balle en pleine tête. L'armée m'avait tourné le dos et m'avait condamné à un travail administratif en raison de mes brillants états de service. Et pourtant, cela ne m'avait fait ni chaud ni froid car plus jamais, quelqu'un m'attendrait sur le perron de notre maison, un doux sourire aux lèvres en me disant "Hey marines, permission de rentrer chez toi" Alors oui, je comprenais cette femme qui avait tout perdu et en quelques sortes, nos histoires se ressemblaient tout en étant différente. "Peut-être est-ce votre façon à vous d'extérioriser vos angoisses. En détruisant toutes ses voitures, vous vous vengez en quelque sorte de cet accident, vous reprenez le contrôle sur la machine" tentais-je comme approche sans chercher à la culpabiliser ou à la disculper. Margaret n'était personne pour moi et je ne la connaissais pas, émettre un avis serait déplacé. Margaret me conseilla alors de finir mon bateau et de partir naviguer sur les mers. Combien de fois mon petit frère m'avait prodigué le même conseil. Alors, je lui servis le même refrain "Je terminerais ce navire quand il sera temps pour moi de rejoindre ma famille" à savoir quand il sera temps de tirer ma révérence et de naviguer pour la dernière fois. "Pour ce qui est du sourire je ne sais plus" et je me sentis idiot d'en arriver à de telles niaiseries si bien que je me raclais la gorge et détournais la tête pour ne pas croiser son regard avant que je ne sente un mouchoir être posé sur mon genou. Je l'observais avant de lui jeter un bref coup d'œil. "Je vous remercie mademoiselle" lui dis-je avec cette distance qui nous séparait. Margaret me signala alors qu'elle me ramenait et j'hochais la tête en gardant le silence, observant le paysage défiler durant de longues minutes avant que je ne reprenne la parole. "Un animal. Vous devriez adopter un animal" je ne partais pas du principe que j'étais toujours de bon conseil mais quoiqu'il en soit, même si Max avait tendance à m'abimer mes chaussons et autres chaussures, j'appréciais sa compagnie, m'apportant une certaine présence dans mon quotidien solitaire. Pour moi, c'était une façon comme une autre de me dire que quelqu'un avait encore besoin de moi et qu'il me fallait rentrer dans cette maison où rien n'avait bougé et où je pouvais presque encore entendre le rire de ma fille, voir le regard moqueur de ma femme quand je me laissais aller à l'idée de faire de la cuisine. On peut dire que dans un sens, je vivais toujours dans le passé, dans un musée parfaitement conservé où la tasse de Brooke n'avait jamais été enlevé de la petite table d'appoint près du canapé, posée près du livre qu'elle lisait. Livre qui continuait de garder la page où elle s'était arrêtée, où sa vie avait été brutalement interrompue. 
 
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MessageSujet: Re: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyJeu 20 Juin - 18:44

« Vous ne savez plus sourire ? » s’étonna Maggie tandis qu’elle redémarrait juste sans pour autant avoir rejoint la route. « C’est simple pourtant, regardez » énonça-t-elle avant de lui faire une sorte de grimace ne visant pas à être un sourire mais plutôt une démonstration de ce qu’elle servait à ses employés dès qu’ils la mettaient en rogne. Elle haussa ensuite les épaules, quittant cette ironie dont elle s’était armée pour combattre ce que personne ne pouvait comprendre : la culpabilité. Certes, Daryl avait perdu sa femme et sa fille et avait sûrement dû se sentir coupable de ne pas avoir pu les protéger, mais Maggie était responsable de l’accident. Elle était au volant cette nuit là, nul autre qu’elle n’avait perdu le contrôle du véhicule. La jeune femme se trouvait donc condamnée à conserver cette détestable image dans son esprit tout en sachant qu’elle ne se souviendrait sûrement jamais du thème de la dispute. Bill l’avait aimé du mieux qu’il avait pu, illuminant sa vie étrange de la façon la plus extraordinaire du monde. Un simple jardinier n’est pas censé se faire apprécier d’une businesswoman que rien ne semble jamais atteindre, et pourtant, à coups de bouquets de fleurs tous plus magnifiques les uns que les autres, il avait fini par toucher le cœur de cette femme insaisissable qui lui avait offert un abri sous son parapluie un jour. Leur rencontre pouvait prêter à sourire mais Maggie la gardait jalousement ancrée dans sa mémoire, tout en sachant qu’elle n’avait aucune photographie de ce moment. Il n’existait donc que dans ses souvenirs, aussi précis puissent-ils être. « Vous avez raison et tort : je ne cherche pas à reprendre le contrôle sur la machine… plutôt à m’en rapprocher. Je voudrais extirper tout cela de moi à la manière d’un chirurgien avec une tenaille. Et le jour où je serais capable de faire un robot qui pourra me remplacer, alors je ne sais pas. Ca ne manque pas de buildings à New York je suppose. » Maggie haussa les épaules à nouveau. Mais en vérité, elle était très sérieuse : l’envie d’avoir la lâcheté d’en finir lui avait traversé l’esprit plus d’une fois. Et son boulot l’avait sauvée… parce qu’elle était unique et irremplaçable à sa façon.

« Un animal ? Il mourrait de faim au bout de deux jours ! Ou de solitude, c’est selon… je ne dors jamais chez moi et suis incapable de m’occuper de quoi que ce soit d’autre que de mon boulot. La carte de la carriériste fait souvent fuir les sales types. On peut être dépendant de moi je m’en moque cela fait me sentir utile mais l’inverse ne sera jamais vraie. » Maggie avait rejoint la route depuis un moment déjà et bientôt un lourd silence s’empara de l’atmosphère sonore. A vrai dire, peu à peu, le masque de distance de la pétillante businesswoman reprenait ses droits et fondamentalement, c’était parfait ainsi. Il n’y avait aucune raison de s’acharner, pas vrai ? La preuve en fut qu’elle tint parole, le ramenant juste devant le portail de la maison de ses parents pour laisser le loisir à Daryl de rejoindre sa voiture sans que les époux Bennett ne le voient. Il allait sans dire que Maggie ne comptait pas revenir tout de suite à ce repas de famille mais plutôt rouler, rouler et rouler encore jusqu’à ce qu’elle ne se perde ou ne soit épuisée à force de sentir cette solitude l’accabler. « Permission de descendre du véhicule soldat ! » s’amusa-t-elle à dire en s’efforçant de plonger intensément son regard dans celui de Daryl. Pas de détour, pas de fuite. Et une phrase ridicule lui étant venue comme ça, sans même se rendre compte de l’impact qu’elle pouvait avoir.
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MessageSujet: Re: daryl & maggie ❝ mister grant ❞ daryl & maggie ❝ mister grant ❞ EmptyJeu 20 Juin - 18:44

« Ce n’est pas que je ne sache plus sourire, je crois ne plus m’être retrouvé devant une situation qui me donne envie » expliquais-je bien que sa démonstration était un échec sur toute la ligne. A la place, je reportais une nouvelle fois mon regard sur le paysage, attendant simplement d’être ramené à mon véhicule pour quitter une bonne fois pour toute la vie de cette femme qui visiblement, en avait autant à mon service. Ce n’est pas qu’elle était de mauvaise compagnie, j’avais entre temps révisé mon opinion et que très certainement, elle pouvait disposer d’une agréable et intéressante conversation mais je n’étais pas à l’aise. La première raison et non des moindres, était qu’elle était la fille de mon supérieur et que je préférais de loin, éviter tout contact non nécessaire à la bienséance. La deuxième raison représentait pour moi, le plus point le plus important : elle ressemblait trop à Brook, physiquement parlant pour que je m’autorise un rapprochement même amical. Cinq années avaient passé depuis la perte de mon épouse mais son souvenir était encore trop vivace à mon esprit. Ce fut peut-être pour cette raison que je fus soulagé qu’elle enchaine sur ses propres confessions. J’étais bien plus à l’aise pour écouter que parler. Ma dernière véritable conversation qui n’était aucunement liée à mon travail et donc à la passation d’ordre remontait ce matin : avec mon chien. Ma vie sociale n’était pas des plus agitée. Il faut dire que j’étais un homme solitaire qui préférait largement bricoler dans son garage que de parcourir les bars et autre dancing de la ville. « Je suppose que je dois vous encourager dans cette voie ? Je veux dire, j’espère que vous surmonterez cette étape mademoiselle » répondis-je sur un ton poli mais toujours dénué de cet attachement qu’ont les humains entre eux. Bien souvent, on me qualifiait de personne froide, insensible qui clairement dit, devait avoir un balai de coincé dans mon séant. En réalité, la réponse était tout autre : lorsque je me trouvais dans un cadre militaire, je n’arrivais à me laisser aller. Or, jusqu’à présent, je m’étais retrouvé dans un environnement où mon supérieur était partout et je ne me voyais pas me lâcher en sa présence. On ne mélangeait pas le travail et le plaisir même si cette notion avait été depuis le temps oubliée de mon esprit. Cependant, pour une raison folle, je conseillais à Margaret d’adopter un animal en pensant à combien Max serait ravi de me revoir rentrer bien plus tôt que prévu. La réponse de la jeune femme fut aussi prévisible que je l’avais prévu. Aussi, ne rajoutais-je rien car je n’étais pas ici pour la juger encore une fois. Toutefois, mes doigts se crispèrent sur la poignée de sa voiture quand elle me donna la permission de descendre. Combien de fois Brooke ne m’avait-elle pas taquiné de cette manière. Ce douloureux souvenir amena brutalement de la vie dans mon regard mais je me forçais à le détourner pour camoufler cet accès d’humanité. « Merci. Bonne continuation mademoiselle » la saluais-je avant de quitter sa voiture et de me diriger d’un pas raide et rapide vers la mienne. Il était temps que je me replie chez moi. 

TOPIC FINI

 
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