Un gala. Elvia finissait par avoir ce genre de manifestation en horreur, surtout depuis l’épisode du chef du protocole génovien ayant appris par cœur le mot « harcèlement moral ». Mais ce n’était pas tant le gala qui la dérangeait en ce soir précis mais plutôt les vertiges n’ayant eu de cesse de lui faire à moitié tourner de l’œil tout le jour durant. Afin d’éviter de l’inquiéter de quelque manière que ce soit, la jolie suissesse s’était bien gardée d’en faire état à son mari, sachant à quel point cette soirée donnée en l’honneur du jour de l’indépendance génovienne était important. Mais autant Elvia était magnifique dans sa robe bleu nuit, au bras de son mari qui portait réellement le smoking comme un gant, autant elle se sentait pâlir à vue d’œil, tant et si bien que même Lawrence finit par le noter. Il attendit patiemment que Gabriel soit retenu par un ministre quelconque pour amener un verre d’eau fraîche à l’ancienne patineuse olympique, redoutant que ce ne soit sa nouvelle grossesse qui lui joue des tours. « Tu penses que ça peut être lié au bébé ? » lui demanda-t-elle subrepticement, évitant soigneusement d’être écoutée par Charles-Henri qui se serait sûrement empressé d’en faire mention à Gabriel. Mais hélas, à peine le verre d’eau avait-il été engloutit par Elvia qu’elle le lâchait, le laissant se briser à même le sol en un éclat particulièrement sonore pour mieux le suivre sur cette même voie, s’évanouissant sans réussir à résister. Sûrement la jolie suissesse serait-elle honteuse en temps et en heure mais pour l’instant, elle était plutôt à côtoyer des limbes inconnues, n’ayant aucunement conscience qu’elle était embarquée à l’hôpital. Elle ne se réveilla qu’aux urgences, sa robe de soirée toujours sur elle, passablement désorientée. « Que s’est-il passé… mon ours ? Mon ours ? » ne put-elle s’empêcher de répéter en espérant bien qu’il soit à ses côtés, Elvia n’ayant guère une très bonne relation avec les hôpitaux.

Elvia avait enfin repris conscience et ce n’était pas trop tôt même si la présence de Gabriel à ses côtés fut la seule chose qui la rassura au milieu de ce beau merdier. La jolie suissesse se sentait extrêmement fatiguée, nauséeuse, à la limite du malaise. « Pas au mieux de ma forme, je dois admettre… mais je me suis levée dans cet état » finit-elle par avouer même si elle avait fait promettre à Lawrence de tenir sa langue à ce sujet. Ce n’était plus vraiment la peine de garder le silence puisqu’ils ne risquaient pas de revenir au gala. « Je dois admettre qu’avoir un mari aux petits soins c’est toujours agréable » plaisanta-t-elle à son tour, non sans laisser une de ses mains caresser délicatement la joue de Gabriel pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas voulu le paniquer, c’était même tout le contraire ! Autant dire qu’elle attendait ses résultats avec énormément d’impatience, n’ayant aucune envie d’entendre qu’il arrivait quelque chose au bébé et que cela la rendait malade… comme à son habitude, la jolie suissesse n’avait de cesse de penser au pire car elle était habituée à vivre le pire, et autant dire que l’arrivée du médecin fut accueillie comme s’il était un messie. « Nous avons trouvé des traces de poison dans vos analyses sanguines, Madame Renaldi, il semble que quelqu’un ait voulu vous empoisonner. Il est peu probablement que vous ayez ingéré ces choses de votre plein gré étant donné qu’il s’agit d’un poison lent et que seul une personne expérimentée pouvait connaître le bon dosage. Encore un peu et nous aurions été impuissants… je vous rassure, votre fils n’a subit aucune lésion ni dommage, et nous allons vous garder deux jours pour éliminer complètement le poison de votre organisme. Je repasserai dans la matinée pour voir l’évolution de vos analyses. » Empoisonnée ? Non, c’était impossible, personne ne la détestait au point de vouloir la tuer ! Autant dire qu’Elvia réagit de façon assez virulente, éclatant littéralement en sanglots car qui que ce soit, il avait bien faillit les tuer tous les deux, elle et son fils !