Irina s'était enfin décidée à aller parler à Anthony aujourd'hui et elle avait donc quitter son appartement pou se rendre dans le Bronx. Parce que bon, même si d'habitude elle s'arrangeait pour le croiser à l'université quand elle avait envie, le moyen le plus sûr de voir le jamaïcain était quand même d'aller chez lui. Enfin... elle ne comptait pas aller jusqu'à son appartement non plus, elle l'attendrait en bas de chez lui... peu importe combien de temps, ça ne comptait pas pour elle. Pour une fois, elle se moquait bien d'attendre. Même, si elle pouvait voir Anthony le plus tard possible, ça ne la dérangerait vraiment pas. Parce qu'elle devait lui parler et elle savait d'avance que ce qu'elle allait lui dire ne lui plairait pas. C'était pour ça qu'elle avait déjà bien repoussé le moment où elle viendrait lui parler. Parce qu'en soit, se décider sur ce qu'elle voulait faire de la chose ne lui avait pas pris tant de temps que ça, même en tenant compte de l'avis du jamaïcain.

Il ne sembla pas à Irina qu'elle avait attendu longtemps avant qu'elle ne discerne la silhouette du jamaïcain au loin. Elle hésita encore un moment, après tout, il aurait toujours été tant de s'en aller pour elle, il ne l'avait peut-être encore même pas vu. Mais la jeune femme se résigna finalement et elle avança donc dans la direction d'Anthony. « Hey. » fit-elle alors en arrivant près du jeune homme avant de passer une main dans ses cheveux. Elle n'en menait vraiment pas large là et c'était très rare, surtout en présence du jeune homme. Mais well... vu les circonstances. Il allait tellement lui en vouloir et la détester et même si elle savait bien qu'elle aurait dut s'en moquer, elle n'arrivait pas à y être indifférente. « Je dois te parler d'un truc. » Encore une fois. C'était une excellente entrée en matière ça.

Irina aurait bien aimé qu'Anthony prenne bien son temps pour arriver, ou même, n'arrive pas du tout. Ca aurait été tellement mieux comme ça. Sauf que bon, contrairement à d'habitude où elle avait toujours l'impression qu'il la faisait patienter pendant une éternité exprès, le jamaïcain arriva bien vite. C'était vraiment la preuve qu'il faisait tout pour la contrarier celui-là. Soit, après avoir encore hésité s'enfuir (parce qu'elle aurait pu, ce n'était pas comme si elle avait vraiment de compte à lui rendre après tout, elle ne comprenait même pas pourquoi le fait de tenir le jeune homme au courant et l'avis de celui-ci l'importait autant, la russe pris son courage a deux mains et avança jusqu'à Anthony. Elle le salua alors avant d'annoncer sans plus attendre qu'elle devait lui parler. En même temps, il devait bien se douter qu'elle n'était pas là pour rien, deviner ça était même à la portée de son petit esprit. « C’est à propos… du bébé ? » La jeune femme pinça les lèvres. Décidément, il était vraiment perspicace. Pour un peu, elle aurait presque pu le féliciter pour ça. Le moment n'était néanmoins pas forcément bien choisit pour se moquer de lui là. « Je te l'ai déjà dis, ce n'est pas encore un bébé. » Et ça ne le serait jamais. S'il ne s'en doutait pas encore, il n'allait pas tarder à le savoir. Mais soit, en attendant, c'était juste une chose très dérangeante. Une chose dont elle voulait et dont elle allait se débarrasser au plus vite. Ca aurait déjà dut être fait d'ailleurs mais à cause du jeune homme, elle avait tardé un peu. « Tu as pris ta décision ? » La jeune femme hocha lentement la tête. « Oui. » Elle mit les mains dans ses poches et baissa les yeux. Elle n'avait plus qu'à lui dire maintenant, c'était juste pour ça qu'elle était venue. Après, elle pourrait repartir sans plus attendre, faire ce qu'elle avait à faire et surtout... chasser le jamaïcain de son esprit. C'était simple vu comme ça. Sauf qu'elle avait du mal à formuler ce qu'elle devait lui dire donc bon... elle essayait de trouver le meilleur moyen de formuler les choses là, quand bien même le résultat serait le même. « J'ai réfléchi à ce que tu m'as dis et.... au reste.... » commença-t-elle en relevant les yeux vers lui. « Je ne vais pas le garder, ce n'est pas possible. Et je sais que tu ne le verras pas comme ça mais je te rends vraiment un grand service en choisissant ça. » Elle tentait de se justifier du mieux qu'elle pouvait, c'était un peu pathétique. Elle haussa les épaules. « Ca vaut ce que ça vaut, mais je suis désolée. » Et encore une fois, elle était au moins un peu sincère.

Après que la russe ait annoncé à Anthony qu'elle voulait lui parler, le jeune homme voulut savoir si c'était à propos du bébé. Il était devenu très perspicace décidément même si bon, ça n'avait rien de très difficile à deviner. Irina n'aurait pas eu grand-chose d'autres à lui dire sinon. Avant de confirmer néanmoins, elle voulut préciser que ce n'était pas encore un bébé. C'était peut-être chipoter un peu mais bon, c'était la vérité. « Tu joues sur les mots. » Irina plissa les yeux. « A peine. » Enfin de toute façon, que ce soit déjà un bébé ou non, ça ne changeait rien à sa décision au final. Décision dont elle avait bien du mal à lui faire part parce qu'elle fut d'abord seulement en mesure de lui dire qu'elle avait finalement fait un choix. « Et ? » La jeune femme pinça les lèvres avant de se décider à lui dire. Elle tenait vraiment à préciser quand même qu'elle avait vraiment essayer de tout prendre en compte. Qu'il la croit ou non (et il ne la croirait sûrement pas en fait), c'était quelque chose d'important à préciser. Elle l'informa aussi qu'elle lui rendait un grand service en faisant cela mais elle se doutait bien que ça ne pèserait pas forcément beaucoup dans la balance. Il suffisait de voir la tête qu'il faisait ou encore le rire sans joie qu'il lâcha pour comprendre qu'il n'appréciait vraiment pas ce qu'il venait d'entendre. « Ouais, je l’avais senti venir ça. Je ne sais pas pourquoi je m’étais attendu à autre chose. » Pourtant, elle avait vraiment fais un effort. Mais well, elle imaginait qu'elle ne devait pas s'étonner qu'il n'ait jamais vraiment cru qu'elle le ferait. Ce n'est pas comme si elle lui avait déjà donné des raisons d'avoir confiance en elle. « Excuse-moi si j’ai du mal à voir le positif là-dedans.  En tout cas, j’imagine que rien de ce que je pourrais dire ou faire ne te fera changer d’avis ? Tu vas rester sur ta position égoïste ? » « Et ça t'étonnes ? Je croyais que tu savais bien à quel point j'étais égoïste pourtant. » fit-elle sur un ton méprisant. Elle ne pouvait pas se battre contre ça. Parce qu'il était vrai que sa décision était égoïste pour beaucoup mais elle ne l'était pas que néanmoins. Sauf qu'il ne verrait jamais ça. La jeune femme ajouta ensuite qu'elle était désolée. C'était quelque chose qu'elle ne disait jamais en principe parce qu'elle n'était jamais désolée pour rien mais aujourd'hui c'était vraiment le cas. « Je ne te crois pas » « Evidemment. » répondit-elle en croisant les bras. Elle n'en avait pas attendu moins de sa part. Mais elle s'était quand même embêtée à le dire, même si elle parlait dans le vide. « Sois honnête, tu as vraiment pris mon avis en compte ? » Il avait du mal à y croire. Et il ne savait même pas pourquoi il lui demandait d'être honnête avec lui en fait, il n'allait pas la croire non plus. « Pourquoi tu veux savoir ça ? Tu ne me croiras pas quelque soit ma réponse de toute manière. » Enfin sauf si elle lui répondait non, mais ce n'était pas la réponse qu'elle comptait lui faire. « Enfin oui, je l'ai fais. J'ai vraiment envisagé de garder le bébé pendant quelques temps et puis j'ai vu ce que tu devrais voir aussi, ça ne pourrait nous conduire qu'à la catastrophe. »

Irina avait bien essayé de justifier son geste du mieux qu'elle le pouvait mais elle avait sut dès le moment où elle avait commencé à lui dire (et même avant de lui annoncer en fait) à quel point rien de ce qu'elle pourrait dire ne serait suffisant aux yeux d'Anthony. Le jamaïcain lui donna d'ailleurs raison en évoquant à quel point son geste était égoïste. Bien sûr. C'était tout ce qu'il voyait là-dedans. Un peu piquée au vif, la jeune femme rétorqua qu'il devait savoir depuis le temps à quel point elle était égoïste. Ce n'était rien de nouveau après tout. « J’avais espoir, j’ai toujours espoir quand il s’agit de toi. Mais je me suis bien trompé. J’imagine que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, vu que je te connais par cœur maintenant. » Le visage de la jeune femme se ferma en l'entendant dire ça. Voilà , il pensait tout mieux savoir qu'elle encore. « Ne dis pas que tu me connais par cœur parce que ce n'est vraiment pas le cas. » Et elle ne voyait pas comment il pouvait être capable de prévoir ces réactions et tout alors que pour elle-même c'était devenu très difficile. Ou en tout cas, c'était au moins le cas quand ça concernait Anthony. Parce que mine de rien, quand elle était avec lui, elle n'agissait jamais comme elle aurait dut le faire habituellement. Il avait chamboulé beaucoup plus de choses qu'elle n'aurait bien voulut le dire. Elle ajouta ensuite qu'elle était désolée même si elle ne voyait pas vraiment pourquoi elle faisait ça. Il ne le croirait pas, même si elle était sincère et il ne tarda d'ailleurs pas à le lui faire savoir.  « Tu ne savais pas ce que cela veut dire ! Tu dis juste ça parce que tu supposes que c’est ce que j’ai besoin d’entendre. » Irina plissa les yeux. « Je ne dis pas le choses juste parce que c'est ce que tu peux vouloir entendre. » fit-elle en croisant les bras. « Je le suis. Réellement. Mais je ne vais pas te forcer à me croire si tu ne le veux pas. » Oui parce que ça, clairement, ce n'était pas dans ses moyens. Comme il n'était pas dans ses moyens de le forcer à croire qu'elle avait pris en compte son avis pour le bébé. Parce là encore, elle l'avait fait. Et comme il lui avait posé la question, la jeune femme finit quand même par le lui dire. Elle y avait pensé vraiment... mais ça aurait été une catastrophe, il fallait être réaliste. « Comment tu peux être aussi sûre de toi hein ? » Parce qu'elle le savait, c'était tout. Mais une fois de plus, elle allait devoir tenter de se montrer un peu plus convaincante. « Et toi ? Comment tu peux penser que ça pourrait aller ? Tu n'as pas une famille très stable après tout. » fit-elle en faisant la moue. Même si clairement, le problème ne venait pas de la sienne surtout. « Et je ne te parle même pas de la mienne. » De toute façon, il était tellement irrationnelle et pas raisonnable qu'elle doutait pas mal qu'elle aurait réussit à le raisonner même en lui parlant du reste des Mikhailov. Avec lui, ça semblait un peu... être peine perdue. « Tu n’es pas obligée de garder le bébé. Tu peux le faire adopter. » La jeune femme secoua la tête. « Non, je ne peux pas. Enfin je ne veux pas surtout. » Parce que, il y avait au moins une chose qu'elle répugnait là-dedans, c'était l'idée de devoir mener une grossesse à terme. Elle voulait cacher ça et surtout qu personne ne sache. Jamais. Irina pinça les lèvres. « Je me soucie de toi Anthony. Et de ce qui peux t'arriver. C'est pour ça si c'est mieux que ça se passe comme ça. » Même s'il refusait de lui parler à l'avenir.

Anthony devait vraiment être bien présomptueux pour pouvoir prétendre qu'il la connaissait par cœur. D'autant plus quand elle-même n'arrivait pas à comprendre et s'étonnait de certains de ces agissements. Le fait même qu'elle ait pris la peine d'aller jusque dans le Bronx pour lui faire part de sa décision ou même qu'elle cherche à ce qu'il prenne la chose le moins possible était contre sa nature. La réaction normal qu'elle aurait dut avoir était d'aller régler le problème sans même le mettre au courant de rien. Mais pour elle ne savait pas trop quoi, elle avait crut bon de lui déballer toute l'histoire et elle l'avait même presque laisse la convaincre qu'elle pouvait garder son bébé et quand finalement, elle était revenue à la raison à ce sujet il avait encore fallut qu'elle attende un moment avant qu'elle ne se décide à venir lui parler de tout ça. Dans quelle mesure aurait-elle cru ça possible avant ? Aucunes. Et pourtant, pour le coup, elle était censée se connaître par cœur mieux que quiconque d'autres. « Pourtant je savais que j’avais tort de te croire. Ce serait simplement une coïncidence, de la chance ? » Irina secoua la tête. Non, c'était juste qu'il n'avait jamais pris en compte tous les efforts qu'elle faisait quand elle était avec lui, ni le fait qu'elle puisse être capable ne serait-ce qu'une fois de temps en temps qu'elle était capable de penser à quelqu'un d'autres qu'elle-même. « Fine, vois ça comme tu veux, je m'en fous un peu en fait. » Elle aurait aimé que ce qu'elle dise soit vrai et qu'elle s'en moque vraiment. Si seulement, ça aurait tellement mieux. Enfin soit, tout ça pour dire qu'elle ne pouvait de toute manière pas le forcer à voir les choses comme ça, comme elle ne pouvait pas non plus le forcer à croire qu'elle était désolée. Pourtant, elle l'était vraiment, désolée. Elle ne disait pas juste parce que c'était ce qu'il aurait voulu entendre. Elle doutait même que c'était ce qu'il voulait entendre. C'était tellement plus simple pour lui de la blâmer. « Très bien, alors pourquoi l’as-tu dit ? » Irina retint un soupir agacé. La raison était si évidente pour qu'il ne veuille pas le voir par lui-même ? Elle avait juste dit ça parce qu'elle le pensait vraiment, aussi incroyable que ça puisse paraître pour lui. Elle le disait juste parce qu'elle le pensait. Et well... peut-être qu'elle espérait qu'il prendrait un peu mieux la nouvelle ainsi. Mais comme il ne la croyait encore une fois pas et qu'elle ne pouvait pas l'y contraindre. « Ce serait en effet du temps et de l’énergie perdus pour rien. » « Et comme j'ai mieux à faire de mon temps hein. » approuva-t-elle sur un ton méprisant. Clairement, elle avait autre chose à faire que des régler des histoires de grossesses comme celle-là ou chercher le soutien du jamaïcain à ce sujet. De toute façon, elle ne l'aurait pas mais elle ne devrait pas en avoir besoin. C'était avant d'elle dont il était question là. Malgré tout ce qu'elle venait de penser, Irina continua de chercher à lui faire entendre. Mais bien sûr, Anthony avait toujours des arguments pour la contrarier c'est donc tout à fait logiquement qu'il trouva à répliqua quand elle mentionna que vu leur familles (surtout vu celles de la russe en fait), ça ne pourrait forcément pas aller). « On peut lui trouver une autre famille. » La jeune femme plissa les yeux. « Non. » répondit-elle sèchement. « Je ne sais pas ce que tu comprends pas dans le fait que je ne veux pas de bébé. » dit-elle en croisant les bras. « Et quand je dis que je ne veux pas de bébés, ça veut dire que je ne vais non plus avoir à supporter une grossesse et tous ce qui va avec. » Et elle ne voyait même pas pourquoi elle avait à préciser ça. « Mais c'est tellement facile pour toi de me donner le mauvais rôle alors que ça ne changera rien à ta vie de toute manière. » C'est elle qui aurait à supporter tout les désagréments de la grossesse. Elle les subissait déjà à vrai dire et ne le vivait pas forcément très bien. Mais well... elle avait au moins un peu tort. Si elle menait sa grossesse sa terme, le jeune homme serait forcément exposer. Or, elle se souciait vraiment d'Anthony et elle imaginait bien ce que certains membres de sa famille comme Elizaveta pourrait faire d'une telle information. « Depuis quand tu te soucies de moi au juste ? » « Un moment. » fit-elle en haussant les épaules. « Et ne fais pas comme si c'était nouveau, je suis certaine que même toi, tu as pu t'en rendre compte. » Elle en était même convaincue, il devait juste faire comme si ce n'était pas le cas parce qu'il était en colère après elle. Pour des raisons qu'elle trouvait toujours totalement infondées. « Et comment tu peux savoir ce qui est bien pour moi hein ? » « Parce que je le sais, c'est tout. » répondit-elle sur un cassant. « En tout cas, je pense mieux le savoir que toi. Et ne viens pas me dire le contraire, t'as déjà bien assez prouvé que tu n'étais pas capable de savoir ce genre de choses. » Elle ne se serait pas autant étonné du fait qu'il sot toujours en vie sinon.