Isabella leva les bras au ciel avant de se sentir descendre à toute vitesse d'une attraction, elle adorait les attractions, même quand ça lui soulevait le coeur et l'estomac. Coney Island dans Brooklyn était l'endroit rêvé de tous les enfants et comme Isabella ne se voyait pas si différente d'eux, c'était également son coin rêvé. Quand elle descendit de la montagne russe, elle courut jusqu'à une autre attraction en poussant des enfants dans la fille, elle détestait passer après d'autres et n'avait aucune patiente, les filles c'étaient la mort.

Quoiqu'il en soit, au alentour de 13h, comme toute personne normalement constitué, elle avait eu faim et donc elle avait décidé d'aller prendre un truc à manger, il y avait toujours pas mal de magasins dans le coin et elle se décida pour la petite supérette du coin. Elle se dirigea par automatisme dans le rayon des boissons et prit une canette de vodka, elle n'avait pas encore bu de la journée. En passant dans les rayons, elle se décida pour un chips au sel, elle avait mangé un au paprika la veille et elle tentait de diversifier son alimentation. Par caprice, elle prit aussi des cacahuètes. Elle se dirigea vers le comptoir et elle vit quelque chose tomber de la poche d'un type. Dans un esprit d'entre-aide qui lui sortait d'elle ne savait où, elle se pencha et prit alors une arme entre ses mains, elle secoua la tête impressionnée. « Hey mec, t'as fais tomber ton jouet ! » elle vit l'homme s'arrêter brusquement et la regarder perplexe avant de pâlir en voyant l'arme dans les mains de la brune, elle lui tendit aussi tôt avec un sourire. « J'en reviens pas comme ils font de plus en plus réaliste ! » et elle le planta là.

Et alors là, elle vit l'homme pointer son arme vers la caissière « File-moi tout l'argent de ta caisse ! Tout de suite ! Que personne ne bouge » Isabella cligna des yeux... c'était pas un jouet ? « Tu pouvais pas sortir un truc un peu moins bidon ! » puis réalisant que la remarque était sortie de sa bouche sans qu'elle ne puisse s'en empêcher, elle pâlit et fila dans un autre rayon les bras au-dessus de la tête guidée par un instinct de survie. Mais dans sa précipitation, elle fonça dans quelqu'un et tomba à la renverse à moitié sonnée.

Il faisait un temps idéal pour se balader le long de la plage aujourd’hui. C’était du moins l’avis de Kaliska. Bien qu’il fasse froid, le ciel était dégagé et le soleil semblait s’être décidé à ravir les gens par sa présence. C’est donc sans aucun regret que la jeune femme avait abandonné la journée de rangement et de ménage qui l’attendait pour se rendre à Coney Island. Pourtant, son appartement aurait vraiment eut besoin de cette journée, c’était bien simple, un jour viendrait où elle se retrouverait ensevelie sous le désordre qui y régnait. Fort heureusement, ce jour n’était pas encore arrivé et c’est vers midi que la jeune femme arriva aux abords de la plage. En cette journée de janvier, la foule ne se bousculait pas sur la plage, Kali eut donc tout le loisir de marcher en tranquillité sans être dérangé par des gens pénibles et affreusement égoïstes qui se croyaient seule au monde.

Au bout d’un moment, son estomac commença a crié famine. Elle ouvrit son sac et jeta un regard dubitatif sur un paquet de gâteau qui s’y trouvait depuis elle ne savait pas trop combien de temps. De toute manière, même si elle avait été sûre qu’ils soient comestibles, elle n’y aurait pas touché, elle voulait juste manger… une glace. Elle finit donc par prendre tout son courage à deux mains et se mit en quête d’une supérette. Il n’en manquait pas dans le coin et elle eut vite fait de trouver son bonheur.

Elle poussa la porte et regarda sans réellement les voir les quelques gens déjà présent dans le magasin. Elle jeta un rapide coup d’œil au rayon et trouva rapidement ce qu’elle cherchait. Là, elle attrapa le premier pot de glace qui lui passait sous la main et, sans même prendre la peine de regarder de quoi il s’agissait, elle se dirigea vers la caisse pour payer. C’est à ce moment que les choses prirent une tournure très déplaisante. « File-moi tout l'argent de ta caisse ! Tout de suite ! Que personne ne bouge » Sous le choc, Kali sursauta et lâcha la glace qui s’écrasa sur le sol. Devant la caisse, se trouvait un homme, une arme à la main, un air qui devait se vouloir menaçant. La jeune femme leva les bras au dessus de sa tête et s’éloigna un peu, plus par précaution qu’autre chose. Elle ne savait pas si elle avait peur ou non, la seule chose dont elle sûre c’était qu’elle avait faim et qu’elle n’allait pas manger tout de suite. « J’aurais du me contenter des gâteaux pas comestibles. » murmura-t-elle en arrivant près d’un autre rayon.

C'était terrible, Isa allait mourir dans Brooklyn ! Gosh, elle allait peut-être l'avoir sur sa tombe et ce serait juste un signe de pauvreté ou de négligence. Elle se lamenta en son fort intérieure, jamais, jamais plus elle ne mettrait son pied dans un quartier de pauvre ! Elle se le jura ! Elle se toucha le crâne du bout des doigts, ça cognait fort. Elle devait avoir une commotion au moins. « Est ce que ça va? Mademoiselle? » Isabelle regarda l'inconnue quelques secondes, elle se massa une nouvelle fois la tempe afin d’atténuer la douleur de sa tête. « Je vais mourir ! » finit-elle par souffler sans pouvoir s'en empêcher, elle n'arrivait pas à concevoir autre chose que cette vérité-là. Un nœud dans son estomac se fit, elle voulait voir Joshua. Elle ne voulait pas devenir ces vieilles femmes aigries avec pour seul compagnon un gros chat, elle voulait plus.

Elle se redressa alors tout en se tenant aux rayons. « On devrait sans doute bouger... » souffla faiblement Isabella en lançant un regard inquiet en direction de la caisse... dire qu'elle lui avait rendu son arme... parfois, elle jouait vraiment de malchance... mais évidemment, à force de regarder dans la mauvaise direction, elle finit par renverser un produit de maquillage. Elle grimaça. « Qui est là ? Qui a fait ça ? » elle déglutit avant de sortir de sa cachette les mains en l'air. « Faites pas attention à moi, juste une petite maladresse, je vous en prie, continuez... » elle hésita sur le bon terme. « ça » finit-elle par dire en désignant la caisse. Elle se refaufila alors derrière un rayon afin d'échapper aux coups de feu si coups de feu il y avait. « Je suis folle... » murmura-t-elle en réalisant ce qu'elle venait de faire APRÈS l'avoir fait.

« Vous pensez que c'est un tournage ?» Kali regarda surprise une jeune femme qui était arrivé près d’elle. Un tournage ? Ça aurait été vraiment préférable que ce soit cette explication malheureusement tout ce qui se passait était bien réel. Le problème, c’est qu’elle ne savait pas trop comment lui expliquer ça, elle avait peur de déclencher une crise de panique, d’hystérie ou un autre truc dans ce genre là. « Vous n’êtes pas sujette aux crises d’hystérie j’espère ? Non, parce que je suis certaine que ce n’est pas un tournage. » Ça aurait été tellement amusant si ça avait été le cas.

Plus loin, deux filles semblaient faire tout ce qui était en leur pouvoir pour attirer le plus possible l’attention sur elle. L’une d’elle en faisant tomber tout ce qui était sur son passage et l’autre avec son téléphone. C’était un comportement un peu étrange quand on se trouvait dans le même endroit qu’un type armé et presque menaçant comme ça mais bon, il s’agissait peut-être de deux folles suicidaires. « Bon maintenant tout le monde me donne son téléphone ! » Kali secoua la tête. Il était un peu (beaucoup) lent à la détente, le temps qu’il dise ça, les gens avaient eu le temps de se servir de leur appareil dix fois. Enfin, mieux valait tard que jamais hein. Elle glissa son téléphone dans le sac plastique et le passa à sa voisine. « Si ça peut vous rassurer, je pense que si quelqu’un doit se faire tuer aujourd’hui, ce sera une de ses deux filles là. Et moi peut-être mais si je meure, ce sera juste de faim.» C’était quand même bien triste.