Octobre était arrivé, l'automne commençait à s'installer sur New York. Les feuilles des arbres commençaient à tomber, les vestes d'automne à la mode faisaient leur retour sur le dos des new-yorkaises. Billy, elle, ne faisait pas vraiment attention à tout ça. Le soleil commençait déjà à décliner. Sa position indiquait qu'il était environ seize heures. Elle était partie s'acheter une nouvelle veste, la sienne était devenu anormalement trop grande. A vrai dire, c'était depuis fin août qu'elle commençait à devenir trop grande. Etait-ce dû à ce choc, cette perte de poids ?Pendant deux ans, elle s'était persuader de quelque chose pour découvrir que ce n'était qu'un énorme mensonge... Après ses achats, elle avait décider de s'arrêter prendre un thé dans un bar. Elle s'était installée juste à côté de la baie vitrée, à regarder les passants, ces inconnus qu'elle ne reverrait sûrement jamais. Elle avait reconnu un client régulier du bar, mais en une demie heure, aucun autre visage lui étant familier se montra. Jusqu'à ce qu'une brune s'arrête devant. Billy la regarda, un peu incrédule. Cette fille, elle la connaissait, mais oui ! Elle tapa au carreau pour attirer l'attention de sa meilleure amie, avec un grand sourire. S'il s'agissait bien de Florie, elle la reconnaîtrais sûrement, pensa-t-elle.
Florie s’ennuyait à mourir ces temps ci. Certes New York était une ville magnifique et bourrée d'attractions, le temps lui était long. Elle restait souvent chez elle, à ne rien faire à part regarder des programmes en toutes les langues possibles, mais cela devenait gavant à la longue. Aujourd'hui, pour tuer son ennui elle décida de profiter de son dernier automne autour d'une boisson. Peut-être qu'elle ferrait des rencontres ? Elle se positionna devant la vitre d'un premier café, où il y avait un peu de monde mais pas la foule quoi. Son attention fut attiré pas un tapotement de vitre par l'intérieur. Elle localisa le son et se retrouva nez à nez avec Billy. Elle afficha un air de surprise et aussitôt rentra dans le café pour la rejoindre. « Hey Billy ! Ça fait longtemps ! Ça me fait plaisir de te revoir ! » Elle s'assit en face d'elle. « Que deviens tu ! »
Billy ne s'était pas trompée, il s'agissait bel et bien de sa meilleure amie. Voilà plus de deux ans qu'elle n'avait pas pris de nouvelles de Florie. Même si maintenant elle s'en voulait un peu, elle savait très bien qu'elle n'avait pas du tout la tête à ça ces dernières années.
« Hey Billy ! Ça fait longtemps ! Ça me fait plaisir de te revoir ! Que deviens tu ! »
La parisienne s'asseya en face de la marseillaise, qui avait garder son sourire légèrement idiot.
« Mais moi aussi, je suis super contente de te revoir ma Florie !! Eh bien, je ne deviens pas grand chose de passionnant si tu veux mon avis. »
Ne surtout pas montrer qu'en fait elle était devenue une fille commençant à faire vraiment n'importe quoi de sa vie, voilà ce que Billy faisait. Même à sa meilleure amie, elle évitait de raconter ses malheurs.
« Et toi, et toi, et toi ?? Qu'es-ce que tu viens faire aux USA ? »
« Mais moi aussi, je suis super contente de te revoir ma Florie !! Eh bien, je ne deviens pas grand chose de passionnant si tu veux mon avis. » Florie resta septique un instant mais son amie avait déjà engagé la suite de la conversation en lui posant des questions sur sa vie et son actualité qui n’affichait pas grand chose en ce moment. cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas vu Billy ! Elle ne savait pas que... « Et toi, et toi, et toi ?? Qu'es-ce que tu viens faire aux USA ? » Le visage de la brune se renfrogna un instant mais elle préféra rester France avec son amie française. « Ben en fait euh... Je ne pense pas te l'avoir dit. Mais je souffre d'un cancer du poumon généralisé et je vis mes derniers mois de ma vie à New York. » Elle souffla légèrement suite à ce fardeau déposé, elle se sentait plus libre.
« Ben en fait euh... Je ne pense pas te l'avoir dit. Mais je souffre d'un cancer du poumon généralisé et je vis mes derniers mois de ma vie à New York. »
Billy fixait sa meilleure amie, ne réussissant à admettre que ce que cette dernière venait de dire était la vérité. Ce n'était tout simplement pas possible. En un peu plus de deux, la voilà confrontée à une quatrième mort. Mort prochaine, mais voilà qu'on allait lui retirer une troisième personne.
« Tu... ce n'est pas vrai, c'est pas possible... pas toi... »
Les yeux remplis de larmes malgré elle, elle baissa la tête, dans ses pensées, puis reposa son regard sur Florie.
« Quatre. Quatre morts en deux ans. Je suis maudite, il n'y a pas d'autre explication. »
Billy sourit à la fin de sa phrase, ne voulant pas attristé encore plus la française. Sa maladie devait déjà être assez dure comme ça à vivre, elle ne voulait pas l'inquiéter davantage avec ses propres problèmes.
« Tu... ce n'est pas vrai, c'est pas possible... pas toi... » Florie fit un demi sourire rapide pour confirmer que ce qu'elle venait de dire était tout à fait vrai. Des larmes se mirent à couler sur les joues de Billy, ce qui était compréhensible. Celle ci détourna dans un premier instant le regard avant de regarder à nouveau la parisienne dans les yeux et lui expliquer la seconde raison pour laquelle elle déversait des larmes. « Quatre. Quatre morts en deux ans. Je suis maudite, il n'y a pas d'autre explication. » Ainsi perdre une nouvelle personne serait vraiment douloureux pour la marseillaise. Florie n'y était pour rien, si elle avait voulu elle aurait jeté directement son cancer à la poubelle ! La blonde sourit malgré les larmes à la fin de sa phrase, peut-être pour ne pas trop attirer les regards sur elle. La brune chercha à réconforter son amie. « Mais non tu ne portes pas la poisse !, s'écria-t-elle en se levant. Regarde ! On va pas s'attrister sur nos sorts, il faut vivre sa vie tant qu'il est encore temps ! » Elle pensait ce qu'elle venait de dire, elle voulait cesser de pleurer, elle avait accepté la mort, elle l'attendait même.
Malédiction, malchance, destin, il y avait de quoi se demander si tous ces malheurs arrivaient naturellement ou était provoqués. C'est vrai que le pire, ça avait vraiment été juillet deux mille dix, et était, à en croire les dates, loin derrière elle.
« Mais non tu ne portes pas la poisse ! Regarde ! On va pas s'attrister sur nos sorts, il faut vivre sa vie tant qu'il est encore temps ! - Je sais... je suis en train de te déprimer encore plus que tu dois déjà l'être...! »
Même si, à cet instant, Billy n'avait pas pensé que Florie aurait aimé ne pas tomber malade, c'était sûrement vrai. Qui doté d'un minimum de bon sens voudrait avoir un cancer ? Elle soupira. Sa meilleure amie avait bien raison, il fallait profiter de la vie.
« Le seul truc positif dans cette histoire c'est que l'on s'est retrouvées ! »[/center]
« Je sais... je suis en train de te déprimer encore plus que tu dois déjà l'être...! » Florie réfléchit un instant. Non, elle n'était pas déprimée. Elle avait apprit à se contrôler et puis même. Lorsqu'elle a appris son cancer du poumon elle était traumatisée, tellement qu'il a empiré, pour en devenir un général. Pendant un mois elle a culpabilisé, mais elle a décidé de vivre sa vie à fond, de ne rien regretter. « Tu sais, on est pas si déprimé, on affronte la vie en face en fait.» Le problème avec Billy, c'est qu'elle restait un peu trop fixée sur les choses, qu'elle n'avance pas mais bon ! « Le seul truc positif dans cette histoire c'est que l'on s'est retrouvées ! » Enfin une chose positive ! « Mais pas que ça demoiselle ! Tu vas pouvoir m'aider à profiter des derniers mois de ma vie ! On va déconner et faire n'importe quoi !, ajouta-t-elle anxieusement. »
« Tu sais, on est pas si déprimé, on affronte la vie en face en fait. » Billy sourit en coin. En y réfléchissant bien, elle ne savait même plus dire où elle en était; si elle était vraiment désespérée ou non. La meilleure chose à faire dans ces cas-là, c'est de ne pas y penser, en fait. Compliqué et simple à la fois. « Mais pas que ça demoiselle ! Tu vas pouvoir m'aider à profiter des derniers mois de ma vie ! On va déconner et faire n'importe quoi ! » La marseillaise regarda sa meilleure amie, interrogative, quand son visage s'illumina. Son grand sourire n'appartenant qu'à elle se dessina sur son visage. « Mais bien sûr !!On va aller braquer l'usine Kinder la plus proche !! » Ah, ça, Billy et le Nutella, c'est une grande histoire d'amour !Après tout, quoi de mieux pour bien commencer la journée, s'enfiler un kilo de Nutella chaque matin ?Et quand notre corps brûle vite les calories, même pas à regretter !
La suite des paroles de Florie ramena un eau sourire sur le visage de Billy. Elle reconnu rapidement son amie d'enfance qui ne perdait le sourire en aucun cas et apportait toujours une humeur positive dans la fratrie des sept enfants ! « Mais bien sûr !!On va aller braquer l'usine Kinder la plus proche !! » Les deuc jeunes filles rigolèrent sur cette perspective assez amusante car il est clair qu'elles n'allaient pas le faire même si elles le pensaient très très fort. Surtout que la parisienne connaissait assez Billy pour savoir qu'elle et le Nutella vivaient une grande histoire d'amour. « Nan, plus sérieusement. Tu vas m'aider ! Je sais que toi t'adores aller dans les soirées, que tu profites de ta vie alors tu vas m'aider à faire ça aussi. Ça marche ? » Cette offre devait être alléchante !
« Nan, plus sérieusement. Tu vas m'aider ! Je sais que toi t'adores aller dans les soirées, que tu profites de ta vie alors tu vas m'aider à faire ça aussi. Ça marche ? » Billy continuait de sourire, mais d'un sourire moins ostensible cette fois, plus discret. Florie avait raison, avec la marseillaise, elle n'avait pas à s'inquiéter pour occuper les derniers mois de sa vie. La blonde avança sa main en signe d'acceptation, attendant que sa meilleure amie tape dedans, avec son grand sourire de retour.« Yeah. »
« Yeah. » Les deux jeunes femmes firent un checl de victoire et d'espoir pour Florie. Si elle était entourée de gens comme Billy, elle pourrait peut-être même s'en sortir d'une semaine à tout casser. Même si elle n'est pas sure, sa date de mort est très floue, elle n'est même pas sure de mourir dans les temps... Attendez ? Elle pense des choses bizarres ! Elle a peur de ne pas mourir dans les dates prévues, c'est flippant ! Enfin bon, soit. « Bon alors on fait quoi aujourd'hui si tu n'as rien de prévu ? » Florie espérait vraiment commencer ses prouesses avec la marseillaise tout de suite !
La française continuait de sourire. Même si on allait à nouveau lui retirer une personne importante pour elle, elle en avait retrouver une dans cette immensité qu'on nomme la Terre ! Au lieu de penser au passé et au futur, c'était au présent que Billy devait penser. « Bon alors on fait quoi aujourd'hui si tu n'as rien de prévu ? » La marseillaise réfléchit un instant. Là, elle ne savait pas trop. « Eh bien, je n'ai rien de prévu. » Elle continuait d'essayer de trouver une quelconque activité sortant un minimum de l'ordinaire, quand elle finit par trouver. « J'ai plein de cadeaux d'anniversaires en retard à te donner... il y a quelque chose qui te plairais ? » Faire chauffer la carte de crédit, voilà qui devrait étonner Florie venant de Billy, la fille qui a un compte bancaire bien rempli mais qui ne dépense jamais de trop grosse sommes !
« Eh bien, je n'ai rien de prévu. » Florie hocha la tête en attendant la réponse de son amie. A vrai dire, elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait car elle avait de nombreux privilèges, malgré le peu d'argent qu'elle possédait. Parfois le matin elle se sentait mal, elle avait mal un peu partout la douleur l'empêchait de bouger. Aujourd'hui elle n'en avait pas ressentie, ce qui était assez bon à savoir. « J'ai plein de cadeaux d'anniversaires en retard à te donner... il y a quelque chose qui te plairais ? » Cette proposition plut à la parisienne même si elle ne savait absolument pas ce qu'elle pourrait demander, la simple présence et les retrouvailles de son amie lui comblait son petit coeur détruit. « Non pas spécialement. Par contre tu m'excuseras mais je pourrait pas t'offrir un super cadeau pour ma part, car j'ai peu d'argent venant de mes parents... La moitié me sers à mes médicaments alors bon..., s’excusa-t-elle platement un peu honteuse de ne pas pouvoir fêter ces retrouvailles avec un vrai présent. »
Jamais au grand jamais je n'aurai cru revoir Florie, surtout à New York ! Mais bon, ça m'attristais quand même un peu de ne rien avoir à lui offrir... le pire dans tout ça en plus, c'est que ça aurait sûrement « Non pas spécialement. Par contre tu m'excuseras mais je pourrait pas t'offrir un super cadeau pour ma part, car j'ai peu d'argent venant de mes parents... La moitié me sers à mes médicaments alors bon... » « Eh bien, je n'ai rien de prévu. » Je n'ai jamais connu de problèmes d'argent, je me demande ce que ça fait de ne pas pouvoir avoir ce que l'on veut ou ce que l'on a besoin pour manque d'argent... mais ça doit être dur à vivre. Après, c'est vrai que peut être les traitements médicaux aux USA coûtent plus chers qu'en France, que chez nous... et oui, on a tous une raison d'avoir quitter notre pays pour New York ! En tout cas, que ça soit pour Florie ou pour moi, c'est uniquement pour nous satisfaire. « Pfff, mais qu'es-ce que tu racontes ? Garde tes sous... te revoir c'est super le meilleur cadeau d'anniversaire que je puisse avoir !! »
Spoiler:
Vraiment désolée pour le retard ! Avec l'ancienne version je n'avais du mal à lire les titres de sujets... J'espères que mon passage à l'écriture à la 1ère personne ne te perturberas pas trop x)
« Eh bien, je n'ai rien de prévu. » Florie sourit. C'était adorable de la part de Billy de s'occuper d'elle ainsi. Et maintenant elles allaient faire les boutiques à peine retrouvées. Ce n'est pas pour déplaire à Florie bien sûr. « Pfff, mais qu'es-ce que tu racontes ? Garde tes sous... te revoir c'est super le meilleur cadeau d'anniversaire que je puisse avoir !! » Cela amusa la malade, la blonde était un peu folle mais c'était assez amusant. La brune rigola doucement avant de se lever et de prendre son sac qui était posé par terre. Elles allaient faire les magasins, chose qu'elle n'avait pas faite depuis environ six mois. Oui, elle était interne. « Super alors ! On y va ? », demanda-t-elle enthousiaste.
« Super alors ! On y va ? » Je me levai d'un bond, aussi enthousiaste qu'elle. Un rêve, un peu, de pouvoir s'offrir les produits de luxe de la Cinquième Avenue. Car quand Billy elle décide de dépenser son argent, elle ne le fait pas à moitié ! Cela sera complètement illogique. Heureusement que cela m'arrive rarement, sinon je serais très vite ruinée. Tiens, d'ailleurs, je vais peut être en profiter pour m'acheter une veste d'une marque de luxe. « Dis-moi...as-tu déjà rêver d'acheter quelque chose sur la Cinquième Avenue ?», lui demandai-je avec un grand sourire après avoir posé l'argent pour le thé et le pourboire. Je ne l'avais même pas terminé, par manque de temps ! Vraiment, si ça ce n'est pas dommage... ça en aurait fait plus à dépenser ensuite !!
Florie n'aimait pas se sentir gâtée, c'était dans sa nature simple elle se contentait de ce qu'elle avait et en vivait bien. Le fait que Billy lui propose cela la déstabilisa même si elle voulait bien oublier sa nature pendant quelques instants pour profiter de ses retrouvailles. « Dis-moi...as-tu déjà rêver d'acheter quelque chose sur la Cinquième Avenue ? » Elle la fixa avec des yeux ronds avant de sourire. La blonde avait déposé des pourboires au café et elles sortaient maintenant bras dessus bras dessous en direction de la Cinquième Avenue. « Eh bien j'aurais bien aimé un petit animal tout calme. Je vis avec un ami et sa fille est sourde alors autant en prendre un calme. » Elle voulait faire une surprise à ses colocataires. Un lapin ? Ça ne fait pas mal, ou encore des poissons... Elles verraient bien.
« Eh bien j'aurais bien aimé un petit animal tout calme. Je vis avec un ami et sa fille est sourde alors autant en prendre un calme. » Un petit animal ? C'est vrai que c'est une bonne idée ! Elle doit se sentir seule, ça tient compagnie... et puis c'est mignon ! « Du genre les petits lapins tout mignons qu'il y a dans les dessins animés ? » Personnellement, je n'irais pas acheter un petit animal moi. Je crois bien que je suis allergique aux poils d'animaux, en plus. Mais je suppose que ce n'est pas ça qui m'empêchera de l'accompagner choisir ce cadeau.
« Du genre les petits lapins tout mignons qu'il y a dans les dessins animés ? » Florie sourit. La comparaison était judicieuse. Billy était généreuse en tous points, agréable et gentille. C'était bien pour cela qu'elle était sa meilleure amie. Jamais elle ne voudrait se séparer d'elle. « Oui ! Un peu comme ça ! » Dit-elle en un sourire. Elle se mirent alors à marcher dans la Cinquième Avenue, se racontant des ragots. les yeux de la parisienne se posaient sur toutes les enseignes, cherchant un magasin animalier. Elle en vit un et en informa son amie tandis qu'elle la poussa jusqu'à celui ci. « Regarde ! Y'en a un là ! » On aurait dit une enfant émerveillée par les jouets de Noël.
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