Chapitre VII: Yuki no Hana

09h27, Brooklyn.

Noël. Une période lumineuse et pleine de joie. Chez moi, au Japon, on a commencé à réellement fêter Noël après le départ de mon père. Durant sa présence il nous interdisait de le faire sous prétexte que cette soit disant fête ne devait pas concerner notre pays et par conséquent, notre famille. Comme souvent, il nous imposait son point de vue. Pourtant, cela ne nous à pas empêcher ma sœur et moi de le faire en cachette. Bien sûr, on avait attendu un certain âge avant de violer les interdictions de notre père. Dehors, Noël était à l’honneur chaque année. Difficile d’y résister mais lorsque l’on s’est aperçu que notre mère subissait les conséquences de nos actes, on a immédiatement arrêté. En rentrant à la maison, on la retrouvait parfois en larme. Le plus étrange c’est qu’elle n’était jamais fâchée contre nous. Elle aimait, et elle aime toujours Noël. Avec ma sœur on lui ramenait toujours un cadeau à cette période de l’année. Un collier, une robe, à chaque fois quelque chose qui la mettrait en valeur. Depuis que notre père est parti, elle a ressortie les bijoux qu’on lui avaient offert. Il étaient rangé très soigneusement dans un petit coffret. Quelques vêtements également. Chaque cadeaux étaient là, comme neuf. Nous avons passé quatre Noël tous les trois. C’est vraiment peu mais je ne les oublierais jamais. Les quatre fois, il n’y avait que nous trois. On ne voulait personne d’autre. Puis je suis parti à mon tour. L’an dernier j’étais avec Natsuki. Et cette année… Je le passe avec la personne que j’aime. Il s’est passé beaucoup de choses depuis nos retrouvailles mais notre amour réciproque était bien plus grand que je ne l’aurais imaginé. Aujourd’hui j’ai toutes les personnes auxquelles je suis attaché. Même si ma mère et ma petite sœur son loin, je sais qu’elle vont bien. Natsuki est toujours cette cousine adorable que je considère comme une grande sœur et Billy est à mes côtés. Je peux dire que je suis comblé… Il est tôt, mais c’est à cette heure-ci qu’il y a le moins de monde. Je crois. Non c’est faux en fait. Le marché de Noël est déjà bien rempli, on distingue à peine les boutiques qui ornent les allées. Je me tiens à l’entrée du marché, tenant Billy par la main. «Oh? Il y a déjà tout ce monde?» Me tournant vers elle, je dépose un baiser sur ses lèvres avant de reprendre «Prête pour le bain de foule?». Le bain de foule. Avant je n’aimais pas ça. Etre obligé de passé entre les gens façons hiéroglyphes je pouvais m’en passé, je vous assure. Heureusement, là on en était pas à ce point là mais ça s’en rapprochait. Du coups, choix judicieux que de venir le matin pour mon premier Noël en sa compagnie…

  

09h31, Brooklyn, le marché de Noël.

C’est fou le nombre de marchands qu’il y avait ici. On pouvait trouver de tout comme par exemple cette poupée. A la regarder comme ça je ne dirais pas que c’est une poupée mais c’est comme cela que les gens l’on nommé. Vous savez, c’est une poupée dans laquelle il y a une autre poupée, puis une autre et encore une autre de plus en plus petite. Un concept assez étrange que sont les poupées russes. Bien qu’elles ne prennent pas beaucoup de place vu l’encastrement dans lequel elles sont fabriqués. Enfin, c’est un objet parmi tant d’autre ici. Il y a de la nourriture «spécial Noël», des vêtements et toutes sortes de petites babioles. La fantaisie de Noël en somme. Mais c’était pour ça qu’on était venu après tout, non? Même la neige était au rendez-vous. Quelques flocons dansaient durant leur chute jusqu’à atteindre délicatement le sol. Ou le visage des gens qui arpentaient les galeries. Mais ce que je préférais dans ce genre d’endroit c’était surtout les animations. Les gens qui se déguisent en bonhomme de neige et qui font sourire les plus petits. Et les plus grands par la même occasion. Vous vous en douterez, je fais partie des grands qui aime faire des photos avec ces mascottes de neige. Je pouvais sentir également cette odeur de marrons grillés. Une odeur à laquelle j’ai du mal à m’habituer bien qu’elle ne soit pas si désagréable que ça. Les joues de Billy étaient légèrement rosé par les flocons de neige qui venaient fondre sur son visage. Elle ressemblait à… Un Pikachu. Un petit monstre chargé d’énergie d’ailleurs. Moi qui demandais si elle était prête à rentrer dans la foule, voilà que c’était elle qui m’emportais, tel un cyclone en prononçant une phrase digne d’un moniteur de colonie de vacance. Nous avions loupé presque un quart des boutiques avant qu’elle ne décide de s’arrêter. Enfin! Elle avait trouvé quelque chose d’intéressant à voir dans l’un de ces mini-chalet marchand. Ou peut-être pas. Je suis resté un peu bête lorsqu’elle m’a demandé par quoi il fallait commencé. «Par où on…?! Tu veux dire que tu m’as traîné jusqu’ici sans savoir où t’allais? Je pensais que t’avais vu un truc et que tu te dépêchais pour être sûr de l’avoir!» Pour le coup, on pouvait commencer par ce qu’on voulait. Il n’y avait pas vraiment de priorité. «J'en sais rien. T’as déjà des idées de ce tu veux acheter? Mais de toute façon on va regarder partout, comme ça on ne ratera rien. A part euh…» Au lieu de terminer ma phrase, je lui ai indiqué les chalets que l’on avait manqué à cause de sa précipitation. Cependant ce n’était pas non plus quelque chose de bien grave. La journée venait seulement d’être entamé donc nous avions encore tout le temps nécessaire devant nous. Un chalet en plus, un chalet en moins, à la fin de la journée on ne souviendra sûrement pas du nombre de boutique que l’on aura visité…

 

09h37, Brooklyn, le marché de Noël.

En l’écoutant faire sa liste des concernés par les cadeaux de Noël qu’elle enverrait, je commençais à réaliser que ma liste se résumait à seulement quatre personnes. Dont une étant présente dans celle de Billy. Certain pourrais penser qu’une telle chose est triste mais dans mon cas, ce sont les quatre personnes qui me sont le plus cher. Maintenant qu’elle en parle, j’allais devoir trouver quelque chose qui puisse partir en avion également, en direction du Japon. Les idées de cadeaux me viendrait vraisemblablement pendant notre visite du marché. Je m’étais surtout rendu ici parce-que je voulais être avec Billy. Pouvoir lui tenir la main, la taquiner, l’embrasser… Il y avait tout un tas de choses qui se révélaient être plus amusantes aussi lorsque l’on est deux. Le seul fait de partager cet amour avec elle me suffisait. «Je viendrais. Je ne voudrais pas que Mickey te drague en mon absence.» Ai-je dis en souriant. «N’en cherche pas pour moi. J’ai déjà mon cadeau venant de toi.» Comme je le disais, sa présence me comblait. Je n’avais besoin de nul autre chose qu’elle. Mais bon, me faire un cadeau lui tenait certainement à cœur. Et offrir quelque chose à Mister Marshmallow aussi apparemment. C’est une peluche ouais. Mais il semblerait que pour April ce soit bien plus que ça. Lui faire un cadeau serait probablement comme en faire un à son petit copain… En forme de peluche. Et voilà. Maintenant je me posais la question. Est-ce que moi aussi je devais acheter quelque chose pour Mister Marshmallow? Du coup, je devrais en faire un pour April. On ne sait jamais, elle pourrais être jalouse que Marsh’ reçoive un truc et pas elle. Normal dans un sens. «Non, je n’en ai pas des masses. Mais je sais que tu m’aideras à en trouver alors ça va.» Peu de temps après cela, là voilà qui repartait pour un tour. Enfin un tour, une ligne droite devrais-je plutôt dire. Encore une petite course qui cette fois-ci, à défaut de nous emmener au milieu du marché sans finalement savoir où aller, nous faisait débarquer devant un chalet. Chalet qui se trouvait être le responsable de cette odeur que j’avais pu flairer un peu plus tôt. Des marrons… Grillé, ou glacé. C’était pour ça qu’elle s’était précipité. La gourmandise avait atteins son estomac. Se rendant compte que des chalets avaient été une nouvelle fois manqué, elle rejeta la faute sur ces pauvres marrons qui n’avaient jamais demandé à être grillé. «La faute aux marrons, hein…» Bon je l’avoue, j’aurais dis la même chose. Puis elle m’en proposait si gentiment, alors pourquoi refuser? Après tout, ça faisait partie des choses pour lesquelles ont étaient venu, non? Sans dire un mot, j’ai ouvert la bouche… «Aaaa!»… En attendant que Billy m’en donne un. J’avais l’impression d’être un gamin qui voulait qu’on le nourrisse. Pour certain ou certaine ça pourrait paraître réellement enfantin mais moi je m’en fichais. Je me sentais bien comme ça et ce qu’en pensais les gens, j’en avait strictement rien à foutre… Ouais… Carrément…

09h45, Brooklyn, le marché de Noël.

Je sais bien que c’est une personne qui se trouve dans le costume de Mickey, je suis pas si bête. Mais c’est justement de cette personne dont je parlais. On ne sait pas qui c’est après tout. Si ça se trouve, sous son masque de Mickey il fait des grimaces à tous le monde et nous tire même la langue, c’est pour dire! Rien que d’y penser, je la déteste déjà cette personne. «Je sais. Mais je me méfie toujours des personnes déguisés!» Ai-je répondu en souriant et en levant le doigt. L’air qu’elle prenait en terminant sa phrase était des plus mignon. En la regardant sourire ainsi j’avais l’impression qu’on ne s’était jamais quitté. Que les histoires sombres de Billy n’avaient jamais eu lieu et par conséquent, sa tristesse passé aussi. J’avais conscience que la personne que j’aimais avait tué des gens et accomplie d’autres mauvaises choses cependant, lorsque j’étais avec elle, tout ça disparaissait. Je ne voyais en elle que la demoiselle agité qui me traînais jusqu’au stand de marrons et qui voulait absolument m’offrir un cadeau. «Tu l’as dis, non? Tu m’as moi et ça te suffit. Et bien pour moi c’est pareil. Mon cadeau il est avec moi en ce moment…» Ai-je dis avant de l’embrasser. «… Et ne pas manger de Nutella le matin n’est pas si dramatique. Regarde! Je me porte très bien!» Je n’en raffolais pas des masses de ce truc là. Même avec des crêpes. J’étais plutôt fan des crêpes au jambon. Bref. Je devais encore trouver quoi offrir à ma cousine puis ma mère et ma sœur. J’étais assuré d’avoir l’aide de Holly pour ça. Il faudrait d’ailleurs que leur disent qu’on est de nouveau ensemble, même si elles ne l’ont vu que brièvement au Japon. En revenant de mes pensées, je me suis aperçu que le stand de marrons était juste devant nous. Et que Billy en avait déjà acheté. Pas très surprenant en fait. Le plus surprenant c’était qu’elle parle de juger ces pauvres marrons grillé avec sa mère en temps qu’avocate. Maintenant que j’en parle, s’ils sont vraiment coupables, ça ne sera pas facile de leur mettre les menottes et… Ouais non, laissez tomber. Pensons plutôt au goût du marron grillé que Billy venait de me donner. C’était pas vraiment ce que je préférais mais c’était quand même bon. Comme elle le disait si bien pendant qu’elle mangeait. Je n’ai pas pu m’empêcher de lâcher un léger rire en la voyant faire ça. «Oui, ça l’est!» Mais nous n’allions quand même pas passer toute la journée à nous goinfrer, hein? Allez hop! Au boulot! «Dis. On pourrait peut-être commencé la chasse aux cadeaux, non?» J’ai commencé à me déplacer vers le début du marchant avant de reprendre «Mais cette fois, on commence par le début. On y va?» On allait finalement faire notre marché dans l’ordre… Enfin dans l’ordre. On commence par le début et on termine par la fin du marché, le reste je crois que ça sera aléatoire. Ou bien sur un coup de cœur. Voyons ce que nous réserve ce marché…